Love Trip • ChanBaek

Chapitre 11

    La porte de la suite coulissa et la carcasse épuisée de Baekhyun traîna des pieds jusqu'à atteindre sa partie de la pièce avant de se laisser tomber sur le futon bien rangé. Le petit châtain s'était étalé de tout son long à même le sol, à moitié sur les couvertures et à moitié sur les tatami, dans un gémissement sonore d'épuisement qui dérailla tant il n'avait plus aucune force. Derrière lui se fit entendre le ricanement de Mr. Park qui avait assisté à la scène alors qu'il retirait son manteau pour convenablement le ranger sans lâcher le plus petit des yeux.

- Vous ne devriez pas vous laisser aller comme ça.

- Je fais ce que je veux... Et je n'en peux plus. S'était-il plaint en grommelant.

- Prenez au moins le temps de retirer votre manteau, il est humide, vous allez salir votre futon.

- Non mais de quoi je me mêle...

Le binoclard avait retrouvé son caractère bien trempé et la fatigue n'avait d'ailleurs de cesse de l'accentuer. Pourtant le géant ne s'en plaignit pas, il souriait toujours, riait même discrètement alors qu'il se permettait d'entrer dans la chambre du plus petit pour venir s'accroupir à ses côtés tout en se saisissant de sa capuche pour tirer dessus.

- Enlevez ça.

- Mais laissez-moi ! Je veux juste me détendre un peu, vous pouvez m'oublier trente secondes, non ? Râlait Baekhyun en soufflant et en se roulant presque dans son futon pour faire lâcher le brun.

- Si vous vous allongez maintenant vous ne trouverez plus la force de bouger, alors faites un effort !

- J'en ai fait toute la journée, des efforts ! Puis pourquoi devrais-je bouger encore ? Je suis enfin dans ma chambre, je n'ai pas l'intention d'en sortir...

- Dommage, j'avais prévu de quoi vous détendre.

Les paroles de Mr. Park eurent l'effet de calmer le châtain qui tournait enfin le regard vers lui avec curiosité. Comment ça, de quoi le détendre ? C'est à dire ? Son interrogation devait parfaitement se voir sur sa mine boudeuse mais clairement curieuse, et pourtant le géant n'en rajoutait pas, se contentant d'élargir son sourire jusqu'à faire apparaître sa fossette avant de se relever pour quitter la pièce. Le voyant s'éloigner, Baekhyun eut le réflexe de se redresser, le bras tendu vers son colocataire dans l'intention de lui demander des détails. Mais il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit, sa question resta coincée dans sa gorge pendant que Mr. Park s'était empressé de revenir vers lui pour le dépouiller de son manteau sans aucune délicatesse, démarrant des chamailleries d'enfants d'où le châtain sorti perdant et débraillé.

- Yah ! Foutez-moi à poil, j'vous dirai rien !

- Pas le premier soir, voyons.

C'était parti d'une blague, d'un simple râle, et Mr. Park remportait la partie en surenchérissant de manière splendide. Baekhyun ne s'était clairement pas attendu à ça, et encore moins au clin d'œil qui accompagna ses paroles avant que le géant ne se retourne en riant de bon cœur. Il se foutait bien de sa gueule, sans plus aucune limite, faisant bouder d'autant plus le petit célibataire.

- Mais, blague à part, vous n'allez pas tarder à être à poil. Continuait le brun.

- Pardon ? En quel honneur ?

- Changez-vous, mettez votre jinbei et vous verrez bien.

Un nouveau sourire de la part de son compagnon de la semaine, plus doux cette fois, et Baekhyun trouva la motivation de se changer, non sans un soupir qui prouvait sa flemme. Les portes de papier séparant les deux espaces des garçons furent alors refermées le temps que chacun se change de son côté puis ils purent se retrouver une fois leurs yukata de coton bleu enfilés. Le petit râleur se faisait ensuite emporter dans les couloirs par Mr. Park qui semblait bien trop guilleret, marchant d'un pas léger mais avec de grandes enjambées, semblant soudainement impatient. Le plus petit n'avait de cesse de l'observer, c'était agréable de le voir ainsi heureux et bon vivant, alors il ne craignait plus de savoir où il se faisait embarquer. Le plus grand était si pétillant en se rendant dans ce fameux lieu qui était inconnu à Baekhyun, que ce dernier se permettait de lui faire confiance, cela ne pouvait pas être pire que le ski.