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DIEU DECIDE A TRAVERS LE TEMPS : 21

Solo ! Tu ne changeras jamais. Tu es comme ta mère, tout simplement adorable.
- un lion ne donne que des lionceaux. Alors quand me rendras -tu visite. ?
- nous en raparlerons. Je suis en ce moment à l'hôpital.
- ok, à tout à l'heure.
Depuis mon arrivée, il n'y a pas ce jour là où Solo ne m'appelle pour prendre de mes nouvelles. Les enfants de Foulematou sont à son image: ils sont formidables.

Comme par hasard, Simon est le Gynécologue choisi par l’hôpital qui va me suivre jusqu'à mon accouchement. J'en suis ravie. Plus on a déjà connu quelqu'un, plus on est en confiance. Je devrais le revoir chaque mois mais entre deux consultations, nous nous écrivons souvent et parfois même il m'appelle.

Solo me harcèle depuis longtemps. Je décide donc de lui rendre visite pour avoir la paix. Je suis heureuse parce que j'ai de bons amis du sexe masculin qui prennent bien soin de moi.
Chacun a sa particularité :
Simon m'inspire l'assurance et la sécurité,
Solo me donne de l'humour et de la joie. Il m'arrive d'envier la femme de Simon (car je suppose qu'il est marié) et la future épouse de Solo . Elles auront la chance que moi je n'ai pas eu en amour.

Je me demande avec bientôt trois
enfants si un homme voudra de moi. Dd ne veut plus et d'ailleurs je ne suis plus intéressée aussi à vivre cette vie de merde avec une mauvaise femme comme Bintou dans les parages.

Parfois, je me pose la question de savoir pourquoi Dieu m 'a donné trois enfants du coup. De toute façon, je suis très contente de l’arrivée de mes trois loulous qui seront désormais ma raison de vivre.
Peu importe l’avenir, si j'ai un travail et des gens comme Foulematou dans ma vie, je vais m'accommoder de mon sort. Peut-être que ce n’est pas mon destin d’avoir un mari. Nul n'échappe à son destin.

C'est aujourd'hui que je me rends chez Solo. Je dois y passer une semaine. Nantou m'a pris un billet de train. Je prends le train vers neuf heures et je suis bien surprise que ce train ne soit pas comme
les nôtres. Pour prendre le train, il faut aller à la gare, s'enregistrer et embarquer comme si on prenait un avion. Une fois dans le train, je me mets à ma place, côté fenêtre et je regarde le paysage. Je
l'admire un moment puis je m'endors. Je ne me réveille que lorsque le train s'arrête. Je descends, ma valisette en main et en suivant les panneaux de sortie, je me retrouve dans un grand hall.
Je repère très vite Solo qui m'attends.

- enfin Aicha, je te revois on life comme les anglais le disent.
- Solo, est-ce que tu sais que tu es têtu. ?
Pour toute réponse, il me tape gentiment l'épaule et on s'en va.

Le séjour chez Solo a été très agréable. J'avais l'occasion de découvrir Montréal dont josephine m'avait tant parlé. Montréal est la deuxième ville la plus peuplée du Canada après Toronto. Il y fait également très froid. Montréal abrite de magnifiques bâtiments rappelant les villes européennes.

Après avoir été éblouie par la basilique Notre dame, j'ai été conquise par le Plateau Mont Royal qui regorge de magasins luxueux et antiques. J'ai également eu l'occasion de me régaler d'une énorme assiette de Poutine, le fameux plat célèbre Montréalais.

Enfin, avec Solo, j’ai beaucoup ri et Amina m’avait dit que le rire est thérapeutique. Il me raconte de ces histoires, je ne savais même pas d’où il les puisait. Un soir, il me raconte ceci qui me fait beaucoup rigoler :

"Des amis sont allés à l'enterrement du grand-père d'un ami. Apparemment chez
eux la tradition veut que, pendant la cérémonie funéraire, un vieil homme vienne dire la prochaine personne qui va mourir. Quand le vieil homme est sorti il dit que la prochaine personne qui mourra
est la première personne qui va quitter les lieux. Depuis, tout le monde est encore aux funérailles même le vieux. "😂😂😂😂

Pendant mon séjour, je remarque que Solo est souvent accroché à son téléphone en écrivant tout le temps.

- décidément Solo, à qui écris - tu autant ?
Il sourit.
- je vois. C'est ta fiancée mais tu ne m'as jamais parlé d'elle.
- tu n'as pas besoin que je te parle d'elle car elle est comme toi.

Solo est toujours en train de plaisanter si bien que je n'arrive pas à discerner les blagues des choses sérieuses qu’il dit.
- en tout cas, j'envie ta fiancée du fait qu'elle aura une belle-mère adorable comme Foulematou.

Le séjour chez Solo touche à sa fin. Demain, je repars chez Nantou.
- le temps est vite passé, Aicha, tu vas me manquer. J'aime bien ta compagnie.
- c'est réciproque mais je dois repartir. Mon médecin est à Toronto.
- dis-moi, comment comptes -tu faire pour gérer trois enfants à la naissance dans ce pays où c'est difficile et très cher de trouver une nounou. ? tu sais que Nantou travaille.
- j'y pense aussi par moments. Je vais me débrouiller. C'est ce qui va même me pousser à vite rentrer au pays.

Je retrouve Toronto le lendemain et Nantou est bien contente de me revoir. Les jours s'égrènent. Le temps file. Mon ventre prend du volume. A la fin de la consultation du septième mois, Simon
s’adresse à moi comme suit :

- Aicha, est -ce que ton mari compte être présent pour l'accouchement ?
- pourquoi cette question ?
- avoir des triplés est quand même rare. Tous les pères donneraient tout pour suivre cet accouchement en direct.
- c'est donc permis ici que les hommes suivent l'accouchement ?
- bien sûr. C'est même conseillé.
- dommage, il ne sera pas là.
- et pourquoi. ?
Je deviens pensive et je hausse les épaules.
- Aicha, je suis non seulement ton Gynécologue mais aussi un ami pour toi. Tu peux me parler.

- en fait, nous avons des problèmes et nous ne sommes plus en contact.
- dis-moi tout Aicha. En parler te fera du bien et tu peux me faire confiance.
Je raconte à Simon toutes mes déboires jusqu'à mon voyage. Il ne s'en revenait pas.
- j'ai bien compris qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas chez toi. Tu es trop introvertie, ce n’est pas bien; quel que soit le malheur qui est le tien, tu dois toujours garder espoir en Dieu. Je crois
profondément que si tu souffres aujourd’hui, c’est que ton destin te prépare quelque chose de bien meilleur demain. Je veux bien t’inviter pour un diner dans la semaine prochaine pour que nous
échangions amplement.

- un diner? Je ne veux pas avoir de problèmes avec ta femme.
- je suis veuf Aicha; j’ai perdu ma femme dans un accident de voiture.
- oh! toutes mes condoléances.
- Elle était allée rendre visite à ses parents; elle était avec mes deux fils.
- C’est si triste. Malgré cela, tu arrives à vivre?
- C’est de tout cela que je veux t’entretenir. Je veux te parler de comment j’ai pu surmonter ce drame avec l’aide de Dieu.
- Elle était canadienne, ta femme?
- non; elle a la même nationalité que toi.

Chaque année, je vais me recueillir sur sa tombe; c’est en revenant de ce recueillement que je t’ai croisé dans l’avion.
- je suis si désolée; cela fait longtemps qu’elle est décédée?
- cinq ans.

Je sors de cette consultation toute effondrée après la discussion avec Simon. Lorsque nous subissons des malheurs, nous ignorons souvent qu’il y a plus malheureux que nous. Une citation anonyme dit
"Je me plaignais de ne pas avoir de chaussures, jusqu'au jour où j'ai rencontré une personne qui
n'avait pas de pieds."
Avec le récit de Simon, je me rends compte que mon fardeau n’est pas si lourd à porter : moi, je me plains d’avoir été humiliée et rejetée par mon propre mari alors que lui, il a perdu femme et enfants
d’une façon tragique. Tout est grâce.

A suivre dans le 22ème episode

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