chapitre 3

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Maman m'a souvent répété que l'habitude est comme une seconde nature, je me suis habituée à être taciturne et seule, et être dehors en pleine air est un moyen de m'en souvenir, c'est calme bruyant mais calme. Je me suis habituée à être la seule à faire ma moral. Je me suis habituée à être moi même en tout temps.

J'entendais souvent mon beau-père dire que la nostalgie revenait quand le présent n'était pas à la hauteur du passé. Il le disait quand ils se disputaient ou qu'ils se battaient mutuellement. Il le disait quand il ne supportait plus de rester en place et qu'un merdier survenait. Comme maintenant,je crois que j'ai envie de répéter ces phrases là tout de suite, de le dire à voix haute pour qu'il fasse écho dans mes oreilles et dans ma tête, de le dire pour me rendre compte que j'ai bien raison et que le passé me manque Presque. À l'exception des nuits blanches à penser et à ruminer enfin à essayer de ruminer une parcette de mon père, une parcette de cette personne que je n'ai jamais connu, une parcette de cette personne qu'à maintes reprises j'ai tenté d'imaginer afin d'avoir une simple image, un simple sourire, un simple visage....

Il faisait froid, il se faisait tard et je devais rentrer. Me coucher pour ne pas que ma tête explose. J'enroule frénétiquement mes bras autour de moi pour attendrir ma peau qui subissait le temps, en les accompagnant de mouvement de haut en bas, je me sentais légère et bien là toute seule sans personne pour importuner ma tranquilité à peine rétablie.

-Tu ne devais pas voir quelqu'un?

Je sursaute. Je pensais que j'etais seule et qu'il n'y aurait personne par ici c'est pour ça qui j'y était aussi.je reconnais cette voix sans aucune difficulté c'est celle de Stuart.

-c'est déjà fait figure toi. Et toi qu'est ce que tu fais là?

Il sourit, il est plus béat que tout à l'heure. Ses yeux sont plus bleus je dirais, plus intécelants. Ils reflètent le vert.

-On est bien curieuse.

Non je ne l'étais pas. Je ne voulais rien savoir lui concernant.Je lui posais la question par politesse, par solitude disons...

- Il me semble que tu déranges ma tranquilité et le calme qui régnait alors excuse moi de t'importuner toi aussi.

Je piquais du nez. Je ne voulais pas qu'il s'approche de moi, qu'il reste loin le plus loin possible, Celà m'arrangerait bien.
Une fille nous rejoint, elle sourit déjà en voyant Stuart mais me dévisage un peu sur le côté. Elle m'observe, me regarde avec attention.

- J'avais simplement un rend-vous.

Elle me salua furtivement avant que je m'éclipser et de les laisser. Elle n'avait pas de raison d'être jalouse du moins pas de moi, je me moquais bien de lui.Je me moquais bien d'elle et de ce qui pouvait se passer. Elle n'avait pas de raison de s'en faire. Je me moquais bien d'eux.
Je me suis furtivement retourner. J'ai regardé par derrière, ils s'embrassaient, ils jouaient une danse avec leur langues, avec leur mains. Je m'en moquais bien mais je me suis sentie piquée, je me suis sentie vulnérable.
Je me rappelle encore de la dernière fois, la fois où tout s'est arrêté, la fois où j'avais décidé de l'oublier et de laisser tomber, de tout laisser tomber alors qu'il partait, alors que je voyais la fin de quelque chose qui me tenait à cœur.

J'entend une autre voix, une voix qui m'est plus que familière, une voix que j'ai entendu toute ma vie même à mon réveil, celle d'Androow. Il me sauve comme à son habitude mais cette fois juste en m'enlevant de mes pensées, en me tirant de ce monde logé dans ma tête, dans ce monde où le pourquoi rode à temps partiel.

-Alors ma vieille, ça te dit de sortir ce soir?

Il sourit. Il rit, il est toujours aussi joyeux, toujours débordant de joie. C'est son secret, son conscient, sa nature, sa routine. Droow a toujours été là, il m'a remonté le moral plus de fois que j'ai parvenu à compter, il est aussi le seul ayant accès à mon monde, même à une infime partie il en a accès.

-Tu sors d'où?

-J'étais avec Ashley, je lui donnait un cours dans sa chambre si tu vois ce que je veux dire.

Il cligne des yeux, ça explique sa joie, sa mine raillonante, son visage béat et sa coiffure de fou. Il ne changera jamais et ne se gêne même pas pour me donner des détails.

-putain! Tu changeras jamais toi.

-Jamais non. On sort ce soir j'ai envie de m'amuser et toi t'as besoin de te lâcher un peu, t'as une tête qui fait peur et une mine défaite.

Il me répète ce qu'on m'avait dit plutot dans la journée. Je n'ai pas envie de me lâcher, je veux dormir et arrêter de m'en faire. Je n'ai pas le moral à m'amuser c'est son truc les bar pas le mien.

-ma mine est si blasée dit moi ?

- Plus que tu ne le crois ma Jolie. Va enfiler un truc et on sort.

Je m'éxécute. Je me résigne. Je n'ai pas le choix sinon il va passer toute la nuit à me répéter des choses que je n'ai pas envie d'entendre et à pourir encore plus ma journée. Je prend que quelques minutes au bain pour ensuite enfiler un beau décolté.
Il frappe déjà à la porte, je me précipite pour sortir, je n'ai pas envie qu'il s'impatiente se petit con au tempérement d'enfant gâté. Il a toujours été ainsi. Impulsif, arrogant, chiant et insupportable.

Lui et moi on a toujours été ensemble, on l'a été depuis tout petit et rien n'a changé il me cole encore comme à la maternelle.

-Je suis prête. J'espère que je n'ai pas trop éxagérée

-Oh non ! Ça te va bien.

On a toujours été comme ça, très proche bien plus proche et encore on l'est toujours. Ma mère et la sienne sont de proches amies, on a longtemps été voisin, on l'est toujours à vrai dire. Elena, sa mère, est une femme de caractère et calculatrice. Patiente et observatrice, elle analyse et essaie de comprendre les choses avant d'agir ou de se lancer dans quelque chose. Androow est bien différent, bien loin d'être comme sa mère. Je me demande parfois où on l'a péché.

Ma Névrosé.....Où les histoires vivent. Découvrez maintenant