Past of a Soldier 彡 Bucky Barnes

V. 1943 - 107ème d'Infanterie

Trois jours se sont déjà écoulés à bord de l'Aurore. Un navire comptant l'espoir et la beauté du jour avant le lever du soleil, radieux. Les Soldats étaient les rayons lumineux précédent la paix. Leurs armes la chaleur brûlante. Leur âme la couleur chaude annonçant la vie. Sur la terrasse, coudes sur les barrières de sécurité, James observait l'étendue d'eau se confondant avec le ciel d'une pureté digne d'un mirage. La tête vide de mots mais remplie d'images. Dunkerque. Il y a perdu celui l'ayant sauvé lors de son premier combat, Shawn Caufield. Second Lieutenant. Mort par l'explosion d'une bombe à sa place.

Il soupira, anxieux en revoyant ces images. En entendant à nouveau son Lieutenant lui hurler BOMBE. En entendant son ami lui soupirer Fais que je crève pas pour rien yeux dans les yeux après l'avoir poussé dans les tranchés. Une explosion. La chaleur du soleil sur son visage lui rappelait vaguement celle du feu consumant son supérieur, premier ami, premier compagnon d'arme sur le champ de bataille, première perte.

- Sergent, besoin de vous dans la cabine de réunion, l'appela un Soldat venant rompre ses sombres cauchemars.

- J'arrive, répondit-il simplement, délaissant la rembarde et la mer bien trop calme.

Sur le pont principal, la porte était déjà ouverte, laissant sortir la fumée des cigares et cigarettes de ses supérieurs. Une fois à l'intérieur, ce même Soldat ferma la porte, signe que leur conversation devait rester confidentielle.

- Sergent James Barnes, le salua son Commandant.

Barnes lui répondit par un salut de la main à la tempe, tête haute, droit, jambes et pieds collés jusqu'à ce que celui-ci lui indique de reposer. À sa gauche, le second Sergent. Bryan McGonagall. Tous deux ici sous ordre du Commandant accompagné des ingénieurs et experts stratégique, James discerna sur la table un bout de carte de l'Europe lui mettant la puce à l'oreille. Ils n'étaient pas ici pour prendre un café.

- Sergents. Comme vous le savez, dans moins de quelques jours, nous toucherons les terres Anglaises afin d'accéder à celles Françaises. Nous foulerons Dunkerque. Passerons par Paris pour enfin accéder à l'Est pour délivrer nos camarades Français des forces Allemandes. Une fois sur place, vous vous diviserez en deux groupes. Chaque Sergent serra accompagné d'une troupe. (Il se décala, leur faisant signe de s'approcher près de la table) Cependant, je dois vous prévenir que la branche chargée de fabriquer et expérimenter des armes semble se faire une place de choix jours après jours, devenant bien plus menaçante que les Nazis ne l'ont été jusqu'à maintenant.

Il leur balança un dossier chacun. Sur la couverture beige, l'emblème maléfique rouge sang.

- Ils se font appelé l'Hydra.

Un nom terrifiant. James pouvait entendre le cri du monstre rien qu'en regardant son signe. Il consulta plus sérieusement que son camarade les fichiers fournis, y découvrant le visage de Johann Shmidt, l'Homme à l'origine des armes tuant de valeureux Soldats, et son bras droit : Arnim Zola. Scientifique d'une grande intelligence, il n'en semblait pourtant pas le moindre à travailler pour une organisation comme Hydra. Encore un potentiel gâché, pensa-t-il en imaginant les avancées technologiques extraordinaires qu'il aurait pu accomplir pour l'expansion du monde et non pour sa soumission.

- Devons-nous en conclure que notre cible ne sera donc pas la même que les autres régiments, Commandant? Demanda Bryan.

- Exact. Hydra sera notre priorité. Nous devons ralentir et détruire leur base avant qu'ils ne deviennent une plus grande menace qu'ils ne le sont déjà.

- Et comment allons-nous procéder? Intervint soudainement Barnes dans la conversation, relevant ses yeux des fichiers. Je veux dire, ils n'ont pas choisi Zola au hasard parmi les scientifiques. Ils ont besoin de lui pour quelque chose de spécial ou un nouveau type d'armes avec lequel nous ne sommes peut-être pas capables de rivaliser.

Leur supérieur haussa un sourcil dédaigneux en observant le jeune Sergent fraîchement gradé.

- Écoute-moi bien bonhomme. Des jeunes comme toi j'en ai vu passer des centaines. Ça commence par une remise en question et ça fini au placard, retour chez soi et méprisé de tous. Alors au lieu de remettre en doute mes informations et celles d'Hommes beaucoup plus respectables qu'un blanc bec comme toi, tu ferais mieux d'aller briefer tes troupes et d'obéir sans dire un mot, c'est clair? Une belle gueule ça fait pas tout dans la vie.

Il leur fit signe de l'index de dégager, Bucky restant quelques secondes de plus afin de déposer le dossier sur la table et de digérer ces paroles. Lorsqu'il sortit après avoir adressé un "À vos ordres, Commandant.", il rejoint très vite son camarade venant entourer ses épaules de son bras.

- Allez, fais pas comme si tu t'étais pas préparé à recevoir une correction un de ces jours. C'est déjà un miracle que tu te sois pas fait réprimandé avant.

- Je m'y attendais Bryan. Mais pas comme ça.

- Comme il a dit, une belle gueule ne fait pas tout! S'exclama-t-il en caressant rapidement son menton du dos de son doigt avant de ne s'éclipser dans la seconde suivante.

Bucky soupira au geste de son ami. Ils avaient fait leurs armes ensemble et fut le premier à compatir pour lui après la mort de Shawn. Étrangement, malgré que lui et son ancien supérieur ne se connaissaient pas plus que sur le champ de bataille, Bryan semblait caché sa douleur encore profonde de cette perte que seul Barnes avait décelé entre les mensonges mal foutus et les quelques larmes que McGonagall laissait couler en observant une photo du Lieutenant mort au combat.

En tout cas, cette nouvelle de division ne lui plaisait pas, pas après ce qu'il venait d'entendre. Jusqu'à maintenant, Hydra n'a toujours été qu'une partie cachée et refoulée des troupes d'Hitler, mais à présent, savoir que cette organisation se faisait une place à part entière en période de seconde guerre mondiale ne lui plaisait guère.

Tôt ou tard, tout cela allait mal finir. Avec ou sans lui.