DIEU DECIDE A TRAVERS LE TEMPS : 28
Nous prenons congé de Mamady et nous rentrons. Nous retrouvons Fanta assise sur la terrasse.
- soyez la bienvenue mes gens bien. Comment cela s'est passé, Foulematou ?
- ah c'était chaud ! C'est avec une eau glacée qu'on a empêché la belle-mère de mourir.
Nous éclatons tous de rire. Je me sens vraiment bien dans ma peau.
- et toi Fanta, es-tu allée voir ton ex-mari comme prévu ?
- oui je l'ai enfin rencontré. Il a beaucoup changé et est plus indulgent. Je lui ai aussi dit la vérité et je me sens soulagée.
- de quelle vérité parles-tu Fanta ?
- Comme vous me voyez ici là, j'ai une histoire terrible. Tout comme Aicha, je me suis mariée et pendant sept ans, je n'ai pas eu d'enfants. La belle-famille a commencé à me menacer. Mon mari aussi commençait à s'impatienter. Je ne savais que faire car je ne voulais pas le perdre. Il était un fonctionnaire. Un jour, l'Etat l'a envoyé compléter ses études pour deux ans à l'étranger. Dès qu'il est parti, j'ai profité pour lui mentir que j'étais enceinte pour qu'il ne cherche pas à prendre une femme là-bas.
Je me suis fabriquée un faux ventre. Ma belle- famille enfin me colla la paix. J'ai alors commencé à sillonner les hôpitaux dans l'espoir que je pourrai trouver un bébé abandonné par une mère indigne et le présenter à mon mari à son retour car je voulais préserver mon mariage coûte que
coûte. Je passais la majeure partie de mon temps à la maternité. Je savais que beaucoup de femmes
abandonnent les enfants à leur naissance et jusqu'à aujourd'hui, je me demande ce qui les pousse à agir ainsi. Pendant que les unes cherchent à en avoir, les autres en ont et les rejettent.
Un jour en circulant dans les alentours de la maternité, j'aperçois Kadiatou, une de mes anciennes camarades de classe qui est venue en consultation prénatale. Elle était presqu'à terme. Je l'aborde et nous nous
rappelons le bon vieux temps. Nous avons gardé contact et quand elle a accouché, je suis allée lui rendre visite à l'hôpital.
Kadiatou avait accouché de jumelles. Trois jours après, elle était toujours à l'hôpital parce que les enfants souffraient de l'ictère néo-natale. En lui rendant visite, je remarque qu'elle a laissé la porte de sa chambre d'hôpital ouverte et qu'elle était aux toilettes. Elle avait une cabine propre à elle dans laquelle elle avait une salle de bains, le genre que l'on attribuait uniquement aux gens riches. Les jumelles dormaient. L'idée de voler une naît en moi. Je la pris rapidement et je m'enfuis.
C'est ainsi que pour tout le monde, j'ai eu une fille. Malheureusement quelques années après, mon mari prend une seconde épouse car il voulait d'autres enfants. Je ne voulais pas de coépouse et je l'ai quitté. Il a tout fait pour me prendre la petite et m'empêcher de la revoir. Suite à
tout ceci, j'ai trouvé une opportunité et j'ai voyagé. Maintenant j'ai connu la gravité de mon acte ignoble et mon iman me presse à rétablir la vérité.
Nous étions toutes sidérées par l'histoire de Fanta.
-hum! Quelle histoire !
Foulematou prend la parole.
- c'est une bonne chose que tu aies choisi de rétablir la vérité. Nous commettons tous des erreurs à un moment de notre vie. L'important est de les réparer si c'est encore possible. J'espère que ton ex-mari t'a compris.
- il était choqué mais il m'a promis me présenter la petite et ensemble nous lui dirons tout. Après nous rechercherons la vraie mère de la petite en espérant qu'elle est toujours en vie.
Amina intervient.
- franchement les hôpitaux chez nous! Comment peut- on sortir avec un enfant qui n'est pas le vôtre aussi facilement d'un hôpital ?
Fanta répond :
- En occident, une telle chose serait impossible. Vous même vous avez constaté tous les dispositifs sécuritaires qui sont installés dans l'hôpital où Aicha a accouché. Foulematou, si tu permets, le rendez-vous avec la fille en question et mon ex-mari auront lieu chez toi.
- aucun problème, Fanta.
- Foulematou, tu es un ange.
- merci Fanta . Aicha, tu disais tout à l'heure que Simon vient demain. ?
- oui.
-pour toi ou pour autre chose?
- oui pour me voir et aussi pour se recueillir sur la tombe de sa femme et de ses enfants.
- quoi ? il a perdu femmes et enfants. ?
- oui, c'est très triste. Et pourtant, il prend toujours la vie du bon côté.
- il va sûrement t'avouer qu'il t'aime. Que lui diras - tu. ?
- je ne sais pas encore. J'aurais plutôt préféré être ta belle- fille mais Amina m'a piqué Solo.
Amina intervient.
- quoi ! Aicha, je vais te tuer en plein midi.
Je rigole et je réponds.
-"c 'est cela. Il me fallait parler ainsi pour te décrocher un peu de ton téléphone. Toujours à vous envoyer des messages. Viens m'aider à donner des fruits aux enfants.
Le lendemain, je décide de faire plaisir à Simon en l'accueillant à l'aéroport et en l'amenant dans son hôtel. Après tout, il m'a été d'un grand soutien. Je décide de conduire moi-même. Je lui avais
annoncé que je ne pouvais pas venir mais que le chauffeur de Foulematou sera là pour le ramener à l'hôtel.
Le vol a été en retard. Après, trente minutes d'attente, on nous annonce que l'avion a atterri. Pour avoir déjà fait l'expérience, je savais qu'il allait sortir avec ses bagages dans une trentaine de minutes environ.
J'attends patiemment. Je sais qu'il sera très surpris de me voir et que cela va lui plaire.
Quelques minutes plus tard, je l'aperçois avancer vers la sortie dans un pantalon Jeen et un T-shirt qui lui allaient à ravir. Je me mets légèrement en retrait et je le vois sortir du hall d'arrivée, cherchant du regard certainement le chauffeur et regardant sa montre. Je m'approche de lui par derrière et je lui ferme les yeux avec mes mains. Plutôt que d'avoir peur, il s'est écrié d'une voix suave : Aicha!!!
J'ôte mes mains de son visage et je me mets face à lui.
- Comment as-tu su que c'était moi, Simon?
- Je reconnaitrai ton odeur parmi des milliards de personnes, Aicha.
Hum....... Le gars-ci me fait fondre par des déclarations du genre. Nous nous donnons des bisous et je l'amène vers la voiture.
- Où est le chauffeur?
- Je suis ton chauffeur ce soir Simon.
- Intéressant. Comment se portent tes trois anges?
- Ils sont en pleine forme.
Environ une vingtaine de minutes plus tard, nous arrivons à son hôtel.
- Tu n'entres pas?
- Non, tu dois être fatigué par ce long vol; je te laisse te reposer.
- Ok, je souhaite que tu dines avec toi demain, est-ce possible?
- Ce sera avec plaisir.
- Attends-moi une minute, je t'ai apporté un paquet.
Il se dirige vers sa chambre d'hôtel et il revient avec le paquet. Je le remercie et je prends congé de lui.
A suivre.....
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