Il pleuvait à l'extérieur. Le ciel était peint d'un gris terne, les branches des arbres étaient nues et les couleurs automnales, le rouge, l'orange et le doré étaient délavées par la pluie constante. Les cheveux de Harry étaient trempés, sa peau humide et froide et ses lèvres étaient légèrement bleues.
Louis frotta une serviette sur sa tête, essuyant ses boucles avant de se pencher en avant pour réchauffer les lèvres de Harry avec un baiser, leur redonnant leur couleur rose habituelle.
« T'aurais simplement pu me téléphoner, idiot, » dit Louis, secouant sa tête. Ils étaient assis sur son lit et Harry se rapprocha de lui, ses mains glissant sous le haut de Louis. Ce dernier frissonna au contact froid mais ne repoussa pas Harry. « Pourquoi attendais-tu dehors sous la pluie comme un stupide petit chiot ? »
Harry haussa ses épaules. « J'ai oublié mes clés ce matin, » expliqua-t-il. « Et Niall a son entraînement de rugby. Donc j'ai pensé venir voir si t'étais déjà rentré de cours. »
Louis enroula une boucle autour de son doigt, souriant doucement. « T'es chanceux que je sois rentrée plus tôt aujourd'hui. »
Harry sourit, ses doigts effleurant la peau de Louis. « J'suis toujours chanceux quand je peux être tout seul avec toi. »
« Viens là, » murmura Louis, tirant Harry en avant pour lui voler un autre baiser. Harry rampa sur les genoux de Louis, se blottissant contre lui. Son baiser devient plus avide, les mains de Harry plus exigeantes relevèrent le haut de Louis pour exposer son torse.
« Il reste combien de temps avant que tes sœurs ne rentrent ? » demanda Harry, commençant à déboutonner sa propre chemise trempée. Ses lèvres furent à nouveau sur celles de Louis en quelques secondes.
« Une heure, peut-être ? » Louis retomba sur le matelas, tirant Harry au dessus de lui, ses jambes confortablement installées entre les siennes. « On doit être rapide. »
Se reculant, Harry lui lança un sourire malicieux avant de couvrir à nouveau la bouche de Louis avec la sienne. Ses lèvres étaient un vrai pêché – Louis n'avait pas d'autre mot pour les décrire. Pleines, douces et juste la bonne forme pour se mouler parfaitement aux siennes. Il aurait pu embrasser Harry pendant des heures, et Louis était impatient du jour où il n'aurait pas à se soucier de se faire surprendre, que des personnes soient au courant. Ce jour-là, il étendrait Harry sur les draps et l'embrasserait pendant des heures, le faisant probablement jouir sans toucher une seule fois son sexe. Louis avait envie d'essayer ça.
Cependant, il n'y avait jamais assez de temps pour ça.
Il gémit lorsque Harry fit rouler ses hanches vers l'avant, causant assez de friction pour que Louis durcisse dans le pantalon noir de son uniforme scolaire. Son pantalon noir foutrement serré. Comme si Harry pouvait lire dans sa tête, il se décala légèrement et baissa une main pour ouvrir sa braguette et faire glisser le pantalon sur les hanches de Louis. Pendant tout ce temps, il embrassa le torse de Louis, laissant des suçons sur sa peau. Des suçons que personne ne verrait jamais.
La chemise de Louis atterrit sur le sol. Maintenant qu'il était presque entièrement nu, il sentit l'humidité du pantalon de Harry contre sa peau chaude.
« Tu dois enlever ces vêtements, bébé, » lui rappela Louis. « Tu vas attraper froid. »
Harry sourit alors qu'il se redressait et ouvrait le bouton de son pantalon puis il baissa la braguette. Ses cheveux étaient sauvagement bouclés à cause de la pluie, ses yeux sombres dans la pénombre de la chambre. Toute trace de bleu avait disparu de ses lèvres, à présent rouges vifs et brillantes à cause des baisers de Louis.
Louis avait besoin d'avoir à nouveau cette bouche sur la sienne.
« J'veux ta bouche, Haz, » souffla-t-il, cambrant son dos pour se frotter contre lui. Son pantalon humide était rugueux contre le sexe sensible de Louis et il retint un gémissement. Harry se pencha en avant, l'embrassant vivement, sa langue pénétrant dans la bouche de Louis, chassant son goût. Louis soupira, une main s'enfouissant dans les boucles de Harry.
« Tu vas avoir ma bouche, » murmura Harry, déposant un dernier petit baiser sur sa bouche avant de glisser vers le bas.
Louis fronça ses sourcils, ne comprenant pas exactement ce que Harry voulait dire, mais quand il laissa une traînée de baisers de son torse à son ventre, puis plus bas sur ses hanches, son cœur loupa un battement lorsqu'il réalisa. Il leva sa tête, baissant son regard vers Harry, accroupi entre ses jambes. Harry le regard une fois, ses yeux tellement remplis de désir, ses joues rouges, puis il se baissa, prenant le gland de Louis dans sa bouche.
Louis ne pouvait pas cesser de le regarder. Ils avaient fait beaucoup de chose – ils n'avaient pas eu peur d'expérimenter. Ça, cependant, les emmenait à un niveau supérieur, c'était quelque chose qu'ils n'avaient jamais fait avant. Jamais. Louis avait eu sa main sur le sexe de Harry de trop nombreuse fois pour pouvoir les compter, ils s'étaient frottés l'un contre l'autre. Louis avait observé Harry perdre pied, il avait regardé le sperme blanc se déverser de son sexe sur son ventre et son propre poing.
Cependant, ce fut différent. Harry descendit plus bas, prenant un peu plus le sexe de Louis dans sa bouche. De la bave s'accumula aux coins de sa bouche, coulant le long de son menton. Il respirait fortement par le nez mais il réussit à glisser sa langue de la bonne façon pour que Louis voie des étoiles. Harry creusa ses joues et Louis pensa qu'il était sur le point de perdre la tête. Ses hanches se ruèrent brusquement vers l'avant, son sexe tressautant dans la bouche de Harry, le faisant reculer et tousser.
« Putain, Haz, désole, j'suis – »
Harry essuya sa bouche, secouant sa tête. Son visage était dans un état chaotique, ses lèvres rouges et brillantes à cause de la bave et du liquide pré-séminal. Louis ne pouvait pas le regarder – il pensait pouvoir jouir rien qu'avec cette vision.
« J'peux réessayer ? » Harry lécha ses lèvres et Louis ferma ses yeux.
« J'te dis pas d'arrêter, » répondit Louis. « J'ai juste jamais – j'veux dire, c'est la première – »
« Je sais, Lou, » chuchota Harry, soudainement très concentré. Il déposa un baiser sur la cuisse de Louis. « Ton premier pour tout, hein ? »
Déglutissant fortement, Louis hocha de la tête, tendant une main pour enfouir ses doigts dans les cheveux de Harry. « Tout. »
Harry s'abaissa, prenant le sexe de Louis dans sa bouche et couvrant la base avec sa main. Aucun d'eux n'avait d'expérience dans ce domaine mais, avec la façon dont la chaleur s'intensifia derrière le nombril de Louis, dont son rythme cardiaque devint hors de contrôle et sa respiration resta coincée dans sa gorge, Louis ne pensait pas que Harry s'en sortait mal.
Sa langue bougea de façon circulaire autour du gland de Louis, traça la veine se trouvant en dessous avant que Harry ne le reprenne à nouveau en bouche, entourant avec son poing ce qu'il ne pouvait pas atteindre avec sa bouche. Ses doigts caressaient la cuisse de Louis, glissant vers ses testicules.
« Harry, » avertit vivement Louis, tirant un peu fortement sur les cheveux de Harry.
Harry recula juste assez pour lancer à Louis un regard noir par-dessous ses cils noirs, puis il se baissa à nouveau. Louis observa la longueur de son sexe disparaître dans la bouche de Harry, sentit légèrement ses dents et un effleurement maladroit de la langue de Harry.
Ce fut suffisant ; suffisant pour pousser Louis au bord. Le prénom de Harry sur le bout de sa langue, il se cambra à nouveau sur le matelas, s'enfonçant profondément dans la bouche de Harry. Ce dernier grogna autour de son sexe, profondément, et Louis le ressentit jusque dans sa poitrine. Il fit écho dans sa tête, le tira vers le bas et il perdit le contrôle.
Harry avala, gémissant autour de son sexe et ses doigts s'enfonçant dans les cuisses de Louis. Ça laisserait des marques foncées, des traces de Harry sur sa peau. Harry se recula, le sexe de Louis glissant hors de sa bouche quand ce dernier releva sa tête, son corps se détendant dans les draps. Sa bouche était humide et des traînées du sperme de Louis coulaient sur sa mâchoire, tombant sur ses clavicules.
« Bébé, » dit doucement Louis, tendant une main vers lui. Harry la prit, entrelaçant leurs doigts, ainsi Louis put le tirer contre son flanc. Il posa une main sur le menton de Harry, attrapant certaines des gouttes avec son pouce et les repoussant vers ses lèvres.
Harry observa le visage de Louis avec des yeux hébétés, le vert dix fois plus sombre que d'habitude, ses pupilles dilatées alors qu'il léchait le pouce de Louis.
« Tu vas me tuer, » murmura Louis.
« J'y ai pensé pendant des semaines, » admit Harry. « J'avais juste envie d'essayer. »
Louis sourit, repoussant une boucle de sur la tempe de Harry. « Est-ce que tu t'es entraîné sur un concombre ? »
Se pencha en avant, Harry posa une main sur le ventre de Louis. « Des bananes, » corrigea-t-il nonchalamment.
Fermant ses yeux, Louis essaya de chasser l'image mentale de son cerveau. Ça l'aurait seulement rendu à nouveau dur, et ils n'avaient pas le temps pour ça. Ce qui – il fronça légèrement ses sourcils, se décalant pour emmêler ses jambes avec celle de Harry. Il portait toujours son pantalon et était complètement docile dans les bras de Louis. Ce dernier appuya plus fermement sa cuisse contre lui, trouvant le sexe de Harry mou contre sa cuisse, une tâche humide parlante au niveau de son entrejambe.
« C'était assez excitant, d'accord ? » marmonna Harry avant que Louis puisse dire quelque chose.
Louis sourit puis se pencha en avant pour embrasser Harry. Son visage était toujours dans un état chaotique et Louis ne devrait pas être aussi excité par ça, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Harry avait raison – ça avait été assez excitant. « Je te retournerait la faveur la prochaine fois, » promit-il à la place.
Harry soupira, enfouissant son visage dans le cou de Louis. « S'il ne pleuvait pas, on pourrait sortir et aller dans la cabane. »
« On se gèlerait les couilles, » fit remarquer Louis.
Harry sourit et il n'eut pas besoin de le dire pour que Louis sache ce qu'il avait en tête. A la place, ils s'embrassèrent à nouveau, leurs langues glissant ensemble, leurs doigts s'entrelaçant puis se lâchant, seulement pour s'unir d'une manière différente.
Louis sentit Harry sourire contre ses lèvres, soupirant de contentement quand Louis les fit rouler, recouvrant le corps de Harry avec le sien. Une main glissa le long de la colonne vertébrale de Louis jusqu'à se poser sur la courbe de ses fesses.
« Un jour, » murmura Louis, son front se posant contre ce lui de Harry, « quand on sera riche et célèbre et qu'on en aura rien à foutre de ce que les autres pensent de nous, je t'emmènerai à Bora Bora. »
« Bora Bora ? » Harry sourit. « Comment t'as eu cette idée ? »
« Je parie qu'il ne pleut jamais à Bora Bora, » dit Louis d'un air songeur, les doigts de sa main libre passant à travers les cheveux de Harry. Leurs visages étaient tellement proches qu'il était sûr qu'il devait être en train de loucher. « Je louerai une de ces paillotes sur la mer, et quand on se réveillera le matin au son des vagues, je t'allongerai sur notre énorme lit pendant des heures et je te sucerai, t'embrasserai partout et te ferai jouir encore et encore, parce que personne ne viendra nous déranger. »
Harry lécha ses lèvres, sa langue glissant sur la bouche de Louis en même temps. « J'aimerais beaucoup ça. »
« On aura des cocktails toute la journée et je ne te laisserai pas porter un seul vêtement. Pas une seule fois pendant le temps qu'on passera dans cette petite paillote. » Louis sourit, déposant un baiser sur les lèvres de Harry.
« Je suis très partant pour cette idée, » acquiesça Harry. Les draps firent un léger bruit de froissement lorsque Harry écarta ses jambes pour que Louis puisse s'installer entre elles. Leurs doigts étaient toujours entrelacés et Harry les tira vers le haut pour embrasser les jointures de Louis. Il ferma ses yeux, tenant Louis contre son torse.
« Bora Bora, alors, » chuchota Louis, scellant leurs lèvres dans un autre baiser. Il fut passionné, fluide comme du miel, enivrant la tête et le cœur de Louis et le faisant se sentir léger. Seul Harry pouvait lui faire ressentir ça.
« Bora Bora, » répéta Harry contre les lèvres de Louis. « Je te prends au mot. »
+++
« Qui est Niall ? »
Les yeux de Louis papillonnèrent avant de s'ouvrir, ses yeux furent frappés par la lumière vive du soleil et un ciel bleu rayonnant.
Miami, pensa-t-il, roulant pour se mettre sur le ventre. Il referma ses yeux pendant un moment, se délectant du souvenir du visage de Harry, ses joues rondes toutes mignonnes, ses lèvres charnues recouvertes par son sperme. A présent, Louis savait à quel point ça avait été une fellation maladroite. A ce jour, c'était quand même la plus excitante qu'il n'avait jamais reçu. Harry avait été tellement innocent, tellement avide. Aucune des autres personnes, avec qui Louis avait été depuis, n'avait été comme ça.
A part Harry. Pendant la période où ils avaient été ensemble, Harry avait considérablement amélioré sa technique.
Il eut la chair de poule à ce souvenir, mais également à cause de la chaleur du soleil frappant son dos. Ils étaient dans un grand yacht blanc sur la large mer de Miami, le soleil tapant depuis le ciel bleu.
Ce n'était pas Bora Bora, se rappela Louis. Bora Bora avait toujours été seulement un rêve.
« Hé, Lou, tu m'écoutes ? » demanda Liam, lui donnant un coup dans le pied.
Oui, bien, Liam l'avait réveillé de son léger sommeil au pays des souvenirs. Louis se redressa en passant l'une de ses mains dans ses cheveux, essayant de se rappeler de la question. « Quoi ? »
« Niall, » dit Liam, fronçant ses sourcils en le regardant. « Qui est Niall ? »
Le cœur de Louis loupa un battement, un million de pensées se répandant à travers sa tête. Il n'arrivait pas trouver une seule explication raisonnable à pourquoi Liam serait au courant pour Niall. « D'où tu sors ça ? » demanda-t-il.
Zayn s'agita à côté de Louis, baillant lorsqu'il roula pour leur faire face avec des yeux fatigués.
« J'arrivais pas à trouver mon téléphone, » expliqua Liam. « J'suppose que je l'ai laissé à l'hôtel. Le tien était ouvert sur une page Facebook. C'est qui ce mec ? »
Louis grogna. « Ce ne sont pas tes affaires, Liam. »
Liam leva sa main, regardant l'écran du téléphone portable de Louis. « Niall Horan, » lit-il à voix haute, « étudie au King's College à Londres, originaire de Mullingar, Ireland. Comment tu l'as rencontré ? T'as couché avec lui récemment ? »
Louis roula ses yeux, se relevant du transat. « Va te faire foutre, Liam. »
« Quelqu'un devrait lui parler des paramètres de confidentialité sur Facebook. J'peux avoir accès à toutes ses photos et ses informations personnelles. Oh, regard. » Liam haleta. « Sa copine est canon. Pourquoi il coucherait avec toi s'il a une fille comme ça chez lui ? »
Quelque chose eut un goût amer dans la bouche de Louis. C'était probablement l'implication répétée qu'il avait couché avec Niall. Sinon, Liam avait raison, quelqu'un devrait lui apprendre à régler ses paramètres de confidentialité. Louis avait parcouru toutes ses photos pour trouver un indice pour savoir si Niall et Harry se trouvaient au même endroit. Cependant, il n'avait rien trouvé. A la place, il avait trouvé Harry parmi les amis de Niall.
Harry avait été un peu plus malin à propos de ses paramètres de confidentialité, cependant. Son profil laissait seulement voir la photo d'une banane avec un visage dessiné dessus, une photo de couverture qui montrait le logo de ce que Louis supposa être un groupe hipster quelconque, et l'information basique qu'il venait du Cheshire en Angleterre.
Rien de nouveau pour Louis.
Liam fredonna tout doucement, faisant défiler l'écran du téléphone de Louis. « Est-ce que je dois lui envoyer une demande d'ami alors ? »
Quelque chose à l'intérieur de Louis sursauta et il fut dans l'espace personnel de Liam avant même de pouvoir s'en rendre compte. « Je t'ai dit d'aller te faire foutre, » siffla-t-il, attrapant son téléphone. « Prends le portable de Zayn si t'en as besoin d'un. Le mien est hors limite pour vous. »
Fronçant ses sourcils, Liam jeta un regard à Zayn qui s'était redressé sur son propre transat. Il pinça ses lèvres, levant ses mains. « Désolé, Lou. Je faisais que plaisanter. Je savais pas – »
« T'as pas besoin de savoir, d'accord ? »
Ils furent tous silencieux pendant un moment, Liam regarda Louis avec ses grands yeux de chiot qui donnèrent envie à Louis de tout retirer et lui dire qu'il n'avait rien fait de mal. Liam n'avait vraiment rien fait de mal, après tout. Il avait juste plaisanté comme ils le faisaient toujours.
Ils n'avaient jamais plaisanté sur quoi que ce soit qui faisait référence du passé de Louis, dont il n'aimait pas parler. Niall était une énorme partie de ce passé en particulier.
« C'est ton ex, ou quoi ? » demanda Zayn, sa voix basse et endormie. « Parce que Liam n'a probablement pas besoin de savoir, mais moi oui. »
Louis se tourna vers Zayn, sentant la colère bouillir à nouveau dans sa poitrine. « Vous avez rien besoin de savoir. »
« Vraiment ? » Zayn se leva de son transat, s'approchant d'eux. « On en a besoin, Louis, et tu le sais. Tu crois qu'on est stupide, mec ? On a pas seulement lu les chansons que t'écris, on les chante et personne n'écrit des trucs comme ça sans avoir bien merdé. »
Zayn devait arrêter. Il devait arrêter tout de suite, ou Louis allait péter un câble sur lui, sur tous les deux. « Putain, » grogna-t-il, appuyant un doigt contre le torse de Zayn. « Qu'est que vous attendez de moi ? Je ne vous dois rien du tout à propos de mon passé. »
Zayn n'haussa même pas un sourcil. « Bien sûr que oui. Lou, » ajouta-t-il ensuite, sa voix beaucoup plus douce. « On est amis, non ? Qu'est-ce que t'as fait à ce mec ? »
« Rien, » cracha-t-il à travers ses dents. Il se recula et même s'il n'y avait rien d'autre que l'énorme mer bleue autour d'eux, il sentit les murs se refermer autour de lui, le coinçant. « Il n'est pas important. »
« Tu ne réagirais pas comme ça si c'était le cas, » fit remarquer Liam.
Louis les fixa, son regard passant de Zayn à Liam. « Où vous allez chercher ça ? » demanda-t-il, plissant ses yeux. « Définitivement pas du fait que j'ai laissé un profil Facebook ouvert. »
« T'as pas été en forme ces dernières semaines, » fit observer Zayn. Il passa une main sur son torse nu, des tatouages jonchant sa peau bronzée. « Quelque chose s'est passé, et la façon dont tu réagis là ? Ce mec a quelque chose à voir avec ça. »
« Vous pouvez pas laisser tomber ? » demanda Louis, sa voix sonnant fatiguée à ses propres oreilles. Il ne voulait plus penser à Niall, ou – ou quoi que ce soit qui le liait à ce prénom. Il l'avait trop fait au cours des deux dernières semaines. « Croyez-moi quand je dis que je vais bien ? »
Liam soupira, s'approchant à nouveau de Louis. Il n'avait pas remarqué l'espace qu'il avait mis entre eux. « Mais tu ne vas pas bien. Allez, Lou. »
Mordillant sa lèvre, Louis baissa sa tête. Il ne pouvait pas. Il n'y avait pas moyen qu'après trois ans à cacher ces sentiments, il les déterrerait, les exposerait à la vue de tout le monde. Il n'avait pas parlé à une seule personne de ça – pas même sa mère. C'étaient les affaires de personne à part lui.
« Et si on allait à l'intérieur pour fumer ? » proposa Zayn. « Pour que tu te détends un peu ? »
« Tu veux juste me faire parler, » déclara calmement Louis, perçant à jour la tactique de Zayn.
« Tu ne t'en sortira pas comme ça, mec. » Liam passa un bras autour de ses épaules. « On est tes amis. »
« Tu vois, il y a quelque chose qui cloche si vous devez faire en sorte que je sois défoncé pour me faire parler. » Fronçant ses sourcils, Louis laissa Liam le conduire à l'intérieur. Il ne refuserait jamais de fumer ; il n'avait pas fini d'argumenter, cependant. « Vous pouvez saisir quel est le problème là. »
Ils allèrent dans le salon, l'air était frais à l'intérieur, un changement agréable par rapport à la chaleur du soleil qui avait brûlé leur peau à l'extérieur. Louis soupira, se laissant tomber sur le grand canapé. Il se sentait bizarrement fatigué en n'ayant rien fait d'autre que dormir pendant toute la journée.
« Le problème, c'est que tu ne fais même pas confiance à tes plus proches amis pour parler de tes problèmes avec eux sans être bourré, défoncé ou presque mort, » fit remarquer Zayn, ouvrant un petite boîte sur la table. Il sortit trois joints parfaitement roulés, en tendant un à Liam et Louis.
« Ha ! » Louis se redressa, pointant Zayn avec un doigt. « J'suis presque sûr que vous m'avez pas vu quand j'étais presque mort. »
« Tu l'as déjà été ? » demanda Liam, fronçant ses sourcils.
Louis se tut, se souvenant du soir où il avait dit à Harry pour Londres, pour ses choix. Après que Harry fut parti, et Louis fut resté tout seul dans sa cabane, il l'avait ressenti. Presque mort, pensa-t-il, un rire sec lui échappa. Il ne s'était pas senti presque mort – quelque chose était mort à l'intérieur de lui et ça l'avait laissé froid, vide et engourdi.
« Qu'est-ce qui est si drôle ? » voulut savoir Zayn, se penchant en avant pour allumer le joint de Louis.
Inhalant la fumée, Louis ferma ses yeux pendant un moment. Quand il les rouvrit, Liam était toujours assis à côté de lui, son pied touchant à peine la cuisse de Louis. C'était Liam, toujours assez proche pour intervenir et aider. Louis avait seulement besoin de dire un mot. Zayn était en face d'eux, un air calme dans ses yeux. Il comprenait toujours, savait toujours ce qu'il se passait dans la tête de Louis.
Ils étaient ses meilleurs amis, et les seules personnes au monde qui comprendraient au moins un peu ce que Louis avait traversé. Ils avaient traversé la même chose.
« Niall était mon meilleur ami au lycée, » dit Louis pour briser le silence. Il fronça ses sourcils ensuite, se demandant si c'était vrai. Harry avait toujours été beaucoup plus que son meilleur ami, cependant. Harry avait toutété.
« Au lycée ? » dit Zayn en fronçant ses sourcils puis il regarda Liam. « T'as pas dit qu'il venait d'Ireland ? »
« C'est le cas, » confirma Louis. « Ses parents avaient des difficultés, alors ils l'ont envoyé chez son oncle en Angleterre pour qu'il puisse aller à l'école là-haut »
Liam fit un soupir pour acquiescer. « T'as jamais parlé de lui avant. »
Louis secoua sa tête. La fumée obscurcit sa vision. « Non, j'pouvais pas. C'est – on est plus amis. »
« L'un de ceux-là ? » demanda Zayn, croissant ses jambes. « Il n'a jamais été ton meilleur ami s'il est devenu l'un de ces parasites après que t'es devenu célèbre. »
Ça piqua. Louis prit une respiration tremblante, pensant au rire insouciant de Niall, son attitude positive. Ça piqua encore plus. « Non, » dit-il d'une voix rauque, prenant une autre taffe. « Pas Niall. Il est gentil, honnête et sincère. Il ne ferait pas ça. Il est mieux que ça. »
« Allez, Lou. Ne nous fais pas te tirer tous les vers du nez. » Liam se rapprocha encore plus de lui. « Quelle est ton histoire avec ce mec ? »
« Vous savez que j'étais dans un groupe avant, » dit Louis, voyant leurs expressions changer. « Ouais, bien. Niall était dans ce groupe. C'était son idée, en fait. Il m'a vu dans cette comédie musicale au lycée. Il m'a demandé si je chanterais dans un groupe, et je lui ai dit que j'écrivais des chansons. On est devenu un groupe. » Il omit la partie sur Harry, assis à côté de Niall avec ses yeux de biche et mordillant ses lèvres d'impatience.
Zayn sembla percuter, cependant. « C'est un duo, » fit-il remarquer. « Pour un groupe, il aurait dû y avoir quelques personnes de plus. »
« Une, » se força à dire Louis. Sa voix sembla rêche dans sa gorge. « Il y avait une personne de plus. »
« Et ils t'en veulent d'avoir percé sans eux ? » demanda doucement Liam.
« Je – » Louis secoua sa tête, écrasant le joint dans un cendrier. « Peut-être. Très probablement, » corrigea-t-il. « Je n'ai pas été honnête quand j'ai dit que j'avais envoyé une démo tout seul, d'accord ? »
Liam cligna des yeux, la confusion se lisant sur son visage. Louis jeta un coup d'œil vers Zayn qui hocha simplement de la tête d'un air entendu.
« On a envoyé des démos aux labels et maisons de disque partout à Londres. On était assez fous pour penser qu'on avait une chance avec Syco, mais ensuite, j'ai vraiment eu une réponse de leur part. » Louis remonta ses genoux contre son torse, posant son front dessus. « Ils avaient regardé la vidéo, mais ils voulaient seulement l'un d'entre nous. Enfin, ils voulaient que l'un d'entre nous vienne pour un casting personnel. »
Ce fut silencieux pendant un moment, son impact lourd pesant sur les épaules de Louis.
« Et tu l'as fait, » murmura Zayn. « Tu as saisi cette chance. »
Ouvrant ses yeux, Louis sentit un frisson parcourir son corps. « Oui. En secret, cependant. Si ça n'avait pas fonctionné, ils ne l'auraient jamais découvert. »
« Mais ça a fonctionné, » déclara Liam.
Louis déglutit fortement et releva sa tête, trouvant leurs deux regards sur lui avec des expressions sympathisantes. Il ne voulait pas aller plus loin et parler du moment où il l'avait annoncé à Harry et Niall. Il l'avait dit à Niall avant Harry, et il avait été – Niall. Il avait eu l'air surpris, un peu déçu au début, mais ensuite il avait tiré Louis dans ses bras et lui avait dit d'utiliser cette chance, qu'il était fier de lui et qu'il lui souhaitait tout le meilleur du monde.
Pas autant de chance avec Harry, pensa ensuite Louis, une vieille blessure dans sa poitrine faisant saigner toute la douleur et le chagrin qu'il avait renfermé pendant presque trois ans. Il avait l'impression de se noyer dedans, ses poumons tellement remplis et étroits que ça lui était difficile de respirer.
« Je l'ai vu il y a quelques semaines, » dit Louis à la place. « Vous savez, ce soir où Alberto a dû venir pour me sortir de cette boîte ? Quand on est parti, je l'ai vu là-bas en train de monter dans un taxi. »
« Et tu t'es demandé ce qu'il était devenu, » souligna Zayn. « Tu t'es demandé s'il s'en sortait bien. »
Liam soupira, laissant tomber sa tête contre le dossier du canapé. « Il ne fait plus de musique, on dirait. »
Louis secoua sa tête. « Il n'en a pas l'air, oui. »
« Et tu penses que c'est ta faute. »
Regardant Zayn, Louis voulut nier, lui dire qu'il était ridicule. Il ne put pas, cependant. C'était un mensonge que Louis n'était pas capable de dire. A la place, il évita de regarder Zayn dans les yeux et haussa ses épaules.
« C'est pas le cas, Lou, » lui dit Liam, se redressant. « Ce n'est pas ta faute, juste parce que t'as saisi une chance. »
« Je les ai trahi, » murmura Louis. « On était supposé y arriver ensemble et, à la place, je les ai abandonné à la première chance que j'ai eu. »
« Apparemment, ça ne pouvait pas être le cas, » lui rappela. « Après tout, vous avez eu des refus partout, hein ? Syco vous aurez tous pris s'il y avait eu du potentiel. Le seul potentiel reposait sur toi, Louis, et tu n'es pas à blâmer pour ça. »
Non, pensa Louis, déglutissant la boule dans sa gorge. Non, non, non. Ce n'était pas vrai. Ils n'avaient jamais entendu Niall jouer de la guitare, et ils n'avaient pas entendu la voix de Harry quand il chantait les chansons de Louis. Ils ne savaient pas, n'avaient pas vu ce que lui avait vu.
Liam le tira dans ses bras. « Ne te culpabilise pas pour ça, Lou. Ils vont faire leur propre chemin, j'en suis sûr. »
Hochant de la tête, Louis se pelotonna contre le flanc de Liam, sentant la chaleur de son réconfort s'infiltrer à travers sa peau. Il ferma ses yeux, la fumée disparue depuis longtemps mais envahissant toujours son cerveau, le rendant docile et trop faible pour se disputer.
Cependant, les nuages de fumée ne purent pas flouter l'image de la douleur dans les yeux verts et sombres de Harry.
+++
« Alors, elle est allée là-bas, » dit Perrie, tendant à Harry sa brosse pour qu'il la tienne. « Et, crois-le ou non, elle est directement tombé sur ce gars. En train d'embrasser une fille du département de la décoration d'intérieur. »
Harry la regarda dans les yeux à travers le miroir, secouant sa tête avec un froncement sur son visage.
« Attention, » hurla Perrie, frappant l'épaule de Harry. « Ne bouge pas, ou ça ne va pas être beau. »
« Désolé, » dit Harry, s'immobilisant entièrement et s'asseyant droit comme un piquet.
Perrie lui sourit en lui faisant un clin d'œil, avant de recommencer à tresser une moitié de ses cheveux. « Bref. Donc Jade est tombée sur eux et elle m'a dit qu'elle était tellement choquée que tout ce qu'elle a pu faire a été de se retourner et s'enfuir. »
« La pauvre, » murmura Harry. « Elle a dû se sentir mal d'avoir craqué pour les belles paroles de ce mec la veille. »
« Ouais ? » Perrie retira un élastique de son poignet et l'attacha dans la nuque de Harry. « Elle ne l'a pas confronté, cependant. J'aurais pété un câble sur ce connard. Je lui aurais dit où exactement il pourrait se foutre son blabla genre 'je vais te traiter comme une princesse' »
Harry haussa ses épaules. Il tourna sa tête pour apprécier le travail de Perrie sur ses cheveux. « Jade n'est probablement pas le genre de fille qui peut simplement faire ça. »
« J'aimerais pouvoir le faire pour elle, » soupira Perrie. « J'veux dire, je ne laisserais jamais un gars s'en tirer avec quelque chose comme ça. »
« Non, tu irais directement vers lui et lui mettrait ton poing dans son visage. » Harry sourit, levant une main vers ses cheveux, passant ses doigts à travers les boucles du côté gauche qui n'étaient pas tressées. Il décida qu'il aimait bien. « Et lui donnerait probablement un coup de pied dans les couilles. »
Perrie grogna, haussa un sourcil. « Probablement ? C'est certain même, chéri. » Elle prit quelques pinces à cheveux dans un sac rose à sa droite et fronça ses sourcils de concentration quand elle les mit soigneusement dans les cheveux de Harry. « Alors, pour qui est-ce que je te fais tout beau ? »
Harry cligna ses yeux. « Personne. J'ai rien de prévu pour ce soir. » Il sourit en coin. « C'est pour ça que je te laisse me coiffer. J'risquerais pas que quelqu'un me voie si ça se trouve être moche. »
« Excuse-moi ? » Perrie desserra l'élastique et le tira un peu plus durement que nécessaire. « Quand est-ce que je t'ai déjà laissé quitter cet appartement sans avoir l'air fabuleux ? »
« J'suis allé travailler avec du vernis à ongle rose la semaine dernière, Pez, » lui rappela Harry.
« T'étais mignon. » Perrie haussa ses épaules et ferma le sac. « On a fini. Et, tu vas rester comme ça quand on sortira ! »
Harry se retourna, les yeux écarquillés. « Quoi ? On sort ? »
« Eh bien, moi oui, » répondit Perrie. « Et tu viens avec moi. »
« Tu vas où ? » Harry se releva de sur le sol où il était assis devant le grand miroir à pied de Perrie.
« Colin sort avec des amis. Il a dit que je devrais venir et que je peux amener un ami. » Elle ouvrit la porte de son armoire, inspectant quelques hauts. « Je pensais que t'étais occupé, mais si tu ne l'es pas, tu viens avec. »
« Oooh, » roucoula Harry, souriant en coin. « Maintenant que je t'ai laissé me coiffer, je suis digne de rencontrer ton petit-ami. Niall va être tellement jaloux. »
« Ta gueule, » grogna Perrie. « Je ne le tiens pas à distance de vous. Il est juste très occupé. »
Trop occupé pour s'occuper correctement de sa propre petite-amie, pensa Harry mais ne le dit pas à haute voix. Perrie n'apprécierait pas. Elle ne voyait rien de mal dans la façon Colin la traitait, selon ce que Harry pouvait juger de la situation.
« Alors, tu veux que je rencontre ton petit-ami en ressemblant à ça ? » demanda Harry, pointant du doigt ses cheveux.
« T'es superbe, » lui assura Perrie, puis elle se retourna. « En parlant ça de ça. Je peux t'emprunter une chemise ? La rouge en tartan ? Elle irait super bien avec ma nouvelle jupe en jeans. »
Harry haussa ses épaules et se mit à l'aise sur son lit. « Ouais, bien sûr. »
« Cool. » Elle sourit radieusement et se précipita hors de la chambre. « Je vais prendre une douche. »
Se mettant en boule, Harry augmenta le volume de la télévision, zappant. Son regard glissa brièvement vers le poster sur le mur, vers le visage de Louis, à côté de deux visages qu'il ne connaissait pas. Il ne pensait pas qu'un seul jour s'était passé sans avoir entendu parler d'eux depuis qu'il avait emménagé ici. Soit Perrie lui racontait les derniers ragots ou elle écoutait leur nouvel album dans sa chambre, les voix et les mélodies s'élevant jusqu'à celle de Harry.
Harry n'avait pas imaginé sa vie à Londres comme ça. Il avait su qu'il venait dans la ville de Louis, mais il avait également pensé que la ville serait assez grande pour tous les deux. A la place, pas un seul jour ne s'était passé sans que quelque chose lui ait rappelé Louis.
Avec une chanson jouée dans un magasin, un poster promotionnel pour l'album sur un bus passant devant la boulangerie où Harry travaillait, ou un panneau d'affichage faisant de la publicité pour des produits commercialisés par Escapade. Dans la chambre de Perrie, fixant Harry depuis un poster sans vie sur le mur. Louis était partout.
No place to hide, se rappela Harry, pensant au CD dans leur cuisine où Perrie l'avait mis.
Harry n'avait vraiment aucun endroit où se cacher de son passé, de Louis.
+++
« Il devrait sortir d'une minute à l'autre maintenant, » dit Perrie, son regard fixé sur la porte d'entrée du bâtiment. Elle portait la veste de Harry parce qu'elle avait, une fois encore, choisi de s'habiller à la mode plutôt que chaudement. On n'était pas encore en avril, alors l'air était assez frais.
Harry n'avait pas fait de commentaire sur ça, cependant. Elle s'était bien habillé pour passer la soirée avec son petit-ami – bien sûr qu'elle voulait être belle. Ce n'était également pas vraiment un problème pour Harry de lui prêter sa veste ; il n'aurait quand même pas froid.
Ils s'assirent devant le grand bâtiment où Colin travaillait à Camden, et de plus en plus de personne était en train d'en sortir. Une vingtaine de minutes s'était écoulée depuis qu'ils étaient arrivés, Perrie ayant changé d'avis à la seconde où ils étaient entrés dans le métro.
« On pourrait aller chercher Colin au travail, » avait-elle suggéré en s'asseyant. « C'est seulement un arrêt plus loin. »
Harry avait haussé ses épaules, prenant la place à côté d'elle. « Bien sûr. »
« J'aimerais que tu le rencontres avant qu'il soit avec ses amis. »
Fronçant ses sourcils, Harry s'était tourné vers elle. « Pourquoi ? »
Perrie avait semblé incertaine sur la façon dont répondre. « Il est un peu différent quand il est avec Ben et George. »
« Différent comment ? » avait voulu savoir Harry. Il ne l'avait pas rencontré une seule fois, mais Harry avait su dès le premier instant où il avait appris pour Colin qu'il ne méritait pas le temps de Perrie. Harry avait décidé à ce moment-là qu'il n'était pas vraiment pressé de le rencontrer.
« Il n'est pas aussi – eh bien, attentif, » avait répondu Perrie pour détourner la question.
Ce qui, au fond, avait signifié qu'il avait tendance à ignorer Perrie quand il était avec ses amis. Du moins c'était ce que Harry avait compris de ce que Perrie lui avait dit.
Harry tourna son regard vers elle, la façon dont ses bras étaient enroulés autour d'elle et ses genoux rebondissaient d'haut en bas. Elle semblait avoir froid, ainsi que nerveuse. Il était sur le point de lui poser une question à ce propos mais Perrie se redressa soudainement. La porte s'ouvrit finalement et elle fut sur ses pieds en une seconde.
Une jeune fille sortit, portant un tailleur sur mesure et ses cheveux bruns attachés en une queue de cheval. Elle était en train de rigoler à quelque chose. Quelqu'un, se corrigea Harry, quand il vit le garçon qui suivit derrière elle.
« C'est Colin, » annonça Perrie, faisant un pas en avant. Harry était juste derrière elle.
Colin ne les avait pas encore vus, il s'était arrêté dans la rue, la jolie fille en noir se tenant en face de lui. Et ensuite, tout alla un petit peu trop vite pour que Harry puisse suivre. La fille rigola à nouveau, faisant un pas en avant pour se rapprocher de Colin, et il tendit ses mains pour les poser sur ses hanches. Ils se penchèrent en avant au même moment, leurs lèvres se scellant.
Perrie se figea devant Harry. Il regarda devant lui, observa Colin tirer la fille plus près de lui et les mains de cette dernière glissèrent dans ses cheveux blonds. Ils se séparèrent après une minute, une minute que Harry passa à les fixer avec incrédulité, figé à cause de ce qu'il se passait devant lui. Ce fut silencieux, ils se fixaient l'un et l'autre et la fille souriait joyeusement. Perrie n'avait toujours pas bougé et elle sembla petite, tellement petite avec la grande veste de Harry sur ses épaules fines, atteignant ses cuisses.
De la colère jaillit en Harry, soudaine et chaude, ses pieds bougeant d'eux-mêmes. Il passa précipitamment à côté de Perrie, ses mains se refermant en des poings. Cependant, avant de pouvoir dire ou faire quoi que ce soit, Colin le repéra et bougea la fille derrière lui. Son regard se posa derrière lui et Harry put deviner le moment où il vit Perrie, réalisant ce qu'elle venait juste de voir.
« T'es sérieux, putain ? » demanda Harry.
Colin haussa un sourcil ; parfaitement arqué sur un visage parfaitement formé et entouré par des cheveux parfaitement coiffé. Enjôleur, pensa Harry, il avait trop l'air sans problème, trop enjôleur. « Et tu es ? »
« Si c'est ta préoccupation première à cet instant, tu as besoin de te bouger le cul, mec, » lui répondit Harry, sa voix descendant à un niveau glacial.
« Pourquoi t'es là ? » demanda Colin, ignorant Harry et haussant sa voix pour que Perrie l'entende.
« Sérieusement ? » Harry se rapprocha. « Ta copine vient te chercher et t'es en colère contre elle parce qu'elle t'a surpris en train de la tromper ? »
« J'pense pas que ça te regarde, » fit remarquer Colin. Son visage resta complètement indifférent, l'agacement fut la seule émotion à percer. Harry trouva ça dégoûtant.
La fille derrière lui avait pincé ses lèvres, semblant coupable. Donc elle savait, se rendit compte Harry. Il se sentit encore plus dégoûté. Harry se retourna, le désespoir lui donnant l'impression que sa poitrine était serrée.
« Perrie, » cria-t-il, mais son souffle se coupa dans sa gorge lorsqu'il la vit.
Ses épaules étaient baissées, ses genoux tremblaient à nouveau et son regard était entièrement triste. Des larmes faisaient briller ses yeux dans la pâle lumière du soleil couchant et sa bouche était légèrement ouverte, comme si des mots essayaient de s'en échapper mais n'y arrivaient pas. Sa lèvre inférieure commença à trembler.
« Perrie, » répéta Harry, beaucoup plus doucement. « Perrie, c'est ton combat. »
Elle sanglota, secouant sa tête. « Je ne – » Un souffle tremblotant puis elle baissa sa tête. « Je ne veux pas le voir. »
Le désespoir, la déception pure teintant sa voix, mélangés au choc et la tristesse, brisèrent le cœur de Harry. Il se retourna vers Colin, rencontrant son regard froid et indifférent. Harry n'arrivait pas à y croire, ne comprenait pas. Une chose était claire, cependant, très claire dans sa tête.
« Ne t'avise plus jamais de t'approcher d'elle, espèce de bon à rien de merde, » grogna profondément Harry. « Je te démolis si tu ne fais rien qu'essayer. »
Sans lancer un autre regard à Colin, il se retourna et trouva Perrie toujours au même endroit, sa tête baissée et tremblant de partout. Harry s'approcha d'elle, tendant un de ses bras, et elle se colla facilement à lui, le laissant la serrer dans ses bras. Elle sanglota à nouveau, ses doigts s'accrochant à son haut.
« Viens, » murmura Harry, la faisant bouger. Elle se tint à lui, son corps tremblant, mais à part ça elle fut silencieuse. Harry mit un bras autour de ses épaules et, alors qu'ils arrivaient à la station de métro, sa démarche devint bancale.
Perrie commença à pleurer dans le métro. Ses sanglots se transformèrent en couinements misérables, ses larmes mouillèrent le haut de Harry et ses doigts s'accrochèrent douloureusement à son bras. Les gens les regardaient en fronçant leurs sourcils.
Harry n'avait aucune idée de quoi faire d'autre que la prendre dans ses bras et la laisser pleurer toute sa peine.
+++
Quand Perrie ne quitta pas une seule fois son lit le lendemain, Harry commença sérieusement à s'inquiéter. Il s'était réveillé en l'endentant pleurer dans sa chambre, la porte fermée. Quand il était rentré du travail, il l'avait trouvé encore dans son lit, pleurant silencieusement dans son oreiller.
Il repensa à la veille lorsque Perrie avait tressé ses cheveux si soigneusement, et lui avait dit qu'elle ne laisserait jamais personne lui faire ce que ce gars avait fait à Jade. Elle avait semblé si robuste, si sérieuse, et Harry n'avait pas eu un seul doute sur le fait qu'elle ne la verrait jamais finir comme ça.
Il se tenait dans l'encadrement de sa porte à présent, sa chambre plongée dans le noir et seulement illuminée par la lumière venant de la cuisine. Son corps était caché en dessous de sa couette, seuls ses cheveux en dépassés, ses sanglots brisant le silence de la pièce.
Il aurait dû savoir, pensa Harry, observant la couette monter et descendre en des tremblements constants. Être trahi, se sentir tellement inutile et stupide d'avoir laissé ça se produire – Harry connaissait tout aussi bien ce sentiment. Être trahi et avoir son cœur brisé changeaient entièrement différemment les gens, les faisaient réagir d'une façon dont ils ne l'avaient jamais fait auparavant.
Harry pensa à une journée d'été ensoleillée passée à rire, à s'échanger de doux baisers en secret et au ciel étoilé seulement visible en de fines bandes depuis une vieille cabane en mauvais état, où des rêves avaient été brisés en une seule phrase.
Avec un soupir, Harry entra dans la chambre, laissant la porte ouverte et s'asseyant doucement sur le bord du lit de Perrie. Elle ne réagit pas quand il tendit une main pour caresser ses cheveux. Ses sanglots continuèrent, faisant trembler tout son corps.
Harry savait ce qu'elle ressentait ; il le savait très bien.
Sans un mot, il se coucha, aligna son corps contre celui de Perrie caché sous la couette. Il mit un bras autour d'elle pour la rapprocher de lui et il la sentit se fondre dans l'étreinte.
Harry resta comme ça, caressant sa tête et la tenant dans ses bras pour le reste de la nuit.
+++
« Mec, c'est sérieux, » dit doucement Harry, enfouissant son visage dans ses mains.
La voix de Niall était à peine un chuchotement. « Elle n'a pas parlé ? »
« Elle n'a pas dit un mot, » confirma Harry. « Elle m'a dit qu'elle ne voulait pas le voir, et depuis ? Elle pleure. Elle est dans son lit depuis deux jours maintenant, Niall. J'arrive pas à la faire se lever, ou parler, ou même manger. »
« Putain, » souffla Niall. « Quel connard. Qui fait ça à une fille ? »
Ils étaient assis dans la cuisine, fixant tous les deux la porte de Perrie. Il était bien après minuit et les sanglots avaient cessé une heure auparavant. Ils étaient la seule indication que Perrie était toujours vivante, donc Harry était un peu inquiet de ne plus pouvoir les entendre.
« J'aurais dû le frapper, » dit Harry d'un air songeur. « T'aurais dû le voir, Niall. Aucun remords, aucune once de culpabilité sur sa face de rat. »
« Pourquoi elle était avec un mec comme ça d'abord ? » Niall secoua sa tête, prenant une gorgée de sa bière. « Il a dû la traiter comme de la merde. »
« Ça a été un petit-ami de merde tout le long, hein ? » Harry fronça ses sourcils, repensant à toutes les fois où Perrie avait parlé de Colin. Elle n'avait jamais semblé vraiment malheureuse. « Elle travaille la nuit et pensait que c'était normal qu'il n'ait jamais pris une seule fois la peine d'aller la chercher. Elle ne savait même pas qu'elle n'était pas traitée convenablement. »
« C'était vraiment un copain de merde, » acquiesça Niall. « J'arrive pas vraiment à être désolé pour sa nouvelle meuf, cependant. » Il haussa ses épaules. « Qu'est-ce qu'on va faire pour Pez ? »
« On doit la faire sortir de son lit, » commença sèchement Harry. « C'est la première étape. »
« Alors demain, on la sort ? »
« Peut-être quelque chose comme un petit-déjeuner ici ? Je pense pas que quitter l'appartement soit une tâche du niveau un. » Harry pencha ses tête sur le côté. Il se souvenait à quel point ça avait été dur de se relever et d'accepter que Louis était parti, qu'il ne serait plus à ses côtés. Ça avait été difficile de quitter la maison et faire face à la réalité, de retrouver une vie dans laquelle Louis n'était plus le tout de Harry. Retrouver la même vie et la vivre sans Louis. « C'est probablement le niveau trois. »
Niall fronça ses sourcils. Il lança à Harry un regard compatissant, sa main caressant brièvement le bras de Harry. « Quel est le niveau deux ? »
Harry sourit en coin. « Manger et prendre une douche. »
Pendant un moment, Niall resta silencieux. « Tu penses qu'elle l'aimait ? »
« Non, » répondit Harry sans aucune hésitation. « Elle s'était peut-être laissée croire que c'était le cas, mais elle ne l'était certainement pas. Ce n'est pas de l'amour. »
« Qu'est-ce que c'est, alors ? » Niall se tourna soudainement vers Harry, son expression bizarrement curieuse. « Vous êtes en couple, vous dépendez l'un de l'autre et vous êtes heureux ensemble. Est-ce que c'est stupide de croire que c'est de l'amour ? »
Pris au dépourvu, Harry pensa immédiatement à Louis, à comment ils avaient tout partagé, s'étaient aimés de tout leurs cœurs, avaient parlé de tout ce qui leur passait par la tête. Harry avait considéré ça comme étant de l'amour.
Il avait été aussi stupide que Perrie.
« J'sais pas, » répondit honnêtement Harry. Il pencha sa tête sur le côté, observant de près le visage de Niall. « Qu'est-ce qui ne va pas entre toi et Babs ? »
« C'est si évident ? » demanda Niall.
« Mec, c'est évident depuis que j'ai emménagé ici. Quelque chose est comme éteint entre vous. » Harry posa sa bière. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »
Niall inspira profondément, regardant sa bouteille et la faisant rouler entre ses paumes. « Je lui ai dit que je l'aimais. »
Harry se figea. Il fixa Niall, s'attendant en quelque sorte à une chute, une blague, mais rien ne vint, seulement Niall fixant sa bouteille, ses joues rouges.
« Quand ? » décida de dire Harry parmi toutes les questions grouillant dans son cerveau.
« A noël. » Niall haussa une épaule. « On avait été au resto', et tout. Elle est venu en Ireland, tu sais, pour passer noël avec ma famille. C'était sympa. »
Harry mordit sa tête. « Elle ne te l'a pas dit en retour ? »
Niall secoua sa tête. « Nope. Elle a paniqué, juste un peu. Je lui ai dit que c'était pas grave, qu'elle n'était pas obligée de le dire. Que tout allait quand même bien entre nous. »
« Mais ce n'est pas le cas. » Ce ne fut pas une question. Harry vit sur le visage de Niall qu'il savait aussi que c'en était pas une.
« Elle n'a pas dit un mot sur le sujet depuis. Mais, » ajouta-t-il avant de vider en une gorgée sa bouteille. « Je n'y arrive vraiment pas, Haz. Pourquoi elle ne m'aime pas ? »
« Comment sais-tu qu'elle ne t'aime pas ? » voulut savoir Harry. Il n'avait jamais vu Niall aussi déprimé, toute trace de son optimisme habituelle avait disparu.
« Elle l'aurait dit si c'était le cas, non ? »
« Peut-être qu'elle a juste peur de le dire, » fit remarquer Harry. « Vous êtes bien ensemble, non ? Peut-être qu'elle n'arrive juste pas à – » Cherchant le bon mot, Harry jeta un coup d'œil vers la porte de Perrie. « S'engager. »
« Je ne veux pas le perdre, » confessa doucement Niall. « Je serais pas capable de le supporter. »
« Attends ! » Harry se redressa, pointant du doigt la porte puis Niall et à nouveau la porte. « Tu ne penses pas que Barbara te trompe, hein ? »
Les yeux de Niall s'écarquillèrent comiquement. « Elle ne ferait jamais ça. »
« Exactement, » acquiesça Harry. Il baissa sa tête vers ses mains. « Peut-être que tu devrais à nouveau lui en parler. Lui dire que ça te contrarie. »
« Ça va encore plus l'éloigner de moi, » répliqua Niall.
Pendant quelques secondes, Harry pesa prudemment ses mots. « Si c'est le cas, alors ce n'était pas la bonne, Niall. Le fait que tu sois honnête avec elle ne devrait pas lui donner envie de mettre de la distance entre vous. Pas si elle est également honnête avec toi. »
Niall le fixa pendant un moment puis il hocha de la tête. « Ouais. Peut-être que c'est vrai.
Harry hocha également de la tête. Ça l'était, pensa-t-il, puis il se retourna pour regarder la porte de Perrie.
« Ça l'est, » dit-il à voix haute, rencontrant le regard de Niall. « Crois-moi, ça l'est. »
+++
Penchant sa tête en arrière, Louis éclata de rire. Ses yeux se plissèrent, il frappa sa cuisse et tint son ventre, perdant son souffle.
Il y avait quelque chose à la télévision, mais Harry ne savait ce que c'était et ne le saurait jamais parce qu'il n'arrivait pas à détacher ses yeux de Louis. Harry ne pensait pas que Louis comprenait à quel point il était vraiment beau quand il rigolait comme ça.
« Haz, » dit Louis, à bout de souffle. « Tu l'as vu perdre son pantalon ? Trop drôle. »
« Ouais, » dit simplement Harry, hochant rapidement de la tête.
Louis fronça ses sourcils, inclinant sa tête sur le côté. « T'es fatigué ? Tu regardes pas vraiment le film, hein ? »
Ils étaient les seuls encore réveillés. Niall était censé venir également, mais il avait annulé à la dernière minute à cause de problèmes familiaux. Harry suspectait que ses parents l'avaient appelé, et Niall avait le mal du pays. Ça arrivait de temps en temps et Niall avait tendance à s'enfermer dans sa chambre pendant ces moments.
Cependant, ça laissa Harry tout seul pour dormir chez Louis. C'était la première fois qu'ils partageraient un vrai lit pendant la nuit. La mère de Louis avait installé un matelas dans la chambre de Louis mais Harry n'avait aucunement l'intention de dormir dedans.
« J'suis un peu fatigué, oui, » admit-il, même s'il ne l'était pas vraiment. En vérité, il n'osait pas se blottir contre Louis dans le salon. Harry avait peur que quelqu'un débarque soudainement, les découvrant tout emmêlés et en train de s'embrasser.
« D'accord, viens, on monte. » Louis tira la main de Harry et le releva du canapé. Il éteignit la télévision avant d'atteindre l'interrupteur de la lumière pour en faire de même.
Harry laissa sa main dans celle de Louis pendant qu'ils montaient les escaliers. Leurs doigts étaient entrelacés, ceux de Louis s'emmêlant automatiquement entre ceux de Harry, de la façon dont ils le faisaient toujours. Ils s'assemblaient juste parfaitement.
« Tu peux utiliser la salle de bain en premier, » dit Louis, sa voix sonnant beaucoup trop décontractée pour que les nerfs de Harry puissent le supporter.
Pourquoi était-il aussi décontracté ? Ils étaient sur le point de passer la nuit dans le même lit – l'idée même faisait battre à la chamade le cœur de Harry d'anticipation. Il réussit à hocher de la tête, attrapant son pyjama et sa brosse à dents avant de se diriger vers la salle de bain.
Il prit son temps, essayant de se calmer. Apparemment, ce n'était pas une grosse affaire pour Louis, alors Harry ne devrait pas, non plus, faire comme si c'en était une. Il devait agir calmement et se détendre, il ne devait pas s'attendre à ce que ce soit différent des autres nuits qu'ils avaient passé ensemble.
Quand il revint, il s'était préparé à agir de façon calme. Le plan échoua au moment où il aperçut Louis sur son lit, déjà en pyjama et avec une tasse de thé dans sa main. Une autre se trouvait sur la table de nuit.
« Du thé ? » demanda Harry. « Maintenant ? »
« J'peux pas me coucher sans en avoir bu une tasse, » répondit Louis, haussant une épaule.
C'était tellement facile, une petite chose tellement venue de nulle part à propos de Louis, mais c'était ce qui poussait toujours Harry au bord. Il aimait chaque petit détail à propos de Louis, il les trouvait tous totalement mignons. Et Harry sut, il sut quelque part au fond de son esprit, et peut-être même dans un coin de son cœur également, qu'il avait aimé Louis dès le premier instant.
« Je t'aime, » dit-il, observant la main de Louis se figer alors qu'il l'avait levé pour prendre une autre gorgée.
Harry se figea également, le regard de Louis venant se poser sur lui. Il ne venait pas de dire cette pensée à haute voix, n'est-ce pas ? Harry grogna intérieurement, sentant tous ses organes se contracter jusqu'à en avoir mal au ventre. Il l'avait dit à haute voix.
La façon dont Louis le regarda, confus, surpris, incertain – oui, Harry venait juste de le dire à haute voix.
« Oops ? » ajouta-t-il, à court d'une meilleure solution. Il n'avait jamais eu l'intention de le dire. Pas maintenant, du moins. Il avait l'intention de le dire à Louis un jour, évidemment, mais c'était beaucoup trop tôt. Ça allait éloigner Louis de lui, lui faire peur et il finirait par le perdre. Tout ça, juste parce que Harry voulait beaucoup trop, trop rapidement.
Il cligna des yeux quand, soudainement, Louis fut dans son espace, ses mains venant encadrer son visage avec ses doigts doux. Ses yeux s'étaient assombris, le bleu devenant gris, et Harry était sur le point de parler quand Louis le fit taire. Les lèvres de Louis furent sur celles de Harry, chaudes et ayant le goût amer du thé noir. Il ouvrit doucement la bouche de Harry avec de légers baisers, sa langue glissant contre celle de Harry, la poussant pour le faire répondre à son baiser.
Quand Louis se recula et Harry ouvrit à nouveau ses yeux, ses membres semblèrent lourds et son cerveau embrumé. Il ne pouvait rien voir d'autre que le visage de Louis, le sourire chaleureux sur ses lèvres et le bonheur pétillant dans ses yeux.
« Hi, » dit-il calmement, tirant Harry hors de son état d'étourdissement.
Harry cligna ses yeux, ses mains allant se poser sur les hanches de Louis.
« Je t'aime aussi, » murmura Louis, un pouce caressant doucement la joue de Harry.
Reprenant sa respiration, Harry se rendit compte qu'il l'avait retenu pendant tout ce temps. Il laissa échapper un petit rire tremblant en posant son front contre l'épaule de Louis. Ce dernier blottit sa joue contre les cheveux de Harry, soupirant doucement de contentement pendant qu'ils restaient comme ça, se tenant l'un à l'autre.
Ça y était, pensa Harry plus tard quand il se coucha dans le lit de Louis, se pelotonnant contre lui lorsqu'il le tira vers lui. C'était tout ce qu'il avait toujours voulu et tout ce qu'il aurait toujours besoin dans sa vie.
L'obscurité de la nuit les engloutit, pas une seule lumière ne pénétrant dans la pièce et Harry pouvait à peine distinguer le visage de Louis, il dut utiliser le bout de ses doigts pour découvrir son expression. Ça n'était pas grave, cependant, parce que Harry trouva tout ce dont il avait besoin de savoir. Il retraça le sourire sur les lèvres de Louis, se demandant s'il était également visible dans ses yeux. Ouvrant les sien, Harry le fixa dans le noir mais il ne put rien voir du tout.
Harry ne se laissa pas déstabiliser. Il ferma ses yeux, se blottissant dans les bras de Louis.
Il avait seulement besoin que Louis l'aime, tout le reste fonctionnerait d'une façon ou d'une autre.
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Empty Skies [Traduction - Larry Stylinson - Terminée]
FanfictionPendant trois ans, Harry a fui son passé. A présent, il emménage à Londres et se promet de réaliser son seul rêve - percer dans l'industrie musicale. Cependant, tout le monde n'y a pas sa place et la compétition est rude. Tout comme l'est son passé...