La bataille de la Marche de la Soif II : Le Berserker

13 1 0
                                    



Ioreck était en sueur avant même que le combat de commence. Le soleil accablant vrillait les yeux et donnait la migraine au nordique peu habitué à de telles chaleurs. Même débarrassé des couches de vêtements encombrante, il cuisait à la vapeur de sa propre sueur dans son armure. Pire, elle collait et le contact du cuir et de la maille irritait sa peau. Mais il ne pouvait tout de même pas se battre nu, bien que l'idée soit tentante.... Ses pensées dérivèrent pour se donner du courage vers les lourdes cohortes de légionnaire qu'il avait croisé à la manœuvre au moment de prendre place sur le champ de bataille. Ils étaient réellement à plaindre, eux, écrasé sous le poids de leur cuirasse d'acier, de leur heaume, de leur bouclier. Stoïque, alignés en lignes imperturbable.... Mais comment faisaient-ils ce salauds, à tenir debout immobile dans leur casserole de métal ? Pas une plainte. Si eux tenaient le coup en silence, alors Ioreck le pouvait. Il appartenait à l'infanterie de choc après tout, non ? Et les troupes de chocs sont les soldats les plus courageux, c'est connus. Alors si les légionnaires supportaient sans broncher les rayons ardent de l'astre solaire, Ioreck le pouvait. Et avec même sourire méprisant que le fantassin de choc n'accorde qu'à ses adversaires les plus pathétique ! Il allait leur montrer qui était le plus brave, aux légionnaires...

Il n'y avait qu'à attendre sous le soleil qui atteignait peu à peu son zénith. Tout était en place pour la bataille. Ioreck avait assisté de loin aux escarmouches de cavaleries et aux échanges timides flèches et de sortilèges. Juste un échauffement, la véritable issue se scellera ici et bientôt. Les lignes respectives achevaient de se former,  aussi bien en face qu'ici.  Une interminable file de têtes couvrait les flancs de la vallée.. Shaiélaè n'était pas l'une d'entre elles, Ioreck l'espérait. Il ne l'avait pas vu depuis la veille, alors qu'on avait envoyé sa cohorte en mission de reconnaissance.  Peut être avait-elle pris part aux échauffourées de la matinée. Son unité devrais être mise au repos, gardée en réserve. Au pire patrouillerait-elle autour du champs de bataille.

Il préferait savoir son amie loin du champs de bataille. Ce n'était pas une guerrière. Evidemment Shaiélaè tirait à l'arc comme pas deux, il devait le reconnaitre. Elle aurait pu égaliser Bourlor, cet archer dans le conte où il était le héro. Il était réputé ne jamais manquer sa cible, même en tirant comme un pied. Ioreck cette histoire étant gosse. c'était son esprit qu'il remettait en cause. Les bosmers ne développaient pas au sein de leur peuple de culture guerrière.  Pas au sens où les  nordiques l'entendaient. Le monde n'était pour eux qu'un jeux, une vaste occasion de s'amuser. certe, Shaiélaè n'était pas vraiment la plus enjouée des elfes des bois... Mais elle gardait cette même naïveté qui réchauffait le cœur de Iorek. Ce n'était qu'une enfant dans un corps d'adulte qui n'aurait pas poussé complétement. Sa guerre à elle répondait à un équilibre naturel, qui tenait  plus de la chasse que du véritable conflit. Elle faisait la guerre comme on traque un fauve sauvage. Les escarmouches anonymes n'avaient que les arbres pour seuls témoins. Comment imaginer que son innocence survivrait un seul instant dans cette vallée, quand elle se rendrait compte de la puissance inouïe des forces nécessaires pour amener plusieurs antions, un continent entier, à un tel degré de haine ? C'était facile pour lui, Ioreck. Il était certain du bien fondé de cette guerre. Il se battait pour sa famille, sa patrie, des dieux, les valeurs qui lui étaient chères. Si défendre sa terre impliquait de tuer et de mourir dans ce pays étranger, il ferait sans hésiter. Mais quelle motivation poussait Shaiélaè à vouloir verser le sang dans cette vallée aride? la petite elfe n'avait ni terre, ni patrie et sa famille se trouvait de l'autre côté. La raison, elle l'a lui avait confiée : " Je m'engagerais si tu t'engage. Si la compagnie se bat pour l'Empire, je ferais pareil. " C'était par peur d'être abandonnée qu'elle avait endossé l'uniforme. Par mimétisme, pour rester proche des nouveaux amis qu'elle avait rencontrée. Combien de temps teindrait une telle motivation dans le chaos d'une bataille rangée, lorsque l'horreur serait partout et sa vie en danger ? Il ne pouvait qu'espérer qu'elle en reste le plus éloignée possible... Pire, il se sentait coupable de l'avoir amenée ici, de ne pas l'avoir découragée...

Honneur et AmertumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant