Chapitre 40

31 6 0
                                    


Ma soeur m'écoutait avec incrédulité lui relater les dernières éléments de ma vie. Débarquée depuis hier pour les vacances de fin d'années, elle s'est sentie un peu dépassée par tous les changements subvenus en son absence. La grossesse de notre mère était ce qui la pertubait le plus, elle ne cessait de s'inquiéter sur son état de santé et avait consulté des tas de site concernant la grossesse à un âge avancé et les risques à ne pas prendre. Mine de rien, elle se retrouvait plus informée que nous tous. Elle projetait même de revenir pour accompagner maman lors de sa première échographie. Quelque chose me disait qu'elle allait être une grande soeur méga collante pour ce petit être qui grandissait.

- Donc depuis, toi et Kelian vous ne vous êtes pas reparlé?

Je secouai la tête en signe de négation, incapable de prononcer ces mots. Je me sentais mal pour ce qui s'était passé. Ne sachant plus où j'en suis, si les sentiments que j'avais pour le brun tatoué était réel ou juste une invention de ma tête en mal d'amour. L'avais-je vraiment utilisé comme simple bouche-trou comme il semblait le penser? Au fond je savais que non. Mais une infime partie de moi ressassait les débuts plutôt bancals de notre histoire et la rapidité avec laquelle je me suis jeté dans ses bras. Comme si j'en avais marre d'être seule et qu'il était là au bon moment.

- C'était comment vous deux?

Je réfléchis un bref instant repassant le film de notre histoire dans ma tête, tous les moments qu'on a partagé ensemble ou avec mes amis. Que ce soit au Délice, chez lui, chez moi, le gymnase du lycée, la patinoire, le salon de tatouage... tous ces endroits qui portaient l'empreinte de ce que nous étions.

- Pas comme je m'y attendais.

Elle s'installa un peu plus confortablement dans mon lit, tenant un oreiller contre sa poitrine me fixant de ses prunelles noisettes.

- Bah développe, me pressa-t-elle l'air avide.

- C'était pas comme dans ces romans pour ados. On ne passait pas notre temps à nous disputer pour finir par nous manger les amygdales deux secondes après. C'était tranquille, comme un cocon de sérénité. Mais en même temps, il ne me cachait jamais la part d'ombre qu'il se trimballait. Ce garçon est un tel paradoxe. J'adorais passer du temps parce qu'il me faisait rire et arrivait à me faire sentir désirée. J'arrivais à voir la femme dans l'ado grâce à lui. Je... Je l'aimais. Non je l'aime, ajoutai-je avec un peu plus de conviction.

- Et ben dis-donc. C'était un super petit ami... Je vois vraiment pas ce que tu fous terrer ici au-lieu d'essayer de le récupérer.

Je soupirai lourdement.

- Il y a Matt...

Elle se redressa vivement arborant une mine excédée.

- Encore celui-là! Je croyais que t'avais fait une croix dessus. Bon sang Malia, tu ne peux pas passer toute ta vie à courir après un garçon qui ne s'est jamais intéressé à toi.

- Il m'a embrassé. À la soirée chez lui. J'étais un peu dans les vapes mais je m'en souviens très bien. Pourtant lui croit que j'ai oublié. J'avais beau être stone, je n'arrive plus à faire abstraction du goût de ses lèvres sur les miennes. Ça m'obsède, avouai-je un peu angoissée tout en entortillant une mèche de cheveu autour de mon index.

- Et tu te sens coupable, parce que si t'étais vraiment amoureuse de Kelian tu ne penserais pas autant à ce baiser, devina-t-elle en me lorgnant du regard.

J'avais oublié à quel point elle me connaissait par coeur.

- Je suis vraiment une idiote. Il ne mérite pas ça, il s'est ouvert à moi, n'a pas eu peur de me montrer toutes les facettes de sa personnalité parce qu'il m'aimait. Et moi je suis là à douter de mes sentiments pour lui, tout ça pour un garçon qui ne m'a jamais regardé. Ce baiser, peut-être qu'il ne voulait rien dire, j'étais en détresse et lui a décidé de m'apporter un peu de réconfort...

Valse ou Tango [EN CORRECTION ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant