Les points de vue d'une philosophe...

L'art de se relever

La vie c'est de la merde. Oui, c'est vrai: le monde est MERDIQUE!!! J'y pense souvent malgré moi, au malheur des autres, à la tristesse que je ressens parce que je suis trop heureuse, privilégiée. Parfois je me dis que je ne devrais pas me plaindre de ce que j'ai, parce que j'ai eu une vie facile. Mon seul problème, c'est de choisir mon avenir. Rien que ça! Le manque de confiance débarque, me rentre dedans à coups de pelle et me jette dans un trou qu'il m'a forcé à creuser.

Je manque de talent.

Je manque de confiance.

Je suis une merde.

Je suis laide.

Je vais mourir seule un jour, oubliée de tous.

Pourquoi? Pourquoi tout ce malheur? Pourquoi une telle complexité à mon problème? Personne ne peut voir le portrait lamentable de moi-même que j'ai cachée par honte derrière la tapisserie fleurie. Et pourtant j'avance.

La vie c'est de la merde.

Non? Pour ceux qui me connaissent je suis une fille constamment joyeuse, un peu folle par moment, mais sympathique. Je suis une fille souriante qui fait beaucoup de bénévolat et qui est extrêmement passionnée par ce qu'elle entreprend. Je commence souvent de nouvelles histoires, j'adore apprendre l'Histoire de notre monde et je raconte sans cesse des anecdotes plutôt farfelues à propos de mon quotidien à mes amies. L'une d'entre elles à d'ailleurs réalisé récemment qu'après m'avoir connu pendant près de quatre ans, elle ne m'a vu qu'une seule fois triste. Je ne me suis jamais fâchée contre qui que ce soit en sa présence et je suis tout le temps( du moins j'essaie de l'être) positive.

Pourtant j'ai souvent de fortes incertitudes qui me prennent à la gorge et qui veulent m'empêcher d'avancer. Pour dire la vérité, ça fait longtemps que j'ai perdu foi en mon aspect de maître absolu des mots. Je sais que ce n'est qu'une illusion, ou du moins qu'il me manque énormément de travail pour écrire aussi bien que je le voudrais. Mais je ne m'arrête pas pour autant. J'ose croire en ce que mes proches me disent: un jour je publierai un livre. Je suis sourde à mes propres reproches, j'avance, je trébuche sans arrêt, le visage contre l'asphalte, je me relève, écorchée vive et je continue mon chemin. Mes amies et leur confiance en moi me donnent l'énergie d'avancer.

La vérité est la suivante: après quatre ans, je connais très bien mes amies et je sais qu'elles me connaissent. Je sais que je peux leur faire confiance pour qu'elles lisent mes histoires et me donnent une opinion sincère à propos de celles-ci. Je sais qu'elles sont prêtes à endurer plusieurs minutes de faits à propos de connaissances générales ou d'anecdotes complètement ennuyantes à leurs yeux juste parce que je suis leur amie. Elles m'écoutent attentivement si je leur raconte ma journée d'hier même si elle était, en soit, profondément ennuyante. Elles sont prêtes à rentrer dans le jeu lorsque je leur pose des questions complètement folles à propos des menstruations oiseaux, du sang séché ou de l'auto-digestion des humains, parce que c'est dans leur nature. Elles me font sentir à l'aise malgré mes mauvaises blagues et mes jeux de mots pathétiques. Ensemble, on invente des récits complètement fous simplement pour le plaisir de le faire. Mes meilleures amies sont là pour moi et je suis là pour elles.

Leur confiance, la confiance de ma famille, de mes proches et les reproches des gens qui ne croient pas en moi, mes propres reproches: c'est ce qui me permet de continuer.

N'y a t-il pas meilleure ironie que de se prouver à soi-même qu'on est capable d'accomplir de grandes choses? De puiser son énergie dans sa propre vie, dans les films qu'on écoute et les livres qu'on lit, dans les actions du quotidien et dans les héros qui nous inspire? Existe-t-il une plus belle poésie que de trouver une force dans nos plus grandes faiblesses?

La vie vaut la peine d'être vécut, si on prend la peine de la vivre à fond. Pour cela, il n'y pas de recettes miracles: il faut trouver la force de passer outre nos incertitudes et de foncer dans le tas quitte à s'y blesser au passage!

Bonne chance à tous/toutes et bonne vie!