8. La réservation ?

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Pendant les trois jours qui ont suivi ce rendez-vous avec Marco, j'ai longtemps pensé à sa proposition. Je me disais que j'étais folle de penser que mes parents pouvaient me laisser partir comme cela. En plein milieu de l'année scolaire. Qu'ils accepteraient.

Mais Marco a souligné un point auquel je n'avais pas pensé. Peu importe ce que me disent mes parents, je suis majeure à présent. Techniquement je suis maîtresse de mon destin. Je ne dois répondre d'aucunes obligations auprès de qui que ce soit.

En ce vendredi soir, je suis seule à la maison. D'habitude, lorsque ça arrive, j'invite Derek à venir passer la soirée à la maison. Nous regardons un film dans mon lit pendant qu'il essaie de me tripoter. Je lui donne toujours l'excuse que je suis fatiguée et ça marche plutôt bien. Il lâche l'affaire jusqu'à la prochaine fois. Voilà maintenant quatre ans que je refuse de coucher avec lui et je n'ai jamais regretter. 

Ce soir, j'ai décidé de ne pas le prévenir simplement parce que je n'en ai pas envie. Je ne veux pas me forcer à le voir. Je n'ai pas la force de repousser ses mains baladeuses une nouvelle fois.

Je suis dans le salon, assise sur le canapé. J'attends que le repas que j'ai commandé arrive. Je zappe les chaînes télé jusqu'à en trouver une qui me plait. Juste au moment où j'arrête de changer de chaîne, quelqu'un frappe à la porte. Je m'empresse de me lever en n'oubliant pas le billet posé sur la table.

Je cours vers la porte. J'ai tellement faim que je pourrais manger n'importe quoi. Cependant en ouvrant la porte, je suis en quelque sorte déçue de voir la personne qui se trouve face à moi. Derek.

— Surprise mon amour.

— Mais qu'est-ce que tu fais ici ?

— Tu n'as pas l'air contente de me voir.

— Si je le suis. Je m'attendais juste à voir le livreur. J'ai très faim. Je n'ai pas mangé depuis ce matin.

Il sort de derrière son dos, un sac de nourriture.

— Je suis arrivé en même temps que le livreur. Je lui ai payé ta commande et me voilà.

— Oh tu n'aurais pas dû.

— Ça me fait plaisir.

Non, réellement. Tu n'aurais pas dû. Je n'avais en aucun cas envie de te voir. Je voulais rester seule ce soir. Me retrouver avec moi-même. En plus, Derek est la dernière personne que je voulais voir.

— Tu peux peut-être me laisser rentrer.

— Oui bien sûr.

Je le laisse passer. Au passage, il m'embrasse sans que j'ai le temps de réagir. J'ai un léger mouvement de recul, qu'il ne remarque même pas. Il s'assoit sur le canapé et pose la nourriture sur le canapé, sans penser qu'il puisse être sali avec le gras ou de la sauce. Je m'empresse de le rejoindre, surtout pour aller manger.

— Je suis désolée. Je ne savais pas que tu allais venir à la maison. Je n'ai pas prévu de quoi manger pour toi.

— C'est pas grave. J'ai déjà mangé.

Super.

Je sors les boîtes du sachet en papier et les pose sur la table. Je me laisse glisser au sol. Je m'assois en repliant mes jambes sous mon corps. Je commence à manger, tout en regardant la télévision. A aucun moment, je porte mon attention vers Derek.

Lorsque je finis de manger, je retourne m'asseoir à côté de lui, laissant mes déchets sur la table. Je me concentre sur ce qui se passe devant moi pour éviter de penser à Derek à mes côtés. Peu à peu, il fait glisser sa main sur ma cuisse. Ses doigts parcourent mon corps jusqu'à passer sous mon tee-shirt. Bientôt, il tente de passer sa main sous la ceinture de mon pantalon.

Je le stoppe immédiatement. Alors qu'en général, je l'arrête délicatement, ce soir, je décide de faire ce que je souhaite faire depuis bien longtemps. J'attrape son bras violemment et lui lance dans la figure de toutes mes forces. Mon geste le surprend énormément.

— Qu'est-ce qui se passe mon amour ?

— J'en ai marre que tu essaies de coucher avec moi alors qu'on n'en a jamais parlé.

— Ne t'énerve pas pour ça. Je peux attendre.

— Pour quelqu'un d'intelligent, tu n'utilise pas beaucoup ton cerveau.

— Alyssa, voyons. Je ne te reconnais pas là. D'ailleurs, c'est comme ça depuis un certain temps maintenant. Tu as changé et tu ne t'en rends même pas compte.

— Tu es celui qui ne se rend compte de rien.

Nous nous taisons tous les deux. Je n'ose pas le regarder. J'observe attentivement la télévision tandis que je sais, à coup sûr, qu'il me regarde. Je tourne soudainement la tête vers lui.

— Tu devrais rentrer chez toi Derek.

— Très bien. Dis-moi quand tu te seras calmée.

Il part sans dire quoi que ce soit d'autres. Lorsque je suis sûre qu'il est parti, je vais verrouiller la porte d'entrée. Je reste quelques instants derrière la porte, espérant qu'il ne revienne pas.

Soudain, je me rends compte que l'ambiance est plutôt glauque, effrayante. Toutes les lumières sont éteintes, seules les lumières vacillantes de la télévision éclairent la pièce. Je m'approche à pas lent vers le salon. Alors que je m'apprête à allumer la lumière, mon téléphone vibre. Je suis surprise et je sursaute.

Je m'empresse d'aller le prendre en espérant ne pas voir le nom de Derek sur l'écran. Heureusement, ce n'est que Michelle. Cette dernière me propose qu'on se voit demain après-midi. Ne sachant pas comment refuser, je décide de ne pas lui répondre.

J'éteins la télévision avant de monter dans ma chambre. Je m'installe dans mon lit et tente de m'endormir. Lorsque je rouvre les yeux, je remarque que la lumière de veille de mon ordinateur clignote.

Je lève les yeux au ciel et me lève. Je rejoins mon ordinateur. J'allume l'écran. Pendant ce temps, je m'assois sur le fauteuil du bureau. La luminosité de l'écran m'aveugle pendant quelques secondes. Mon téléphone est posé à côté de moi lorsque je m'apprête à éteindre l'ordinateur. Le prénom de Marco s'affiche en gros. J'attrape immédiatement mon téléphone pour voir ce qu'il a à me dire.

"Je n'ai pas arrêté de penser à toi."

C'est la première fois depuis notre rendez-vous qu'il m'envoie un message. Je souris parce que je suis ravie qu'il ait décidé de me contacter. Je suis aussi nerveuse de savoir ce que je pourrais lui répondre. Après de longues minutes, je finis par le faire.

"Ça me manque de te voir."

Je t'attends même pas sa réponse. Je sais ce que je dois faire.

J'ouvre une nouvelle page internet, à la recherche d'une seule et même chose. Lorsque je rencontre que je cherche, je vérifie l'heure et la date. Je n'arrive pas à croire ce que je vais faire.

Mon billet aller simple pour l'Australie.

Je ne sais pas quand les garçons ont l'intention de rentrer. Ainsi, je n'achète que le retour. Comme le départ est plutôt précipité, le billet coûte cher. C'est pour tout ce que mes parents m'ont empêché de faire. Lorsque je confirme ma commande, j'ouvre le tiroir de mon bureau, afin d'attraper ma carte bancaire et conclure ma transaction.

Marco ne m'a pas encore répondu quand je décide de lui envoyer.

"L'invitation compte toujours ?"

Perfectly wrongOù les histoires vivent. Découvrez maintenant