Troisième étape : le manque.

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Harry se figea après avoir ouvert la porte, fixant l'image devant lui.

Perrie était assise à la table, les jambes croisées, entourée par des feuilles de papier et des stylos. Ses cheveux étaient roses – différents du mauve qu'elle avait eu pendant les dernières semaines – et attachés en un chignon désordonné sur le sommet de sa tête. Elle portait des collants bleus et un pull noir, ainsi que des grosses chaussettes aux couleurs de l'arc-en-ciel.

« Salut, » dit doucement Harry alors qu'elle ne leva même pas le regard. Il ferma la porte derrière lui et posa son sac.

Perrie leva finalement sa tête et un sourire illumina son visage. « Hé chéri. »

« Nouvelle couleur ? » Il fit un geste vers ses cheveux. « J'aime bien. »

« J'avais envie, » répondit-elle, haussant un peu ses épaules et posant le stylo qu'elle tenait.

« Ça te va bien. » Souriant, Harry s'avança vers la table, attrapa l'une des feuilles et pencha sa tête sur le côté pour avoir un bon aperçu. « Tu fais des croquis ? »

Perrie soupira. « On a un défilé dans quelques mois. J'dois présenter mon concept la semaine prochaine. »

« Et quel est ton concept ? » demanda Harry.

« Bonne question. » Perrie se leva et alla à l'évier pour faire du thé. « J'suis pas sûre de ce que je veux. Des tenues estivales, peut-être, parce qu'on sera en avril au moment où du défilé. Mais est-ce que je fais une ligne pour hommes ou pour femmes ? Les deux, peut-être ? Et dans quel style ? »

« Le tien, » répondit Harry. Il ouvrit un placard et fronça ses sourcils aux nouvelles tasses se trouvant juste dans son champ de vision. « Ça devrait être quelque chose qui reflète ta personnalité, non ? »

« C'est tellement facile à dire. » Perrie roula ses yeux et alluma la bouilloire. « Mon style me va bien. C'est un style qui combine différents styles existant déjà. Ou plutôt marques. » Elle fronça un peu ses sourcils. « Je dois trouver quelque chose qui est original, novateur, tendance et à la mode. »

Harry posa les tasses sur le plan de travail. L'une était noire avec un visage de Mickey Mouse en blanc dessus, l'autre était blanche et avait un visage de Minnie Mouse en noir dessus ainsi qu'un nœud rouge avec des pois blancs. « C'est sur ça que tes études portent essentiellement, non ? »

Perrie grogna, pliant ses genoux et penchant sa tête en arrière. « En gros, oui. »

« Pourquoi toute cette pression, alors ? Tu t'en es bien sortie avant. »

« Je sais, » marmonna-t-elle. « C'est le premier défilé sérieux, cependant. »

« Je peux t'aider, si tu veux, » proposa Harry. « Fais-moi juste savoir si t'as besoin de quoi que ce soit. »

« T'es assez occupé comme ça, » répliqua Perrie. « Ça me fait penser, comment ça s'est passé aujourd'hui ? »

Harry se retourna, fouillant dans un tiroir à la recherche des cuillères à thé. « Ouais, ça a été. »

« T'as eu des retours ? »

« Non, pas encore. » Il haussa ses épaules puis pointa les tasses. « Juste pour que je ne sois pas confus. Tu nous as acheté des tasses pour couple ? »

Perrie sourit béatement. Elle semblait beaucoup plus détendue que quelques minutes auparavant. « Je les ai eu pour deux livres chaque dans une boutique d'usine. »

« Qu'est-ce que Colin dit sur le fait que tu nous achètes des tasses pour couple ? » Harry sourit en coin. Au départ, il avait été un peu inquiet que le fait d'emménager avec Perrie causerait des problèmes, mais Colin ne s'était jamais manifesté auprès de lui. Après plus d'un mois à vivre avec Perrie, il ne l'avait toujours pas rencontré, et à présent Harry commençait à croire en la théorie de Josh, que Perrie avait inventé des histoires à son sujet et qu'il n'existait pas vraiment.

« Ce ne sont pas vraiment des tasses pour couple, » dit Perrie, remplissant lesdits tasses avec de l'eau chaude.

« Si, elles le sont. Mickey et Minnie, des couleurs inversées. Ce sont totalement des tasses pour un couple, » répliqua Harry. Il ajouta un soupçon de lait dans chacune.

« Je vais prendre la Mickey, » annonça ensuite Perrie, pointant du doigt la tasses noire. « Comme ça tu ne peux plus dire que c'est le cas, parce que j'ai le garçon et que t'as la fille. »

Harry rigola, prenant sa propre tasse et s'asseyant à la table de la cuisine. « Je préfère Minnie, de toute façon. »

« Pourquoi ne suis-je pas surprise ? » Elle poussa machinalement ses croquis sur le côté et s'assit en face de Harry. « Je travaille ce soir. Ed sera là. Tu viens ? »

Harry pensa à la chanson sur laquelle il avait commencé à travailler avant de s'endormir la vieille. Il avait commencé à travailler dans une boulangerie et avait été trop épuisé, à cause de ces douze heures de boulot, pour écrire correctement. Il devrait utiliser cette soirée de pause pour finir quelque chose.

Il ne devrait vraiment pas y aller. Il avait vraiment laissé sa musique de côté ces derniers temps, n'avait pas assez cherché un endroit où se produire, ou un label voulant bien écouter ses démos.

Perrie tria ses feuilles, la tasse dans une main et tapant régulièrement son pied sur le sol. Harry regarda vers les nombreux croquis et pensa à la seule feuille de papier dans sa propre chambre.

Il ne devrait vraiment pas y aller.

« Je viendrai, » dit-il à la place, prenant une gorgée de son thé.

+++

L'année avait commencé de façon plus que prometteuse.

Deux semaines auparavant, leur tournée avait débuté à Londres. Avant ça, ils avaient gagné trois Brit Awards – faisant d'eux les gagnants de la soirée – leur nouvel album était en préparation, et ils venaient d'ajouter plus de dix dates à leur tournée. A partir de maintenant, Escapade serait sur les routes pendant neuf mois, la tournée se finissant seulement en novembre.

« On cherche toujours une première partie pour les dates asiatiques, » dit Sybil, feuilletant un tas de papiers dans ses mains. « Peut-être qu'on trouvera un artiste de là-bas. »

« Combien de dates ? » demanda Liam.

« Pour l'Asie ? » Elle leva ses yeux, sautant quelques pages. « Deux à Singapour, trois à Hong King, une en Malaisie. La Corée du Sud est sur la liste, une date pour le moment, mais on est en train d'en négocier une deuxième. Quatre dates confirmées pour le Japon – deux à Tokyo, une à Osaka et une à Sapporo. »

« Ça ne serait pas logique de prendre simplement celle de la partie australienne ? » suggéra Louis.

« Ils commencent leur propre tournée juste après, donc on a besoin de quelqu'un d'autre, » répliqua Sybil, pinçant ses lèvres. « On verra ça. Il reste encore plein de temps. »

Louis continua de l'observer mais n'écouta pas ses autres divagations. Il serait incapable de souvenir de quoi que ce soit qui aurait seulement un intérêt pour lui dans quelques mois, de toute façon. Ils reviendraient vers eux avec des listes détaillées et des plannings au moment venu, s'assurant qu'aucun d'eux ne loupe une seule chose.

Louis n'avait besoin de s'occuper de rien, quelqu'un était toujours là pour le faire, pour lui dire où aller, pour lui dire où il était, pour lui dire ce qu'il devait dire. Parfois, ça retournait l'estomac de Louis de voir à quel point il se sentait contrôlé, le peu de chose qu'il avait à dire dans sa propre vie, les peu de décisions qu'il pouvait prendre par lui-même.

« On s'assure seulement que vous faites ce qu'il faut, » était ce qu'il avait entendu depuis le début. Il l'avait gobé au départ, parce que qui était-il pour argumenter ? Il n'avait pas eu la moindre idée de ce qu'était l'industrie et il avait eu besoin d'aide – tous les trois s'étaient appuyés dessus. A présent, Louis la connaissait assez bien et il se faisait confiance pour prendre les bonnes décisions, pour choisir la bonne voie.

Il avait signé beaucoup de contrats, beaucoup de papiers, mais ça ne l'empêchait pas d'utiliser autant de l'argent lui appartenant pour construire quelque chose pour lui. Six mois auparavant, il avait cherché un bon avocat, l'avait rencontré quelques fois pour parler affaires. Quatre mois plus tard, lui et Liam avaient fondé leur propre label. Avoir Liam à ses côtés donnait l'impression à Louis d'être plus en sécurité, d'être beaucoup plus sûr en ses projets.

Louis n'était pas stupide ; il savait que chanter dans un boysband n'était pas ce qu'il ferrait pour le reste de sa vie. Ça s'arrêterait un jour et quand ce serait le cas, il aurait une alternative, quelque chose pour le garder dans l'industrie, quelque chose qui continuerait à faire entrer de l'argent.

Je te promets de faire de ton rêve une réalité. Il l'avait fait. Le rêve était devenu réalité grâce à Louis. Et il voulait continuer à le faire – faire devenir réalité des rêves. Il voulait aider d'autres artistes à percer. Il avait la connaissance, il avait les fonds financiers et il avait les opportunités.

Ce fut une fois encore une bonne opportunité pour lui. Il devait seulement trouver un artiste promettant, un bon artiste comme première partie. Il serait celui qui trouverait une première partie pour la tournée, et il s'assurerait qu'il aurait des actions dans cet artiste.

Ce monde dans lequel il vivait à présent n'était rien que des affaires très dures et Louis était déterminé à garder le rythme. Il ne finirait pas misérable une fois que sa propre carrière serait terminée – il avait anticipé en prenant des précautions pour son futur.

Une opportunité, pensa-t-il à nouveau, observant Sybil arpenter la pièce alors qu'elle leur lisait quelque chose écrit sur l'un de ses nombreux papiers.

Il devait juste l'utiliser à bon escient.

+++

Harry se retourna au son de la cloche résonnant au dessus de la porte. « Bonjour, » accueillit-il la personne d'un ton amical, son sourire se faisant encore plus large lorsqu'il vit Niall entrer.

« Salut mec, » dit Niall, ajustant son sac à dos sur ses épaules. « J'ai pensé que ce serait bien de passer avant de rentrer. »

Harry travaillait dans la boulangerie depuis un bon mois et, depuis qu'il avait commencé, Niall s'y était arrêté presque tous les jours. Il ne pensait pas que Niall pouvait réellement manger tout le pain qu'il achetait. Harry se demandait ce que Barbara devait dire à ce sujet, ce qui lui rappela qu'il ne l'avait pas vu depuis un moment.

« Babs ne t'attend pas ? » demanda Harry, penchant un peu son corps pour atteindre les pâtisseries dans la vitrine. Il en prit une avec une serviette et la mit dans un sac en papier.

Niall suivit les mouvements de Harry avec ses yeux, sortant son porte-monnaie. « Elle n'est pas encore rentrée, » répondit-il, laissant tomber des pièces sur le comptoir à côté de la caisse. « J'voulais te montrer quelque chose. »

Harry lui tendit le sachet et fronça légèrement ses sourcils, tout en ouvrant la caisse et faisant le tri dans la monnaie. « Quoi ? »

Niall sortit un papier froissé de sa poche, le dépliant avec ses mains et le tendant à Harry. Inclinant sa tête sur le côté, Harry le prit et lit les lettres grises sur la feuille blanche.

« Une scène ouverte ? » lit-il à voix haute. « Samedi ? »

« Tu devrais y aller, » lui dit Niall. « Ce pub est assez populaire. Des découvreurs de talents viennent régulièrement, donc tu pourrais faire impression. »

Harry déglutit difficilement, sentant son sang devenir un peu froid dans ses veines. Il avait contacté plusieurs labels, distribuant des démos. Il n'avait pas encore eu de réponse de l'un d'entre eux.

« D'habitude, ce ne sont pas des très gros, » continua Niall alors que Harry continuait de fixer le flyer. « Mais c'est un début, non ? S'ils sont intéressés, peut-être que de plus gros labels le seront également. »

« Ouais, » souffla Harry. « Je suppose. »

Niall sourit largement, tendant une main par-dessus le comptoir pour taper légèrement l'épaule de Harry. « Je t'ai déjà inscrit. »

Harry cligna des yeux vers lui. « Quoi ? »

« Ils acceptent seulement huit artistes. Si je ne t'avais pas inscrit à la minute où j'ai lu ça, toutes les places auraient été prises au moment où tu te serais décidé. » Niall haussa des épaules. « Et qu'est-ce que t'as à perdre, Haz ? »

Et s'ils détestaient, pensa Harry, son cœur battant à la chamade dans sa poitrine. Et s'ils ne le contactaient pas, ne voyaient rien de spécial chez lui ? Harry ne pensait pas qu'il était prêt pour cette étape.

Pas encore.

Niall ouvrit son sac à dos et nicha le sac en papier à l'intérieur. « D'accord, j'te vois demain, je suppose. »

Harry hocha de la tête, se tenant toujours figé derrière le comptoir.

« Hé, » dit Niall en s'arrêtant devant la porte. Il sourit radieusement, son expression aussi insouciante et étincelante. Harry se demanda comment exactement il faisait ça, comment il réussissait toujours à être positif. « Tu vas y arriver, d'accord ? »

Harry lui sourit en retour, ses joues rougissant. « On verra. »

« Non, Harry, » dit fermement Niall. « T'es venu ici pour ça. Ne fais pas machine arrière maintenant. Tu dois continuer à courir après ce rêve. »

Harry pinça ses lèvres ensemble. « Ouais, d'accord. Compris. »

Niall sourit, levant ses pouces vers lui avant de quitter la boutique.

Il avait raison, pensa Harry, essuyant distraitement le haut de la vitrine. Il avait perdu son feu, trop distrait par toutes les autres choses se passant dans sa vie. Harry avait été satisfait par le fait d'emménager dans un bel appartement avec une colocataire sympa, de trouver un boulot dans une boulangerie et d'avoir une routine quotidienne qui payait assez pour vivre. Il avait été content de passer ses journées à travailler pendant de longues heures, de parler à de charmantes vieilles dames à propos de la météo et des recettes de gâteaux, d'aller au pub presque chaque soir et de rencontrer de nouvelles personnes. Il s'était distrait en décorant l'appartement, en passant des heures dans des friperies et des magasins à but lucratif avec Perrie, en discutant avec elle jusqu'à tard dans la nuit, parlant de rêves et de projets qui étaient devenus rien d'autre qu'un fantasme sympa dans sa tête.

Cependant, ce n'était pas ce qu'il voulait faire, ce qu'il voulait être. Il était venu ici pour réaliser un rêve, pas pour le laisser finir comme étant seulement un rêve pendant le reste de sa vie.

Je te promets de faire de ton rêve une réalité, ça fit écho dans sa tête et la main de Harry s'arrêta en haut de la vitrine. Il baissa son regard, mordant sa lèvre pendant un moment.

Ça avait été le but à partir de la seconde où il était monté sur scène pour la première fois. Ça avait été un rêve, c'était toujours un rêve, mais il n'avait jamais douté qu'il deviendrait réalité, qu'ils réussiraient.

Jusqu'au moment où Louis avait brisé ce rêve.

+++

« T'as eu une réponse ? »

Harry respirait fortement d'avoir couru de l'école à chez Louis. Ça avait été tellement plus facile quand Louis fréquentait toujours leur école – pas seulement pour échanger les dernières nouvelles, mais également en ce qui concernait les trucs de petits-amis.

Harry aimait penser à ça de cette façon. Ça faisait deux semaines depuis qu'il avait été autorisé à appeler Louis son petit-ami. Pas publiquement, mais dans sa propre tête au moins, et devant Niall. C'était assez pour le moment ; c'était suffisant de savoir qu'ils étaient exclusifs, que Louis ne regardait personne d'autre que Harry.

Cependant, ce n'était pas le sujet en cours. Pas pour le moment.

Louis sortit de sa cabane se trouvant dans un arbre, son dos tourné vers eux alors qu'il descendait doucement les marches. Il sauta les dernières, atterrissant stablement sur ses pieds.

Harry sut au moment où Louis se tourna vers eux.

« On a été rejeté, » dit-il doucement, regardant Harry puis Niall. « Ils ont dit que ce n'était pas assez original. »

« Ça ne veut rien dire, » rajouta promptement Niall. « C'est seulement le premier label qu'on a essayé. Rien n'est encore perdu. »

« Il n'y en a même pas une seule qu'ils ont aimé ? » demanda Harry.

Louis haussa ses épaules en secouant sa tête. « Apparemment non. »

Harry ne comprenait pas. Comment quiconque pourrait ne pas aimer les chansons que Louis écrivait ? Elles étaient toutes bien écrites, mais Harry trouvait que celles de Louis étaient les plus fortes. Comment ces personnes ne reconnaissaient-elles pas ça ?

Il y eut un bruit venant de la maison, annonçant que les sœurs de Louis étaient rentrées de l'école.

« Montez là-haut, les gars, » dit Louis, pointant l'échelle derrière lui. Il y avait un panneau en haut, avec le mot « Filles » barré d'une croix rouge. Louis avait raconté à Harry que sa mère lui avait fait, parce qu'elle voulait que Louis ait un endroit qui était seulement à lui et où ses sœurs n'étaient pas autorisées.

Pendant l'été, Harry avait à peine vu l'intérieur de la maison. Louis l'emmenait toujours dans la cabane pour être sûr que ses sœurs ne les dérangeraient pas. Ainsi, ils avaient pu avoir leur première fois sans avoir peur d'être surpris. Ça avait été un peu inconfortable, mais ils n'avaient pas eu à s'inquiéter de se faire entendre par la mère de Harry, ou qu'une des sœurs de Louis entre dans sa chambre sans toquer. Louis avait pris son temps, l'air nocturne un peu froid sur leur peau nue, le hululement isolé d'un hibou au loin rompant le silence de la nuit.

Cet endroit était sacré pour Harry.

« Est-ce qu'on va essayer d'autres labels ? » demanda Niall une fois qu'ils furent à l'intérieur de la cabane, assis sur les planches en bois froides. « J'veux dire, il ne faut pas abandonner à cause d'un refus. »

« On essayera à nouveau, » acquiesça Louis.

Harry pinça ses lèvres ensemble. Et si les autres labels les rejetaient également ? Et si c'était vraiment stupide de croire qu'ils étaient mieux que n'importe qui d'autre qui essayait d'arriver au sommet, de vivre le rêve d'être une pop star ?

« Hé, » dit doucement Louis, son contact ramenant Harry à la réalité. Il cligna des yeux pour que le visage de Louis ne soit plus flou. Il était proche, le bout de ses doigts légers sur le bras de Harry.

« Je te le promets, » murmura-t-il. « On va réussir, mon amour. On est une bonne équipe, tous les trois. C'est juste un refus. On devait s'y attendre, d'accord ? »

Harry inspira profondément, hochant de la tête. Il regarda vers Niall avant de se pencher en avant et d'embrasser doucement les lèvres de Louis. Ce dernier sourit, levant sa main pour repousser les boucles du front de Harry.

« Ne t'inquiète pas, hein ? » Louis le tira vers lui, un bras s'enroulant atour de la taille de Harry.

« Pourquoi je n'ai pas le droit à ce genre de réconfort ? » se plaignit Niall.

« Tu veux vraiment pas que je te câline et t'embrasse, » dit Louis en moquant de lui. « Ou, eh bien, si tu veux que je le fasse, tu ne – »

« Hééé, » coupa Harry, fronçant ses sourcils et tirant Louis encore plus près de lui. « T'embrasses pas d'autres garçons. »

Niall rigola, tombant sur son dos, et Harry sentit les ricanements de Louis faire écho dans son propre torse. C'était chaleureux et ça semblait familier. Louis tourna sa tête pour déposer doucement ses lèvres contre la tempe de Harry.

« Je te promets de faire de ton rêve une réalité, » murmura-t-il, presque noyé par le rire de Niall. Mais Harry put l'entendre, les mots pénétrant dans sa tête et courant à travers son sang.

Il raffermit seulement son étreinte, ses doigts s'enfonçant dans la peau de Louis.

+++

Avec le tintement de la cloche au dessus de la porte, Harry revint brusquement à la réalité. Il cligna deux fois des yeux, retirant le souvenir de son esprit. Le rire de Niall sonnait toujours dans ses oreilles et le souffle de Louis était toujours chaud et apaisant contre sa peau.

Un homme d'affaire habillé d'un costume gris s'approcha de la vitrine, montrant du doigt un pain. « J'en prendrai deux comme ça, s'il vous plaît. »

« Bien sûr, » répondit Harry, se retournant pour attraper un autre sac en papier.

Il devait cesser de se rappeler de ces souvenirs. Pendant les deux dernières années, depuis qu'il avait réussi à oublier Louis, il avait été tellement bon pour ignorer tous les sentiments qui avaient été connectés à lui. Harry n'avait pas souvent pensé à lui – quand ça avait été le cas, ça avait été dans l'obscurité de la nuit, où personne n'aurait pu le surprendre.

Louis n'avait pas brisé le rêve. Temporairement, peut-être. Mais il ne l'avait pas complètement brisé. Après tout, Harry était là à présent, et il était arrivé jusqu'ici de lui-même, tout seul.

Avec un sourire, Harry accepta l'argent de l'homme, lui rendant sa monnaie. Il lui souhaita une bonne journée et garda le sourire sur ses lèvres, même lorsqu'il fut parti.

Harry pouvait toujours rêver, pouvait toujours suivre ses projets et travailler dur pour atteindre ses objectifs.

Il n'avait pas besoin de Louis pour faire de ces rêves une réalité.

+++

« Aiden, » salua Louis, une fois que la personne à l'autre bout de la ligne eut répondu. « Lumière de ma vie, prunelle de mes yeux. »

« Euh, » répondit Aiden, l'irritation perceptible dans sa voix. « Qu'est-ce que tu veux, Tommo ? »

Ils s'étaient rencontrés pour la première fois deux ans auparavant, lors d'un après-midi ensoleillé de mai. Aiden était un auteur-compositeur et un producteur, il avait écrit la majorité des chansons pour le premier album d'Escapade. Lui et Louis s'étaient bien entendus dès le départ.

De plus d'une façon, en fait. Louis aimait travailler avec Aiden, il comprenait ses idées, donnait les bonnes suggestions pour rendre son écriture un tout petit peu meilleure, sans le pousser dans une direction qui ne lui correspondrait pas. Il était génial. Outre ses capacités de compositeur, il s'était également avéré être un bon amant.

Ce n'était en rien une relation amoureuse, cependant. Ils n'avaient pas été à un seul rendez-vous et Louis considérait Aiden comme un ami – il était plus qu'un ami que beaucoup de ses amis à proprement parler. Il ne cherchait aucun avantage, n'en avait pas après l'argent de Louis et il comprenait la situation dans laquelle il se trouvait. Louis faisait confiance à Aiden pour ne pas vendre un seul mot à la presse.

C'était une confiance qu'il avait donné à seulement quelques personnes.

« Juste une petite faveur, » répondit Louis, essayant d'alléger l'irritation d'Aiden. « Tu t'souviens que je t'ai parlé du label que j'ai fondé ? »

« Celui avec Liam ? » demanda Aiden.

« Oui, celui-ci, » acquiesça Louis. « T'as un pied dans la scène indépendante, hein ? Tous ces endroits hipster et les personnes avec qui t'as des contacts. »

Aiden soupira. « Louis, pour la millionième fois. Hipster et indé ne sont pas la même chose. »

« D'accord, peu importe. » Faisant les cent pas dans sa chambre, Louis roula ses yeux. « Je cherche un jeune artiste talentueux pour venir en tournée avec nous à la fin de l'année. »

Aiden fut silencieux pendant une minute. « Homme ou femme ? »

« Ça n'a pas d'importance. Juste quelqu'un de promettant, quelqu'un d'original avec du charisme. Quelqu'un qui percera certainement. »

« Une valeur sûre ? » demanda Aiden. « C'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, Lou. »

« Je ne te demande pas de me cracher un nom sur le champ, » clarifia Louis. « J'ai besoin de quelques tuyaux, quelques conseils pour savoir où chercher. »

Aiden soupira. « Ecoute. Je dois y aller, je suis en réunion, en fait. Je te rappelle, d'accord ? »

« J'vais veiller à ce que tu tiennes ta promesse. »

Louis attendit que la ligne fût coupée avant de raccrocher également, puis il attrapa le sac qu'il avait préparé et se dirigea vers la porte d'entrée.

Il espérait qu'il trouverait quelqu'un qui méritait cette chance, qui méritait de réussir. Louis avait reçu cette chance trois ans auparavant, et il n'avait pas hésité pendant une seule seconde.

Bien sûr, il avait Harry en tête, bien sûr il avait pensé à lui donner cette opportunité. Il était talentueux, il était charmant, il avait du potentiel.

Malheureusement, Louis était un trop gros lâche pour franchir cette étape. Il serait obligé de contacter Harry et Louis était stupidement effrayé par ça. Il n'avait pas peur de quelle serait la réaction de Harry. Il savait quelle serait sa réaction et qu'il ne voudrait pas entendre parler de Louis, que ça lui reviendrait probablement directement à la figure. C'était ce qui faisait peur à Louis.

Une opportunité donnée par Louis ? Harry préférerait probablement vivre sous un pont que de se rabaisser à ce niveau.

Et il avait raison.

Louis grimpa dans la voiture l'attendant devant l'immeuble. Le chauffeur le salua avec un hochement de tête amical et Louis répondit de la même façon.

Harry avait tous les droits de mépriser Louis, de le détester et de le regarder de haut. Louis ne voulait jamais avoir à vivre une situation où il aurait à endurer le regard de Harry sur lui ; le regardant avec une expression froide, blessante et pleine de ressentiments. Louis ne pensait pas qu'il serait capable de le supporter. Il savait qu'il était un lâche, il savait qu'il méritait chaque morceau de la haine que Harry ressentait pour lui.

Louis avait tenu sa promesse ; il avait fait de ce rêve une réalité.

Seulement pas pour Harry.

+++

« Harry, ne commence pas à paniquer. » Niall s'accroupit devant lui, ayant l'air inquiet. « Ce n'est pas différent de quand tu joues à l'Anchor's Rope. »

« Si, » protesta Harry, sa voix faible. « Perrie est là et Ed joue aussi. Je connais les gens là-bas et il n'y a pas de chasseurs de talent qui viennent et me jugent. »

« Ecoute, tout ira bien. » Niall fronça ses sourcils, agrippant les épaules de Harry. « T'es tellement bon, Harry. T'as rien à craindre. T'as des chansons qui déchirent à jouer sur cette scène et tu vas tous les épater. »

« Et s'ils détestent ? » Harry déglutit fortement. C'était facile de parler pour Niall. Il n'était pas sur le point de monter sur scène et risquer qu'une cinquantaine de personnes trouve ridicule tout ce sur quoi il avait bâti sa vie et décide qu'il ne valait pas la peine qu'elle perde leur temps.

« Je ne t'ai pas vu aussi nerveux depuis – » Niall se coupa, mordant sa lèvre.

« Ouais, tu ferais mieux de ne pas continuer, » acquiesça Harry, fermant ses yeux. « Ce n'est pas la même, cependant. Je n'ai plus besoin de lui pour me calmer. »

Niall fut silencieux pendant un moment. « Harry, t'as juste besoin de faire ce que tu fais toujours, d'accord ? »

« Pourquoi je suis le premier aussi ? Quelqu'un d'autre ne peut pas y aller avant ? »

Rigolant, Niall relava Harry du sol et encadra son visage avec ses mains, le forçant le regarder dans les yeux. Il souriait comme un fou, ses yeux étaient réduits en de petites fentes. « Harry, tu y vas maintenant. Je ne te laisserai pas gâcher cette opportunité. Tu m'entends ? Tu la prends maintenant et tu vas tout déchirer. »

Harry inspira profondément, sentant ses muscles se détendre un peu. « Ouais, d'accord. D'accord. »

« Je te regarderai du premier rang, d'accord ? »

« T'en as parlé à personne d'autre ? » demanda Harry, juste pour s'en assurer à nouveau.

« Il y a juste moi. Imagine juste que personne d'autre n'est là. » Niall tira Harry vers lui, le serrant fermement dans ses bras avant d'ajuster le foulard dans les cheveux de Harry lorsqu'il se recula. « Vas-y, champion. »

Harry éclata de rire. « Souhaite-moi bonne chance. »

« T'en as pas besoin. » Niall se retourna pour ouvrir la porte de la petite pièce derrière le bar que le barman leur avait permis d'utiliser pour se préparer.

« Merci, Niall, » dit doucement Harry, regardant brièvement à l'extérieur de la porte. Il devait garder son calme maintenant, il ne pouvait pas se permettre de le perdre une fois sur cette scène de fortune.

Niall sur ses talons, Harry quitta la pièce et laissa son regard dériver sur la petite audience, une mer de visages inconnus. Puis, ses yeux se posèrent sur un, le seul qui était familier.

Le souffle de Harry se coupa dans sa gorge, ses lèvres engourdies et le bout de ses doigts froid quand son regard lui fut retourné.

+++

« Alors pourquoi exactement Liam n'est pas là ? » Aiden posa un verre de bière devant Louis et glissa sur la place en face de lui. De la musique résonnait des enceintes posées à côté de la scène, il dut donc hausser un peu sa voix.

« On est en tournée, mec. J'suis venu de Cardiff seulement pour ça, » répondit Louis.

« T'as un jour de pause ? »

Louis hocha de la tête. « Et Liam ne sait pas vraiment encore pour ça. » Il haussa ses épaules, prenant une gorgée de sa pinte. « Il n'a pas besoin de le savoir, je suppose. Je jette seulement un coup d'œil. Je lui dirai quand j'aurai trouvé une potentielle première partie. »

« T'es sérieux à ce sujet, hein ? » Aiden se pencha en arrière, ses yeux brillant un peu d'amusement. « Ne te méprends pas, mais... est-ce que t'as des problèmes avec les garçons ? »

« Non, » répondit immédiatement Louis. « Pas du tout. »

« J'veux dire, » souligna Aiden. « Vous êtes au sommet de votre carrière. Pourquoi tu cherches des alternatives ? »

« Elle va finir par descendre du sommet, » dit Louis. « Ça va se terminer à un moment. Peut-être qu'il nous reste encore trois autres années. Cinq au maximum. J'veux juste être sûr d'avoir un plan de secours."

« Ce n'est probablement pas une mauvaise idée, » acquiesça Aiden. « Liam te suit avec ton label. Qu'en est-il de Zayn ? »

Louis sourit, pensant à Zayn. « Ce n'est pas vraiment son truc. Il utilisera son nom pour entrer dans le marché des beaux-arts et se mettre à vendre ses œuvres, disparaissant de l'industrie musicale. »

Aiden pinça ses lèvres, faisant rouler son verre entre ses mains. « Ça lui ressemble bien. »

« Excusez-moi ? » Louis leva son regard vers un garçon se tenant à côté de leur table. Il avait des épaules larges et la peau pâle, ses cheveux étaient roux et ses yeux verts. « J'veux pas vous déranger, mais... T'es Louis Tomlinson, hein ? »

Louis sourit en coin. « Le seul et unique. »

« Ma copine est une grande fan de ton groupe. Elle serait complètement folle si je lui envoyais une photo avec toi. » Le gars haussa ses épaules, semblant légèrement mal à l'aise dans sa propre peau. Louis regarda vers la table à l'autre bout de la pièce, une bande de mecs réunis autour, souriant comme des fous.

Il devait honnêtement l'aimer, pensa Louis, s'il passait au dessus de ses propres fantômes pour demander une photo à un gars faisant partie d'un boysband devant ses potes. La plupart des garçons traitaient Louis, Liam et Zayn comme une maladie. « Que dirais-tu que je lui envoie un petit message vidéo ? » proposa Louis.

« Ça serait génial. » Le roux sourit largement, sortant son téléphone. « C'est très sympa. Merci. »

« Pas de problème, mec. » Louis se déplaça sur sa chaise. « Comment elle s'appelle ? »

« Holly. Elle m'a traîné à votre concert l'année dernière. » Il rougit immédiatement, semblant pris de court. « J'veux dire, c'est – je n'ai pas – »

« Ouais, d'accord. » Louis rigola. « J'ai conscience qu'il n'y a pas beaucoup de mecs qui viennent à nos concerts. Ne stresse pas. »

« C'était sympa, » sourit le garçon, haussa ses épaules. « Pas exactement mon genre de musique, mais – tu vois. Un concert pas mal. »

Louis ajusta le bonnet sur ses cheveux, repoussant quelques mèches ressortant sur son front. « Merci. J'suis content que t'aies apprécié. »

Aiden proposa de prendre la photo pour eux et Louis fit une grimace, lui souriant quand il ricana. Ensuite, il laissa le garçon enregistrer un court message vidéo de lui. Louis choisit prudemment ses mots, faisant un signe de la main et souriant gentiment parce qu'il savait que ça finirait sur Twitter ou Instagram.

« Tu pourrais ne pas la poster sur Internet avant que les prestations soient finies ? » demanda Louis après que le garçon l'eut remercié pour la dixième fois. « Si les fans découvrent où je suis, ils vont définitivement venir. »

« Pas de problème, » lui assura le garçon roux. « J'ai pas Twitter de toute façon. Je la montrai à ma copine en rentrant. Elle va probablement la poster, cependant. »

« C'est pas grave. » Louis hocha de la tête, levant sa pinte pour trinquer. « Bonne soirée. »

« Toi aussi. Encore merci. » Le garçon se tourna et se dirigea vers sa propre table.

« Ils se moquent de lui, » fit remarquer Aiden, regardant derrière Louis à plusieurs reprises.

« Seulement parce qu'ils aimeraient aussi avoir une photo avec le mec sexy d'Escapade, mais qu'ils n'ont pas les couilles de demander. » Louis sourit narquoisement, le relevant par un haussement d'épaules. « Retour aux affaires. » Il leva un prospectus de la table. « Qui va jouer ce soir ? Des artistes potentiels parmi eux ? »

Aiden se contenta de sourire d'un air entendu mais ne dit rien de plus à ce sujet, et Louis lui fut reconnaissant d'avoir laissé tomber. Ils avaient parlé assez souvent de l'élitisme musical et il n'était pas vraiment d'humeur pour ça aujourd'hui. Après tout, ce garçon roux avait été assez sympa à ce propos – Louis avait supporté beaucoup pire.

« Il y en a quelques uns, » dit Aiden, sortant un calepin. « Le propriétaire m'a donné les noms et ses impressions. Tu veux un briefing rapide ? »

Louis vida son verre, hochant de la tête. « Je t'écoute. »

+++

« T'es un vrai connard, » grogna Harry, tapant l'épaule de Niall lorsqu'il vint le prendre dans ses bras.

Niall rigola comme un fou et tapa dans ses mains avec amusement. « T'aurais dû voir ta tête. »

« T'es la raison pour laquelle j'ai des problèmes de confiance, » affirma Harry, faisant la moue.

Niall sourit en coin. Harry ne lutta pas contre son étreinte cette fois mais se laissa aller dedans. « On sait tous les deux que la raison, pour n'importe quel problème que t'as, n'est définitivement pas liée à moi, » dit doucement Niall, juste à côté de l'oreille de Harry avant de le lâcher.

Harry haussa un sourcil et passa à côté de Niall pour prendre Perrie dans ses bras. Elle enroula les siens autour de son cou et les fit un peu balancer.

« C'est toi le connard, Harry, » se plaignit-elle. « Comment as-tu pu ne pas m'en parler ? »

Harry ferma ses yeux, inspirant son odeur pendant un moment. « Et si j'avais été horrible ? Je n'aurais pas voulu que tu sois témoin de ça. »

Perrie se recula, tapotant doucement ses doigts à plat contre la joue de Harry. « Chéri, je t'ai déjà entendu jouer. Je t'entends écrire tes chansons dans ta chambre. Tu vas devoir payer tous mes verres pour te faire pardonner. »

« Verres ? » demanda Harry.

Niall passa un bras autour de tous les deux. « On sort. Ed a joué dans un autre pub et il a dit qu'il nous rejoindrait. »

« Mais il n'y a rien à – »

« Si, » répondit Niall avant que Harry puisse même finir sa phrase. Il leva une carte de visite. « T'as intéressé quelqu'un. »

« Pourquoi as-tu cette carte ? »

Niall sourit en coin. « J'ai dit que j'étais ton manager. Le gars attend par là. Il aimerait te parler. »

« Mon manager ? » Il préférait ne pas penser à comment expliquer à cette personne qu'en fait, il n'avait pas de manager. Harry jeta un regard derrière Niall et vit un gars, avec une veste en cuir et des lunettes de soleil couvrant ses yeux, en train de griffonner quelque chose dans un calepin. « Qu'est-ce que je vais dire ? »

Niall roula ses yeux. « Vas-y et sois aussi charmant que d'habitude, mec. »

Harry déglutit fortement et serra rapidement la main de Perrie, comme pour la réconforter. Il savait qu'il était celui qui en avait besoin et, puisque Perrie était Perrie, elle ne dit rien à ce propos et le laissa simplement faire. Se forçant à rester calme, Harry se dirigea vers le gars avec la veste en cuir.

« Salut, » dit-il, surpris par à quel point sa voix était ferme.

Il leva son regard, ses cheveux bruns étaient attachés dans sa nuque, quelques mèches lâches tombant sur son front et ses tempes. Harry ne pouvait pas voir ses yeux à travers les lunettes. « Harry Styles, hein ? »

Harry hocha de la tête. « C'est moi. »

« Bonne performance. J'ai bien aimé ces quelques chansons. Envoie-moi une démo, d'accord ? » Il sourit nonchalamment, tapant son stylo contre l'épaule de Harry. « On va faire de bonnes choses avec ça. »

« Euh, merci, » répondit poliment Harry. « D'être venu, également. »

« Eh bien, ça n'a pas été une perte de temps, au moins. Voyons si le reste est aussi bon que toi. » Le gars baissa à nouveau son regard et Harry considéra que la conversation était terminée.

« Encore merci. J'enverrai une démo. » Harry fit un pas en arrière.

« Ton manager a ma carte. »

Se retournant, Harry se dirigea vers Niall et Perrie. Il relâcha son souffle, ses mains tremblant légèrement. « T'as menti sur le fait d'être mon manager. »

Niall rigola. « On ne travaillera pas avec le premier à faire une offre, Haz. Continue comme ça et tu vas pouvoir choisir très bientôt. » Il lança un regard circulaire au pub, le posant sur le gars en train d'accorder sa guitare sur scène. « Cependant, on va devoir célébrer ce premier pas en avant. Allons-y avant que tes concurrents commencent. »

Harry hocha de la tête, attrapant son étui à guitare et sa veste. « J'ai pas envie de les entendre, » acquiesça-t-il. Ça lui ferait perdre la confiance qu'il avait acquise tout le long de la dernière heure qu'il avait passé sur scène.

« Tu l'as fait, » roucoula Perrie, enfonçant un doigt dans ses côtes. « S'il y en a eu un, il y en aura plein d'autre. »

« T'as réussi à avoir Colin ? » demanda Niall à Perrie une fois qu'ils furent dehors, l'air frais d'une nuit du mois de mars les enveloppant.

« Ouais, » répondit-elle. « Il peut pas venir. »

Niall roula des yeux. « Tu lui as dit que tu sortais avec trois mecs ? »

« Ça ne le dérange pas, Niall. Je vis avec l'un de ces mecs, l'autre a une copine et le troisième est trop occupé à écrire sur l'amour pour le pratiquer. »

Harry éclata de rire. Il jeta un bras autour des épaules de Perrie, la tirant contre son flanc. « Si ma copine me disait ça, je serais encore plus inquiet. »

« Toi, » dit-elle, pointant un doigt vers lui, « t'es même pas intéressé par les filles, hein ? »

Harry pinça ses lèvres ensemble. Ils n'avaient pas encore parlé de ça. Harry avait toujours détourné les questions à propos des petites-amies, ou toutes les tentatives de Perrie de le brancher avec l'une des ses amies. Il leva son regard vers Niall qui haussa seulement des épaules.

« Non, je ne le suis pas, » confirma Harry, souriant d'un air penaud.

« C'est bien ce que je pensais, » dit Perrie. « Alors, de quelle menace Colin devrait avoir peur ? »

« Ed, » répondit promptement Niall. « Tu crois pas qu'il écrit tous ces trucs sans aucune expérience ? »

Harry sourit et écouta leurs plaisanteries. Son bras était toujours autour des épaules de Perrie et elle ne se dégagea pas son contact. Elle enroula l'un de ses bras autour de la taille de Harry, sa main s'enfouissant dans sa veste parce que celle qu'elle portait était beaucoup trop légère pour le mois de mars, alors elle devait probablement avoir froid.

Rigolant à ce que Niall dit, elle répliqua avec une réponse tranchante, son sourire aussi insouciant et détendu qu'il l'avait été quand elle avait quitté Harry ce matin après le petit-déjeuner.

Au contraire, elle semblait même encore plus proche de lui qu'avant.

+++

« Les conso' sont pour toi, » dit Louis quand ils glissa sur une banquette dans un coin de la boîte de nuit. Il y avait une section VIP et Louis n'avait eu aucun problème pour faire ouvrir une banquette pour eux par la sécurité. Quelques filles l'avaient reconnu mais elles étaient retenues par la sécurité de la boîte. « Tu me le dois. »

Aiden roula ses yeux. « C'était pas si mauvais. »

« Il n'y en avait pas un seul original. Des reprises de Jason Mraz ? S'il les avait au moins réarrangées. » Louis haussa ses épaules. « Tu peux pas faire moins original. Et qu'est-ce que c'était ce rappeur ? Slim Shady est du siècle dernier, comment a-t-il même cette idée ? »

Aiden rigola, tapant son poing sur la table. Une serveuse en minishort et un haut de bikini leur apporta six verres à shooter, les posant devant eux. Elle fit un clin d'œil à Louis et, puisqu'il était encore sobre, Louis décida de lui sourire poliment en retour.

« J'avais un autre pub à Clapham Junction, mais j'ai pensé que ça serait peut-être trop hipster pour toi, » lui dit Aiden.

Trop hipster, pensa Louis. S'il était honnête avec lui-même, il avait une petite faiblesse pour les hipsters. « T'es trop hipster, » fit-il remarquer, levant un des verres remplis à ras bord. « Et regarde, j'suis ici en train de traîner avec toi. »

« On ira à celui-ci la prochaine fois, » promit Aiden.

« Je t'écoute plus jamais, » le contredit Louis puis il pencha sa tête en arrière, la vodka brûlant sa gorge. Sans hésitation, Louis en descendit également un deuxième.

« J'sais pas pourquoi tu dois t'inquiéter de ton futur de toute façon, » souligna Aiden. Il finit aussi son deuxième verre, secouant sa tête après. « T'es en tournée, mec. Profite simplement de la vie. »

« Je le fais. Je profite de ma vie, » répliqua Louis. « Je repars demain après-midi, je vais sur scène lundi soir, puis j'arrive à Manchester le lendemain et refais sur scène ce que je fais tous les autres soirs. C'est cool. C'est amusant, et le mois prochain, on part en Amérique. J'pourrais rien demander de plus. J'ai juste besoin d'un peu de soulagement parfois. »

« Hmm. » Aiden pencha sa tête. « Alors tu vas boire et coucher un mec au hasard ce soir. »

« Absolument, » répondit Louis, jetant un coup d'œil circulaire à la boîte de nuit. « Quand on sera en Amérique, ça ne serait plus aussi facile. Avec les hôtels, le bus de tournée et l'équipe autour de nous pendant toute la journée. »

« Est-ce que quelqu'un sait ? » demanda doucement Aiden, sa voix presque noyée par les lourdes basses de la musique.

Louis baissa son regard, ses doigts déjà enroulés autour du troisième verre à shooter. « Liam et Zayn, évidemment. Ils sont cool. L'équipe ne sait pas. »

« C'est chaud, » commenta Aiden.

« J'peux pas me plaindre. » Louis haussa ses épaules. « Je baise quand même assez souvent. Je ne cherche pas quelque chose de sérieux et les coups d'un soir sont possibles, alors tout va bien. »

Aiden fut silencieux pendant un moment puis il leva son verre pour trinquer. « Allons te trouver un beau mec pour ce soir, alors. »

« Ou alors, je vais devoir rentrer avec toi. J'voudrais pas devoir m'abaisser aussi bas. »

+++

Harry était agréablement éméché. Il trébucha légèrement, retrouvant son équilibre en agrippant la hanche du garçon qui dansait devant lui. D'accord, peut-être que Harry était un peu plus qu'éméché.

Peut-être qu'il était ivre.

Perrie dansait à sa gauche, envoyant bouler les mecs qui essayaient de s'approcher un peu trop près d'elle. Harry n'avait aucune idée de comment elle faisait, mais elle réussissait à garder de l'espace autour d'elle. Elle avait l'air de beaucoup s'amuser.

Harry fronça ses sourcils.

Le garçon devant lui se retourna et sourit. Il était petit et avait de belles formes, ses cheveux bruns tombaient devant ses yeux. Ils étaient bruns et vitreux. Harry continua de chercher une étincelle dedans, mais ils restaient fixés sur lui d'un brun terne. Les lèvres du mec étaient pleines et rouges d'avoir été mordues – il mordait également sa lèvre inférieure à cet instant.

Niall les avait emmenés dans une boîte de nuit chic et le taxi avait mis une éternité pour s'y rendre. Harry avait peur d'être très loin de Clapham Junction et de ne pas capable de pouvoir payer un taxi pour rentrer.

Peut-être que ce gars ramènerait Harry chez lui.

Il dansa langoureusement, des mouvements fluides et habiles, se frottant contre Harry. Ses mains étaient fermes sur sa taille, ses doigts s'enfonçant dans le tissu du tee-shirt blanc tout simple que Harry portait. Il sentait un after-shave basique et la sueur, et il semblait bien aimer la vodka cranberry. Il en avait bu les unes après les autres pendant la dernière heure et continuait d'acheter la même chose à Harry.

Il ne connaissait même pas son prénom.

Le gars se mit sur la pointe des pieds. « Toilettes ? » demanda-t-il.

Harry sentit son ventre se retourner. Fais-le, exigea son cerveau. Il n'y avait aucune raison de ne pas le faire. Le mec était beau, savait définitivement comment bouger et n'aurait aucune attente après une baise rapide dans une cabine de toilettes. Ses doigts glissèrent sous l'ourlet du haut de Harry, caressant sa peau puis la ceinture de son jeans. C'était agréable, laissant des fourmillements sur la peau de Harry, comme si elle demandait plus que ces caresses.

C'était agréable mais Harry était ivre et pas partant pour un plan cul dans une cabine de toilettes sale dans une boîte de nuit. Ce n'était pas qui il voulait être.

« Je – » bégaya Harry. « Je vais me chercher un autre verre. »

Il lâcha le garçon et avança en trébuchant jusqu'au bar où il repéra Niall et Ed. Ils avaient tous les deux une bouteille de bière en main, observant Harry s'approcher d'eux.

« T'as l'air terrifié, mec, » lui dit Ed.

« Un autre verre, » dit seulement Harry.

« J'pense que t'as assez bu, chéri. » Perrie les rejoignit, une main dans le dos de Harry. « On dirait que mon astuce du foulard fonctionne assez bien, hein ? Le petit sexy ne te lâchait pas. »

Harry rigola. Quelqu'un fonça dans son dos et il regarda autour de lui en fronçant ses sourcils. Se rapprochant d'Ed, il inspecta la foule. « C'est assez bondé ici, hein ? »

Ed hocha de la tête. « Un peu trop à mon goût. »

« Que diriez-vous de rentrer ? » demanda Perrie. « On récupère nos manteau et on voit si on peut prendre un taxi ? »

Niall acquiesça. « Vous nous attendez ici ? » demanda-t-il, pointant du doigt Harry puis Ed.

« J'dois aller pisser avant de partir, » dit Ed. « On se rejoint ici, ouais ? »

Perrie et Niall disparurent dans la foule et, soudainement, Ed fut également parti. Harry se retrouva donc tout seul au bar. Il soupira et se laissa tomber sur le tabouret que Niall avait occupé. Il enfouit une main dans sa poche, partant à la pêche aux pièces qu'il avait dedans. Son téléphone était dans l'autre, ainsi qu'un billet de vingt livres.

Cependant s'il avait assez de monnaie, il pourrait s'occuper avec un autre verre pendant son temps d'attente. Plissant ses yeux, Harry commença à compter les pièces dans sa paume.

« T'as besoin d'un peu plus, mec ? » demanda quelqu'un et Harry leva son regard, clignant ses yeux.

Un homme grand se tenait à côté de lui, ses cheveux coiffés en l'air et ses yeux assez petits, Harry ne pouvait pas vraiment les distinguer dans la faible lumière de la boîte de nuit. « Désolé ? »

« Je peux te payer un autre verre, » proposa le gars. « Parce que t'es beau. »

Pendant un moment, Harry le fixa simplement puis il s'entendit répondre, « Je ne vais pas coucher avec toi, tu sais. »

Les yeux de l'homme s'écarquillèrent comiquement, mais ensuite il commença à rire et ils furent réduits à de petites fentes. « D'accord ? En supposant que c'était mon but, pourquoi je ne l'atteindrais pas, hein ? »

« J'suis pas intéressé par les coups d'un soir. » Harry haussa ses épaules. Pourquoi disait-il quelque chose comme ça à un étranger ? Il devrait garder sa bouche fermée, devrait arrêter de parler. Où étaient Niall et Perrie ? Ils étaient supposés l'empêcher de faire quoi que ce soit de stupide. « C'est juste mal, d'une certaine manière. »

Le gars hocha de la tête, s'approchant plus près de lui. Il leva un doigt et, malgré la foule au bar, il eut tout de suite l'attention des barmans. Harry suivit ses mouvements alors qu'il se penchait en avant pour parler dans l'oreille du barman.

« Laisse-moi t'acheter un verre, » dit-il à Harry après, « pour au moins un peu compenser l'amusement que tu loupes. Genre, en général, » ajouta-t-il. « C'est sympa les coups d'un soir. »

Harry fronça légèrement ses sourcils. Il accepta le verre à shooter que le garçon lui tendit, cependant. « Merci. »

« De rien. » Le garçon descendit son shooter et Harry le suivit. Il posa le verre vide sur le comptoir et tendit sa main à Harry. « Aiden. »

Harry la fixa pendant une seconde puis il serra sa main. « Harry. »

« Alors, Harry, » dit Aiden, se penchant contre le bar. « Qu'est-ce que tu fais ici tout seul, si ce n'est pas pour trouver un coup d'un soir ? »

Harry fit un geste vers la foule. « J'suis là avec des amis. On est sur le point de partir, en fait. Et toi ? »

« J'suis là avec un ami, aussi, » dit Aiden. « On cherche tous les deux un coup pour ce soir. »

« J'voudrais pas te gêner dans ta recherche, » clarifia Harry.

« C'est pas le cas. » Aiden sourit. Son sourire était vraiment agréable.

A ce moment-là, Niall et Perrie apparurent, portant leurs manteaux. Perrie avait déjà mis celui de Harry, complètement noyée dans le manteau brun. Harry trouva ça stupidement mignon.

« Tu viens, Haz ? » demanda Niall. « Ed est déjà à la porte. La foule est devenu dingue, c'est infernal pour entrer à l'intérieur. »

« Apparemment, il y a une pop star dans la boîte, » ajouta Perrie. « C'est pour ça qu'il y a autant de personnes qui arrivent. »

« Ouais, allons-y. » Harry descendit du tabouret, tendant sa main à Aiden. « Ravi de t'avoir rencontré. Merci pour le verre et, bonne chance. »

« Toi aussi, mec. » Aiden serra sa main, faisant un clin d'œil à Harry. « A plus. »

Harry regarda par-dessus son épaule quand Perrie entrelaça ses doigts avec les siens pour ne pas le perdre dans la foule. Aiden les regarda partir avec un sourire et leva une main pour faire un signe amical lorsqu'il vit Harry regarder derrière lui.

Harry retourna le sourire puis il ne put plus le voir.

+++

Louis n'arrivait même pas à voir clair, encore moins à marcher droit. Une main ferme était enroulée autour de son bras, le guidant.

A un moment, la situation avait dégénéré et Louis savait qu'il recevrait un appel dans la matinée, quelqu'un lui faisant la morale sur à quel point il avait été imprudent d'aller dans une boîte de nuit de ce standard, sans prendre aucune précaution à l'avance. Un des gardes du corps de leur équipe, Alberto, le guidait hors de la boîte à présent, repoussant les filles essayant de s'approcher de lui. Il était venu sans un se plaindre une seule fois, mais Louis savait qu'il causait des problèmes.

Il n'avait même pas réussi à trouver un mec. Avant d'avoir pu aller aussi loin, trop de personne l'avait reconnu, avait répandu l'information sur Twitter et ça avait même pas pris une heure avant que la boîte de nuit eût été remplie de filles. Une autre foule attendait à l'extérieur.

Louis avait son téléphone plaqué contre son oreille, essayant de joindre Aiden.

« J'ai entendu que t'as causé une sacrée pagaille, » dit Aiden en répondant à son téléphone.

« La sécurité est en train de me faire sortir là, » dit Louis. « Tu vas venir ? »

« J'ai rencontré un garçon assez mignon, en fait. » Aiden soupira dramatiquement. « Il n'était pas partant pour une baise, cependant. Je te rejoins à ton appart'. »

« Super, » réussit à dire Louis avant d'être poussé vers la droite et Alberto perdit sa prise sur lui. Il trébucha dans un autre garçon, perdant presque son équilibre.

Le mec fronça fortement ses sourcils, bousculant lui-même Louis. « Fais attention, mec. »

Louis se reprit, l'alcool dans son sang rendant difficile d'estimer s'il arrivait vraiment à tenir debout ou s'il l'imaginait seulement. Des flashs vinrent de toutes les directions et des personnes prenaient des photos avec leurs téléphones. Le garçon devant lui ne semblait pas trop heureux et un peu confus, à cause du groupe de filles les entourant soudainement. Il était un peu grassouillet et avait des cheveux roux en bataille.

« Désolé, » dit Louis. « J'voulais pas te pousser. »

Alberto le traîna en avant sans que Louis puisse même avoir une réponse du garçon. Il regarda en arrière une fois, mais la pagaille qui les attendait à l'extérieur fit tout oublier à Louis, à part le fait d'entrer vivant dans la voiture garée devant le bâtiment.

Une éternité sembla se passer, ses oreilles bourdonnant, son ventre lui faisant mal et sa peau brûlant mais Louis se retrouva, finalement, sur la banquette arrière de la voiture noire et tous les bruits de l'extérieur furent étouffés. Alberto glissa sur le siège passager et se tourna vers lui, l'inquiétude se lisant sur son visage.

« Ça va, Louis ? »

Il hocha de la tête, passant une main à travers ses cheveux. « J'pensais pas que ça dégénérerait comme ça. »

« C'était assez violent, » acquiesça Alberto.

« Chez vous ? » demanda le chauffeur.

Louis hocha à nouveau de la tête, se penchant en arrière. Il était sur le point de fermer ses yeux quand il tourna sa tête sur le côté, regardant par la fenêtre.

De l'autre côté de la rue, il vit le garçon roux de tout à l'heure entrer dans un taxi, suivi par une fille qui avait des cheveux roses. Une autre personne ouvrit la portière du côté passager, les yeux brillant et parlant apparemment de quelque chose qui fit rire la fille.

Son chauffeur tourna au coin de la rue et Louis tourna dans son siège, sa joue collée à la vitre froide de la voiture pour ne pas perdre de vue ce garçon blond.

Niall, pensa-t-il, son cœur battant fortement dans sa poitrine.

Ce garçon était Niall.

Empty Skies [Traduction - Larry Stylinson - Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant