Des cris. Des coups. Des jets de sang et des giclées de salive, des crachats sur les mégots qui traînent sur le sol. Inertie du public. Combat de rue.
Parer les coups pour tenir un peu plus. Le temps d'une pensée vers ceux qu'on aime et ceux qu'on va laisser. Des douleurs dans tout le corps et un coeur en peine. Immense néant, lourd anéantissement.
Ne pense plus. Arrête de t'accrocher.
S'il te plaît, ne te bats pas contre toi-même.
Un bruit sourd dans les oreilles, un terrifiant sifflement qui s'invite et qui s'installe. Une sensation de chaud qui naît des narines ensanglantées et qui s'écoule jusqu'au menton pour rejoindre les taches séchées.
Une vision floue, une ouïe incertaine. Une certitude morbide et une acceptation inhumaine.
Subir et refuser les supplications. Tenter de garder le peu qu'il nous reste de cette humiliation. Mais rien.
Rien de plus que la souffrance, les remords, les échecs et le corps dense martelé de violence.
Rien de plus qu'un au revoir chuchoté au vent, que les souvenirs latents qui s'effacent. Absence. Puis perte de connaissance.
Prudence.
Bienvenue dans l'Errance.
