On ne pouvait pas y croire.
Les contes de fées n'existaient pas, le père noël était lui même un mensonge pour notre enfance. La réalité brisait les rêves et c'est ce qui faisait d'elle la cruauté en elle même. Le bonheur était une minuscule capsule, comparée à l'océan qui était douleur et malheur.
La vie n'était pas définissable. Le temps était du plastique, et le monde du vide. Nous avions un coeur qui battait, et nous connaissions parfaitement les dégâts que causait la tristesse. On ne connaissait pas notre avenir. Pensions-nous qu'il nous restait des dizaines d'années, alors que peut-être demain sera dernier jour.
On me disait souvent de vivre la vie comme si je mourrrais demain. Comme si la mort nous frappait tous au hasard. Le temps construit l'avenir et finit par nous tuer. L'univers était une vaste étendue de parallélisme entre vaincre et perdre. Et un parallélisme entre avancer et reculer.
"- A quoi tu penses ? Me demanda mon ami.
- À rien, soufflai-je relevant mon regard vers le ciel étoilé.
- Hm"
Nous circulions à travers les ruelles, laissant le doux silence parler à notre place. L'hiver avait déjà pris place à travers les saisons précédentes, et l'on aurait dit que les flocons faisaient la course pour atterrir en premier sur la couverture blanche du sol. Mon écharpe autour du cou, j'enfouis plus profondément mon visage dans le tissu afin de protéger mon nez du froid. Quelques rougeurs avaient pris place sur mes joues et je les sentaient chauffer, du à la présence de mon "meilleur ami".
"- Jean ? M'interpella mon brun.
- Hm ?
- De quoi as-tu réellement peur ?
- J'en sais rien. Répondis-je sans grande conviction. Pourquoi ?
- Je sais pas, cette question me trottait dans la tête."
Il se tourna légèrement vers moi et me lança une sourire timide. J'aimais sa façon d'être. Cet homme me rendait heureux.
Je ne pu m'empêcher de rire, puis je soulevai mon bras par dessus son épaule, lui entourant la nuque. Puis je le rapprochai de moi et nous avion continué la route ainsi. Sa chaleur démontrait à quel point le froid n'était plus le maître de l'espace. Ma vie se poursuivait comme l'on cheminait à ce moment précis à travers la ville.
Paisiblement.
Mais malgré moi, tout comme nous. On ne pouvait pas changer le monde comme on le prétendait.
J'étais rentré chez moi, enlevant mes chaussures sur le paillasson. L'appartement était vide, il fallait que je m'y fasse. Les lumières restaient éteintes, le sol était froid, les fenêtres fermés. Ça n'avait rien de chaleureux et je ne me plaisais pas non plus dedans. Je soufflai, et me dirigeai vers mon petit plan de travail où m'attendait la seule et unique ouverture de ce monde.
Je lui souris et m'approchai d'elle doucement. J'attrapai ensuite un verre, dans un de mes rares tiroirs et l'approchai d'elle. Je la tournai, de tous les côtés, admirant son liquide cuivré, reflété par ce mur de verre en lui même. Le courant a l'intérieur était doux, comparé à l'arrache gueule puissant qu'était ce liquide a l'intérieur de la gorge.
Je ne pris en fin de compte pas la peine d'en verser à l'intérieur de mon verre.
« Boire au goulot. »
N'avait fais que me répéter mon père, lorsque j'étais gosse. Le soir il s'asseyait sur l'un des nombreux canapés en cuir que détenait la maison, écrivant dans son carnet, il buvait une gorgée par phrase, et lorsqu'il avait terminé, il me demandait de fermer les yeux.
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Daydreamers
FanficOn a tous un rêve. Un rêve de jour, ou bien un rêve de nuit ? Qu'en est-il du leur ? Et qu'en est-il du votre ? #1 mentalité #37 JeanxMarco