Assise entre les quatre mêmes murs presque toute la journée, elle aimerait retourner à sa vie d'avant. Avant son accident de voiture. Avant qu'elle soit clouée à son fauteuil roulant.
Elle ferme les yeux.
Elle court dans la forêt, le vent dans les cheveux, le sourire aux lèvres. Les bras levés, elle effleure du bout des doigts les feuilles qui, à cette époque-ci de l'année, arborent leurs plus belles couleurs. Elle accélère le rythme en riant. Son corps devient léger, elle se sent presque voler.
Un pincement tente de la ramener à la réalité, elle éclate de rire. Elle sent ses souliers trop petits pour ses pieds. Elle sent le frottement de sa camisole sur son ventre et ses épaules. Elle sent le vent sur sa peau et tout cela la fait sentir vivante. Un coup de vent tire ses cheveux dans tous les sens et sa queue de cheval se défait. Alors qu'elle écarte les mèches rebelles de son champ de vision, elle la voit.
La route. Son cauchemar. La voiture. Et là, innocemment sur le sol, son corps, sa prison ensanglantée.
Sa réalité.
Elle tente de faire demi-tour et d'accélérer. Ses membres s'alourdissent. À chaque respiration, elle sent l'air assécher, presque arracher l'intérieur de ses poumons. Ses jambes commencent à lui faire mal et elle tente de s'accrocher à cette douleur. Malgré tout, la prison se referme sur elle: elle essaie de se débattre contre la matière collante et solide qui semble la tenir en place, mais elle s'emmêle encore plus.
C'est la fin.
Elle ouvre les yeux.
Même dans ses rêveries, elle ne peut pas échapper entièrement la réalité. Elle, esclave de ses rêves, prisonnière de son propre corps, cache son malheur sous un sourire lorsque ses parents viennent la chercher pour dîner.
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Les points de vue d'une philosophe...
Духовная литератураCette histoire n'en n'est pas vraiment une, c'est un accès à mes pensées. Elle vous permettra, à travers les images, de comprendre ou non mes points de vue. Ici et maintenant, j'ai pris la décision de vous ouvrir mon cœur sur ce que je pense réelle...
