Onzième étape : La vérité.

2.4K 109 10
                                    

Il pourrait parler à Liam et Zayn – Louis savait qu'il pourrait toujours parler de tout avec eux. Ils l'écouteraient, et Zayn donnerait à Louis de bons conseils tandis que Liam le prendrait dans ses bras, caressant son dos de façon rassurante.

Pourtant, il n'y avait qu'une seule personne qui comprendrait tout ça, qui saurait exactement pourquoi Louis n'arrivait pas à gérer la situation. Il n'y avait qu'une seule personne qui connaissait assez bien Louis et Harry pour lui dire ce qu'il était supposé faire.

Il était tard, presque minuit, et Louis venait de rentrer de Los Angeles. Ils étaient partis le lendemain de la nouvelle année, ce qui n'avait pas laissé l'opportunité à Louis de revoir Harry et lui parler.

Par ailleurs, le fait que Harry soit parti aussi brusquement en avait beaucoup dit. Louis avait pris ça comme si Harry ne voulait pas en parler. De ça. D'eux.

Louis n'aurait pas su quoi dire, de toute façon. Ils s'étaient envoyés quelques messages, Louis ayant fait le premier pas. Juste des mots sans significations, des échanges polis s'arrêtant à Amuse-toi bien chez tes parents et Encore merci pour l'invitation, ou encore Passe du bon temps à L.A. Aucunes mentions du baiser, ni de la nuit passée sur le canapé blottis l'un contre l'autre.

Pendant la semaine qu'ils avaient passé à Los Angeles, Louis n'avait pas été capable de penser à autre chose que le corps de Harry près du sien, ses bras fermement enroulés autour de sa taille, sa respiration régulière et chaude contre sa nuque.

Louis avait passé presque une heure allongé sur le canapé, fixant simplement le soleil pâle de l'hiver pendant que Harry était toujours endormi à côté de lui. Quand Louis s'était tourné dans ses bras, prudemment pour ne pas le réveillé, il avait trouvé le visage de Harry paisible, ses cils tombant contre ses pommettes, ses lèvres légèrement ouvertes. Louis avait passé un doigt dessus, pensant à leur sensation sur les siennes.

Ça avait été comme un choc lorsque Harry avait bougé et Louis avait retiré sa main, ayant peur d'avoir été pris sur le fait. Harry ne s'était pas réveillé, cependant. A la place, il s'était blotti un peu plus contre lui, une main glissant sous le tee-shirt de Louis, un genou se calant entre ses cuisses.

« Lou, » avait-il doucement murmuré, ses doigts effleurant les côtes de Louis.

Ça avait fait fuir Louis. Il s'était doucement détaché de Harry, glissant hors de la couverture. Son cœur battait follement dans sa gorge, fortement dans ses oreilles et de façon complètement hors de contrôle.

Harry avait exactement su, même dans son sommeil, qui il tenait dans ses bras. La réalisation avait été comme une douche glacée, gelant tout à l'intérieur de Louis.

Qu'était-il supposé penser, s'attendre à – ou encore faire ?

« Louis ? »

Il se retourna, voyant Barbara s'approcher de lui. Il se mit à sourire, la saluant avec un signe de la main amical.

« Niall a dit que vous étiez à L.A. ? » fit-elle remarquer en déverrouillant la porte.

« Euh, ouais. On est revenu aujourd'hui, » répondit Louis. « Il est là ? »

Barbara hocha de la tête, souriant. « Bien sûr. Entre. »

Louis la suivit à l'intérieur, attendant dans le petit couloir étroit. Un instant après, Niall sortit d'une des pièces, semblant confus.

« Louis, » dit-il, lui faisant signe de s'approcher. « Qu'est-ce que tu fais là ? »

« Hé, Ni, » dit-il, se sentant tout d'un coup fatigué. « Est-ce que t'as un moment ? »

Niall regarda derrière lui. « Babs, on sera dans la cuisine, » dit-il avant de fermer la porte et passer devant lui pour le conduire dans une autre pièce.

La cuisine était petite, avec seulement une minuscule fenêtre au dessus de l'évier, mais elle était exactement comme Louis aurait imaginé la cuisine de Niall. Il y avait une étagère avec une collection de bouteilles, des photos sur le frigo qui montraient Barbara et Niall dans différents endroits, souriant toujours radieusement à l'appareil photo.

« Du thé ? » demanda Niall.

« S'il te plaît, » répondit Louis, s'asseyant à la table au milieu de la pièce.

Niall mit en marche la bouilloire avant de s'asseoir en face de lui. « Je suppose que c'est au sujet de Harry. »

« Ouais, » admit Louis, hochant de la tête. « Je deviens fou, Niall. Je ne sais pas quoi faire. »

« Est-ce que t'as couché avec lui à nouvel an ? » demanda franchement Niall, croisant ses bras.

Le cœur de Louis loupa un battement à la simple idée. « Non, » répondit-il. « Pourquoi tu croyais ça ? »

« Parce que Harry n'est pas dans un meilleur état, mec. Et il ne m'en parle pas, » ajouta Niall. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »

« On s'est embrassé, » dit doucement Louis. « Il m'a embrassé à minuit. »

Niall se leva pour remplir les tasses avec l'eau chaude. « Juste comme ça, sans crier gare ? »

Mordant sa lèvre, Louis déglutit fortement. « Je l'ai peut-être embrassé en Malaisie ? »

« En Malaisie ? » Niall se retourna, haussant un sourcil. « Aussi tôt ? J'avais suspecté le Japon. »

« J'ai essayé, Niall, je te le promets. J'ai vraiment essayé de garder mes distances. Je ne voulais pas l'embrassé, c'est juste arrivé. » Louis enfouit son visage dans ses mains. « Et puis, la tournée se terminait et je devais le faire rester – je ne pouvais pas retourner à une vie où je n'existe pas pour lui. »

« Tu lui as demandé d'être ami avec toi, » remarqua Niall, s'asseyant à nouveau en face de Louis et posant une tasse devant lui. « Harry m'en a parlé. »

« J'ai tout foutu en l'air, » grogna Louis. « Je pensais qu'être amis serait une bonne solution, mais je ne peux pas faire ça. »

« Qui diable reste amis avec leur ex, de toute façon ? » demanda Niall. « Ce n'est pas possible, hein ? »

« J'pense que ça l'est pour certaines personnes, » protesta Louis.

« Pour des personnes qui ne sont pas séparer sur une dispute, oui. » Niall tapota ses doigts sur la table. « Mais les personnes qui se brisent le cœur et ont de la rancœur pendant des années ? Ces personnes ne deviennent pas amis, Louis. »

« Je ne veux pas le perdre à nouveau. » Le dire sembla bizarrement libérateur, comme lâcher un poids énorme.

« Je sais, Lou, » le rassura doucement Niall. « Mais être amis n'est pas la solution. Tu sais que pour vous, ça ne peut être que tout ou rien. »

Louis leva ses yeux, trouvant le regard de Niall. « Je ne pense pas qu'il me donnerait une seconde chance. C'est comme s'il y avait un mur autour de lui que je ne peux pas détruire. »

Niall ne répondit pas, il lança juste un regard intense à Louis.

« Je veux me battre pour lui, Ni, vraiment. Mais comment suis-je supposé le faire alors qu'il n'est même pas libre ? » Louis passa une main à travers ses cheveux, haussant ses épaules de façon impuissante. « Je me sens horrible, parce que je n'encourage pas les gens à tromper. Ce n'est pas qui je suis. »

« Tromper ? » demanda Niall, semblant confus.

Louis entrelaça ses doigts, forçant les mots à sortir. « Il est avec Nick, non ? »

« Il te fait encore croire ça ? » Niall roula ses yeux. « Le p'tit con. Je lui ai dit de mettre ça au clair. »

Louis leva son regard. « Quoi ? »

« Il n'est pas avec Nick, il ne l'a jamais vraiment été, en fait. Il se passait quelque chose, mais ils n'ont jamais été en couple. »

Louis eut besoin d'un moment pour enregistrer tout ça, un goût amer dans sa bouche. Harry avait délibérément fait croire à Louis qu'il était avec quelqu'un d'autre, qu'il n'était pas disponible et que Louis n'avait pas vraiment de chance, autre qu'être une aventure, une liaison derrière le dos de son petit-ami.

« Mais il ne l'a pas nié quand on était au dîner de Noël et que je vous ai invité, » protesta Louis. « Et à ma fête – Il n'a pas dit un seul mot pour protester quand Aiden les a appelé un couple. »

« Je pense qu'une partie de lui veut toujours te blesser, Louis, » murmura Niall, retirant les sachets de thé. « Ce mur dont t'as parlé ? Il a toujours du ressentiment contre toi. Une partie de lui en aura probablement toujours. »

« Il doit y avoir un moyen de faire en sorte qu'il me croit, » protesta Louis.

« Eh bien, Louis, tu vas devoir remonter le temps et changer la décision que t'as prise à l'époque. » Niall haussa ses épaules. « Je pense qu'il a peur que tu prennes à nouveau une décision comme ça. »

« Je ne le ferais pas ! » protesta Louis avec véhémence, serrant ses mains en des poings. « J'avais dix-huit ans, putain, Niall. J'étais jeune et stupide, et je n'avais aucune idée. Qu'est-ce qu'il aurait fait ? S'il avait été dans cette position ? Comment peut-il être aussi sûr qu'il n'aurait pas fait la même erreur ? »

Le silence s'éternisa entre eux après ça et Niall but son thé avant d'inspirer profondément.

« D'accord, Louis, puisque ça se tiendra toujours entre vous, je vais te le dire maintenant, » annonça Niall, semblant très sérieux. « Harry est trop fier pour te le dire, mais si tu ne le découvres pas, tu ne détruiras jamais ce mur autour de lui. »

Louis fronça ses sourcils. « De quoi tu parles ? »

Niall posa sa tasse, maintenant le regard de Louis. « Il a eu l'offre en premier, Louis, » dit-il ensuite, doucement, et Louis enregistra les mots, mais ne comprit pas ce qu'ils signifiaient. « Syco l'a contacté en premier, lui demandant de venir à Londres pour ce casting. Il a refusé sans y réfléchir à deux fois. »

« C'est un mensonge, » chuchota Louis, sa voix semblant dure dans sa gorge.

Niall secoua sa tête. « J'ai bien peur que non. »

« Pourquoi il ne me l'a pas foutrement dit ? » Louis sentit quelque chose bouillir dans sa poitrine.

« Parce que t'as dû à faire le même choix, Louis, » lui dit Niall, de la sympathie sur son visage. « Et tu ne l'as pas choisi. »

Des larmes se formèrent derrière les yeux de Louis, il pouvait les sentir brûler, menaçant de couler, alors il se leva. Déglutissant pour faire descendre ce feu en lui, Louis essaya désespérément de se calmer, de se reprendre, mais ça ne faisait qu'augmenter, se rependant dans tout son corps.

« Je dois y aller, » dit-il, sortant en trombe de la cuisine.

« Lou ! » cria Niall après lui. « Tu ne peux pas – »

« Si, je peux foutrement, » cracha Louis avant d'ouvrir la porte. Il regarda Niall derrière lui, voyant l'expression d'impuissance sur son visage et l'inquiétude dans ses yeux.

Louis savait, il comprenait pourquoi Harry ne lui avait pas dit, ne lui avait jamais étalé au visage qu'il avait été un second choix – Harry n'était pas simplement pas comme ça.

Pourtant, Harry avait demandé à Louis d'être honnête, il avait voulu toute la vérité. Tandis que Louis s'était abandonné, s'était mit complètement à nu pour Harry, il n'avait même pas trouvé ça nécessaire de traiter Louis avec la même honnêteté.

Harry avait joué avec lui et Louis ne le laisserait pas s'en tirer aussi facilement.

+++

Soupirant de contentement, Harry sortit de la douche, essorant ses cheveux. L'eau chaude avait un peu détendu ses muscles, l'aidant à se relaxer pendant quelques minutes sous le jet apaisant.

Complètement nu, il sortit de la salle de bain et mit en route la bouilloire. Il gratta sa hanche en baillant puis il prit une tasse d'un des placards, mettant un sachet de thé dedans. Fredonnant pour lui-même, il apprécia le silence l'entourant.

Être seul dans l'appartement pour une fois était assez agréable. Perrie était sortie avec des amis et elle allait passer la nuit chez Jade puisque c'était plus près de la boîte de nuit où ils allaient. Ça laissa Harry avec une soirée tranquille à la maison. Il avait écrit des chansons avec des personnes intéressantes toute la journée, alors tout ce qu'il avait prévu était de se pelotonner dans le lit de Perrie, regarder un peu la télévision et boire son thé.

Un fort coup à la porte le sortit de ses pensées avec un sursaut et il fronça légèrement ses sourcils, baissant son regard vers son corps nu.

Qui viendrait ici après minuit ? Si c'était à nouveau Niall venant demander du lait parce qu'il était trop paresseux pour aller jusqu'à Tesco, Harry serait obligé d'avoir une sérieuse discussion avec lui. Ça ne pouvait pas continuer comme ça. Peut-être que Perrie était rentrée plus tôt finalement ? Elle aurait sa clé, cependant, songea Harry alors qu'il se précipitait dans sa chambre pour mettre un boxer.

On toqua à nouveau, rapidement, fortement, de façon impatiente et Harry se dépêcha d'aller jusqu'à la porte. Il l'ouvrit grandement, sa main se figeant sur la poignée quand il vit Louis devant lui, semblant légèrement à bout de souffle, ses sourcils froncés et ses poings serrés.

« Toi ! » grogna-t-il puis il fit un pas en avant, se retrouvant assez proche de Harry pour pouvoir enfoncer un doigt dans son torse. « Comment oses-tu ? »

Harry cligna des yeux de confusion, sa peau brûlant à l'endroit où le bout du doigt de Louis se trouvait. « Louis, » fut tout ce qu'il put dire, sa voix tremblant.

« Est-ce que tu te fous de ma gueule ? » cracha Louis, fixant intensément les yeux de Harry, maintenant son regard. « Tu t'es probablement bien moqué de moi pendant tout ce temps. »

Avec un geste timide, Harry attrapa le bras de Louis et le tira à l'intérieur pour fermer la porte. Il fit un pas en arrière, mettant de l'espace entre eux. « De quoi tu parles ? »

« A propos de combien de choses as-tu menti ? » demanda Louis. « Si t'arrives pas à savoir de quoi il s'agit ? »

« Je n'ai pas – »

« Menti ? » finit Louis pour lui. « Alors c'était quoi quand tu m'as fait croire que t'étais avec Nick Grimshaw ? Nick putain de Grimshaw, parmi toutes les personnes sur Terre ! Est-ce que tu sais à quel point c'était douloureux de devoir le regarder simplement te toucher ? »

Le cœur de Harry tomba dans son estomac. « J'ai jamais dit qu'on était ensemble. »

« Va te faire foutre, Harry, » grogna Louis, pointant Harry avec un doigt accusateur. « Tu savais très bien ce que tu faisais. »

Il avait su – bien sûr qu'il avait su. Il avait agi comme un lâche, Harry en était conscient. Il avait utilisé ça pour blesser Louis, ce qui faisait de lui un être humain assez malhonnête.

« Lou, » dit-il doucement, tendant une main vers lui.

« Et est-ce que tu pensais vraiment – » Louis se tut brusquement, ses yeux s'écarquillant, sa respiration se coupant. Il fixait le bras de Harry et son visage se décomposa complètement.

Harry retira rapidement sa main et colla son bras contre sont torse. Les dommages étaient faits, cependant. Louis l'avait vu. Tel un éclair, la main de Louis s'avança et agrippa le bras de Harry, ses doigts s'enfonçant dans la chair. Ils étaient froids, mais pourtant Harry sentit sa peau prendre feu, brûlant à l'endroit où Louis le touchait.

« Tu plaisantes ? » siffla Louis, son pouce effleurant le Hi ! sur le biceps de Harry. Ses yeux remontèrent jusqu'à ceux de Harry et ils étaient comme deux feux bleus, froids et dangereux. « Me faire croire que tu t'étais pris, ne pas me dire à propos de la putain d'offre – mais ça ? Comment as-tu pu me mentir à cesujet ? »

Harry eut envie de pleurer, sa gorge se serra et son cœur également, comme si un poing essayer de l'empêcher de continuer à battre. Il ne pouvait pas supporter le regard dans les yeux de Louis, il ne pouvait supporter l'idée que c'était de sa faute si Louis avait l'air aussi blessé.

« Je ne voulais pas que tu saches, » bredouilla-t-il, incapable de détourner son regard de celui de Louis.

« Il y a plusieurs choses que tu ne voulais pas que je sache, hein ? » claqua Louis, retirant sa main et la passant sur son visage. « J'arrive pas à y croire. Tu t'es probablement bien moqué de moi pendant tout ce temps, satisfait de ta vengeance. »

Harry secoua doucement sa tête. « Louis. Non. »

Louis se retourna, passant ses mains à travers ses cheveux. « Niall m'a dit que t'avais eu l'offre en premier. »

« J'ai refusé, » répondit Harry. Il ne savait pas ce que Louis voulait entendre.

« Pourquoi tu ne me l'as pas dit à l'époque ? »

Haussant ses épaules, Harry fixa le dos de Louis, ses épaules baissées, sa taille fine. Il semblait tellement petit.

« Ce n'était pas important. J'avais refusé, de toute façon. Pourquoi ça aurait eu de l'importance ? » Harry prit une profonde respiration, jouant avec ses mains. Il ne savait pas où les mettre.

« Peut-être que je t'aurais encouragé à accepter, » murmura Louis, lui tournant toujours le dos. « Peut-être que t'aurais dû être celui qui – »

« Non, » le coupa Harry, secouant sa tête. « Pas à l'époque. Je n'étais pas prêt et ce n'était pas ce que je voulais. »

Louis fut silencieux pendant un autre moment. « Tu me voulais juste moi, » dit-il ensuite, et Harry ne l'entendit presque pas.

C'était vrai. Harry n'avait rien voulu d'autre que Louis. « Oui, » répondit-il. « T'étais la seule chose que je voulais. »

« Tu aurais dû me le dire, » dit Louis d'une voix étouffée et lourde d'émotion. Quand il se retourna, Harry vit le bleu de ses yeux s'embrumer. Il fit instinctivement un pas vers Louis, tendant une main vers lui. Louis la repoussa vivement. « Tu aurais dû me le dire à l'époque. Tu aurais dû me le dire à ce moment-là. »

« Ce n'est pas important – »

« Si, ça l'est, putain, » protesta Louis. « J'étais seulement un deuxième choix, Harry, et tu le savais pendant tout ce temps. Tandis que tu me demandais d'être foutrement honnête avec toi, tu continuais à me mentir ! »

Harry mordit sa lèvre, tournant son visage.

Louis sanglota – il sanglota réellement et Harry n'osa même pas le regarder. « Et par-dessus tout, tu m'as dit que t'avais fait effacer ce foutu tatouage. Est-ce que tu sais à quel point ça m'a fait mal ? Peux-tu simplement imaginer ce que j'ai ressenti ? Dire que j'ai pleuré à cause de ça – Va te faire foutre, Harry. »

Chaque mot était comme un coup de poignard et Harry savait qu'il le méritait, il savait qu'il l'avait cherché. Il avait bien été conscient que Louis serait furieux s'il découvrait que Harry avait menti. Cependant, il n'avait pas imaginé que ça ferait aussi mal.

« Ça t'a fait jouir de me regarder me ridiculiser ? » Louis semblait amer, très amer. « Alors que j'étais trop foutrement amoureux pour même voir correctement, tu t'es probablement bien moqué de moi, en planifiant ton prochain stratagème. »

Harry fixa le sol, son corps devenant froid, sa peau gelée. La chair de poule parcourut ses bras et tout ce qu'il pouvait entendre était amoureux, se répétant dans sa tête, faisant écho contre les parois de son crâne.

« J'ai fait ce que tu m'as demandé, non ? » demanda Louis, au bord du désespoir à présent. « J'ai été honnête avec toi, et je suis désolé de ne pas pouvoir me faire pardonner ce que j'ai fait, de ne pas pouvoir le faire disparaître. Mais j'ai foutrement essayé, Harry. J'ai essayé de me rattraper auprès de toi. Je voulais juste une seconde chance. »

Levant son regard, Harry trouva Louis devant lui, de la colère, du désespoir et quelque chose d'autre, quelque chose de doux et vulnérable, mélangés dans son expression faciale.

« Pourquoi tu ne pouvais tout simplement pas me dire que tu n'allais jamais m'en donner une ? » Louis continua de fixer Harry dans les yeux. « Est-ce que tu m'as embrassé pour m'humilier, également ? »

C'était trop. Quelque chose à l'intérieur de Harry éclata à cet instant, se brisant dans sa poitrine. Ça libéra une rage en lui qui se répandit à travers tout son corps et le réchauffa partout.

« Arrête ça, » dit-il d'une voix étouffée, les mots rocailleux dans sa gorge. « Tu sais que ce n'est pas vrai. »

Louis eut l'air abattu. « Tu m'as dit que t'avais fait effacer mon tatouage, Harry. »

« Parce que t'as brisé mon cœur, putain, » lui rappela Harry.

« Et t'as brisé le mien quand tu m'as laissé courir après un pardon que t'as, de toute évidence, jamais eu l'intention de donner, » rétorqua Louis. « Je pensais que je préférerais être ton ami que redevenir rien à tes yeux. Mais t'as jamais eu l'intention de vraiment faire fonctionner ça, hein ? »

« J'ai foutrement essayé, d'accord ? »

« Mais tu ne le voulais pas, » répliqua Louis, jetant ses mains en l'air. « T'as juste continué de jouer avec moi. Est-ce que c'est comme ça que tu traites tes amis ? »

Harry perdit la tête, ses mains venant pousser les épaules de Louis, l'acculant contre le mur. « On n'est pas amis, Louis. On n'a jamais été des foutus amis. »

Avant que Harry sache ce qu'il se passait, il avait les lèvres de Louis sur les siennes, leurs corps collés l'un contre l'autre, le cœur de Louis battant follement contre le sien. Leurs langues se rencontrèrent et Harry inclina sa tête, enroulant la sienne contre celle de Louis, la suçant dans sa bouche et avalant le gémissement silencieux de Louis.

Il poussa l'un de ses genoux entre les cuisses de Louis et attrapa ses hanches, le tirant contre son entre-jambe, ses dents s'enfonçant dans sa lèvre inférieure. Harry se rendit compte qu'il était le seul à agir, que Louis avait ses paumes appuyées à plat contre le mur, un air douloureux sur son visage alors qu'il fixait Harry avec des yeux hébétés et à moitié ouverts.

D'un mouvement fluide, Harry le retourna et colla l'avant du corps de Louis contre le mur, se pressant contre son dos. Il laissa son front se poser sur l'épaule de Louis, mordant doucement sa nuque pour s'empêcher de se mettre à genoux.

« J'avais envie de ce baiser, » souffla-t-il, respirant fortement, sa voix étouffée contre la peau de Louis. « Et j'avais envie celui en Malaisie. J'avais envie de t'embrasser quand j'étais tellement énervé que je ne voulais même pas te voir. J'avais envie de t'embrasser quand tu m'as dit que tu ne voulais plus jouer. »

Louis frissonna contre Harry, mais à part ça, il était complètement immobile.

« J'avais envie de t'embrasser quand t'avais des flocons de neige scintillants collés à tes cils et que tu m'as demandé d'être ami avec toi, » ajouta Harry, emprisonnant Louis avec ses bras. Il secoua légèrement sa tête, inspirant l'odeur du shampoing à base de plantes et du parfum légèrement effacée de Louis.

« Putain, Lou, » ajouta-t-il, relevant sa tête. « Je ne pourrais jamais être juste ami avec toi. »

Louis se retourna doucement, ne touchant toujours pas Harry. Il se retourna simplement quand Harry se recula un petit peu, puis il le fixa – les yeux écarquillés, les lèvres légèrement ouvertes. Sa respiration était lourde et lorsque Harry se rapprocha à nouveau de lui et sentit la laine douce du pull de Louis contre sa peau, il se rendit compte pour la première fois qu'il ne portait presque rien.

Les yeux de Louis se baissèrent rapidement vers les lèvres de Harry et, apparemment, il en était parfaitement conscient. Il leva l'une de ses mains, passant un doigt sur les abdominaux de Harry, puis il redessina son sternum avec le bout de son doigt et remonta jusqu'à son torse. Leurs regards se croisèrent lorsque le doigt de Louis s'arrêta sous la mâchoire de Harry.

« S'il te plaît, » souffla Louis.

Ce fut la permission dont Harry avait besoin. Il replongea en avant, clamant les lèvres de Louis dans un baiser brutal. Ses dents traînèrent sur sa lèvre inférieure et Louis posa ses doigts dans le cou de Harry, comme pour trouver son pouls à cet endroit. Puis il leva l'une de ses mains et agrippa les boucles de Harry, ce dernier inclina sa tête pour approfondir le baiser.

Il n'arrivait plus à respirer, il n'arrivait même plus à penser alors que la langue de Louis rencontrait la sienne. Harry poussa Louis contre le mur, ses mains s'accrochant à ses hanches, les tirant contre les siennes. Louis haleta, gémissant doucement, et Harry sut qu'il devait être capable de sentir son érection.

Evidemment que ce serait le cas – Harry ne portait rien d'autre qu'un boxer. Il n'y avait rien pour cacher son état actuel. Et Harry était dans un sacré état.

Il se recula un peu, tirant la lèvre de Louis avec ses dents avant de la lâcher. Ils étaient tous les deux en train d'essayer de reprendre leur respiration et Harry pouvait sentir le torse de Louis se gonfler contre le sien. La tête de Louis se pencha en arrière, ses yeux étaient fermés et ses lèvres étaient enflées, rose et elles brillaient. Harry leva une main pour les caresser avec son pouce.

Tandis que Louis ouvrit sa bouche pour enrouler sa langue autour du doigt, Harry faufila son autre main entre eux et ouvrit le bouton du jeans de Louis. Ce dernier ouvrit ses yeux, observant Harry. Il se tendit au moment où Harry glissa sa main à l'intérieur, passant ses doigts sur la base de son sexe.

Ce n'était pas vraiment familier – alors que Louis était la seule personne que Harry avait déjà touché de cette façon, c'était quand même un peu étrange de faire ça après presque quatre ans. Chaque nerf du système nerveux de Harry était tendu, vibrant d'excitant et de peur en même temps.

Louis ne sembla pas le remarquer. Il suça plus fortement le pouce de Harry, gémissant bruyamment. Ses ongles s'enfoncèrent dans la peau de Harry, juste au dessus de ses hanches et Harry baissa sa tête, attachant ses lèvres au cou de Louis.

« Putain, oui, » marmonna Louis, enfouissant son nez dans les cheveux de Harry et poussant ses hanches en avant. « Harry. »

Ça enflamma Harry, le poussa à aller plus loin, baissant le jeans de Louis en même temps que son sous-vêtement. Sa main était sèche, trop sèche pour branler correctement le sexe de Louis et Harry perdit patience. La main de Louis tripotait ses fesses, ses doigts glissant sous l'élastique de son boxer pour caresser sa peau nue. Harry se tortilla légèrement, impatiemment, et Louis comprit le message, baissant le tissu jusqu'à ce qu'il se trouve autour des pieds de Harry.

Louis portait toujours son pull, mais Harry ne pouvait pas moins s'en foutre. Il souleva Louis du sol, ses mains fermes sur ses cuisses, et il le colla contre le mur avec son propre poids. Louis croisa ses jambes autour du bas du dos de Harry, se tenant à ses épaules.

Harry ferma ses yeux lorsque leurs sexes se frottèrent l'un contre l'autre, du liquide pré-séminal sortant du sien. Louis continua de se balancer légèrement, maintenant le frottement, et Harry soupira plusieurs fois, ses ongles s'enfonçant profondément dans l'arrière des cuisses de Louis.

« Bébé, allez, » ordonna Louis, un gémissement à bout de souffle.

Harry relava sa tête, trouvant Louis déjà en train de le fixer. Il était beau, ses lèvres ouvertes et un gémissement s'en échappant à chaque fois qu'ils se frottaient l'un contre l'autre de la bonne façon. Louis encadra le visage de Harry, se penchant en avant pour l'embrasser à nouveau.

Se perdant dans le baiser, Harry se frotta plus fortement contre Louis, le poussant avec force contre le mur à chaque mouvement de ses hanches. Louis haleta dans sa bouche, leur baiser se transformant en respirations désespérées.

Les genoux de Harry faiblirent, menaçant de céder, quand l'une des mains de Louis descendit le long de son torse et saisit fermement son sexe. Avec son pouce, Louis étala le liquide pré-séminal sur toute la longueur, le branlant fermement, une fois puis deux. Il ouvrit ensuite sa main et brisa leur baiser pour regarder entre eux.

Ses doigts s'enroulèrent autour de leurs deux sexes, les caressant ensemble et Harry put sentir le sexe de Louis tressauter contre le sien. Louis avait du mal à continuer comme ça, sa main trop petite et ses doigts trop courts.

« Lou, » gémit Harry, libérant l'une de ses mains et collant plus durement le dos de Louis contre le mur pour s'assurer de ne pas perdre sa prise. Ça devait faire mal, une brûlure désagréable, mais Louis ne sembla même pas le remarquer. Harry leva sa main, léchant sa paume, avant de l'enrouler autour de leurs sexes en dessous de celle de Louis.

La bouche de Louis s'ouvrit en un gémissement silencieux et Harry le regarda alors qu'il tournait légèrement son poignet, prenant le contrôle. Louis continua de passer un doigt autour du gland du sexe de Harry, appuyant son pouce juste en dessous.

« Harry, » dit Louis d'une voix étouffée, tirant sur ses cheveux. Harry se laissa facilement aller, rencontrant Louis dans un autre baiser. « Haz, » souffla-t-il dans la bouche de Harry, ses hanches tremblant.

Il jouit avec un long gémissement, brisant leur baiser pour enfouir son visage contre le cou de Harry, son corps se tendant complètement. Son sperme chaud jaillit entre eux, se répandant sur le ventre de Harry et sa main. L'utilisant, Harry continua de branler leurs sexes, même quand Louis commença à devenir mou dans ses bras. Louis soupira et siffla, puis il attrapa le lobe de l'oreille de Harry entre ses dents, le mordillant doucement.

« T'es toujours aussi beau comme ça, » chuchota-t-il, soufflant chaudement contre l'oreille de Harry. Avec un doigt, il étala son sperme sur les abdominaux de Harry.

Harry le sentit déferler en lui comme une vague. Ce n'était pas rapide, ça ne l'heurta pas. A la place, son orgasme se déploya lentement à travers son corps, atteignant chaque cellule. Sa vision devint floue, ses doigts engourdies et une bruit blanc noya tous les autres sons.

Quand Harry redescendit, il sentit Louis caresser doucement ses cheveux et déposer des baisers dans son cou. Le pull de Louis était humide et la peau de Harry était collante. La fatigue s'empara de lui, faisant trembler ses genoux.

« Doucement, bébé, » murmura Louis.

Harry enroula son bras autour de la taille de Louis et tomba doucement à genoux. Il soupira de soulagement, se blottissant contre Louis et le tenant contre lui. Les jambes de Louis s'était légèrement décalé pour s'enrouler autour de la taille de Harry à présent, ainsi ses fesses se posèrent sur les genoux de Harry.

« Ça n'a absolument rien résolu, » fit remarquer Harry, encore un peu à bout de souffle.

« Pas vraiment, » acquiesça Louis. « Mais au moins, on s'en est débarrassé ? »

Harry sourit légèrement, relevant sa tête pour regarder Louis. Il posa sa paume contre la joue de Louis, cherchant son regard. Louis avait l'air complètement détendu et, pour une fois, il n'y avait rien à part ça. Pas de culpabilité, pas de regret, pas de douleur.

Harry attrapa l'ourlet du pull de Louis et le tira par-dessus sa tête. Louis leva ses bras sans protester, laissant Harry le déshabiller, ainsi ils furent tous les deux complètement nus.

« J'ai envie de le refaire, » confessa Harry, son regard fixé sur le visage de Louis.

Louis sourit, resserrant ses jambes autour de Harry. « On est deux, alors. »

Expirant doucement, Harry bougea pour essayer de se mettre plus à l'aise. « Peut-être qu'on peut faire le deuxième round dans mon lit, cependant. »

« Peut-être qu'on pourrait faire une sieste d'abord ? » suggéra Louis, semblant plein d'espoir.

« Ouais, d'accord. » Harry repoussa une mèche de cheveux du visage de Louis, se penchant en avant pour l'embrasser à nouveau. Louis se laissa facilement faire, ouvrant sa bouche pour la langue de Harry.

« J'suis toujours en colère contre toi, » dit doucement Louis, ses doigts s'entrelaçant avec ceux de Harry. « Pense pas que tu peux me faire oublier ça en me maintenant sur un nuage grâce au sexe. »

Harry posa son front contre celui de Louis, un sourire étendant les coins de sa bouche. « J'suppose qu'on doit parler de beaucoup de chose, Lou. »

« Oui, » acquiesça Louis. « Et on devrait. Je veux le faire correctement cette fois-ci. »

« Ouais, » souffla Harry, sa gorge se serrant. Cette fois-ci – ils allaient vraiment dans cette direction. Quelque chose de chaud parcourut ses veines, lentement et épais comme du miel doré. C'était vraiment doux.

« Est-ce que t'as utilisé le gel douche de Perrie, en fait ? » demanda nonchalamment Louis. Il renifla l'épaule de Harry avant de poser un baiser sur la peau.

« Elle a ce truc à la fraise, » répondit Harry. « Et genre je l'aime bien. »

« Hm, » souffla Louis, posant sa joue contre l'épaule de Harry. « Moi aussi. »

« Hé, ne t'endors pas ici, » l'avertit Harry, pinça la hanche de Louis. « Je ne te porterai pas jusqu'au lit. »

« J'espérais que tu le fasses, » soupira Louis.

Harry secoua sa tête mais ne bougea pas. A la place, il continua de les faire légèrement balancer, sentant le rythme cardiaque de Louis devenir plus régulier contre le sien. Louis fit courir ses doigts libres d'haut en bas sur le flanc de Harry, traçant ses côtes et effleurant sa peau. Finalement, Harry détacha sa main de celle de Louis et l'attrapa fermement en dessous de ses cuisses.

« Tiens-toi, » ordonna-t-il et Louis enroula ses bras autour du cou de Harry.

C'était nouveau, la façon dont Louis s'accrochait à lui et laissait Harry prendre soin de lui. En se relevant, Harry remarqua que Louis resserra son éteinte, se collant tout contre lui, comme s'il essayait de se fondre en lui. Il n'avait jamais connu Louis agissant de cette façon, mais c'état agréable.

Harry entra en trébuchant dans sa chambre et il baissa doucement Louis sur le lit avant d'aller vers sa commande pour sortir un boxer. Lorsqu'il se retourna, il hésita.

« Ou, euh – » Il haussa un peu ses épaules. « Est-ce que tu dors nu maintenant ? »

Il y avait tellement de choses qu'il ne savait pas. L'homme devant lui était quelqu'un qu'il connaissait, mais il était tellement différent de la personne que Harry avait connu. Il ne savait pas comment gérer ça.

Louis sourit, secouant sa tête et tendant sa main vers le boxer. « Je n'aime toujours pas ça. »

Harry lui donna et souleva la couette, se glissant en dessous. Il observa Louis mettre le sous-vêtement avant de faire la même chose. Pendant un moment, ils restèrent comme ça, assez d'espace entre eux pour une autre personne. Puis, Louis tendit sa main et prit celle de Harry, apportant son poignet à ses lèvres.

Harry se rapprocha, enroulant un bras autour de Louis et fermant ses yeux. Louis soupira, poussant doucement une jambe entre celles de Harry et se blottissant contre lui, soupirant de contentement quand Harry embrassa son front.

Les doigts de Louis étaient toujours enroulés autour de son poignet lorsque Harry s'endormit.

+++

Louis n'avait aucune idée d'où il était quand il se réveilla.

La lumière du soleil heurta ses yeux, lui donnant du mal à les ouvrir alors il roula sur le côté et se redressa, inspectant la chambre. Il avait besoin de ses vêtements et de son téléphone pour appeler Alberto avant de —

Une odeur douce de fraise dans les draps le ramena à la réalité et les muscles de Louis se détendirent, tous les souvenirs de la veille l'inondant. Les lèvres de Harry, le goût de Harry, les mains de Harry – s'il fermait ses yeux, Louis pourrait toujours les sentir. Il y avait, également, eu beaucoup de mots échangés et c'était probablement le plus important.

Il a eu l'offre en premier, continuait de répéter la voix de Niall dans sa tête.

Dans la pièce à côté, il entendit un claquement et une voix claire chantant doucement. Se recouchant contre le coussin, Louis écouta pendant un moment. Il ne connaissait pas la chanson, il supposa donc que c'en était une appartenant à Harry ; peut-être une qu'il avait écrit récemment pour son album.

Et si Harry avait changé d'avis ? Et si Louis n'en valait pas la peine et Harry voulait sa carrière plus qu'il ne voulait Louis ? Il en avait pleinement le droit, il avait toutes les raisons de vouloir cette carrière plus que Louis. Après tout, Louis n'avait jamais su à quel point Harry avait réellement été blessé. Alors maintenant qu'il connaissait toute l'histoire, il ne savait pas comment Harry pourrait lui pardonner un jour.

Coucher avec Harry avait été satisfaisant sur le moment, mais dans le long terme, ça n'avait rien changé. Il y avait eu des mensonges et des mauvaises intentions, de la haine et de la douleur – rien de tout ça n'avait été surmonté par ce qu'il s'était passé la veille.

Louis remarqua seulement que le chant s'était arrêté une seconde avant que la porte ne s'ouvre. Il tira la couette jusqu'à son menton et vit Harry passait sa tête à l'intérieur. Quand son regard se posa dans celui de Louis, il sourit légèrement.

« J'avais peur que tu sois mort, » commenta Harry en entrant dans la chambre.

« T'aurais pu me réveiller, » lui dit Louis.

Harry haussa ses épaules et s'assit au bord du lit. Il portait un pull avec un renne dessus, ainsi qu'un jogging gris. Louis eut envie de le prendre dans ses bras et voler simplement un peu de sa chaleur – et peut-être son pull.

« Ce n'est pas grave, » lui assura Harry. « T'as eu une longue semaine. Je ne savais juste pas si tu devais aller quelque part ? »

Louis secoua sa tête. « Non, j'ai rien de prévu aujourd'hui. »

« Bien, » souffla Harry, jouant avec les cordelettes de son jogging. « J'ai fait le petit-déjeuner. »

C'était tellement gênant. Louis ne voulait pas que ce le soit. Il voulait retomber directement dans cette entente facile de la veille. Pourquoi était-ce soudainement si dur d'être détendu avec Harry près de lui ?

« Haz, écoute, » commença Louis, ne sachant pas où il allait. « Je peux partir sur tu veux, » proposa-t-il doucement.

Harry cligna des yeux, un petit froncement se formant sur son visage. « Tu préférerais partir ? »

« Non, » répondit immédiatement Louis, secouant sa tête.

« Bien, parce que tu m'as promis une discussion. Et du sexe, » ajouta Harry avec un sourire en coin. Il se leva, allant vers une chaise où Louis put voir ses vêtements, parfaitement pliés. « Il fait un peu froid, alors tu devrais probablement t'habiller. »

Louis roula hors du lit, passant une main à travers ses cheveux en désordre. « J'préférerais prendre une douche, si ça ne te dérange pas. »

Harry hocha de la tête. « Bien sûr. Je peux – »

« Après le petit-déjeuner, c'est bon, » dit Louis, prenant son pull et le mettant. Puis il attrapa la main de Harry avant qu'il puisse se retourner. Prudemment, Louis se rapprocher, regardant le visage de Harry. « Merci, » ajouta-t-il doucement, serrant sa main.

Harry baissa son regard et la serra en retour avant d'entrelacer leurs doigts et tirer doucement Louis vers la cuisine.

Il avait mis des assiettes et des tasses sur la table et quelque chose avait une odeur de graisse ; Louis supposa que c'était ce qui était dans la poêle se trouvant sur la cuisinière. La radio résonnait doucement, de la musique pop enjouée, et à travers la fenêtre, Louis put voir des enfants jouer sur le terrain à côté de l'immeuble.

Un des garçons tira dans la balle qui passa au dessus de leurs têtes et rebondit sur l'énorme panneau publicitaire. Elle laissa une tâche de boue juste au dessus de la main de la fille qui courait après un oiseau sur la photo. Certaines choses sont faites pour être libres, était-il écrit et Louis inclina sa tête, la fixant un peu plus longtemps.

« Du thé ? » demanda Harry derrière lui.

Louis se retourna, observant Harry verser de l'eau dans une des tasses. Harry bougea, tenant la bouilloire au dessus de la deuxième tasse, et il lança un regard interrogateur à Louis.

« Je t'aime, Harry, » laissa échapper Louis, son sang coulant un peu plus rapidement dans ses veines, et un peu comme du vin grisant.

Harry posa doucement la bouilloire, mais il regardait toujours Louis. Faisant quelques pas, il s'approcha de Louis et s'arrêta devant lui. Il soupira doucement. « Alors on va parler des choses sérieuses avant le petit-déjeuner, hein ? »

Louis déglutit fortement. Même s'il savait que Harry ne le dirait pas en retour, Louis était quand même nerveux et il sentit quand même son cœur s'emballer.

« J'ai juste besoin que tu le saches, » lui dit Louis, haussant impuissamment ses épaules.

« Tu l'as dit hier, aussi, » fit remarquer Harry, et pour une fois Louis n'arriva pas deviner ses pensées, ou même son humeur. « Que t'es amoureux de moi. »

« Je le suis. » Louis releva son regard pour rencontrer celui de Harry, n'ayant également pas peur de le laisser le voir. « Ce n'est pas important ce qu'il se passe après ça, Harry. Je l'accepterai, parce que je le pense vraiment. »

Harry fut silencieux pendant un moment, observant simplement le visage de Louis. « Pourquoi tu crois que je ne voudrais pas de ça ? » demanda-t-il ensuite et, à présent, Louis pouvait voir ses émotions. Il était contrarié.

« Je – Je ne sais pas, » dit Louis. « Tu viens juste de débuter ta carrière et, de toute évidence, ça ne sera pas facile, et on a beaucoup de choses sur quoi travailler, et peut-être que tu ne veux pas mettre autant d'effort là-dedans ou que tu n'as pas le temps de – »

« Ferme-la, » le coupa Harry. Il se retourna et attrapa à nouveau la bouilloire, versant de l'eau dans la deuxième tasse. « Tu n'as toujours pas compris. »

Louis mordit sa lèvre, se sentant un peu perdu. Il voulait juste que Harry se retourne et sourit, comme il l'avait fait lorsqu'il était venu réveiller Louis. Comment Louis avait-il réussi à briser ce petit moment de douceur en quelques minutes ? Il aurait dû garder sa bouche fermée. Mais peut-être que ces choses avaient besoin d'être dites.

« Qu'est-ce que je ne comprends pas ? » demanda-t-il.

Harry soupira et se retourna vers Louis, secouant sa tête. « Tu avais tort quand tu as dit que je n'avais pas besoin de toi. J'ai besoin de toi, Louis. »

« Je pense que tu t'es très bien débrouillé sans moi, » protesta Louis. « Regarde-toi. T'es venu à Londres et t'as réussi tout ça tout seul. T'as réussi à impressionner les bonnes personnes. Tes chansons sont géniales, Harry, et tu vas être une star, j'en suis sûr. »

Harry laissa échapper un rire jaune, frottant ses yeux. « Putain, Louis. Est-ce que tu t'entends ? »

Louis grinça des dents, se demandant ce qu'il avait fait de mal. « Mais tu ne – »

« Ce n'est pas pour ça que j'ai besoin de toi, » dit doucement Harry, insistant sur chaque mot. « Ça n'a jamais été pour ça. Je n'ai pas besoin de toi pour mes chansons, ou ma putain de carrière, ou pour me donner un coup de pouce et me présenter aux bonnes personnes. J'ai besoin de toi, Louis, » ajouta-t-il, faisant un grand geste. « J'ai besoin de toi pour moi-même. Ce n'est plus comme à l'époque, où je ne pouvais pas être sans toi. Je te veux à mes côtés. Pourquoi tu ne comprends pas ça ? »

Louis le fixa, les mots pénétrant doucement à travers son cerveau, jusque dans son cœur. « Pour toi-même ? »

« Est-ce que je dois te l'épeler ? » demanda Harry, jetant ses mains en l'air. « Est-ce que c'est si dur à comprendre, Louis ? »

Même s'il l'avait voulu, Louis n'aurait pas pu dire un seul mot.

Harry sembla prendre ça comme une invitation à poursuivre. « Je veux me réveiller près de toi à chaque fois que ce sera possible. Et je veux rentrer à Londres après une tournée des radios et aller directement à ton appartement et te laisser prendre soin de moi. Je veux prendre l'avion pour aller Dieu seul sait où, simplement pour te voir pendant quelques jours, et je veux te parler de mes problèmes, de mes peurs, de ce qui me rend heureux, et je veux que tu me parles que tout ce qu'il te passe par la tête également. Parce que c'est ce que les couples font, putain de merde. »

Harry expira bruyamment, comme de soulagement d'enfin avoir pu s'expliquer. Ses yeux se plongèrent dans ceux de Louis, leur vert intense tenant Louis sous leur charme.

Avant que Louis puisse dire un mot, il sentit une vague chaude dans son sang, allant dans sa tête et lui serrant la gorge. Des larmes se formèrent derrière ses yeux, brûlant, et ses lèvres commencèrent à trembler. Il détourna rapidement son regard, parce que – non. Il ne pleurerait pas devant Harry.

« Lou, » entendit-il Harry dire ensuite et, soudainement, il fut à ses côtés, sa voix basse et ses mains douces lorsqu'elles touchèrent son bras. « Putain, Lou. Non. »

« Toi non, Harry, » siffla Louis, ne relevant pas sa tête. A la place, il se pencha en avant, enroulant ses bras autour de la taille de Harry et enfouissant son visage contre son torse.

Harry mit doucement ses bras autour du cou de Louis, soupirant dans ses cheveux. « Je n'ai pas besoin de toi comme avant, Louis. »

Louis se figea, se souvenant de comment il avait dit au Harry face à lui, comment il s'était senti étouffé par la façon dont il avait eu besoin de lui. Il n'avait toujours pas dit à Harry qu'il s'était trompé à ce sujet – que Louis avait tout autant étouffé Harry, même si ce dernier ne s'en était probablement pas rendu compte à l'époque.

« On avait trop besoin de l'autre, Louis. Tous les deux, » dit Harry, caressant les muscles tendus de Louis. « On ne peut plus fait ça. »

Secouant sa tête, Louis retint sa respiration, ses doigts se resserrant sur le pull de Harry. Tous les deux, ça fit écho contre les parois de son crâne.

« Je pourrais vivre sans que tu sois à mes côtés et être quand même heureux, mener une vie épanouie. » Il s'arrêta, le bout de ses doigts caressant les épaules de Louis. « Mais j'en ai pas envie. »

« Oui, » souffla Louis, se blottissant contre Harry. « Je n'ai pas envie d'être à nouveau sans toi. »

« Alors ne rends pas tout ça aussi compliqué, » demanda Harry. « Si on est sur la même longueur d'onde, on peut faire en sorte que ça fonctionne. C'est un bon début. »

« J'ai peur de te décevoir ou te blesser à nouveau, » chuchota Louis, resserrant ses doigts sur le pull de Harry.

Harry poussa doucement Louis en arrière, levant une main pour la passer dans ses cheveux. « Si c'est ce qui t'inquiète, tu ne le feras plus aussi facilement, » dit-il, un petit sourire sur ses lèvres quand Louis releva son regard vers lui. « Si tu le fais, cependant, je ne te laisserai pas t'en sortir comme ça cette fois. »

« Tu ne m'as pas exactement laissé m'en sortir impunément la dernière fois, non ? » demanda Louis. Il voulait en savoir plus, voulait faire comprendre à Harry tout ce qu'il avait en tête. Mais c'était beaucoup trop ; Louis ne savait pas par où commencer.

« Personne ne devrait s'en sortir impunément de quelque chose comme ça, » murmura Harry, haussant un peu ses épaules.

« Il y a tellement de choses que j'ai besoin de savoir. » Louis enfouit son visage dans le cou de Harry, essayant de trouver les bons mots. « On ne peut pas simplement faire semblant que ce n'est pas arrivé. Je veux que ça fonctionne, Harry. »

« Je n'oublierai pas, Lou. Et je ne peux pas te promettre que je ne serais pas rancunier parfois. Mais je ne vais jamais te reprocher ce qui est arrivé dans le passé. On passe à autre chose, non ? » Harry se pencha en avant, posant son front contre celui de Louis. « Je te fais confiance pour bien faire les choses cette fois-ci. »

Louis leva son regard, mordant sa lèvre. Harry lui sourit gentiment et le cœur de Louis s'emballa légèrement, sa respiration se coupa. Il bougea doucement sa tête, frottant son nez contre celui de Harry et un sourire se répandit sur son visage lorsque Harry rit doucement.

Juste au moment où il était sur le point de fermer l'espace entre eux, la porte d'entrée s'ouvrit et Louis fit un bond en arrière. Perrie se tenait dans l'encadrement de la porte, figée et les fixant. Quand Louis essaya de se reculer, Harry resserra ses bras autour de lui, le tenant en place.

« Qu'est-ce qu'il se passe ici ? » demanda Perrie, fermant la porte.

Jusqu'à ce moment, Louis n'avait même pensé à elle – pas même quand Harry l'avait en quelque sorte baisé contre le mur de cette pièce même.

Louis sentit ses joues rougir.

« On était sur le point de prendre notre petit-déjeuner, » répondit légèrement Harry. « Tu veux te joindre à nous ? »

« Vous étiez en train de vous embrasser. » Perrie ne tourna pas autour du pot. Elle posa son sac à main et ouvrit sa veste. « Et Louis est tout rouge. »

Harry tourna son visage, souriant légèrement en coin quand il regarda Louis. « On était sur le point de s'embrasser, avant que tu nous interrompes si gentiment, » clarifia-t-il.

« J'suppose que vous n'avez pas pris le thé hier soir, » dit Perrie d'un air songeur puis elle alla dans sa chambre.

« Je ne pense pas que ce soient tes affaires, » se fit entendre Louis, haussant sa voix pour qu'elle puisse l'entendre.

Harry gloussa et déposa un baiser sur la tempe de Louis. « Assis-toi. Le petit-déjeuner va être froid. »

« Est-ce qu'elle est tout le temps comme ça quand tu passes la nuit avec quelqu'un ? » voulut savoir Louis en s'asseyant et en prenant son thé.

« Euh, » dit Harry, semblant soudainement un peu distrait. Il prit la poêle sur la cuisinière et déposa des œufs et du bacon dans leurs assiettes. « Non ? »

« Je me sens spécial, alors, » commenta Louis.

« Harry ! » cria Perrie depuis sa chambre avant de revenir dans la cuisine. « Je peux t'emprunter ton pull lilas ? »

Harry fit un geste vers sa chambre. « Bien sûr, vas-y. »

Elle traversa la cuisine et disparut dans la chambre de Harry. Louis fronça légèrement ses sourcils. Ça semblait un peu bizarre, presque comme si Perrie s'y était attendu. Malgré l'instant où elle les avait aperçus, elle n'avait pas du tout semblé surprise.

« Vous avez définitivement pas pris le thé, » fit-elle remarquer quand elle ressortit de la chambre de Harry. Elle avait l'air un peu perdu dans le pull de Harry, mais d'une façon qui était mignonne.

« Doucement, » dit Harry, prenant deux tranches de pain grillé. « On a eu une matinée un peu difficile. »

Louis prit sa fourchette, regroupant les œufs brouillés. Il haussa un sourcil vers Harry. « Un peu ? »

« T'as lâché la bombe avant même qu'on prenne notre petit-déjeuner, » souligna Harry. Il donna un petit coup de pied dans le tibia de Louis sous la table.

« J'ai seulement dit ce qui avait besoin d'être dit, » le corrigea Louis. Il enroula son pied autour de la cheville de Harry et frotta ses orteils sur son mollet. « T'as juste fait ta drama queen. »

Harry haussa un sourcil. « Drama queen ? Je te rappelle qu'en fait c'est toi qui as commencé à gueuler comme – »

« Drama queen, » confirma Louis, jetant un regard d'avertissement à Harry avant de tourner ses yeux vers Perrie.

Elle se tenait toujours à la porte de Harry et avait ses bras croisés, une expression affectueuse sur son visage. « Je suppose que vous avez tiré les choses au clair ? »

« En quelque sorte, » dit Harry, liant son autre pied avec celui de Louis. « On y travaille. »

« Bon, » dit-elle, venant embrasser la joue de Harry. « J'dois aller travailler. »

« Je dois partir pour une session en studio dans une heure, » dit Harry, semblant inquiet. « Donc je ne peux pas venir te chercher. »

Perrie lui fit un signe de la main pour lui dire de laisser tomber. « Ne t'en fais pas pour ça. » Puis elle se tourna vers Louis, lui lançant un long regard appuyé.

« Est-ce que je vais avoir le droit à un sermon ? » demanda Louis, presque sûr de savoir ce que ce regard signifiait.

« Tu sais très bien ce que j'ai à te dire, » lui dit Perrie. « Alors, tu ferais mieux de ne pas merder cette fois. »

Louis baissa son regard vers la table. « Je serais stupide de le faire. »

Avant de savoir ce qu'il se passait, Perrie avait déjà embrassé sa joue. Elle frotta sa joue avec son pouce, effaçant probablement la trace de rouge à lèvres.

Harry fit un clin d'œil à Louis lorsqu'il releva son regard.

« A demain, » dit Perrie, le ton enjoué de retour dans sa voix alors qu'elle reprenait sa veste et son sac à main. « Ne faites pas trop les fous. »

Lorsqu'elle fut partie, Louis se retourna vers Harry. Il avait l'impression qu'un ouragan venait de traverser la cuisine.

« Ne fais pas attention à elle, » commenta Harry, buvant calmement son thé.

« Est-ce qu'elle, genre – sait ? » demanda Louis. « J'veux dire. Tout ? »

Harry hocha de la tête, se concentrant sur sa nourriture. « Je lui ai presque tout raconté. »

« Je suis chanceux qu'elle ne m'ait pas arraché la tête, je suppose, » marmonna Louis.

« Eh bien. » Harry laissa traîner le mot. « Presque tout incluait le fait que je voulais te récupérer, alors elle sait probablement que te faire du mal ne m'aidera pas. »

Le cœur de Louis loupa un battement et il arrêta d'essayer de manger. Respirer semblait beaucoup plus facile qu'avant. « Est-ce qu'elle t'a dit que Zayn l'avait embrassé à ma fête ? »

Harry ouvrit sa bouche en grand. « Non ! » Il tapa son poing sur la table. « Je le savais ! »

Louis rigola légèrement. « Il veut son numéro, mais il est trop timide pour le demander. »

« Heureusement, ça ne me dérange pas de jouer au entremetteur, » dit Harry. « C'était un cas facile. »

« Tu sais dans quoi elle se lance, ça devrait le faire, non ? » demanda Louis avec hésitation. « Ça ne sera pas facile. »

Harry posa sa tasse et tira les manches de son pull par-dessus ses mains. « J'y ai pensé, oui. »

Bien sûr qu'il l'avait fait, pensa Louis. Harry se lançait exactement la même chose, après tout. L'estomac de Louis se retourna à cette pensée, parce que Harry s'y lancerait seulement si Louis faisait ce certain pas.

« Lou, » dit Harry, tendant une main par-dessus la table pour attraper celle de Louis. « Ne pense pas à ça pour le moment. On résoudra tout ça. »

Louis hocha de la tête, entrelaçant leurs doigts.

« Tu devrais prendre cette douche maintenant, » lui rappela Harry. « On va garder le reste pour plus tard, ouais ? Je dois me changer et bientôt partir. »

« Tu ne vas pas te joindre à moi ? » demanda Louis, faisant la moue.

« Pas maintenant, » répondit Harry avant de se lever, emmenant la vaisselle jusqu'à l'évier. « On va garder ça pour plus tard aussi. »

Louis le regarda pendant un moment de plus, il observa les muscles de Harry bouger sous son pull, les boucles dans sa nuque. Silencieusement, il se leva et avança, enroulant ses bras autour de la taille de Harry par derrière. Sans un mot, il déposa ses lèvres sur l'épaule de Harry, le tenant fermement pendant un moment. Harry se pencha contre lui, inclinant légèrement sa tête.

« Si tu veux, tu peux m'attendre ici, » lui dit Harry, lavant une assiette.

« J'pense que je vais rentrer chez moi, » dit Louis, refusant la proposition. C'était tentant, mais être dans l'appartement de Harry sans lui était une idée effrayante. Louis ne se sentait pas encore à l'aise avec ça. « J'aimerais quand même te voir ce soir. »

« On pourrait se voir pour le dîner, » suggéra Harry. « Ou je viendrai chez toi après. »

Louis hocha de la tête, faisant courir ses doigts sur le ventre de Harry. « J'aimerais beaucoup. »

Harry se retourna dans les bras de Louis, essuyant ses mains avec un torchon. Il se pencha en avant et scella leurs lèvres dans un tendre baiser, sa bouche douce et sèche sur celle de Louis.

Ils devaient encore travailler sur beaucoup de choses, mais Louis avait l'impression que le problème principal était résolu – ils le voulaient tous les deux. Se retrouver n'était pas facile et n'allait pas se faire sans heurts. Cependant, en fin de compte, ils y arriveraient. Louis ferait tous les efforts nécessaires pour que ça fonctionne.

Il se recula et glissa une main sous le pull de Harry, souriant en coin quand Harry chercha après sa bouche. Il caressa doucement la hanche de Harry avec son pouce.

« T'es toujours le bienvenu à te joindre à moi, » murmura-t-il.

Harry soupira et secoua sa tête, croisant ses bras derrière son dos. « J'ai pas le temps, » dit-il, semblant réellement désolé à ce sujet. « Plus tard. »

Louis hocha de la tête, se mettant sur la pointe des pieds pour embrasser encore une fois Harry – juste un petit bisou sur ses lèvres. Puis il retira sa main de sous le pull de Harry, se retourna et alla dans la salle de bain.

Ce fut rassurant de savoir que Harry le suivit du regard, et Louis espéra que Harry le faisait avec un sourire sur son visage.

+++

Il pleuvait lorsque Harry sortit du taxi. Maladroitement, il essaya de protéger sa tête avec sa veste, tirant le col par-dessus ses cheveux. Il n'avait pas pensé à prendre un parapluie quand il était parti de chez lui ce matin.

En fait, il n'avait pas pensé à quoi que ce soit d'autre que Louis quand il était parti. Son esprit avait été occupé par la façon dont Louis avait touché sa main, la façon dont Louis avait donné l'impression d'avoir quelque chose à dire, quelque chose dans sa tête qu'il ne savait pas comment exprimer.

Harry connaissait ce sentiment.

La seule chose dont il était certain était qu'il voulait être avec Louis – mais aucun d'eux ne semblait savoir comment faire fonctionner ça. Ils devaient tous les deux lutter contre ça, contre la gêne maladroite et la peau oppressante.

Il sonna au portail, attendant que la porte s'ouvre doucement avant de courir le long de l'allée menant à l'immeuble. Atteignant l'entrée, il secoua ses cheveux, les repoussant en arrière avec une main.

Louis l'attendait déjà à la porte de son appartement, portant toujours le pull que Harry avait porté ce matin. Louis l'avait mis après sa douche, affirmant que le sien puait la transpiration et le sexe. Il semblait être tout chaud à présent, et beaucoup plus calme que tout à l'heure.

« T'es mouillé, » dit-il pour saluer Harry, se décalant pour le laisser entrer. « Je vais te chercher une serviette. »

Harry attendit jusqu'à ce Louis ait fermé la porte, puis il le tira contre son torse, déposant ses lèvres sur les siennes. Louis était effectivement tout chaud, un contraste agréable avec la peau humide et froide de Harry. Il soupira dans leur baiser et Louis se colla un peu plus contre lui.

« Maintenant je suis tout autant mouillé, » commenta Louis quand il se recula, mais il ne sembla pas fâché.

« On ferait mieux de te retirer ces vêtements alors, » suggéra Harry en tirant sur l'ourlet du pull.

Il vit le changement sur le visage de Louis, du malaise s'y installant soudainement.

« Est-ce qu'on peut – » commença Louis, laissant échapper un souffle nerveux. « Putain, Harry, j'ai envie de, » lâcha-t-il ensuite, se rapprochant, posant une main sur le torse de Harry et enfouissant l'autre dans ses cheveux. « J'ai envie de te déshabiller, de t'embrasser, de poser ma bouche sur chaque centimètre carré de ton corps. J'ai envie de te sucer et te faire jouir, encore et encore, t'entendre me supplier et gémir mon prénom. J'en ai vraiment envie. »

L'excitation se forma dans le ventre de Harry et il sentit son sexe tressauter d'intérêt. Il lécha ses lèvres, fixant la bouche de Louis avant de se reprendre et le regarder à nouveau dans les yeux, y voyant une lueur de désespoir. Louis semblait véritablement déchiré, ce qui amena Harry à caresser son dos de façon rassurante.

« Mais ? » demanda Harry.

« J'ai commandé des plats italiens, » dit Louis. « Et j'ai ouvert une bouteille de vin. »

« Ça a l'air sympa, » acquiesça Harry. « Mais le sexe semblait meilleur. »

Un sourire se forma sur les lèvres de Louis, le bleu de ses yeux devenant plus chaleureux. « J'veux mettre certaines choses au clair d'abord. Parler. »


Harry hocha de la tête, posant sa main dans la nuque de Louis. « Je pense qu'on devrait, oui. »

« Je ne sais pas par où commencer, » admit Louis, se tenant plus fermement à Harry.

« Et si on allait dans la cuisine s'asseoir pour commencer ? Et prendre un verre de vin, » suggéra Harry, caressant la nuque de Louis avec son pouce pour le calmer.

« J'ai mis la table sur la terrasse. » Louis haussa ses épaules. « J'pensais que dîner dans le jardin ajouterait un peu de romantisme ? »

Rigolant, Harry se pencha en avant pour embrasser Louis. Juste un baiser, se promit Harry, puis il se reculerait et se concentrerait sur les sujets importants. Louis referma son poing sur le torse de Harry, tirant légèrement sur son pull.

« Allez. » Harry se recula, entrelaçant ses doigts avec ceux de Louis. « Allons dîner dans le jardin. »

Louis pointa la porte au fond du couloir. « Va te chercher une serviette, ouais ? Je vais prendre la nourriture dans la cuisine. »

Harry le suivit du regard pendant un moment lorsque Louis se dirigea vers la cuisine, prenant une profonde respiration. Ça fonctionnerait. Il devait juste se rappeler qu'à terme, tout irait bien. C'était déjà moins gênant que ça l'avait été le matin même.

Dans la salle de bain, Harry prit une serviette d'une pile se trouvant à côté de la fenêtre et frotta ses cheveux mouillés avec. Il s'arrêta devant le miroir et essaya de remettre de l'ordre dedans, mais il abandonna après quelques minutes. La pluie les avait rendu tout crépus, c'était donc impossible de les dompter.

Louis était dehors, en train d'allumer trois bougies sur la table sous la marquise, quand Harry entra dans la cuisine. Il pleuvait toujours, un rythme constant résonnant au dessus de leurs têtes. Louis avait installé un chauffage d'extérieur, sa chaleur atteignant Harry près de la porte.

« J'espère que t'aimes le vin rouge ? » demanda Louis. « J'étais pas vraiment sûr puisque, tu sais, on a jamais bu de vin quand – » Il s'arrêta, fronçant légèrement ses sourcils. « A l'époque. »

Harry sortit et remarqua que Louis n'avait pas mit les assiettes devant les chaises l'une en face de l'autre à la table, mais devant le banc pour deux. « Rouge, c'est parfait, » lui dit Harry avant de faire un geste vers la table et le chauffage d'extérieur. « Pas mal. »

« Je sais comment impressionner, » commenta Louis, remplissant les verres à vin.

L'idée de Louis faisant des choses comme ça pour impressionner d'autres personnes était étrangement irritante. Harry essaya de ne pas y penser. « T'as commandé la nourriture, » rappela-t-il à Louis.

« Et je l'ai mise dans des assiettes tout seul. » Louis lui lança un rapide sourire, semblant finalement beaucoup moins nerveux. Il s'assit sur le banc rembourré, tapotant la place à côté de lui.

« Je me sens correctement courtisé, » dit Harry en se moquant de lui, puis il se mit à l'aise à côté de Louis. En vérité, c'était réellement le cas. Avec la pluie tombant à l'extérieur de leur bulle confortable et chaude, la nourriture sentant délicieusement bon et les bougies, ça avait tout l'air d'un rendez-vous romantique.

Louis se rapprocha de lui jusqu'à ce que sa cuisse touche celle de Harry. « Ne laisse pas la nourriture refroidir. »

« C'est quoi ton plat ? » demanda Harry, pointant l'assiette de Louis après avoir pris une première bouchée du sien – des pâtes avec divers légumes et du poulet. Cependant, avant que Louis puisse répondre, Harry avait déjà planté sa fourchette dans son assiette.

« C'est un peu épicé, » lui dit Louis, un peu trop tard parce que Harry avait déjà avalé.

Harry toussa, attrapant son verre de vin et prenant un morceau de pain de la corbeille que Louis mit immédiatement sous son nez.

« J'ai supposé que tu n'aimerais pas beaucoup ça, » souligna Louis, frottant le dos de Harry. « T'as jamais été fan de la nourriture épicée, hein ? »

« Epicé, ça va, » protesta Harry. « Ce truc, cependant ? Ça me fait cracher du feu. »

Louis fronça un peu ses sourcils, inclinant sa tête sur son côté. « Vraiment ? » Il semblait être en train de réfléchir. « Peut-être que j'y suis devenu moins sensible depuis que j'ai rencontré Zayn. »

Harry ne répondit pas. Il hocha simplement de la tête et se retourna pour continuer à manger.

« Ils sont géniaux, tu sais, » ajouta ensuite Louis, sa main toujours posée sur le dos de Harry. « Zayn et Liam. »

« Je les aime bien, » répondit Harry, prenant une bouchée de son plat.

« Je sais que t'as dû avoir l'impression que je vous avais remplacé, toi et Niall, par deux autres mecs, » continua Louis, sa voix douce et basse. « Mais ils n'ont jamais été juste ça. J'en suis venu à regretter beaucoup de choses au cours de ces trois dernières années, Harry. Mais jamais eux. »

Harry mordit sa lèvre, hochant à nouveau de la tête. Il n'avait aucune idée de pourquoi, parce qu'il l'avait vu par lui-même. Il avait été témoin d'à quel point Louis était devenu proche des deux autres garçons. Il en avait même parlé en détail avec Zayn. Pourquoi, l'entendre de Louis faisait quand même mal.

« Ça sonne peut-être comme un cliché, » murmura Louis, « mais ils sont comme mes frères. Ils font partie de ma famille. »

« Je le sais, » répondit Harry, posant sa fourchette et cessant de faire semblant que c'était une conversation légère autour d'un dîner. Il tourna sa tête vers Louis. « Je sais à quel point ils comptent pour toi. »

« Mais non, » protesta Louis. « Tu les compares à ce que j'avais avec toi et Niall, mais ce n'est pas la même chose. »

Harry attendit un moment, essayant de calmer la douleur dans sa poitrine. « C'est plus, » dit-il ensuite d'une voix étouffée. « Ils comptent beaucoup plus pour toi que nous à l'époque. »

Les yeux de Louis s'écarquillèrent et sa main vint se poser sur la cuisse de Harry. « Non. Harry, non. »

« Tu ne les trahirais jamais, » avança Harry. « Tu ferais tout pour les protéger et jamais, tu ne – »

« C'est différent, » le coupa Louis. « T'es différent. »

Harry fronça ses sourcils, gardant ses yeux braqués sur le visage de Louis.

« C'est comme tu l'as dit, Harry, » expliqua Louis. « On ne pourra jamais être qu'amis. T'as toujours été plus que ça. Toujours. »

« On n'aurait pas dit, cependant, » lui rappela Harry. Les bougies vacillèrent à cause du petit vent soudain, l'une d'elle s'éteignit. « Pas quand tu venais de partir. »

Louis baissa ses yeux, hochant de la tête. « Je sais. C'est pour cette raison que tu ne peux pas simplement dire des choses comme ce matin. »

Harry cligna des yeux de confusion.

« Que tu me pardonnes, » murmura Louis, ses doigts s'enfonçant dans la cuisse de Harry. « Tu ne peux pas me pardonner alors que je ne me suis même pas correctement excusé. Tu mérites une explication, non ? »

« Tu m'as déjà tout dit, » déclara Harry. « Tu m'as dit que tu avais l'impression que je te retenais, que j'étais trop dépendant de toi. Que tu ne pouvais pas faire ça si j'étais à tes côtés. »

Louis mordit sa lèvre, soupirant de façon tremblante. « Mais c'est seulement qu'une partie – il y a tellement plus que ça. Je n'avais aucune idée, Harry. »

« Aucune idée de quoi ? »

« Je pense que je m'en suis seulement rendu compte quand j'ai eu mon premier appartement à Londres, » chuchota Louis, et Harry fronça ses sourcils au changement soudain de sujet, ne voyant pas dans quoi Louis se lançait. « C'était un énorme appartement, deux chambres, une cuisine spacieuse, un salon, un balcon et une salle de bain avec une énorme baignoire. »

Harry retourna son visage vers la table, regardant une des bougies. Ça ressemblait beaucoup à—

« Juste comme on l'avait toujours imaginé, » dit Louis avant que Harry puisse réprimer cette pensée. « Et j'ai essayé de l'ignorer, de faire semblant de ne pas l'avoir remarqué. »

Déglutissant fortement, Harry continua de fixer la flamme vacillante.

« Jusqu'à un soir, je rentrais d'une soirée avec Liam et Aiden, j'étais complètement bourré. Devine ce que j'ai fait ? » demanda Louis, laissant échapper un rire jaune.

Harry secoua sa tête.

« Je nous ai fait couler un bain et j'ai commencé à te parler. » Un autre rire amer. « J'ai été dans la chambre en continuant de t'appeler et te chercher, jusqu'à ce que je réalise que tu n'étais pas là, et que tu ne l'avais jamais été. »

« Louis, » dit doucement Harry, bougeant sa main pour la poser par-dessus celle de Louis sur sa cuisse.

« J'pense que j'ai eu un vrai breakdown, » admit Louis. « Je me suis rendu compte que j'avais eu tort, Harry. Je m'étais senti aussi piégé parce que je pensais que t'étais trop dépendant de moi, que tu me retenais. Mais en réalité, je dépendais tout autant de toi. Voire même plus. »

Harry cligna des yeux, fixant Louis sans dire un mot. Il ne savait pas quoi dire – ou s'il pouvait même dire quoi que ce soit à ce sujet.

« C'est un autre cliché, Harry, » ajouta Louis, sa voix encore plus basse. La lumière chaleureuse des bougies et du chauffage d'extérieur illuminait son visage, ses cils renvoyant de longues ombres sur ses joues alors qu'il releva son regard. « Mais même si j'ai accompli mon rêve, même si j'ai réussi à le faire devenir réalité, ça ne me rendait pas heureux. Parce que tu n'étais pas là pour le partager avec moi. »

« C'est – »

« Oui, » confirma Louis avant que Harry puisse le dire à haute voix. « C'est ce que tu as dit ce matin, Harry. J'ai aussi besoin de toi pour moi-même. Et je veux tout ça – tout partager avec toi. »

Un sourire étira les lèvres de Harry et il serra la main de Louis sous la sienne.

« Je suis désolé, Harry. » Louis se rapprocha de lui et Harry bougea un peu pour accueillir Louis contre son flanc. « Je m'en suis rendu compte trop tard, et je ne pouvais pas revenir en arrière. Je pensais que je t'aimais, mais j'ai seulement compris plus tard à quel point c'était réellement le cas, et que ça signifiait que j'avais vraiment tout foutu en l'air. »

Harry enroula un bras autour des épaules de Louis, passant ses doigts à travers ses cheveux. « Qu'est-ce que tu veux dire ? »

Louis haussa légèrement ses épaules avant de poser sa tête sur l'épaule de Harry. « Je disais que je t'aimais, et je crois que je le pensais vraiment, mais j'ai réellement compris ce que l'amour était après ? J'aimais être avec toi, j'aimais t'embrasser et j'aimais toutes ces expériences – le sexe, » ajouta-t-il. « J'aimais tout à ce sujet. J'aimais être amoureux. Mais je ne crois pas que je comprenais que j'étais vraiment amoureux de toi. Pas jusqu'à ce que je m'enfuis. »

Embrassant la tête de Louis, Harry hocha de la tête et observa une autre bougie s'éteindre dans son verre.

« Je veux que tu me pardonnes, Harry. Je ne veux rien de plus que ça parce que je veux une autre chance, » admit Louis, se blottissant plus près de lui. Il frissonna légèrement et Harry remarqua que la main qu'il tenait toujours était froide. « T'es romantique, décalé, bienveillant et honnête – ça n'a pas changé, et je ne me suis pas rendu compte à quel point j'aimais ça chez toi à l'époque. J'aime toujours ça, et tout ce que j'ai découvert sur qui tu es à présent. Je suis toujours amoureux, ou à nouveau – je n'arrive même pas à savoir. Je peux seulement dire que je te veux. Tout de toi. »

Fermant ses yeux, Harry baissa sa tête, se sentant complètement en apesanteur tout d'un coup. Il parsema le visage de Louis avec de petits bisous, s'attardant au coin de sa bouche.

« T'as dit quelque chose comme ça au Japon, » chuchota-t-il contre la bouche de Louis.

« Je ne crois pas, non, » protesta Louis et Harry vit ses paupières papillonner. « Je t'ai pas dit à quel point j'étais profondément tombé amoureux de toi cette fois-là. »

Le cœur de Harry s'emballa à cette confession et il appuya son front contre celui de Louis. « Tu ne l'as pas dit aussi directement, mais c'était sous-entendu. J'étais un trop gros lâche pour me laisser le voir, l'admettre et agir en conséquence. J'avais peur de te laisser à nouveau trop t'approcher. »

Louis pinça ses lèvres. Harry les observa former une fine ligne, devenant blanche aux bords avant que Louis ne les ouvre à nouveau. « Parce que je ne mérite pas – »

« Ce n'est pas de ça qu'il est question, » le coupa Harry, agrippant plus fermement les cheveux de Louis. A cause de l'humidité de l'air, ceux retombant dans sa nuque étaient bouclés, ainsi que les mèches sur ses tempes. « Celui qui est parti sans réfléchir ne le mérite, peut-être, pas. Mais, Louis, t'as dit que j'avais changé, » lui rappela Harry, « et que t'étais tombé amoureux de qui je suis maintenant. T'as également changé. Ça n'a pas été facile à accepter, mais t'es différent du garçon que je connaissais. »

Louis leva son regard, la lueur de la bougie faisant scintiller ses yeux.

Harry inspira profondément, entrelaçant ses doigts avec ceux de Louis. La main de ce dernier était plus chaude à présent, seul le bout de ses doigts laissait des marques froides sur la peau de Harry.

« J'suppose que j'ai certaines choses à me faire pardonner, » murmura Harry.

Louis secoua légèrement sa tête. « Non. Je le méritais, je suppose. Tu ne m'as jamais fait payer le fait de t'avoir brisé le cœur, après tout. »

« Mais c'est n'est pas comment ça que ça fonctionne, non ? » Harry joua avec les doigts de Louis et les observa s'emboîter parfaitement entre les siens, les emmêlant puis les démêlant. « Je t'ai fait mal, et je l'ai fait délibérément. Je t'ai menti et t'avais tous les droits d'être en colère. »

« C'est juste que – » Louis bougea sa main droite vers le bras de Harry, enroulant ses doigts autour de son biceps. « Je me sentais connecté à toi grâce aux tatouages. Perdre cette connexion – » Sa voix se brisa et il haussa impuissamment des épaules.

« Je sais, » murmura Harry. « Je savais que ça te blesserait. »

Louis déglutit fortement, hochant de la tête. Harry était conscient que Louis l'avait su, mais l'entendre le dire à haute voix ouvrait probablement à nouveau la plaie. Louis était fort, magnifiquement fort de rester où il était, de ne pas se détacher de lui.

« Rien ne justifie vraiment ça, Lou, » continua Harry, caressant le dos de la main de Louis avec son pouce. « Faire mal à quelqu'un volontairement n'est pas quelque chose que je fais habituellement. Ce n'est pas qui je veux être, » ajouta-t-il. « Mais je n'arrivais même pas à réfléchir correctement quand il était question de toi. »

« Ouais, » souffla Louis, hochant doucement de la tête. « Très bien. »

« Non, ça ne l'est pas, » protesta Harry. « Mais ça finira par l'être. On va faire en sorte tout aille très bien. »

Louis ferma ses yeux et Harry vit la dernière lueur de la bougie disparaître de son visage, la troisième bougie s'éteignant. Il ferma la distance entre eux et embrassa Harry, ses lèvres trouvant celles de Harry dans un glissement calme, une douce morsure.

C'était différent. Le baiser était plus sensuel, plus facile que les autres qu'ils avaient échangé avant. Tout l'empressement avait disparu et Harry pouvait sentir la douceur, le soulagement, ainsi que la confiance dans ce baiser. Louis se laissa aller contre lui, sa main tenant celle de Harry, et ce dernier enregistra chaque détail de ce moment, mémorisa chaque seconde.

Les doigts de Louis entre les siens, le pouce de Louis appuyant contre le tatouage, les lèvres sèches de Louis s'ouvrant pour lui. Il avait le goût du vin enivrant et de tomate, mais quelque chose d'autre en dessous était familier, rappelant à Harry des jours révolus depuis longtemps. La façon dont il embrassait était différente, cependant, peut-être plus douce, peut-être plus rugueuse – ça fit bouillir le sang de Harry de la même façon.

Le chauffage d'extérieur était la seul source de lumière et la peau de Louis semblait dorée, une lueur chaleureuse couvrant son visage. La pluie avait cessé à un moment et le silence les entourait, confortable et seulement dérangé par les gouttes tombant occasionnellement du toit.

Après un moment, Louis se recula, ses yeux plus brillants qu'avant, ses joues roses et ses lèvres humides. Il les lécha comme pour chasser le goût de Harry.

« Tu n'as pas froid ? » demanda-t-il, inclinant légèrement sa tête.

« Non, » répondit Harry, se repositionnant pour se rapprocher à nouveau de Louis. Comment pourrait-il un jour avoir froid avec Louis dans ses bras ? « Je n'ai jamais vraiment froid. »

Louis roula ses yeux, poussant légèrement l'épaule de Harry. « Idiot. Tu ruines mon plan. »

« Quel plan ? » Harry fronça ses sourcils, observant Louis se pencher par-dessus le bord du banc et sortir une couverture et –

Louis enroula l'écharpe rouge autour du cou de Harry, le tirant vers lui par le bout qui retombait sur ses genoux. Harry prit l'autre bout et le mit autour du cou de Louis, levant un bras pour laisser Louis venir se pelotonner contre son flanc.

« Je l'avais dans une boîte chez ma mère à Doncaster jusqu'à l'année dernière, » dit Louis, étalant la couverture en laine sur leurs jambes. « Elle a magiquement réapparu quand il a fortement neigé en janvier dernier. »

Harry sourit, repensant au jour où il était arrivé à Londres, à la façon dont il avait rencontré Perrie dans le train et dont il s'était endormi sur ce petit banc de touche sur le terrain de football, devant une publicité avec le visage de Louis dessus.

« T'es le vrai romantique ici, » commenta-t-il en tirant sur l'écharpe pour rapprocher la bouche de Louis de la sienne.

« Peut-être, » répondit Louis, souriant dans le baiser.

Harry bougea ses lèvres jusqu'à la tempe de Louis, déposant un autre doux baiser à cet endroit et laissant Louis se blottir à nouveau contre lui. Il fixa l'extérieur par la marquise, le ciel noir et vide. Louis dessina des arabesques sur le torse de Harry avec ses doigts, respirant régulièrement contre son cou.

C'était un espace infini à remplir, se rendit compte Harry. Ils allaient avoir beaucoup de lumières avec lesquelles remplir leurs ciels vides, pour les illuminer avec chaque nouveau souvenir qu'ils allaient construire ensemble.

« Hé, Haz, » murmura Louis, son doigt cessant de bouger et son cœur battant un peu plus fort contre le torse de Harry. « On va réessayer, hein ? »

Harry secoua légèrement sa tête, ajustant l'écharpe autour du cou de Louis. « Non, » répondit-il doucement, puis il invita Louis à lever son regard vers lui.

« Non, Lou, » répéta-t-il, un sourire sur ses lèvres. « On passe à autre chose. »#ESficFR

Empty Skies [Traduction - Larry Stylinson - Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant