Love Trip • ChanBaek

Chapitre 2

    À peine arrivés sur place, les célibataires s'étaient précipités pour sortir du bus et envahir les lieux, sauf un qui, comme à son habitude, sortait en bon dernier et traînait lamentablement sa valise dans la neige tout en soufflant alors qu'il désespérait d'atteindre l'entrée de l'auberge. Les roues s'empêtraient dans la poudreuse, Baekhyun perdait déjà espoir, sa patience ayant déjà largement dépassé sa limite, il abandonnait alors vite la partie et lâchait la poignée de son fardeau pour soupirer et relever la tête. Il en profitait pour observer la bâtisse dans laquelle il allait passer cette semaine infernale, réajustant ses grands verres sur son nez, il devait tout de même avouer qu'il était touché et impressionné. Devant lui, un immense bâtiment traditionnel se dressait fièrement dans la montagne, le bois robuste de sa charpente était sombre mais chaleureux, certaines poutres étaient peintes en rouge et ressortaient à merveille à côté des murs blanc cassé. Les tuiles noires du perron étaient recouvertes de neige et l'entrée était allumée par de grands lampions de papier décorés de kanjis que le petit homme aurait été incapable de déchiffrer. Mais il devait bien l'admettre, il était totalement dépaysé sans même avoir posé un pied dans l'établissement. Alors, sa curiosité était piquée à vif et il se forçait à agripper une nouvelle fois son enclume pour la traîner jusqu'à l'intérieur. À peine eut-il mis les pieds dans l'entrée qu'une jeune femme en kimono s'inclinait devant lui avec un respect surdimensionné tout en lui présentant des chaussons pour qu'il quitte ses grosses chaussures humides et puisse se balader à sa guise dans l'auberge. Il s'était empressé de les enfiler, fit rouler sa valise sur le tapis de l'entrée pour en sécher les roues et termina de la hisser sur l'unique marche pour enfin atteindre l'accueil.

L'intérieur était tout aussi envoûtant que l'extérieur. Même en hiver, d'immenses compositions florales habillaient les meubles, l'air était parfumé d'une odeur de thé qui lui ouvrait l'appétit et il y faisait tellement chaud que Baekhyun peinait à croire que plusieurs portes coulissantes donnant sur l'extérieur n'étaient faites que de papier. Le parquet luisait, tout comme le bois du comptoir où il osait s'accouder en attendant que l'on s'occupe de lui. Il n'avait plus fait attention à rien si ce n'était la décoration, il se plaisait à observer les tableaux pendus aux murs, les calligraphies fièrement affichées à leurs côtés et se sentait finalement excité de voir certains clients déambuler en tenue traditionnelle, que ce soit simplement en kimono ou agrémenté d'un haori épais qui devait leur tenir bien chaud. Finalement, il avait hâte de pouvoir goûter à ces petits détails qui sauraient certainement le détendre et lui faire un minimum apprécier ce voyage qu'il n'avait pas désiré. Du moins, il avait osé y songer l'espace d'un maigre instant, jusqu'à ce que l'organisateur de ce voyage bancal ne se retourne vers lui, les traits tirés et l'air coincé. Le châtain avait immédiatement rencontré son regard, le sien ayant soudainement perdu tout enthousiasme pour n'être que blasé d'avance alors qu'il menaçait son vis-à-vis par crainte qu'il ne lui annonce une nouvelle mauvaise nouvelle.

- Mr. Byun... Nous avons, comme qui dirait, un problème... Commençait l'homme sans réellement savoir quelle tournure de phrase emprunter pour s'éviter les foudres de ce petit homme qui le mettait extrêmement mal à l'aise dans l'immédiat.

- Allons bon. Quel genre de problème ? Je dois retourner en Corée ? Osait Baekhyun, avec presque un infime espoir de retourner chez lui, bien que l'accueil de cette auberge lui ait mis quelque peu l'eau à la bouche.

- Non ! Non, bien sûr que non, je n'oserais pas vous renvoyer chez vous, nous devons tenir notre promesse.

- Je ne peux pas rentrée en Corée en compagnie de mon célibat, j'ai compris, c'est pas ça qui m'intéresse. C'est quoi le problème ? S'impatientait-il alors.

- Eh bien, voyez-vous, il s'avère que nous n'avons pas réservé le nombre exact de chambre et... Comme vous êtes le dernier client de cette session à avoir réglé votre participation, vous êtes donc celui qui ne possède pas de chambre. Peinait à s'exprimer l'homme qui tentait d'éviter le regard de son client avant de s'incliner complètement devant lui. Veuillez pardonner notre erreur, c'est inacceptable !