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DIEU DECIDE A TRAVERS LE TEMPS : 02

Combien d'enfants sa fille nous a donné pour que je sacrifie mes reins durant ce voyage alors que les routes sont en mauvais état? Je n'en crois pas mes oreilles. Je pense que j'ai mal entendu. Ma belle-mére ne peut pas prononcer de tels mots. Je rêve peut être. ?

Peu de temps après, Dd revient dans la chambre. Je l'aborde la première.
- Dd, demain je dois aller chez Mamady pour qu'on s'entende sur la date où nous irons au village.
- ok, je serai avec toi.
- tu n'iras pas au travail.?
- Aicha, je gère ma propre entreprise et je suis mon propre patron, ne l'oublie pas.
- merci pour ton soutien. As-tu informé ta mère que maman sera enterrée au village. ?
- oui, ce qui est sûr, elle va annoncer la nouvelle au reste de ma famille et nous allons nous organiser pour les funérailles.

Dd a voulu me cacher la réaction de sa mère. Je ne lui fais pas savoir non plus que j'ai tout entendu. Je verrai bien comment ils vont procéder. Mais je dois reconnaître que ma belle -mère m'a étonné en
prononçant des paroles aussi méchantes. Je sais qu'elle m'en veut parce que je ne donne pas de descendance à Dd. Mais là., il s'agit de la mort de ma mère. Je trouve qu'elle est allée trop loin.

Je ne bouge plus du lit jusqu'au lendemain. C'est maintenant que je réalise que ma mère est vraiment partie et que je ne la reverrai plus jamais. Maman va énormément me manquer. Depuis trois mois que dure sa maladie, je me suis préparée plus ou moins pour une éventuelle séparation. Mais j'ai très
mal. Maman était tout pour nous ses enfants.

Aicha était dans son ventre quand papa est mort. Elle ne s'est jamais remariée et a consenti d'énormes sacrifices pour nous élever. Il est vrai, une fois ayant réussi dans la vie, nous ses enfants avions tout fait pour la combler. Mais même un cadeau en diamant, ne pourra jamais compenser les sacrifices qu'une mère consent pour ses enfants.

En ce moment, la multitude des souvenirs qui s'entrechoquent dans ma tête est la preuve de l'importance qu'elle avait dans ma vie. L' entendre chanter quand elle cuisine, parler des heures avec nous ses enfants, me réconforter quand je désespérais d'avoir un enfant. Qui va m'écouter et me donner de sages conseils désormais. ?

À cette pensée, je fonds en larmes et je pleure abondamment. Pleurer dans ces cas fait beaucoup de bien et nous soulage. En pleurant, nous libérons le corps de ses tensions. L'acte de pleurer est apaisant.
Avec Dd, je me suis rendue chez Mamady où vivait maman avant sa mort. La maison grouille déjà de monde venu les uns pour présenter leurs condoléances pour dire combien ils aimaient le défunt même si c'est faux, les autres pour venir assister continuellement la famille du disparu.

Ce qui est marrant chez nous, nous accordons plus d'attention au défunt qu'au malade. Lorsqu'une personne meurt, elle devient adulée alors que pendant sa maladie, il n'y a que ses proches parents
qui prennent soin d'elle.

Josephine, une amie proche m'a raconté un jour, que son oncle avait été malade et manquait d'argent pour les soins.Toutes les tentatives de sa femme pour se faire aider par la famille ont été vaines. L'oncle
devant se faire opérer appelle sa femme et lui demande d 'aller dire à la famille qu'il est mort et qu'elle a besoin d'argent pour les formalités de morgue et aussi pour payer les dettes des soins en suspens. Rapidement, la famille avait cotisé et l'argent nécessaire fut réuni. Je me souviens avoir franchement rigolé de cette farce.

Les nombreux visiteurs sont assis dans la cour, sur la terrasse et dans le salon. Certains se roulent par terre. Parmi eux, je remarque ma belle -mère et quelques autres membres de ma belle -famille. Je
les salue et ils me présentent leurs condoléances. Ma soeur Amina est toujours inconsolable. Ensemble avec mon frère, nous décidons de nous rendre au village le lendemain annoncer la nouvelle à la
grande famille au village et convenir avec eux d'une date pour l'enterrement.

Tout se passe très rapidement. La famille de ma mère ne nous a pas trop compliqué la tâche comme c'est souvent le cas chez nous. Une date est décidée et les obsèques ont effectivement lieu à la date indiquée. Dd a deux soeurs et un frère. Une d'entre les soeurs, son frère et quelques autres membres de leur famille ont été présents. Aucune trace de ma belle-mére et de la soeur aînée de Dd.

Une fois, les cérémonies terminées, je reviens chez moi. Je décide de poser la question sur l'absence de sa mère à Dd.
- Dd je n'ai pas vu ta mère et ta soeur aînée aux obsèques. Pourquoi. ?
- Maman est malade et ma soeur est restée pour prendre soin d'elle.
- est - elle hospitalisée. ?
- non, mais elle se sentait vraiment mal au point où elle ne pouvait plus effectuer le déplacement.

Je comprends Dd. Il cherche à me cacher la vérité pour ne pas me faire de la peine.
Le lendemain, je me rends chez ma belle-mére. Je la trouve devant une assiette de riz bien garnie.

- Bonjour maman. J'ai appris que tu as été malade et c'est pour cela que tu n'as pas pu te déplacer.
- qui t'a raconté ce mensonge. ? Est-ce que j'ai l'air d 'une malade. ?
- c'est pourtant ce que Dd m'a dit.
- il t'a menti.

Moi-même je savais que c'était un mensonge mais je n'ai jamais imaginé qu'elle me le dirait en face. J'eus quand même le courage de poursuivre.

- dans ce cas maman, pourquoi n'étais tu pas présente aux funérailles. ?
- parce que la route qui mène au Nord n'est pas en bon état.
- mais maman, je ne comprends pas. C'est à cause d'une route en mauvais état que tu n'es pas venu aux obsèques. ?
- Aicha, depuis que tu t'es marié à Dd, ton corps est resté intact. Pourquoi veux - tu que j' abîme le mien en passant sur des routes cahoteuses. ?

Je la regarde terrifiée. Ma belle -mère avait osé me le dire en face. Là., cela devient inquiétant.

A suivre dans l'épisode 03

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