Chapitre III : Blume

36 1 1
                                    

Des coups de feux... des cris... des explosions.... une ombre... c'est tout ce dont je me souviennes. Il fait froid, je sens une présence près de moi...           Qui est là ?!? me dis-je dans ma tête. Elle m'examine, me regarde, vérifie mon état, écoute ma respiration... elle a des mains fines, ça doit sûrement être une femme. Impossible de vérifier le choc m'a paralysé et puis mon dos me fait terriblement mal. Et puis d'un coup la personne me soulève et me pose sur un brancard je crois. Une fois cela fait elle commence à le tirer, au début nous descendons, une fois la pente de la montagne descendue, elle change brutalement de direction : elle zigzague puis prend la direction de l'intérieur des terres allemandes. Elle doit également être blessée car son pas est hésitant et parfois maladroit. Finalement au bout d'un déplacement, qui me paru une éternité à causes de mes fortes douleurs, nous arrivâmes dans une maison. Elle m'allongeai puis m'appliquai une crème au niveau de mon bassin. Cette dernière fit très rapidement effet : ma douleur s'en trouva calmer dans l'heure. Elle m'appliquai un gant froid sur le visage, ce qui fit baisser considérable ma fièvre. Le soir elle m'apportai à manger, elle maintenue ma mâchoire ouverte pour que je puisse boire. Au bout de 2 jours de traitement je retrouvai toutes mes capacités physiques, et après une semaine de soins intensifs je pût enfin réouvrir mes yeux. La lumière m'éblouie, mes yeux eurent du mal à s'habituer à la lumière ambiante après plus d'une semaine passés dans le noir total. Je découvris enfin le lieu où cette gentille personne avait pris soin de moi pendant plusieurs jours : c'était une bâtisse allemande typique du pays, des murs avec des pierres apparentes, de grandes poutres, le toit en chaumiez, de grands lustres à la bougie, une grande pièce à vivre... Après la découverte de mon nouvel environnement, je me retournai et vis que depuis le début elle était derrière moi. C'était une magnifique jeune fille de mon âge, la peau bronzée, les cheveux bruns et des yeux marrons dans lesquels on pouvaient se plonger pendant des heures. Lorsqu'elle vit que je l'avais remarqué elle me sourit et me fit signe de m'asseoir. Nous nous présentèrent mutuellement, j'avais en effet appris à parler allemand avec mes semaines passées aux côtés des soldats. Elle s'appelait Blume, elle avait un accent allemand très peu prononcé et parlait quelques mots de français. Nous passâmes la soirée à apprendre à nous connaître, elle m'appris à cuisiner une flamenkuche, le lui racontai ma vie, elle resta plus discrète à ce sujet mais tout aussi sympathique. Je la fis rire, elle en fit de même, elle me raconta ses problèmes, moi les miens, et nous nous découvrîmes peut à peut. Nous passèrent la soirée à nous raconter des histoires, des anecdotes, des mésaventures de nos vies.. Nous allâmes nous coucher tard dans la nuit elle dormit dans sa chambre et moi dans le salon. Que cela faisait du bien de dormir auprès d'un bon feu de cheminée. Je m'endormis plein d'étoiles dans les yeux... Je fus réveillé par le cri du coq de la basse cour. Un calme incroyable régnait dans la chaumière, je décidai d'aller préparer le petit déjeuner. Au bout de 10 min de travail, j'avais préparé 4 œufs au plat, 5 toasts, et avait mis la table. Confiture, chocolat chaud, et beurre était de mise. J'attendais avec impatience le moment où elle se lèverait, au bout d'une demi-heure, la porte d'entrée de la chaumière s'ouvrît enfin. Je la pensais en train de dormir mais elle était déjà levée depuis plus d'une heure. Mais quelque chose clochait, sa mine était terriblement triste, je compris que elle avait une mauvaise nouvelle à m'annoncer. Elle s'assit, respira, pris son courage à deux mains et commença à me parler : elle me raconta que elle était déjà fiancée quelqu'un, que son mari était l'un des ministres de la Wehrmacht. Ce fut la discussion la plus lourde de toute ma vie, tous les propos qu'elle tenait me blessèrent à vif, c'était un comme se prendre un Panzer VI en plein tête. Au bout d'une demie-heure de mise au clair, elle quitta la table les yeux pleins de larmes. Je restai, quand à moi, figé sur place, figé par cet échange... Commença alors un long moment durant lequel je ne fis que penser : devrais-je continuer ?m'arrêter ? Blume en valait-elle vraiment la peine ? Au final j'en arrivai à la conclusion que oui, Blume valait le coup de continuer à poursuivre cette aventure avec elle. Je décidai donc de retourner lui parler pour essayer de lui faire changer d'avis... Mais je ne la trouvai point, à l'inverse je trouvai une lettre dans laquelle elle m'expliquai sa fuite ordonnée par son mari. Et qu'elle avait donc quitté la région pour partir au cœur de l'Allemagne. Sans hésiter et perdre de temps je rassemblai le peu d'affaires et de provisions que j'avais à ma disposition. Une fois mon sac à dos prêt je sortis de la maison, ferma la porte et allumai ma lampe. J'avais pris par sûreté un fusil Berthier avec moi, je m'engageai donc dans la forêt obscure... Après la moitié de la nuit passée j'arrivai aux abords d'une route qui longeait la forêt. Je décidai donc de la remontée pour voir si elle menait à un village. Et ce fut encore 3 heures de marche qui s'écoulèrent avant que j'aperçoive la lumière d'habitations proches. J'atteignais enfin mon but, j'accélérai donc ma marche mais arrivé à l'entrée du village je découvris horrifié l'existence d'un barrage à cet endroit : des gardes et des blindés contrôlaient les entrées. Leurs projecteurs étaient braqués dans ma direction, je me cachai donc les buissons pour ne pas être vu et interpellé, malheureusement un garde fut intrigué le bruit de mes pas était en train de se rapprocher. J'étais pris au piège et la distance entre lui et moi diminuai d'un façon extrêmement rapide, jusqu'à ce qu'il soit au niveau de mon buisson, dans un dernier espoir je reteins la respiration....

L'espace d'un instant, le son d'une bombe Où les histoires vivent. Découvrez maintenant