Chapitre 28

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Un soupir las s'échappa de mes lèvres alors que je contemple mon plafond couleur bleu nuit. Il serait peut-être temps que je change de papier peint. Ma vie prenait un nouveau tournant et avait beaucoup changé. Ce serait plutôt pas mal que ce changement s'étende jusqu'à ma déco. Je n'étais plus cette gamine un peu pathétique et foncièrement naïve qui se languissait d'un beau blond aux airs de prince charmant. J'ai changé. Je crois que c'est une bonne chose, pour une fois j'entrevois le changement avec lucidité sans en avoir peur. L'année dernière, à cette même période j'étais déprimée pour une autre raison, Lana et Matthew fêtaient la troisième année de leur couple. Je n'arrive toujours pas à comprendre comment sont-ils encore ensemble. D'habitude les amours d'adolescent ne durent pas longtemps mais eux... Ils sont soit incroyablement amoureux l'un de l'autre ou soit trop lâches pour s'affranchir d'une situation qui garantie leur petit confort. C'est au choix... Me voilà devenue cynique. Quand je vous disais que j'avais changé.

Des coups furtifs furent frappés à la porte de ma chambre avant que la tête blonde de mon oncle n'apparaisse à l'embrasure. Je devinai aisément qu'il s'inquiétait. Je ne ratais jamais les petits déjeuners en famille, il devait se dire que j'étais malade.

- Tu es malade mon p'tit elfe? S'enquit-il l'air soucieux en pénétrant dans ma chambre.

Qu'est-ce que je vous disais?

- Non James, juste un peu déprimée.

- Est-ce en rapport avec ton mystérieux cavalier d'Halloween?

Il cherche à me soutirer des informations. Il n'a pas perdu le nord malgré son inquiétude.

- Non ce n'est pas ça, soupirai-je en m'enfonçant un peu plus dans mon lit, la tristesse menaçant de me submerger.

- Alors c'est quoi? Si tu ne me le dis pas, je ne pourrai pas t'aider. Tu sais bien que je déteste quand tu es triste, soupira James en venant s'asseoir à mes côtés, le dos appuyé contre la tête du lit.

Ses yeux clairs me scrutèrent avec attention attendant ma réponse. James et moi avons toujours été très proches, il a cette manie que des fois je trouve très agaçante de lire en moi. Le fait aussi qu'on ait une grande soeur que les autres jugent parfaites et à laquelle les gens aiment nous comparer, a aussi contribué à nous rapprocher.

Ma grand-mère maternelle n'est pas un modèle de mère attentionnée. Son degré d'affection pour toi dépend des notes que tu ramènes et de tes ambitions professionnelles. Par exemple, Bethany a le soutien incontesté de ma grand-mère. James a toujours été en froid avec elle surtout depuis qu'elle l'a menacé de le déshériter parce qu'il avait choisi l'art graphique au lieu d'étudier le commerce comme elle s'y attendait. Mon oncle est l'une des personnes les plus géniales que je connaisse et il a toujours été de bons conseils. Je me devais de lui raconter le calvaire qu'était devenu ma vie.

- Le lendemain de la fête d'Halloween, des montages de photo de moi avec les garçons circulaient sur les réseaux sociaux...

Je lui racontai en n'omettant aucun détail. J'avais l'impression que plus je parlais, plus la tension accumulée se dissipait. James m'écoutait attentivement sans m'interrompre mais ses yeux s'assombrirent de colère et il serra les poings. Je déposai une main apaisante sur son poing ne voulant pas de sa colère puisqu'il perd tout bon sens quand il est furieux. J'ai besoin qu'il garde les idées claires pour avoir un avis éclairé. Il se détendit considérablement puis serra ma main dans la sienne avec tendresse.

- Tu n'as vraiment aucune idée de qui ça pourrait être? Demanda-t-il quand j'eus fini.

- Non aucune. Mais si ça se répète, je porte plainte au bureau de Me Newt. Il est chargé de régler les cas de harcèlement. Puis avec les gars, on mène notre p'tit enquête.

Valse ou Tango [EN CORRECTION ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant