pathology ʲᶤʰᵃᶰᶜʰᵉᵒˡ

six

[pdv de Jeonghan]

Mes yeux scrutant ma montre, je bondis hors de l'espace des caisses lorsqu'il est midi pétant. Je me dirige vers l'espace réservé aux personnelles et je retire mon polo vert et ma casquette noir qui ne vont absolument pas avec mes cheveux rose. J'enfile alors ma chemise rose pastel et précipitamment, je cherche où se trouve le gérant du magasin et le vois dans un des rayons de la boutique.

- Junhui ! M'exclamais-je en arrivant à son niveau.
- Oui Jeonghan ?
- Je viens te voir pour te prévenir que j'y vais, il est midi, lui dis-je en regardant ce qu'il fait.

Des cartons au sol, il rajoute des pièces sur les étagères. Junhui est certes mon employeur, mais il est aussi un ami. Toujours très gentil avec moi, je lui suis reconnaissant de m'avoir pris comme salarié. En arrivant en Corée, Junhui a été très ambitieux et a directement monter une boutique qui propose des produits et objets typiques de la Chine.

- D'accord, passe une bonne après-midi, il fait beau dehors, me dit Junhui avec un coréen encore un peu bancal, mais compréhensible.
- Ne t'en fais pas pour ça, je vais justement rejoindre un garçon là.
- Seungcheol ?
- Non, quelqu'un d'autre, il s'appelle Jisoo.
- Quoi ? Mais...
- Je dois vraiment y aller, on en parlera plus tard, le coupai-je avec un petit sourire.

Je lui fais un petit geste de la main en lui souriant grandement avant de partir rapidement et je sors alors du magasin et remarque directement Jisoo. Il est là, devant moi, portant une belle chemise blanche à rayure noir avec un pantalon de la même couleur que ses cheveux. Lorsqu'il m'aperçoit, ses fines lèvres félines m'accordent un petit sourire chaleureux.

- Bonjour Jeonghan, me salua-t-il.
- Bonjour Jisoo. Ça va, tu as trouvé rapidement la boutique ?
- Oui, aucun problème.

J'hoche alors de la tête et me mordille la lèvre inférieure en remarquant que son oreille gauche est percée à trois reprises. Je n'y avais pas fait attention au café. Une simple boucle d'oreille se trouve sur son lobe mais, au bout de son oreille se trouve un hélix, étant simplement une pique qui traverse son cartilage et une croix en argent qui est également au niveau de son cartilage.

- Wouah... Tu as des piercings, je n'y avais pas fait attention jusqu'à aujourd'hui, lui dis-je en gardant mes yeux fixés sur son oreille.
- Oh, oui. Je les ai fait faire quand j'étais encore à Los Angeles, à mes 16 ans.
- 16 ans ? M'étonnais-je en venant toucher mes oreilles complètements vierges.
- Oui, j'en voulais alors ma mère m'en a offert deux pour mes 16 ans, celui au lobe, me dit-il en me le montrant du doigt. Et aussi celui au cartilage, en haut. Celui à la croix, c'est mon meilleur ami qui me l'a payé pour mes 17 ans, toujours sous l'accord de mes parents.
- Ton meilleur ami ? Le questionnais-je.
- Oui, il s'appelle Hansol. Il est né à New-York mais a vécu quelques années en Corée après ses 5 ans cependant. Il est revenu en Amérique, venant cette fois-ci à Los Angeles en première année de collège. Depuis nous sommes meilleur ami, et pour la vie depuis que Hansol me l'a fait promettre l'année de notre 5 ème.
- Oh, c'est mignon. Tu le vois souvent ?
- Pas aussi souvent qu'avant puisqu'il vit encore en Amérique, mais plus pour longtemps, il a prévu de revenir en Corée. Alors je le vois parfois, quand il vient pour quelques jours en Corée pour rejoindre son petit-ami qui vit sur l'île Jeju, m'explique Jisoo avec un sourire aux lèvres, visiblement heureux de me parler de son meilleur ami.
- Il en fait du chemin pour vous. Ça doit être quelqu'un de bien.
- Oui, vraiment.

J'hoche alors de la tête et lui fait un signe de la tête, pour qu'il me suive. Je lui dis alors que c'est bien plus agréable de marcher en discutant alors il me suit tranquillement.

- Et toi alors ? Tu as un meilleur ami ? Me demande Jisoo, me faisant légèrement perdre mon sourire.
- Euh... Pas vraiment. C'est assez compliqué, mais non. Déjà que je n'ai pas beaucoup d'amis, je ne vois pas comment je pourrais avoir un meilleur ami... Soupirais-je, un peu pensif.
- Ah... Mais comment ça se fait ?
- Je n'aime pas trop en parler, mais ma mère est décédée alors que j'avais 14 ans et suite à ça je me suis beaucoup renfermé tandis que ceux du collège avec qui j'étais ami se sont éloignés de moi, trouvant mon comportement déprimant au bout d'un moment.
- Je suis désolé Jeonghan... Me dit d'une voix peinée Jisoo, l'air inquiet.
- Ce n'est rien Jisoo, ne t'en fait pas, ça va mieux maintenant, tentais-je de le rassurer. Je ne sais même pas pourquoi je t'en parle, tu t'en fiches mais ça fait si longtemps je ne l'ai plus dit à quelqu'un, ricanais-je, comme surpris de moi-même.
- Je ne m'en fiche pas, au contraire, et en parler est l'une des meilleurs choses à faire dans ce genre de situation, m'affirma Jisoo, avec la douceur qui l'accompagne à chaque instant.

Je tourne alors le regard vers Jisoo et le regarde avec un petit sourire. Depuis le début il est si gentil avec moi, même quand je passais pour un psychopathe qui cherchais à tout prix à l'approcher et à lui parler. Sans me fuir, il m'a écouté. Et même aujourd'hui, il avait probablement beaucoup d'autre chose de bien mieux à faire mais non, il a accepté que l'on se voie. Plus je le connais et plus je me dis qu'il est vraiment différent de Seungcheol et des gens que j'ai pu connaître.

- Tout ce que je peux t'en dire c'est que ça m'a valu de tomber dans une dépression diagnostiquée par un médecin à mes 15 ans.
- Oh... Tu y es allé de toi-même ? Au médecin, s'intéresse Jisoo.
- Non, c'est mon père qui a remarqué mon état, bien que lui aussi souffrait beaucoup.

Jisoo hoche de la tête et semble réfléchir. Lui parler est facile et j'aime ça. J'observe autour de nous pendant qu'il devient pensif et remarque qu'il y a de nombreux petits marchands de nourriture. J'hume alors toutes les senteurs qu'elles déversent et je sens comme attirer par l'un d'entre eux. Jisoo me suit et on s'arrête devant.

- Ça te dis qu'on goûte à ça ? Le questionnais-je en lui montrant le stand de brochettes en tout genre qui me donnent l'eau à la bouche.
- Oui, ça a l'air bon.

Après un petit moment d'hésitation, on demande une dizaine de petites brochettes, en prenant deux à la viande de bœuf, deux autres aux champignons marinés, deux à un assortiment de légumes grillés, ainsi que deux à la dinde au citron et deux dernières aux fromages-boeuf. Le commerçant nous met le tous dans une petite barquette en carton qu'il nous tend contre mes billets.

Après ça, avec Jisoo, on marche jusqu'à un petit banc libre face à un cerisier en fleur.

- Dis-moi combien je te dois ? Me dis Jisoo en sortant son porte-feuille.
- Zéro, en Corée on ne paye rien, contrairement à vous les Américains.
- Hé, je ne suis pas un imbécile, je vis ici depuis un moment ici quand même ! Ria Jisoo en insistant avec son argent.
- Plus sérieusement, tu me dois rien, dégustons ça tranquillement.

J'ouvre alors la barquette et en pioche une brochette au pif, la lui tendant. Délicatement, il me la prend d'entre les doigts et vient y retirer un morceau de bœuf. Je prends la même que lui et goûte en même temps, étant agréablement surpris par la qualité de la viande, fondant dans ma bouche.

- C'est très bon.
- Je trouve aussi Joshuji.

On mange alors tranquillement, en discutant de ce qui nous passe par l'esprit et tout ce qu'il y a autour de nous.

Après ça, je lui propose de faire un petit tour dans Séoul et par moment, on rentre dans des petites boutiques pour regarder ce qu'il y a. Je sens que Jisoo devient à l'aise et ça ne peut me faire plus plaisir. Il est quelqu'un que je trouve gentil, qui m'intéresse.