Chapitre 5: Compétition.

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Point de vue de Noé:

J'étais dans l'illégalité, à nouveau. Je venais de quitter toute mon ancienne vie pour retomber dans mes bas fonds. Ayden avait risqué sa vie pour moi pour que je reprenne mes mauvaises habitudes... Je ne sais pas vraiment quoi penser. Au fond, je ne m'étais jamais dit de faire une rayure complète sur mon ancienne vie, sachant que nous avions pris la destination de Rio... Ici ce sont d'autres histoires, d'autres problèmes et tentations qui nous entourent mais la fin reste la même. 3 possibilités: la prison, que je connaissais que très peu pour les peu de fois où je m'étais fait chopé, l'argent, que j'appréciais plutôt bien et qui risquait de nous manquer au fur et à mesure, ou la mort.

Une vague de culpabilité m'envahissait alors que j'étais entrain de retaper peut être une caisse qui ferait un ou deux morts. Je ne savais pas encore quels étaient les bails ici, mais en tout cas, ce genre d'engin, on ne l'utilise pas pour faire de simples courses...

Voyant mon travail ralentir, James se pointa dans les quelques minutes qui suivaient.

"C'est quoi le problème? Le matos te convient pas? Commença ce dernier en se postant à côté de moi.

-C'est pas le matériel qui me manque mais la vérité. Répliquai-je sans tourner les yeux du moteur.

-Quelle vérité?

-Pour qui je bosse? Lui demandai-je cette fois ci droit dans les yeux.

Il lâcha un rire nerveux et regarda le sol pendant quelques secondes. Puis après un instant, reposa son regard noir sur moi.

-Je trouve que tu poses beaucoup de questions pour quelqu'un qui vient seulement de commencer.

-Je veux juste savoir à qui j'ai à faire.

Mike sortit de son bureau à cet instant et en nous voyant proche de l'altercation, il décida étonnement d'intervenir.

-Et alors, au bout du deuxième jour mes employés ne peuvent déjà plus s'entendre?

Son ton si sarcastique en ferait grimacer plus d'un. James comme moi ne nous lâchions pas des yeux malgré tout.

Mike reprit:

Ecoutes Noé, tu veux savoir avec qui tu fais équipe? Pointe toi ce soir à l'adresse indiquée. Me demanda ce dernier en me donnant un GPS. Puis il s'en alla et avant de retourner dans son bureau et il ajouta:

Surtout, n'oublies pas la voiture, c'est elle qui déterminera si je te garderais ou pas."

Point de vue d'Emma:

Nous traversions les immenses couloirs, sans jamais en voir la fin. Je jugerais que Laura en avait même un point de côté à la fin de ce parcours. Par contre pour la grande perche qui nous faisait la visite, malgré ses talons, c'était clairement une promenade de santé.

Elle nous avait fait tout voir, de fond en comble, de la piscine de l'établissement jusqu'au terrain de course. J'en étais même écoeurée d'autant de richesses et de services alors qu'à même pas 200 mètres des gens travaillaient comme ils pouvaient dans les favelas.

Ici, c'était un autre monde, un monde que je redoutais de mettre les pieds. Entre les filles de politiciens, les garçons de sportifs de haut-niveau ou encore les enfants de personnes haut classés, c'était toutes ces personnes qui nous entouraient. Mais nous, nous n'étions rien. Nos parents, ceux de Laura et les miens n'avaient même pas le statut de cadre. Et l'argent que nous avions ce jour là ne nous appartenait même pas.

Même si, pour la copine de mon frère, élève studieuse, arriver dans un lieu avec autant d'infrastructure pour travailler paraissait un rêve pour moi c'était un cauchemar. Et je me sentais coupable de ne pas être à l'aise, je me sentais coupable car Ayden s'était battu pour qu'on puisse avoir cette vie. Et pourtant, malgré que tout était là pour me vendre du rêve, j'aurais tout donner pour retourner à mon ancien lycée, même devoir supporter Vic pendant des années! Bon peut-être juste 1 an ou deux n'abusons pas...

Non sérieusement, plus l'on défilait dans les couloirs et plus les gens nous dévisageaient. De un je pense, parce que nous ne portions pas encore le "sublime" uniforme. Et de deux parce que dans notre accoutrement actuel, et j'en rajoute mon fauteuil, les autres étudiants se rendaient bien compte que nous n'étions pas du tout du même niveau social qu'eux.

J'avais aussi espérer croiser Evy après cette longue visite, scrutant chaque personne pour être sûre de ne pas la rater. Mais non, aucune trace d'elle, pourtant elle semblait avoir mon âge tout ou plus.

Après un énième couloir, la grande blonde s'arrêta et fit un demi-tour, j'étais d'ailleurs impressionnée par sa démonstration de n'être pas tombée une seule fois malgré ces talons d'une quinzaine de centimètre.

"Bon, nos chemins s'arrêtent ici. Vos uniformes se trouvent dans vos casiers. Dépêchez vous avant d'arriver en retard, on ne tolère aucun écart de conduite ici. Nous fait-elle remarquer sourire aux lèvres avant de reprendre. Je vous laisse apprécier et surtout, que la meilleure gagne!

Laura me regarda d'un air interrogateur. Je haussais les épaules face à elle, moi non plus je ne voyais pas ce qu'elle cherchait à nous dire.

-On est en compétition? Demanda Laura, toujours intriguée.

-Ah oui je ne vous l'ai pas dit. Ricana celle ci encore une fois. Ici, le ou la meilleure de l'établissement se voit offrir des études dans une école prestigieuse. Alors au vue de vos tenues, je vous conseille de travailler dur mes chéries, ici, on est prêt à tout pour gagner."

Je t'aime malgré tout. Tome 2. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant