Interlude : Athéna

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« Je chanterai d'abord Pallas Athéna, déesse illustre, féconde en sages conseils, portant un cœur inflexible, vierge vénérable, gardienne des cités, divinité forte, que le prudent Zeus fit sortir de sa tête vénérable, toute vêtue d'armes de guerre, étincelante d'or.
En présence du dieu de l'égide, Athéna s'élança de la tête divine en brandissant une lance aiguë ; le vaste Olympe fut ébranlé par la puissance d'Athéna, la terre en poussa de grands cris, la mer se troubla, ses vagues profondes furent soulevées, l'onde amère resta suspendue. Le fils brillant d'Hypérion arrêta pendant longtemps ses coursiers fougueux, jusqu'à ce qu'Athéna eût rejetée de ses épaules les armes divines. »

Hymne XXVIII – Homère

— Je continue à dire que c'est une très mauvaise idée.

— Comme toutes les idées de mon père.

Malie et Athéna venaient d'arriver sur l'île de Crète et semblaient être les premières. Le soleil brillait sur les vagues en contre-bas de la falaise sur laquelle elles se tenaient. Le ciel d'un bleu azur annonçait un temps idéal pour une épreuve, quelle qu'elle soit.

Malie observait l'horizon et se rappelait son île, sa famille. Elle avait hésité lorsque la déesse s'était présentée à elle pour l'inviter à rejoindre le mont Olympe. Elle avait grandi aux côtés de toutes autres divinités et aujourd'hui encore elle priait Kū de lui donner la force nécessaire, elle dansait parfois le hula pieds nus sur le sol en marbre du temple grec. Elle se sentait toujours extrêmement attachée à son île et ses traditions même si une vie, peut-être deux s'étaient écoulées. Puis, elle avait compris que devenir l'héritière d'Athéna n'était pas une question de foi mais de détermination et de courage.

Elle chassa ses souvenirs de son esprit se promettant d'y revenir lorsqu'elle le pourrait. Athéna attendait le meilleur d'elle, ce n'était pas le moment de se laisser distraire.

Athéna était vêtue de son armure et ses cheveux remontaient sous son casque. Une fourrure posée sur ses épaules, son regard pers fixait la chouette qui tournoyait autour de sa tête. Les muscles de sa mâchoire se contractaient comme avant une bataille.

— Ce n'était pas du tout ce qui était prévu, ce tournoi est une erreur, insista Malie.

— Restons fixées sur notre objectif, répliqua la sage déesse. Le tournoi n'est qu'un passe-temps pour mon père, faisons en sorte de jouer le jeu.

Dans le ciel, des objets dorés éblouirent Malie. Sur la mer, l'horizon se teintait de points noirs.

Les dieux arrivaient.

Malie prit le casque que lui tendait Athéna, celui qu'elle avait fait forger pour elle. Un hibiscus et un olivier ornaient chaque côté. La déesse attacha son propre plastron sur la jeune fille, il protégerait son torse et son ventre des éventuelles blessures. Comme leur silhouette se trouvait être très différente, la déesse l'avait fait agrandir pour qu'elle soit à l'aise avec.

— Souviens-toi, Malie. Tu es la future déesse de la stratégie militaire et de la sagesse. Agis en ayant cela à l'esprit.

Malie hocha la tête. Elle se sentait prête.

— Pour ce qui est de notre... projet annexe, reprit Athéna. Ne t'en préoccupe pas pour l'instant. Nous aurons tout le temps de le mettre au point plus tard.

La chute de l'OlympeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant