4. Capharnaüm

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Ce soir-là, les deux héros de Paris eurent du mal à trouver le sommeil. Entre l'absence de leurs kwamis et la douce après-midi qu'ils avaient passée – ensemble sans le savoir –, leurs cerveaux tournaient à plein régime.

Adrien fixait le plafond, repensant encore et encore au visage rougi de son amie. Ses yeux pétillants de bonheur, son doux sourire, ses lèvres sur la paille. Il fit un grognement contrarié avant de se passer une main sur le visage. Quand il avait vu les roses, cela lui avait semblé couler de source. Il adorait Marinette pour une centaine de raisons et une petite attention ne faisait pas de mal. Mais le pincement dans son abdomen lui soufflait sournoisement qu'il n'y avait peut-être pas que ça. C'est vrai qu'il chérissait l'amitié de la jeune fille plus que celle qu'il entretenait avec Chloé ou Alya par exemple. Mais tout était dans le mot.

Amitié.

Marinette était une amie. Juste une amie.

C'était juste une amie.

Il fronça les sourcils alors que la phrase inondait son esprit et s'étirait, provoquant comme un écho désagréable.

Contrarié, il tenta d'orienter ses pensées vers autre chose. De plus facile, plus acceptable.

Du rouge et du noir.

L'héroïne de la capitale s'imposa dans le tumulte de son esprit. Il sentit les quelques tensions de son corps se défaire doucement.

Voilà. Ladybug était une valeur sûre. Familière.

Alors que la jeune fille prenait vie dans ses pensées, il commença à se détendre et à sentir le sommeil le gagner.

Il aimait Ladybug. Il n'y aurait jamais que Ladybug.

Marinette, quant à elle, fixait le plafond également. Mais à la différence qu'un grand sourire lui mangeait le visage. Elle avait passé une journée parfaite – presque du moins car son amie à pois noirs lui manquait –, bien au-delà de ses espérances.

Une journée complète avec ses amis, sans être interrompu par un akuma. Une journée complète avec Adrien. Le si beau, le si gentil Adrien. Celui qui faisait battre son cœur de façon anarchique depuis longtemps.

Elle avait pu lui parler sans trop bégayer et ceci était définitivement à noter dans les annales, vu le peu de fois que cela arrivait.

Elle soupira tendrement en repensant à ses sourires, ses yeux émeraude, ses cheveux blonds. Il fallait dire que son physique était définitivement à son goût.

L'image d'un autre blond aux yeux verts s'imposa à elle et elle fit la moue. Oui physiquement Chat Noir n'avait rien à envier au mannequin et peut-être qu'elle finirait par admettre qu'elle avait un style.

Mais !

Oui car il y a toujours un mais. Il faut un mais !

Adrien était doux, là où le héros était intenable. Le mannequin était réfléchi, là où Chat Noir était impulsif. Et est-ce qu'il était nécessaire de revenir sur l'horrible habitude du matou à enchaîner les jeux de mots sans interruption ? Non définitivement Adrien avait un caractère plus en adéquation avec ses préférences. Pas de folies, pas d'imprévus.

Trop calme, souffla une petite voix dans sa tête.

Elle fronça les sourcils. Il y avait peut-être une part de vérité là-dedans mais sa vie héroïque lui donnait assez de folie pour les cent années à venir. Puis elle savait à quel point Adrien se retenait vis-à-vis de son père. Elle ne doutait pas un instant qu'il débordait d'humour. En même temps, ce garçon était la définition de perfection.

Mauvaise traduction - Fanfiction MiraculousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant