Chapitre 1: Nouveau départ.

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“Tenez, ça c’est votre nouvelle carte d’identité, factices bien évidemment mais normalement on n’y voit que du feu.

Laura me lança un regard peu confiante. Commettre un délit était inimaginable pour elle il y a encore deux trois mois de cela mais au final, nous étions en fuite depuis plus d’un mois maintenant alors nous n’en étions plus à cela près.

Et oui, ça fait maintenant 5 semaines que nous avons quitté famille, amis, maison, et que nous avons perdu Ayden également… La douleur restait là, intacte. Moi qui pensais qu’avec le temps tout s’estompe, il faut croire qu’il y avait une exception en ce qui concerne la douleur de la mort, et le manque aussi. Nos parents ne cessaient de nous appeler, tous les jours, pensant sûrement durant les premiers jours que ce n’était qu’une blague de notre part… S’ils savaient…

Noé m’interdisait de lire les nombreux messages vocaux qu'ils nous laissaient et avait par ailleurs décidé de couper tout contact avec eux en changeant de numéro de téléphone, ce que nous aurions dû faire dès le départ…

-Voilà vos nouvelles cartes SIM également, et vos carnets pour les cours. Vous commencez demain. Reprit-il.

-Et toi? L’interrogea Laura.

-J’ai trouvé du taff dans un garage du coin, ça fera l’affaire le temps de trouver autre chose.

Un rire d'agacement venant de ma part se fit entendre dans la pièce silencieuse. Mon frère me jeta un regard interrogateur.

-Tu penses vraiment que ça suffira? Noé, on doit couvrir l’ensemble des dépenses que ce soit l’eau, l'électricité, le loyer, la bouffe! C’est pas 600 euros par mois qui permettront tout cela!

-Il reste de l’argent du braquage. Répondit-il d’un ton froid.

-C’est de l’argent sale.

-Ecoute Emma, ça suffira pour le moment! Quand tu dédaigneras à bouger un peu peut être qu’on n’aura plus à l’utiliser cet argent sale comme tu dis.  

-Noé…” Intervena Laura dans un souffle.

Pour ma part s’en était trop. Je sortis avec mon fauteuil furax de la maison, j’avais besoin de prendre l’air. C’était dingue comment tout avait changé depuis notre arrivé ici. Mon frère et moi ne communiquions plus, nous nous crachons à la gueule à longueur de journée comme ci nous nous reprochons mutuellement notre vie lui et moi… Pourtant, nous avons une sublime maison, une belle voiture, tout cela dans un quartier de rêve… Mais je crois sincèrement que même avec tout l’argent du monde en ma possession, je ne pourrais jamais me sentir chez moi ici…

Point de vue de Noé:

En voyant Emma sortir, je me rendis compte à quel point j’étais dur avec elle mais j’essayais de la secouer comme je pouvais. Je sais bien qu’avec son handicap il serait compliqué pour elle de travailler mais je n’aimais pas l’air qu’elle prenait et le dégoût quand à l’argent que l’on avait pris. Ayden avait laissé sa vie pour lui offrir ces quelques billets, elle devrait lui en être reconnaissante, mais non au lieu de ça elle jouait les gamines insatisfaites.

Le vibreur de mon téléphone me sortit de mes pensées. En jetant un coup d’oeil je m'aperçu que c’était Mike, mon nouveau boss du garage qui me demandait de venir le plus vite possible. Pour ne pas le décevoir dès ma première journée, je me rendis au travail dans la foulée, j’espère que ce dernier ne sera pas trop pénible…

J’embrassai Laura et me fis à l’idée que je ne verrais pas ma soeur avant ce soir, peut être que ce petit temps de pause apaisera les tensions de ces derniers temps…

J’ouvris la portière de mon audi, que je devais aussi à Ayden d’ailleurs. C’est dur de se dire que tout ce qui nous entoure actuellement est dû à un mec, un seul et que je suis dans l’incapacité de le remercier pour tout ce qu’il a pu faire. Vous me direz que j’y suis aussi pour beaucoup mais sans lui je ne serais pas là à vous parler...

Je montais le son sur la route pour me changer les idées comme je pouvais, je voulais recommencer une nouvelle vie et essayer de penser le moins possible à tous ces problèmes qui j’espère resteront le plus loin possible de nous pour l’instant.

Après 15min de route, j’arrivai enfin au garage. Il avait une sale mine, on voyait bien que ce pays n’offrait pas une vie de rêve pour tout le monde. A peine descendu de la voiture, un mec assez baraque vint me saluer. Il avait cet air assez froid et déterminé qui pour une fois m'effrayait je devais l’avouer. Un autre homme apparut derrière lui, un peu plus détendu et serein, sans aucun doute c’était mon patron. C’est fou à quel point ça saute aux yeux rien qu’à son attitude. Malgré son vulgaire garage, on pourrait penser faire face à un gérant d’une multitude d’entreprise.

“Noé c’est ça?

J’hochai la tête en guise de réponse.

-Belle voiture. Me fit-il remarquer dans la foulée en s’approchant de celle ci et en caressant sa carrosserie. Suis-je bête, je ne me suis pas présenté, Mike Hernandez, enchanté.

On se serra la main froidement. Son comportement me déplaisait. Il était trop sûr de lui pour un simple garagiste. Son bras droit, enfin c’est le rôle que j'attribuais à l’autre homme qui faisait profil bas depuis toute à l’heure, tournait étrangement autour de ma caisse. Je commençais à redouter d’avoir pris le premier job venu…

-Alors, reprit le patron, dis moi ce qu’un mec comme toi vient faire dans ce trou perdu?

Je le regardai interrogé. Que voulait-il sous-entendre?

-Tu vas pas me dire qu’avec une bagnole pareille tu cherches à joindre les deux bouts à la fin du mois? Ricana ce dernier. Ne me prends pas pour un imbécile, tu as fait de la taule?

Je manquai de m'étouffer, décidément j’étais vraiment mal tombé.

-J’ai l’air d’un ancien détenu? L’interrogeai-je à mon tour.

-Ici, tout le monde est suspect. Crois moi, à Rio, même la grand mère du coin a peut être fait plus de tort qu’un tueur en série lui même!” S'esclaffa-t-il avec ce même rire si désagréable et faux. Mon nouveau travail commençait à me faire craindre que je n’étais peut être pas tant sortie de la merde que ça…

Je t'aime malgré tout. Tome 2. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant