Mon Héritage (EN PAUSE)

21 mai 2020

Le soleil chatouille mon visage, doucement, j'ouvre les yeux. Tout est calme. Je sens qu'Austin est toujours derrière moi et dort comme un enfant. Mon regard se porte sur l'extérieur, puis sur toutes les petites particules de poussières qui flottent dans l'air. J'inspire profondément avant de me retourner. J'observe l'homme en face de moi, la tête enfoncée dans le coussin, la bouche entrouverte. J'examine les tatouages sur son visage et dégage les quelques mèches de cheveux qui tombent sur son front pour mieux observer le dessin du fil barbelé, mon préféré.

Le soleil lui va si bien. Je le regarde pendant de longues minutes, mais très vite, je sens qu'il va falloir que je me lève. Je tente de me retenir, mais impossible, il faut vraiment que j'aille faire mon petit pipi du matin. Je me lève alors doucement pour aller me soulage.

Je sors de la salle de bain et deux petits yeux se posent sur moi et un petit sourire illumine son visage.

– Hello Beauty.

Sa voix est rauque, j'avoue, c'est hyper sexy. Je me dirige vers lui et m'assieds sur le coin du lit.

– Je dois y aller Post, on m'attend.

Il soupire.

– Tu peux vraiment pas rester un tout petit peu ?
– Je préfère pas, dis-je honnêtement.

Je me relève et commence à préparer mes affaires, lui, reste au lit, sans me jeter un regard. Il a l'air sincèrement déçu. Je me rhabille et avant de partir, je m'agenouille devant lui. Je dépose son t-shirt sur la commode. Il se tourne vers moi.

– Ho je t'en prie Emily, garde-le.

J'accepte et le place dans mon sac. J'embrasse délicatement ses lèvres.

– Je suis désolée Austin, mais nos chemins doivent se séparer ici.

A ces mots, une boule se forme dans ma gorge. Sa main vient se poser délicatement sur ma joue, je place ma main par dessus et souris. Je sens que je vais fondre, je me retiens encore un peu, le temps de me lever et de quitter la pièce. Une fois dans le couloir, je marche rapidement tout en composant le numéro d'un taxi. Il arrive rapidement. Je lui demande de faire un crochet par mon hôtel pour récupérer mes affaires puis lui indique mon adresse à Bruxelles.

Je regarde le paysage qui défile et réalise que viennent d'arriver les deux plus beaux jours de ma vie. Je laisse les larmes couler sur mon visage, je suis si triste et si heureuse à la fois. Mon pouce vient tâter doucement la brûlure laissée par la cigarette hier soir. Le trajet devient long, et mon esprit est envahi de pensées obscures que je tente tant bien que mal de les éloigner de mon esprit. Malgré le temps, mes mauvais sentiments ne partent pas. C'est mon quotidien. Je ressens tant de choses, de façon si différentes, je me perds, encore et encore lorsque je me demande qui je suis. Le trajet devient un vrai calvaire. Je n'ai rien d'autre à faire que de penser, rien pour me changer les idées, rien pour me faire oublier ma souffrance intérieure continue.

Après une heure d'embouteillages, j'arrive finalement chez moi. Je remercie le chauffeur et le paye.

Ma maison se situe légèrement en périphérie. Elle est étroite, mais assez haute. Je tourne la clé dans la serrure et referme derrière moi.

– Chéri ? Je suis rentrée, m'exclamé-je.

Aucune réponse. Je dépose mes affaires dans la hall d'entrée et me dirige vers le salon à gauche. Richie est assis dans le divan, face à la télévision éteinte. Il ne me lance pas un regard. Je ne comprends pas tout de suite.

– Alors tes « problèmes de droits d'auteur », ça va, t'as réussi à les régler ? me demande-t-il en imitant les guillemets avec ses doigts.