Le 12 octobre 1879
Cher journal,
Aujourd'hui, j'ai réussi à trouver un logement temporaire, pour quelques jours, mais il a fallu que je mène de nombreuses recherches avant de trouver un petit quelque chose dans mes moyens. Tout est très cher à Paris, tout est trop cher à Paris. De plus, je suis terriblement endettée, envers plusieurs personnes. J'ai visité plusieurs appartements, ils étaient pour la plupart, composés de cinq pièces, parfait, ceux-ci auraient été l'idéal, seulement ils étaient bien trop chers pour moi. Alors, enchaînant mes recherches d'appartements, j'ai conclu ma journée par une dernière visite qui était vraiment celle de la dernière chance. C'était un appartement de deux pièces, dans les combles d'un bâtiment, aux allures insalubres. Tout était petit, tout y était sale, tout était en piteux état. Les murs s'effritaient sous ma main pourtant délicate, le plafond était voûté et couvert de moisi, le plancher était de bois, rongé par les puces de parquet qui infestaient les lieux. Dans ce qui semblait être la première pièce, il y avait une sorte de côté cuisine, dans l'autre coin, il y avait de la place pour un matelas de paille, et au centre de la pièce, qui n'était vraiment pas très grande, il y avait une place pour une petite table qui pouvait me servir à recevoir ma famille (qui, je l'espère, ne mettra jamais les pieds ici). Dans l'autre pièce se trouvait une vasque ridiculement petite où je pouvais à peine tremper un broc. Les sanitaires à la turque étaient communs à trois autres appartements et se trouvaient sur le palier. Cet appartement de la dernière chance était, de tous ceux que j'avais vus, celui où le loyer était le moins excessif, le seul qui rentrait dans mes moyens, mais aussi le moins grand et le moins propre. Il était le seul auquel je pouvais accéder. Ce n'était pas Versailles, mais c'était toujours mieux que rien. J'ai signé le bail me conférant le droit d'habiter ce logement pendant un mois. Me voilà enfin habitante de Paris, me voilà parisienne.
Même si je commence à apprécier cette ville, ma famille me manque énormément. J'aimerais aller leur rendre visite, mais le déplacement me coûterait bien trop cher et j'ai maintenant bien trop peu d'argent, alors je dois me résoudre à rester ici, seule. La journée de demain promet d'être aussi remplie que celle d'aujourd'hui. Je suis terriblement fatiguée et triste, alors fais-moi une faveur : réveille-moi quand ce cauchemar aura pris fin.
VOUS LISEZ
LES FILLES MORTES NE MENTENT PAS *JOURNAL D'UNE PROSTITUÉE*
NouvellesKaterina Tellier, connu sous le nom de Cristal, issue d'une petite ville, veux se sortir de sa vie monotone et gagner son indépendance. Elle devient fille public très tôt et se voit obligé de quitter sa ville natale. Sa nouvelle vie, dans la capital...