11 | Sang

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La plaine était vide, les hautes montagnes sèches nous entouraient, aveugles face au massacre qu'elles allaient enrober

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La plaine était vide, les hautes montagnes sèches nous entouraient, aveugles face au massacre qu'elles allaient enrober. Pour la première fois depuis des années, je chevauchais un cheval. Son dos musclé me faisait mal à l'entrejambe malgré la selle qui le recouvrait. Une lance dans le dos, une épée de chaque côté de mes hanches, je portais une coiffe métallique pour me protéger. Cela s'entendait au claquement que faisait mes dents. J'avais les mains moites et mon destrier sentait ma nervosité, il s'agitait légèrement.

Atem à ma droite montait un étalon noir, décoré de jolies dorures royales et cependant légères. Le Pharaon lui aussi en armure ne semblait rien exprimer. Je savais qu'il était très apeuré, Atem n'a jamais été un combattant. En le regardant, je pensais aux adieux déchirants qu'il avait entrepris avec son amour, Yûgi.

Ils s'étaient embrassés d'une passion sans pareille, leurs lèvres et leur larmes ne désirant plus se séparer. À l'ombre des regards, ils ne voulaient pas se détacher l'un de l'autre. Reviens-moi sauf, avait supplié le jeune garçon. Atem avait promis que oui, lui-même peu convaincu de ses paroles. C'était un spectacle triste qui se passait sur des millénaires entiers, il y avait toujours un couple qui se faisait cette promesse... La veille, ils faisaient l'amour comme pour la dernière fois et le lendemain leurs mains se détachèrent pour espérer retrouver l'une ou l'autre d'ici quelques années.

« S'ils continuent à me faire attendre... Je vais me pisser dessus.

_ Merci Jonouchi pour cette intervention, fit Atem sans quitter l'horizon des yeux.

_ On avait dit au levé du soleil, le soleil est super haut, je crois qu'ils ont manqué le coche, grommela le blond en regardant le ciel. »

Katsuya me décrocha un clin d'œil complice, j'essayais d'avaler ma salive et de lever un pouce vers lui, mais mes mains n'arrivaient pas à se détacher des rênes de ma monture. Une goutte de sueur roula le long de mon échine, je sentais la transpiration avant même d'avoir entamé le moindre geste. C'était effrayant.

« Le sol... Murmura Atem. »

Nous dirigeâmes nos regards vers la terre aride, des petits morceaux de rochers remuèrent, tremblotants. Le sol vibrait, c'était le signal.

Notre sang ne fit qu'un tour, la ligne d'horizon s'assombrissait à mesure que nous apercevions l'ennemi approcher. Leurs armures étincelaient au soleil de midi, leurs cris d'intimidation marchaient à merveille, mon cheval se mit brusquement sur ses pattes arrière comme pour donner le signal.

« Léa-san ! ON VA LEUR NIQUER LEUR RACE ! »

Il me tendit son poing, je joignais nos phalanges dans ce mouvement viril, le cœur battant d'excitation et de peur. Atem imita le jeune homme, nos mains jointes, ses yeux améthystes m'exprimaient tellement de choses à la fois. Je sentais qu'il voulait dire quelque chose avant l'assaut.

Après que notre ami blond se mit à rugir comme réponse à nos ennemis, on cria tous en chœur :

« JUSQU'À LA MORT ! »

Au Delà du Temps 𝐓.𝟐 ᵞᵘ⁻ᴳᶤ⁻ᴼʰᵎ ᴰᵘᵉˡ ᴹᵒᶰˢᵗᵉʳˢOù les histoires vivent. Découvrez maintenant