Le 13 octobre 1879
Cher journal,
Aujourd'hui j'ai cherché une tenancière dans toute la ville, ce qui a vraiment été une tâche complexe. À pied, du nord au sud, j'ai parcouru la ville, de la Porte de la Chapelle à la porte d'Orléans. J'ai commencé par les endroits peu fréquentés, donc peu fréquentables, voire presque effrayants. Puis, j'ai arpenté les petites rues qui sillonnent la ville ; et pour finir, j'ai emprunté les rues principales. En essayant de repérer les maisons de tolérance, j'ai pu remarquer qu'elles sont plutôt simples à trouver. Paris est une ville ouverte, qui accepte tout le monde, peu importe le milieu social ou la famille, Paris est une ville pleine de diversité. Pendant mes recherches, je me suis arrêtée manger dans un petit bistrot où j'ai rencontré une personne, un homme, qui a été particulièrement gentil avec moi, je n'en ai point l'habitude. Cet homme porte un prénom particulièrement en faveur: « Guy ». Il se trouve qu'il est un écrivain réputé de notre siècle d'abord connu sous le nom de « Joseph Prunier » pour son œuvre La Main d'écorché, datant de 1875. Puis, connu sous le pseudonyme de «Guy de Valmont » pour ses œuvres : Le Donneur d'eau bénite, paru en 1877, Le Mariage du lieutenant Laré, publié en 1878, tout comme Coco, coco, coco frais. Il est à peu près de ma taille, ni trop petit, ni trop grand, plutôt dans la moyenne, dans l'idéal. Il a les yeux de couleur havane, d'un havane profond, d'un havane intense, qui exprimaient toutes ses émotions, qui trahissaient ses pensées, un regard sombre qui traduisait un dur et lourd passé, ses yeux étaient les fenêtres de son âme. Ses cheveux étaient bruns, comme le soir qui tombe. Quand il parlait, mes yeux ne pouvaient se détacher de ses lèvres discrètes, portées par cette sévère mâchoire carrée. Il avait eu 29 ans deux mois plus tôt. Il est mon seul ami. Il avait l'air bienveillant et m'a considérablement aidé dans ma recherche de maison close, de sécurité et de bonnes affaires. Il se faisait tard, il me raccompagna à ma demeure, et me donna sa parole qu'il m'aiderait, après-demain, à aboutir mes recherches.
Ce fut une dure et très longue journée, où ma principale occupation fut de déambuler. Je suis à bout de force, j'ai besoin de repos, d'un long repos, intense et profond ; alors fais-moi une faveur : réveille-moi quand ce cauchemar aura pris fin.
VOUS LISEZ
LES FILLES MORTES NE MENTENT PAS *JOURNAL D'UNE PROSTITUÉE*
Short StoryKaterina Tellier, connu sous le nom de Cristal, issue d'une petite ville, veux se sortir de sa vie monotone et gagner son indépendance. Elle devient fille public très tôt et se voit obligé de quitter sa ville natale. Sa nouvelle vie, dans la capital...