Valse ou Tango [EN CORRECTION ]

Chapitre 21

Assise devant le miroir de ma salle de bain, j'ajoute une touche finale à mon maquillage. J'ai décidé de faire simple et de me déguiser en Mercredi Adams. J'ai donc deux couettes de chaque côté de la tête, le teint blafard, la petite robe noire avec un col blanc en forme de triangle, des collants pour le froid et des souliers noirs. Pour la touche sexy, je me mis du rouge à lèvre noir afin d'avoir l'air plus dark possible. Je me levai pour me diriger vers mon miroir à pied dans ma chambre. Le résultat me plaît. Ça me donne de faux airs d'enfants démons. C'est juste mignon et effrayant en même temps. On toqua à ma porte et la tête de ma mère apparut à l'embrasure.

- Tu es magnifique ma chérie.

- Merci Maman. Que me vaut l'honneur de ta présence avant 20 h à la maison? Pas d'affaire en cours?

- Si mais cette semaine je suis complètement claquée.

Elle s'assit sur mon lit en soupirant. Je la regardai plus attentivement et la trouvai plus pâle que d'habitude. Je ne l'avais jamais bu comme ça avant. Ma mère est une bosseuse avant tout et son travail lui procure plus de bien que de stresse alors la voir comme ça m'étonne et m'inquiète

- Tu vas bien maman?

- Si c'est juste que je suis un peu fatiguée ces derniers temps. J'ai juste besoin d'un peu de repos... Ça te dit une weekend à notre chalet avec ton père? On appellera ta soeur pour qu'elle se joigne à nous.

- Ce serait trop bien, ça fait une éternité qu'on est pas retourné au chalet. Puis moi aussi j'ai besoin de passer un peu de temps en famille. James sera de la partie?

- On lui demandera.

- Il dira oui, il n'a jamais raté aucune de nos vacances en famille. Papa est rentré lui aussi?

- Non, il des détails à revoir avec un client vu que le procès c'est demain. Tu connais ton père, il déteste quand il y a des failles dans sa plaidoirie. Tu y vas avec qui? Kyle ou Scott? Ajouta ma mère avec un air de conspiratrice.

Je retins un sourire tout m'asseyant à côté d'elle.

- Vous devez arrêter de me caser avec les garçons, sérieusement! Ça devient agaçant. Ce serait presque incestueux si je sortais avec l'un ou l'autre.

- Tu ne m'as toujours pas répondu.

- Ni l'un ni l'autre. J'y vais avec un pote du lycée.

Il est hors de question que je dise à ma mère avocate que je sors avec un mec majeur tatoué et percé de partout qui conduit une moto et qui a un passif de délinquant juvénile. Pour le moment vaut mieux éviter ce sujet. Je connais ma mère, elle peterait un câble c'est sûr.

- Un pote? Tu as d'autres amis en dehors des garçons? Releva t-elle moqueuse.

- Ça devient répétitif ce refrain. Oui j'ai d'autres amis en dehors ce trio d'emmerdeurs. Je suis capable de me faire des amis sans leur aide aussi, protestai je outrée.

- Puisque tu le dis. Je n'ai aucun doute sur tes talents à te faire de nouveaux amis en l'absence des garçons, railla t-elle pas dupe du tout.

Je sais qu'elle a raison mais je ne peux m'empêcher de protester pour la forme.

- Tu tiens ça de ton père. Il est d'une telle incommodité avec les inconnus qu'au cabinet je ne le laisse jamais accueillir les nouveaux clients. Il serait capable de les faire fuir avec son air indifférent alors qu'au fond c'est un grand timide.

J'explosai de rire reconnaissant la justesse de ses paroles. Ma mère me suivit de son rire cristallin. Ma relation avec ma mère a toujours été chaotique. Trop différents ou trop semblables, nos caractères se heurtèrent souvent avec violence et obstination. Ma mère est entêtée et a une vision bien définie de la fille modèle, calquée sur son expérience avec ma soeur. En somme elle voulait que je sois une Mini-Bethany. Pourtant, il existait ces rares moments où nous étions complices. Cet instant en faisait partie.