Antispécisme

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J'agirais pas dans ton ombre,
J'parlerais tellement que tu deviendras la mienne.
Et leurs cris stridents
Quand on leur sectionne la Veine
Ça t'effraie, te fait fuir, t'extrais
Pas le vrai du faux, tu sais plus où tu vas
T'es perdu et j'suis pareil,
J'écris ce poème à l'arrache
Et on leur prend la vie comme ça
Aussi, j'sais plus quoi faire
Je crierais toujours moins qu'eux
Mes cris valent pas plus pour eux
J'désigne les coupables avec le même mot
Que celui avec lequel j'désigne les victimes
J'réfléchis déjà plus aux rimes
En même temps, j'ai les yeux flous
La gorge me serre, mais attends
Au moins, ils se font pas étrangler
J'relativise ce qui peut pas l'être
Je crie encore à l'aide
Pour eux, pour ceux qui gambaderaient juste
Si on les parquait pas comme les juifs
J'veux pas les voir fuir,
Juste vivre
J'fuirais bien plutôt, je me sens pas à ma place
Parmi ceux de ma race
Mais j'ai le droit de vivre, j'suis pas né pour suivre quoi que ce soit
La mort m'attend au bout du chemin, c'est sûr et certain
Mais j'la vois pas encore.
Dans le creux de leur mère, eux
Ils la voient déjà, ils la sentent déjà
Et le temps d'cet écrit certains seront déjà partis
J'ai des pensées pour eux, tous les jours
J'bouffe ma salade pendant que d'autres bouffent leur cadavre
Sans autre rituel qu'un sale bruit de mastication
J'me demande qui sont les vrais cochons
On les avale et on les oublie aussi vite
J'vous en supplie, faut arrêter d'les voir comme des putains de frites
J'ai des pensées pour eux, toutes les nuits
J'm'endors et je sais que certains dorment aussi
Mais sur un coussin rempli d'leurs plumes,
Tapissé d'une housse de leur fourrure
J'en peux plus d'les rêver joyeux
Moi c'que je veux c'est qu'ils le soient
Si je pouvais j'arrêterais de fermer les yeux, parce que vraiment
Ça m'tue, toutes les heures un peu plus
Ça m'torture, ça m'bouffe
Et ces mots ça parle à tout le monde, juste j'les utilise plus pareil qu'avant
J'arrive plus à les trouver marrant
Quand j'vois la mer de conséquences
Ils se noieraient dans vos océans de salive
Tant vous bavez devant des morceaux d'chair, des pièces de peau, des bouts d'vie
Et j'espère qu'ils sont bercés par le flot de mes larmes
Et j'espère qu'ils savent que certains d'entre nous
Se battent pour eux, et que c'est qu'une question de temps
Avant qu'on puisse promettre que c'est du passé
Et qu'on sait ne pas réitérer l'histoire, qu'on va les protéger
Et surtout qu'on est désolés.

Quelques Maux ExprimésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant