The Maze Game - Tome 2 : Le Bras-droit

Chapitre 1 : Jour 1470 (part 1)

Elly leva les yeux de son carnet regardant les enfants qui se l'écoutaient avec attention. Elle s'apprêtais à reprendre sa lecture quand elle fut coupée par Samuel, un petit gars de 6 ans :
"Mais du coup vous étiez en sécurité ou pas ?"
"Moi, je comprends pas pourquoi tante Jenn pleurs..." ajouta Will.
Elly fit un large sourire et répliqua d'un air amusé :
"Et bien vous aurez votre réponse si vous me laissez continuer mon histoire ?"
"Oui" répondit Samuel.
"Pardon, tu as raison vas-y !" s'excusa Will.
"Alors..."

Jour 1470

Nous sommes tous dans notre box attendant que Thomas, Jenn et Aris reviennent et en attendant j'ai sorti mon carnet car je suis pour le moins flippée et j'espère qu'écrire m'aidera à me soulager.
Nous nous sommes réveillés il y a environ deux heures, il était 18h00 et les gens d'ici nous avaient laissés dormir toute la journée et nous en avions vraiment besoin. Je fus la première à me réveiller, en sursaut et complètement déboussolée. J'avais plutôt bien dormi mais un rêve qui ressemblait à un souvenir avait troublé mon sommeil.

J'étais petite, je devais avoir 4 ans et ma mère se tenait à côté de moi en pleurs. Nous étions habillées en noir et étions à un enterrement, celui de mon père. Je pleurais à chaudes larmes quand des hommes fermèrent le cercueil et le plongèrent sous la terre, à tel point que ma maman n'arrivait pas à me calmer.
Puis je me retrouvais à 8 ans dans un complexe que je connaissais comme ma poche pour y avoir été souvent accompagner ma maman car c'était l'endroit où elle travaillait. Les enfants autour de moi jouaient et discutaient, je les avais rejoint avec l'accord de ma mère. Je m'étais fait des amis et tout à coup c'était comme si ils disparaissaient de ma vie et je me réveillai en sursaut et désorienté dans un lit, le lit où je m'étais couchée la veille.

Une fois réveillée et calmée, je me redressai et m'appuyai contre le mur regardant les autres dormirent et attendant qu'ils se réveillent.
"Salut ..." fit une voix.

Je me retournai vers Newt et lui souris :
"Salut Newt ! Ça va ?"

"Super bien ! J'ai pas aussi bien dormi depuis un bail." répondit-il.

"C'est vrai, moi aussi d'ailleurs ! Ça fait sacrement du bien."

"Ouais... On réveille les autres ?" proposa-t-il.

"Je ne sais pas on pourrait les laisser dormir un peu non ?"

"T'as raison !" il sourit et regarda les autres dans la pièce puis reprit. "Tu vois même Jenn s'est endormie !"

"C'est vrai." répondis-je en souriant. "Dis-moi Newt je peux te poser une question ?"

Il se redressa et s'assit sur son lit contre le mur à côté de moi, puis il me regarda :
"Hmmm ?"

"Ça se passait comment dans votre bloc avant notre arrivée ? Tu es arrivé quand toi ?" demandai-je.

"Ça ça fait deux questions !" s'exclama-t-il en riant. "Mais sinon y'a trois ans et ... beaucoup mieux."

"Ah... Désolée qu'on est un peu tout gâché." dis-je en souriant.

"Nan de toute façon je crois que tout a foiré quand Thomas est arrivé." répondit-il franchement.

"Et toi, tu es arrivé dans les premiers ?"

"Ouais, y'avais pas beaucoup de blocards à l'époque et toi ?"

"Moi j'étais la troisième, je me souviendrais toujours comme c'était difficile au début quand on était peu nombreuses..."

"Ah oui, je connais bien ça."

Je souris et appuyai ma tête contre le mur en soupirant :
"Vous avez eu des périodes difficiles ? Je veux dire, vous étiez attaqués ?" demandai-je.

"On n'a pas été attaqué dans le bloc mais... Y'a eu beaucoup de victimes du labyrinthe..."

"Dac."

Un petit blanc s'installa et on entendit les ronflements de Frypan suivi de ceux de Minho. Newt me regarda et moi aussi et on pouffa de rire face à ce concert peu mélodieux.

"T'es leur bouée de sauvetage n'est-ce pas ? Elles comptent beaucoup sur toi, enfin je crois." répliqua-t-il pour rompre le nouveau silence.

"Je ... Au bout d'un an à cause d'une attaque je suis devenue la chef du bloc alors oui un peu...
Et puis j'ai fait une promesse."

"Je peux savoir laquelle ?" demanda-il curieux.

"Oui..." je soupirai et pris une profonde inspiration, "Nina et Jane étaient les deux premières filles arrivées au bloc, elles étaient les chefs, les vrais piliers du bloc et des filles et j'ai été nulle j'ai pas réussi à les sauver et elles sont mortes ... par ma faute, et Jane m'a fait promettre de protéger les blocardes coûte que coûte. Ce que je me tue à faire depuis."

"Je suis sûr que tu fais du très bon boulot. Mais parfois je trouve que tu te ronges trop pour elles." il rit. "Jusqu'à t'empêcher de faire les choses..."

Je posai ma tête sur mes genoux et vit Abi se redresser sur son lit et faire un signe à Newt qui lui répondit.
"On réveille les autres ?" proposais-je ensuite.

"Oui, bonne idée."

Je descendis de mon lit et commençai par réveiller Rey et Rosalind.
"Allez les filles, debout..."

Elles grognèrent et Rosalind s'exclama en se levant :
"Un jour je me lèverai avant toi et te ferai la même chose que tu nous fait tous les matins depuis presque 4 ans pour certaines."

Je souris et me dirige vers Jenn.
"Jenn ?"

Newt rigola à la réflexion de Rosalind et sauta de son lit pour réveiller les autres.
"Red ? Allez, réveille toi !" insistai-je.

"Laisse-moi tranquille..." dit-elle en gémissant et battant de la main. "Je suis crevée..."

"Je sais mais il est 18h, il faut manger, tu pourras dormir après si tu veux." expliquai-je.

"Pfff" elle souleva la couette et se redressa les cheveux complètement en bataille. Je ne pus m'empêcher de rire en voyant sa tête, cela me coûta un coup de coude ce qui me fit sortir un "Aie". Elle se leva ensuite et se dirigea vers le miroir pour se recoiffer.

" J'ai vraiment trop faim !" s'exclama-t-elle soudain.

Thomas se redressa et la fixa en souriant :
"Moi aussi !" avoua Frypan en se levant.

Tout le monde se préparait pour partir manger quand Jenn nous stoppa tous en s'exclamant :

"Avant de partir, faut qu'on vous dise quelque chose..." elle jetait des coups d'yeux à Thomas qui avait hoché la tête.

"Qu'est-ce qu'il se passe ?" demanda Abi.

"Hier soir, un gars... est venu ici. Par les conduits d'aération. Il nous a demandé de le suivre. On a traversé des dédales de conduits d'aérations avec Thomas et quand on est arrivé, y'avait une grille qui débouchait sur un couloir. Et là, y'a eu la médecin d'hier, celle qui a emmené Teresa, qui a ouvert une porte, et elle était suivie par des espèces de tables..." raconta Jenn.

"Avec des corps dessus." rajouta Thomas.

"On n'est pas sûr que c'était des corps !" répliqua Jenn.

"C'était des corps ! Je sais ce que j'ai vu." renchérit Thomas.

J'écarquillai les yeux et Rosalind me sortit les mots de la bouche.
"Les corps de qui ?" demanda-t-elle.

Jenn avait l'air stressée donc Abi insista en me coupant à son tour :

"Des corps ? Balancez nous plus d'infos là..."

"On ne sait pas, on n'a pas pu voir." expliqua Thomas.

Je passai ma langue sur ma lèvre inférieure puis me mordis la lèvre du haut et soupirai.

"Et si c'était Beth ?" lâcha Rey sur un ton sec probablement affolée à cette idée.

"Tu crois qu'on y avait pas déjà pensé !" cria Abi sur un ton un peu violent même à ses yeux.

"C'est pas Beth, ça peut pas être Beth. Ils sont même pas sûr que c'était des corps." s'exclama Newt pour calmer la situation.

"Excuse-moi Beth, j'aurai pas dû crier... Mais j'suis un peu sur les nerfs avec ce que vous nous dites..." s'excusa Abi.

Winston et Fry étaient particulièrement silencieux.

"Pas grave, t'inquiète Abi..." répondit Rey.

Je me frottai le front et me retournai vers les lits étrangement silencieuse mais même si j'étais surement la plus douteuse sur les gens qui nous avaient aidés, je ne devais pas affoler les autres ou les laisser s'affoler.

"Il nous faut des preuves les gars ..." m'exclamais-je en me retournant vers eux.

"C'est peut-être rien... On... on devrait attendre..." murmura Jenn en secouant la tête.

"Ouais. Allons manger... On verra après." s'exclama Abi.

"Moi j'en ai ras le bol d'attendre ..." coupa Frypan impatient.

"Ouais moi aussi..." s'exprima Minho.

Je me dirigeai alors vers la porte, pour changer les idées des autres, un repas serait parfait puis je me mis à frapper dessus en criant :
"Hé ! Hé ! Il y a quelqu'un ?"

Au bout de quelques minutes la porte s'ouvrit sur une homme à l'air grincheux.
"Allez au réfectoire." dit-il.

Quand nous sommes arrivés dans le réfectoire Janson était en train de commencer à dire les prénoms du jour. Il s'y mit après que nous ayons pris place autour d'une table.

"Alice... Barry... Walt... Edgar... Samantha..."

"Je me demande ce qu'il y a derrière cette porte..." commença Thomas.

"...Carol..."

"On a déjà évoqué le sujet... T'as dis qu'ils étaient couverts donc tu sais pas ce qu'il y avait dessous. C'était du matériel si ça se trouve..."

"Je suis sûr de moi Newt !" s'exclama Thomas.

Je regardai parler les garçons tout en faisant attention aux noms que Janson appelait.

"...Samy..."

"D'après Aris ils envoient une nouvelle fournée toutes les nuits." continua Thomas.

"C'est qui Aris ?" demanda Minho.

"...Henry..."

Thomas montra d'un signe de tête un mec au fond de la salle seul et à l'écart. Il fixait un morceau de pain bizarrement.

"Ok, je vois le genre..." répliqua Minho soucieux.

"Et enfin le dernier... David. Je vous remercie de votre attention. Excellente fin de soirée." termina Janson avant de suivre le groupe de jeunes emmenés par un homme.

"Tant qu'on n'est pas sûr qu'ils nous la font à l'envers, on fait pas les malins, on reste à notre place et on se fond dans le décor." ordonna Newt.

"Newt a raison les gars..." ajoutai-je.

Mais Thomas n'avait pas l'air attentif et il se redressa brusquement et sortit de table avant de se diriger vers la porte d'où venait de sortir les jeunes et qui était gardée par deux hommes armés.

"Et merde ..." murmurai-je.

"Thomas..." chuchota Rey pour l'arrêter mais rien à faire.

"Il fait quoi ?!" s'exclama Newt.

"J'ai bien l'impression qu'il fait le malin ..." répliqua Frypan.

"Il suit les ordres de temps en temps lui ?" demanda Rosalind.

"Oh... Je crois que depuis qu'on le connait il ne l'a jamais fait." répondit Minho.

"Quel crétin ..." rajouta Abi en levant les yeux au ciel exaspérée.

Les gardes stoppèrent Thomas et commencèrent à discuter mais ils étaient trop loin pour qu'on puisse entendre quoi que ce soit. La tension montait assez vite et Thomas se jeta sur un des gardes quand soudain Janson arriva avec d'autres soldats et commença à calmer Thomas en parlant à voix basse. J'étais soucieuse de ce qu'ils se disaient, ils agissaient étrangement. Janson tapota l'épaule de Thomas puis un des gardes le saisit et ils se dirigèrent vers notre table. Les 3 autres soldats nous obligèrent à sortir de table et nous ordonnèrent de les suivre jusqu'à notre box. Tout le monde se laissa faire sauf Jenn qui se débattit un peu et grogna.
Nous fûmes donc emmené dans notre dortoir par des gardes avec un peu de violence.

"Magnez vous !" Ordonna un soldat en nous pendant les un après les autres dans le box.
La porte se referme violemment derrière nous. Après quelques instants Minho prit la parole en se retournant vers Thomas :
"C'est quoi ce délire Thomas ?!"

"Tu croyais quand même pas qu'ils allaient te laisser passer ?" renchérit Newt.

"Non bien sûr que non..."répondit Thomas en fouillant dans ses poches et sortant une carte de sa poche. "Je vais découvrir ce qu'il cache derrière cette porte."

"Ok..." s'exclama Frypan.

Newt retourna la tête exaspéré et je levai les yeux au ciel. 'Mais dites moi qu'il est con ... comme si on avait pas assez de problèmes...'

"Newt il se passe des trucs bizarres, et je suis persuadé qu'ils nous mentent sur leurs intentions." expliqua Thomas.

"Non non Thomas, tu n'es persuadé de rien ! La seule chose dont on est sûr, c'est qu'ils nous ont sauvé des griffes de WICKED, ils nous ont filés des fringues, ils nous ont filés à bouffer, et on a même des plumards ! Ça faisait un bail qu'on avait pas pioncé dans un vrai lit !" répliqua Newt.

"D'accord mais toi tu..." commença Thomas.

"Et pour certains plus longtemps que d'autres !" coupa Newt en jetant un œil à Elly et Abi.

Une grille venant de sous un lit tomba sur le sol avec fraquas coupant la parole à tous et nous surprenant. Je baissai la tête et vit un jeune homme qui sortit légèrement de sous le lit.
"Salut Thomas." dit-il.

"C'est quoi ça ?" demanda Minho intrigué.

"T'as réussi ?" demanda l'inconnu.

"D'où il sort lui..." s'exclama Fry surpris.

"Oui. On y va ?" répliqua Thomas sans faire attention aux autres.

Le jeune homme entra dans le conduit de nouveau.
"Vous avez raison, je me fais peut-être une petite crise de parano, mais je dois aller voir pour en être sûr." Il se tourna vers Jenn et l'appela. "Jenn ?"

"Je viens." dit-elle en entrant dans le conduit d'aération. 

J'ouvre les yeux en grand surprise.
"Forcément... elle est dans le coup..." murmurai-je en me frappant le front.

"Je compte sur vous pour nous couvrir. Je reviens dès que je peux." expliqua Thomas avant de suivre les autres.

Quand ils furent partis Newt me regarda exaspéré et secouant la tête.
"On fait quoi ?" demanda-t-il.

"On les attend.." répliquai-je en soulevant les épaules. "C'est pas comme si on avait le choix..."

Il soupira et je m'assis sur le lit en face de la bouche d'aération en la fixant.
"J'espère qu'ils vont pas nous amenés plus d'emmerdes qu'on en a déjà... et qu'ils ont tord..." priai-je.

"Ça c'est mal connaître Thomas et Jenn... ils vont encore foutre la merde." cracha Newt.

"Comme si ça ne l'était pas déjà !" renchéris-je énervée.

"Attendons leur retour et on verra bien..." dit Abi pour calmer l'atmosphère générale du groupe.

Je posai ma tête dans mes mains quelques minutes avant de sortir mon carnet et de commencer à écrire comme je le fais depuis peut-être une heure. Ils ne devraient plus tarder et les autres recommencent à s'impatienter et à tourner en rond. Je vais arrêter d'écrire et essayer de les rassurer.

"Mais alors ils ont découverts quoi ?" demanda Alicia.
"Elle est morte tante Beth... C'est ce que maman m'a dit." répondit Lola. "Après je ne sais pas si c'est maintenant..." ajouta-t-elle alors que sa petite sœur Georgie venait se coller à elle.
Elly soupira et leur fit un petit sourire avant de dire :
"Laissez-moi continuer et vous verrez bien, mais sachez que ce que nous avons vécus, vos parents et moi n'est pas commun et n'a pas toujours été facile... Et c'est pour ça que nous sommes ici, en sécurité, comme vous."