Chapitre un

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- Ajouter du sang sur tes mains déjà sales ne servira à rien.

Athéna se tenait devant son père, Zeus, qui déchaînait sa rage sur Prométhée. Du sang rouge vif coulait de la mâchoire du Titan et Zeus lança un nouveau coup de poing. Athéna ne tressaillit pas, trop habituée à la rage de son paternel divin.

- Tu as entendu les Moires comme nous tous, Athéna, tonna Zeus. J'ai envoyé Apollon se renseigner auprès de tous ses oracles. Ils disent tous la même chose.

- La fin est donc proche, devina Athéna.

Zeus acquiesça et jeta un coup d'œil mauvais à Prométhée prostré à ses pieds.

- Il a déjà aidé les Hommes une fois en leur offrant le feu, qui sait ce qu'il a encore fait.

- Je... Je... Je.... n'ai rien... fait, répondit Prométhée en prenant soin de soutenir le regard du roi des dieux.

- Il dit la vérité Père, Prométhée est banni depuis des millénaires sur le mont Caucase. Il ne l'a pas quitté depuis. La menace ne vient pas de là.

- Crois-moi, la fin arrivera par les humains, finit par dire Zeus.

~

Ces dernières années, l'Olympe avait rarement réuni les douze olympiens mais ce jour-là tous les trônes étaient occupés. Sous la voûte céleste, Zeus présidait l'assemblée, sa femme Héra, déesse du mariage et des femmes, se tenait à sa droite, la tête haute et fière. Ensuite venait Poséidon, dieu des mers, Hermès, dieu des voyageurs et messager des dieux, Aphrodite, déesse de la beauté et de l'amour et son mari Héphaïstos, dieu de la forge. A la gauche du roi, Athéna, déesse de la sagesse, Arès, dieu de la guerre, Artémis, déesse de la chasse, son jumeau Apollon, dieu du soleil et de la musique, Déméter, déesse de la moisson et Hadès, dieu des Enfers écoutaient avec attention.

- Voilà des millénaires que le destin ne nous avait pas réuni tous ensemble en ce haut lieu, commença Zeus. Mais les Moires ont parlé et notre avenir semble compromis.

- Quel comble pour un dieu de devenir se soucier de son avenir, lança Hermès.

Hermès était le seul dieu assez malicieux pour couper la parole à Zeus. Ses sandales, elles, appréciaient moins l'humour de leur dieu et battaient des ailes comme pour le porter loin des foudres de Zeus. Mais le roi ne réagit pas et reprit la parole.

- Il est important de contre-attaquer.

- Et qui allons-nous contre-attaquer ? demanda Hadès qui avait la peau aussi pâle que le trône en marbre sur lequel il était assis. Nous ne savons même pas qui est censé nous anéantir.

- Il ne faut pas agir sur un coup de tête, ajouta Athéna puis elle se tourna vers le dieu-soleil. Apollon, que t'ont appris tes oracles ?

Artémis donna un coup de coude à son frère et Apollon se redressa sur son siège.

- Le futur est embrumé, Zeus. Seul le dénouement est perceptible.

Artémis leva les yeux au ciel, lassée par les paroles énigmatiques que son frère aimait balancer pour impressionner Zeus.

- Ce qu'il veut dire c'est qu'il n'en sait rien, répliqua Artémis. Les oracles perdent de leur pouvoir. Tout comme nous.

Arès poussa un grognement et ouvrit la bouche pour parler mais Athéna lui lança un regard pour l'intimer de se taire. Zeus était déjà à deux doigts de lancer ses éclairs de foudre sur terre sans aucune autre raison que son exaspération habituelle, inutile qu'en plus le dieu de la guerre profère des menaces.

La chute de l'OlympeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant