Par-Delà Les Temps / Tome 2

5 - PDV Harold "Ça fait longtemps"

PDV Harold

[Conversation téléphonique]

Astrid : Harold ?

Cette fois c'était ma bouche qui restait statique. Je ne savais pas quoi dire, ni sur quel ton.

Astrid : Harold ?

Moi : Oui ! C'est moi.

Un blanc s'installa. Super.

Moi : Ça va ?

Astrid : Oui et toi ?

Moi : Ça va merci.

Encore un silence. Oh ça commence bien...

Astrid : Ça fait longtemps.

Moi : C'est vrai.

Cela faisait bien trop longtemps que je n'avais pas entendu sa voix. Et à vrai dire, je ne m'y étais pas préparé. Enfin si, j'avais imaginé ce moment maintes et maintes fois. Mais je pensais que si on devait se retrouver, ce serait des retrouvailles face à face, pas au téléphone. Je l'aurai pris dans mes bras et ce simple geste aurait tout dit. Mais là, je ne pouvais pas. Bon il faut que je me ressaisisse, je n'ai qu'à l'inviter tout simplement. Pourquoi en faire tout un plat ?

Moi : T'as un truc de prévu pour Noël ?

Astrid : Euh non, pourquoi ?

Moi : Parce qu'avec Rustik on réunit la bande ! Tout le monde sera là. Il ne manque plus que toi !

Astrid : Pour fêter Noël tous ensemble ?

Moi : Oui c'est ça, au chalet des Jorgenson. Alors ça te dit ?

Astrid : Bah... Pourquoi pas. Tout le monde sera là tu dis ? Même Ingrid et Varek ?

Moi : Oui tout le monde. Par contre tu es prévenue, si tu viens, tu te dois d'apporter des cadeaux !

Elle rit. Cette douce mélodie m'avait manqué. Astrid m'avait manqué.

Moi : Alors ?

Astrid : Si tout le monde vient je ne peux pas refuser ! C'est d'accord je serais là. Juste le temps d'acheter les cadeaux et je viens directement au chalet, le 23 c'est bon ?

Moi : Oui, Rustik nous y accueille. Il a promis de décorer.

Astrid : Ah ça risque d'être une décoration à la Rustik !

Moi : Ouai c'est sûr ! T'attends pas à la maison du père Noël quoi !

De nouveau un rire. Je me détendis d'un coup, me rendant compte que je stressais encore pour rien. Après tout ce temps, c'était comme si rien n'avait changé. Mais je décidai qu'il serait préférable de se retrouver réellement le 23 plutôt qu'au téléphone.

Moi : Bon, bonne soirée alors.

Astrid : Bonne soirée.

Alors que j'allai reculer mon téléphone de mon oreille, sa voix m'interrompit.

Astrid : Hey, j'ai hâte.

Moi : Oui, moi aussi, très hâte.

Astrid : Les prochaines semaines d'attentes pour revoir tout le monde vont être une torture !

Moi : Mais elles vaudront le coût non ?

Astrid : Pour retrouver tous mes amis ? Oui, on a qu'à se dire que patienter rendra le moment meilleur !

Moi : En effet.

Astrid : Bon alors à bientôt !

Moi : À bientôt.

Je retins les trois petits mots de sortir et elle raccrocha. Les dernières fois qu'on s'était retrouvé au téléphone, je les lui avais toujours dit. Je devais peut-être m'y habituer maintenant. Au moins, lui parler n'avait pas été si dur. Je relevai le regard et mes yeux tombèrent sur une photo accrochée au mur devant moi. Sur le cliché on pouvait y voir toute la bande. Je me souviens, c'était durant les grandes vacances, on était allé à la plage tous ensemble. On avait demandé à un passant de nous prendre en photo. Ce petit bout de papier respirait la joie. On y voyait Varek main dans la main avec Ingrid, Krane un bras sur les épaules de sa sœur et l'autre sur celles de Rustik. Puis au bout, il y avait Astrid et moi, une main posée sur sa taille. Le petit détail qui tuait c'était Bouledogre au centre de l'image, faisant le beau. Des sourires étaient scotchés sur nos visages et un rictus se dessina sur le mien à l'idée de retrouver tous mes amis. On avait intérêt à se refaire une photo dans ce genre ! Je détachai finalement mon regard de l'image et envoyai un message à Rustik pour l'informer de la présence d'Astrid. Puis, remarquant l'heure, je décidai de me coucher. Demain c'était vendredi et donc mon dernier jour de cours avant les vacances ! Oui parce qu'à mon université j'avais deux fois plus de vacances que les autres. Enfin surtout à Noël. Mais tant mieux ! Ça allait me laisser plus de temps pour trouver les cadeaux idéaux. Je vérifiais l'alarme de mon réveil et me couchais serein, heureux de savoir que tout le monde serait là pour Noël.