Ambuscade

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Le lendemain matin, je me mets à la recherche de fruit sur l'autre côté de la berge. Cette fois, la chance me sourit un peu plus. Je rentre bientôt à mon campement avec plusieurs fruits assez gros en plus. Je reprends des forces et reste dans ma cachette pour la journée. Inutile de prendre des risques, je suis armé, j'ai de l'eau, à manger, je n'ai besoin de rien d'autre.

Dans l'après-midi, un coup de canon retentit. Je me rappelle que nous n'étions plus que 5, ce qui veut dire que le carré final était désigné. Mais qui pouvait avoir succombé ? Je médite sur cette question tout le reste de la journée jusqu'à ce que le dénouement n'arrive avec l'hymne. Qui est mort ? Qui est en vie ? Nous allons le savoir. Le visage qui apparaît est celui d'un garçon. Je n'y crois pas. C'est Dave.

Dave, le colosse du 11, s'est fait tuer ? Comment ? Par qui ? Gaetan sûrement. Cela veut dire qu'ils se sont croisés. Je n'ai pas entendu le moindre bruit de la journée donc ils devaient se trouver à l'opposé de l'arène. 4 ! On est plus que 4 ! Je m'endors en pensant à ça.

Le lendemain matin, je suis réveillé par un bruit d'eau. J'ouvre les yeux et vois une silhouette courir dans l'eau peu profonde du lac dans ma direction. Merde ! Ma faux ! Ou est ma faux ?! Je la trouve sur mon côté et l'empoigne. Je bondit sur mes deux jambes et regarde mon adversaire arriver. Qui est-ce ? Gaetan ? Non, c'est un rouquin. Le garçon du 7. Il est armé d'une lame courte et incurvée qu'il lève pour me frapper quand il arrive à porté. Je contre son attaque en bloquant sa lame avec le manche en métal de ma faux et lui décoche un violent coup de poing dans le visage. Je crois que je lui ai cassé le nez car il était étrangement tordu après. Je tente de le frapper à la tête mais il bondit sur le côté et donne un coup avec sa lame. Le bout m'entaille le côté extérieur de ma jambe droite.

Je pousse un râlement et pose un genou à terre. Il veut m'assener le coup de grâce et lève son arme. Au moment où il l'abat, je plonge sur le côté à mon tour et avec la lame de ma faux, lui tranche la main entière.

Il pousse un hurlement de douleur et tombe en arrière. Je n'ai même pas le temps de me relever qu'il détale en courant vers la forêt. Je veux le poursuivre mais ma jambe me fait souffrir. Inutile de risquer ma santé physique pour l'achever. Et puis il n'a plus d'arme. Je regagne ma grotte en boitant et allonge ma jambe pour la soigner. Je prends les quelques bandages qu'il restait dans les sacs du festin et traite ma blessure.

Nous ne sommes plus que quatre. Je réalise qu'après Gaetan, je suis peut être le tribut qui à le plus de chance de l'emporter. Car il ne restait que nous deux, le garçon du district 7, que j'ai salement amoché, et... la petite fille du 12 ! Elle a survécu jusque là. Je suis content pour elle, mais je n'oublie pas que c'est une adversaire. En prenant tous ça en compte, je sourit. Je peux le faire !

Le lendemain matin, je suis réveillé par un coup de canon. Je saisie ma faux et regarde tout autour de moi. Quelqu'un vient de mourrir. Ce qui veut dire que... n-nous ne sommes plus que 3. Mais qui ? Qui est mort ? Le rouquin du 7 ? La petite fille du 12 ? Gaetan ? Nan, impossible que ce soit Gaetan. Jamais il ne se serait fait tuer par l'un des deux tributs restant. C'est soit le garçon du 7, sois la petite du 12. Je veux me remettre debout mais une douleur fulgurante me lance dans ma jambe. Je m'écroule au sol. Bon sang, comment je vais faire ? Mes yeux se posent sur un des sacs du festin. Les anti-douleur ! Mais bien sur, je vais en prendre un pour calmer la douleur le temps de trouver à manger et de me reposer.

J'avale un cachet et je m'allonge sur le sol. C'est tellement agréable. Je sens la douleur me quitter progressivement jusqu'à disparaître totalement. Je me sens renaître, je pourrais rester là, étendu au sol, pendant de longues heures, mais je savais que tout ceci est éphémère, artificiel et surtout, très dangereux en cas de combat. Je dois récupérer et pour ça je dois manger. Mais je n'ai plus rien à me mettre sous la dents. Merde, bien que je ne sente plus la douleur, je ne peux pas me relever sans tomber.

Je passe de longue heures, là, incapable de me mettre debout, et me vidant peu à peu de toutes mes forces. Je meurs de faim. C'est pas vrai. Le comprimé ne fais plus effet et la douleur est aussi forte qu'avant. Putain. J'vais crever comme ça ? Mort d'infection ou de faim ? Après tout ce que j'ai fait pour en arriver là ? Non! Je refuse d'y croire. Je... je refuses...

Mais alors que tout semblait perdu et que le ciel commençait à s'assombrir avec la nuit, un bip bip se fait entendre. Je lève les yeux et vois un petit parachute argenté descendre tranquillement dans ma direction. Il atterrit dans le sable à quelques mètres de moi. Je rampe aussi vite que possible vers lui et prend la petite capsule argenté dans mes mains. Je l'ouvre et y trouve un petit papier sur une petite boîte cylindrique. Je lis le message:

« Mâche bien et reste en vie » signé Agathe.

Je lève les yeux vers le ciel là où j'espère se trouver une caméra et fait un grand sourire à l'attention de mon mentor. Elle a réussi à me trouver un sponsor malgré mon état proche de la mort. J'ouvre la boite et y découvre une portion moyenne de potage à la viande. Je n'ai que très rarement mangé de la viande. Je saisis la fourchette et entame ce qui semble être le meilleur repas de ma vie. J'essaye mâcher lentement et de savourer pour extraire le plus de protéines possible malgré la très forte envie de tout avaler que me donne la faim. Chaque bouchée me sembles milles fois plus savoureuse que la précédente, le mélange de potage et de viande qui peut ne représenter pour les spectateurs du capitol qu'un hors d'oeuvre sans intérêt est pour moi la plus délicieuse chose qu'il m'ait été permis de goûter. Je finis de manger, prenant bien soin de racler avec mes doigts la moindre goutte puis, m'allonge sur le sol. J'ai toujours faim, mais je me sens renaître.

Comme chaque soir depuis le début des jeux, l'hymne de Panème retentit et L'unique visage du jour apparait. C'est lui... C'est le garçon du 7 qui m'avait attaqué hier près de la rivière. Avec sa main droite en moins, il à dû réussir à se trainer quelque part et à dû se vider de son sang. Quelle fin tragique... Mais si il est mort... cela veut dire... Moi, Gaetan ou la fille du 12. Ça va se jouer entre nous trois. Tous va se jouer cette nuit. Si je guéris, j'ai mes chances ! Je ne perds pas de temps pour bénéficier du plus d'heures de sommeil possible et m'endors.

Le lendemain matin je suis réveillé par une sirène stridente. Je me redresse en sursaut et regarde de tous les côtés. Rien en vue, mais qu'est-ce que c'était ? Un événement ? Une annonce ? Un piège des gamemakers ? Mon regard se pose sur ma jambe droite. Mon coeur accélère. Est-ce que je suis guéri ? Je ne met à genoux, et doucement je me met debout. La douleur... est supportable. Ça a marché. Je suis remis. Un flot de joie m'envahit, je pourrais crier de joie même, mais je ne veux pas attirer l'attention.

Ma joie est brutalement interrompue par un deuxième coup de sirène. Soudain la voix de Serena retentit.

Les 68ème Hunger GamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant