Chapitre 34

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Concrètement, je ne savais pas comment tout ceci a dégénéré. On va dire que le hasard nous a mit sur le chemin l'un de l'autre. Tout a commencé après que je sois sortie de l'appartement de mon oncle. Il devait être aux alentours de 18h. J'avais passé une excellente soirée avec sa copine Constance et lui. D'habitude, avec ses copines c'est toujours un peu tendu parce qu'elles ne comprennent pas la présence de cette morveuse dans les pattes de mon oncle. Je ne savais pas si c'était parce que Constance avait elle-même une fille mais elle m'a tout de suite adopté je dirais. Puis on avait un point en commun, on aimait les vieilles frusques. Je l'ai accepté direct quand j'ai appris ce détail. Cette fille était faite pour mon oncle il n'y avait aucun doute.

- Je l'adore, avais-je chuchoté à mon oncle alors qu'on préparait des amuse-bouches dans la cuisine.

Il m'avait regardé les yeux pleins d'étoiles. Puis avait sourit avec un petit air timide qui était nouveau. Il devait vraiment être sérieusement accroché.

- C'est vrai qu'elle est géniale. Tu penses que Laura va l'aimer?

Il paraissait vraiment anxieux à cette idée. James était sans doute l'une des personnes qui connaissait mieux ma mère. Alors s'il demandait cela, c'est qu'il avait juste besoin d'être rassurée pas de vraiment connaître l'opinion de ma mère sur la question.

- Bien sûr que maman va l'aimer. Tu la connais, elle est un peu vieille ourse mal léchée surtout avec ses hormones qui font des siennes mais elle a coeur grand comme ça. Constance a l'air d'être de ces personnes qu'on ne peut pas s'empêcher d'aimer.

Pour toute réponse, il m'embrassa sur le front avant d'emporter le plat de nachos et de pizzas fromages coupés en petit morceau. Un vrai régal. Heureusement que j'étais trop jeune pour craindre pour mon tour de taille.

Le mois de décembre était déjà bien entamé. On sentait Noël approché, il y avait une certaine effervescence dans les rues. C'était une période que j'aimais bien dans l'année. Elle me faisait oublier qu'il faisait moins dix degrés dehors. Puis qui n'aimait pas recevoir les cadeaux? En tout cas, pas moi. Mais cette année, gros changement on passait Noël au soleil à Las Vegas, chez ma grand-mère. Autant dire que James n'était pas franchement très emballé mais maman a insisté pour sa présence. Ça va être joyeux les repas de famille là-bas. Surtout que j'avais appris que ma grand-mère s'était trouvé un nouveau p'tit ami. Sûrement un autre potentat de Vegas. Elle avait quitté mon grand-père pour son manque d'ambition. Lui il se la coulait douce au Brésil avec sa nouvelle femme Reita. S'il apprenait qu'on passait Noël avec elle, il allait vouloir qu'on passe le Nouvel an avec lui. Je préfèrerais mille fois Rio que Vegas puis la femme de mon grand-père était un peu cinglée. D'un genre que j'adore. Ma grand-mère l'appelait souvent "l'autre folle" avec ce petit air dédaigneux qui lui était propre. J'ai vraiment une famille de tarée quand on y réfléchit bien.

Je passais par le parc histoire de me dégourdir les jambes en rentrant chez moi. C'était la première fois depuis des lustres que j'étais dehors seule sans les gars avec moi. C'était un peu étrange de se retrouver seule sans personne à qui partager toutes les bizarreries qui me passait par la tête. Mais bon, il fallait que je m'y habitue puisque l'année prochaine je risquerais de me retrouver livrer à moi-même. Autant commencer à expérimenter cette sensation.

En passant devant un banc, je perçus des reniflements. Une personne recroquevillée sur le banc pleurait. Ça me fendit le coeur. Mais j'eus un temps d'arrêt en remarquant le blouson des sportifs de mon lycée. L'idée que ça pourrait être quelqu'un que je connaissais me força à m'arrêter. Je m'approchai de lui puis finit par m'asseoir à ses côtés  un peu incertaine. Quand je remarquai les cheveux blonds en bataille, j'eus un temps d'arrêt. Je reconnaissais cette tête... Non, ça ne pouvait pas être...

Valse ou Tango [EN CORRECTION ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant