Par-Delà Les Temps / Tome 2

2 - PDV Harold "Toi en revanche il y a du changement"

PDV Harold

[Le lendemain]

Je retins un bâillement et scrutai l'horloge accrochée au mur. Plus que dix minutes.

Le prof le plus ennuyant du monde : Bon écoutez je crois qu'on peut arrêter ici pour aujourd'hui. À la semaine prochaine.

Je ne pus m'empêcher d'afficher un sourire de satisfaction et remballai rapidement mes affaires.

Laura: Hey Harold on va faire un tour en ville, ça te dirait de venir ?

Je me tournai vers ma voisine. Laura était une bonne amie. On se connaissait depuis deux ans maintenant. Mais j'avais peur qu'elle ne soit disons intéressée par moi. C'était une très belle jeune femme, drôle, intelligente mais j'avais encore un peu de mal à oublier Astrid...

Moi : Non je suis désolé je dois me trouver une moto.

Laura: Ah ton père t'as enfin autorisé ?

Moi : J'ai surtout enfin eu le courage de lui demander.

Laura*riant* : Tu vas voir, c'est génial d'avoir sa propre moto ! À demain alors !

Moi : À demain.

Je fermai ma sacoche, l'enfilai et me dirigeai vers le sortie. Je savais où je devais aller. J'avais repéré un garage pas très loin de mon université. On y vendait des bécanes d'occasion et c'est exactement ce qu'il me fallait. C'est donc le pas pressé que j'y allais. À peine avais-je ouvert la porte de la boutique que l'excitation monta en moi. Il y avait des motos partout, je ne savais même plus où donner de la tête. Quels modèles étaient les meilleurs ? Lesquels valaient vraiment le coup ? J'aurais aimé que Rustik soit là pour m'aider. Ce genre de chose c'était son truc ! C'était même lui qui m'avait appris à conduire sur ces engins. En parlant de Rustik, mes yeux me jouaient-ils des tours ? J'apercevais au fond du garage une moto étrangement similaire à la sienne. C'est alors que deux hommes sortirent d'une salle. L'un tatoué de partout et l'autre, chemise et cravate, liasses de billet en main. Je relevai la tête et ne pus empêcher ma mâchoire de céder sous la surprise.

Moi : Rustik ?

L'intéressé posa son regard sur moi et ouvrit grand les yeux. Je le reconnaissais à peine. Il avait radicalement changé de style. Il avait apparemment troqué ses jeans troués et ses manteaux de cuir contre une jolie veste et un long pantalon noir.

Rustik : Et bah dis donc Harold, t'as pas changé.

Moi : Toi en revanche il y a du changement.

Je reposai rapidement mon regard sur la moto au fond du garage avant de m'adresser de nouveau à mon vieil ami.

Moi : Tu vends pas ta bécane quand même ?

Rustik : Bah c'est-à-dire que je ne l'utilise plus trop.

Moi : Quoi ? Pourquoi ?

Rustik : Ça ne va pas vraiment avec mon image.

Moi : Ton image ? Rustik faut vraiment que je te paye un verre et que tu me racontes ce que t'es devenu.

Rustik : Si c'est toi qui régale.

Moi : Là-dessus t'as pas changé.

Il rit et je le suivis jusqu'à la sortie, jetant un dernier coup d'œil sur la vieille moto pleine de souvenirs.