La famille du 51 [Chicago Fire]

17_ "Je suis sur un siège éjectable !"

   Après la séance, qu'il a enduré jusqu'au bout, Oliver m'emmène au restaurant. Je lui ai proposé un fastfood présent dans la rue mais Monsieur préfère la bonne bouffe... Il me propose ensuite de me ramener mais comme nous sommes dans le quartier du Molly's, je décide de m'y rendre. Évidemment, Monsieur m'accompagne, sait-on jamais !

   Quand je passe l'entrée, l'ambiance tranquille, détendue et bon enfant de la caserne transpire et je me surprends à inspirer profondément, le sourire aux lèvres. Herrmann me remarque tout de suite et m'apostrophe.

- WELLS ! Viens-là ma belle !

   Je m'approche du comptoir et salue Sylvie et Stella, assises sur les chaises du bar. Je sens aussi Oliver qui essaye de me rattraper mais je fuis trop rapidement.

- Qu'est-ce que tu as, Christopher ? Je lui demande.

   Il pose une bière bien fraîche devant moi et me sourit.

- Brett nous a raconté que tu avais retiré un morceau de bois d'une jambe aujourd'hui. Je hoche la tête, approuvant effectivement ces paroles. C'est une personne coincée dans sa voiture, elle-même coincée sous un arbre couché en travers d'une allée de garage dont je me suis occupée. Elle est passée voir les médecins qui lui ont dit que tu avais sauvé la vie de la mère.

- C'est vrai ? J'interroge Sylvie.

- Ouais, les médecins ont dit qu'à dix minutes près, ç'aurait été l'amputation !

- Voilà, du coup, la maison offre la bière !

   Je rigole et remercie Christopher. Derrière moi, j'entend Oliver m'appeler. A mon grand désespoir, il réussit à me rejoindre au niveau du bar. Mais, avant qu'il ne m'atteigne, Casey se plante devant moi.

- Capitaine ! Bonsoir ! Vous allez bien ?

- Ça va merci, Herrmann a dit à tout le monde pour la mère de famille d'aujourd'hui. Félicitations !

   Je suis gênée, je n'ai fait que mon travail. C'est ce que je lui dis, d'ailleurs.

- Un très bon travail, Wells. Il me sourit et je devine qu'il flirte un peu avec moi.

   Cette fois-ci, Oliver réussit réellement à me rejoindre et il bouscule légèrement Matt en passant. Il s'excuse à peine et me voilà encore plus dans l'embarras.

-   Capitaine, je vous présente Oliver. Je dis, puis je me tourne vers Oliver. Je te présente Matthew Casey, mon Capitaine.

   Oliver lui tend la main et, hypocritement, se dit ravi de le rencontrer. Matthew et lui échangent une poignée de main sévère et forte. C'est à celui qui pissera le plus loin... ! Heureusement, Matt ne rentre pas dans son jeu et me salue rapidement avant de se diriger vers son acolyte des secours.

   Je me tourne légèrement sur les nerfs vers Oliver.,

- Oliver, t'as pas à te comporter comme ça envers mon supérieur ! Je suis sur un siège éjectable, là, et je me sens bien à la caserne ! C'est pas parce que l'on traîne ensemble que tu peux tout te permettre ! T'inquiète pas que si je dois choisir entre la caserne et toi, ce n'est pas toi qui gagnera !

   Son regard devient froid et l'emprise qu'il avait autour de ma taille se serre brusquement avant de disparaître tout aussi brusquement. Il recule rapidement, mettant une distance entre nous, qui me parait énorme.

- Bien. Je dois y aller. On se voit plus tard.

   Sur ces mots, il fait demi-tour et quitte le Molly's.

   Je n'arrive pas à savoir si je suis soulagée ou si je culpabilise...

   Je finis par décider de m'asseoir au bar et de profiter de ma bière gratuite, ce n'est pas tous les jours comme ça !

   Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, le regard dans le vide, mes papilles savourant la bière, mais c'est la main de Kelly, qui me ramène sur Terre.

- Salut ! Ça va ?

- Oui, et toi ?

- Ça va, merci, je te voyais de loin mais tu ne bougeais pas alors je me suis dit que j'allais aller voir si tu étais vivante !

   Je rigole doucement. Ce gars est vraiment un ami génial ! (à ce qu'il parait, ce n'est pas la même chose dans ses relations amoureuses !)

- Ça va, je t'assure ! Je réfléchissais juste et, même s'il y a un peu de bruit, cet endroit, je dis en désignant le Molly's, est parfait pour ça !

- C'est vrai, acquiesce Kelly. Ça va bientôt fermer, tu es venue en voiture ?

- Quoi ? Il est quelle heure ?

- Presque deux heures !

- Mince... Je suis venue accompagnée mais c'était avec sa voiture !

- Tu habites où ? Il demande.

   Je lui donne mon adresse et il cherche sur Internet.

- Oh, oui, je connais, c'est pas très loin de chez moi. Tu veux que je te ramène ? Ça t'évitera de payer une fortune, un taxi !

- Je veux bien, merci !

   Kelly me ramène après que nous ayons payé nos consommations et il me dépose chez moi une demi-heure plus tard. Nous échangeons nos numéros puis je rejoins la chaleur de ma maison. J'y retrouve ma sœur en Skype avec son copain. Comme celui-ci est en vacances chez ses parents au-dessus de Los Angeles, le fuseau horaire leur permet de s'appeler à des heures relativement raisonnables.

   Je les salue rapidement et je file m'enfouir dans les couvertures après un bisou à ma fille. Zoey dort tranquillement et je me permets une minute pour l'admirer. Bon Dieu, cet enfant c'est ma vie, mon oxygène ! S'il lui arrivait quoi que ce soit, j'en mourrais !

   Une dernière caresse sur la joue et je quitte sa chambre pour la mienne. Mon portable, posé sur la table de nuit, s'allume et m'indique la réception d'un message. Je décide de me préparer pour la nuit avant de le lire. Je me change, me démaquille, fait des soins pour ma peau avant de rejoindre mon lit. Je me plonge sous les draps, m'installe confortablement avant de couper les lumières et de prendre mon téléphone. Je suis surprise de voir un message de Matt.

Matthew: Salut, j'espère que tu es bien rentré ? Je sais que je me mêle sûrement de ce qui ne me regarde pas, mais, ton ami Oliver, il ne me plaît pas, il est louche. En plus, il ne te mérite pas, la gêne que tu ressens avec lui ne devrait même pas exister... Fait ce que tu veux de ce que je te dis mais, je t'en prie, fais attention à toi, s'il te plaît ! Bonne nuit.

   Comment dire... Je ne m'attendais pas du tout à ça ! Mon Dieu ! Je ne sais même pas quoi en penser ! Ces remarques m'interpellent et me troublent, me font culpabiliser de ce que je ressens pour Oliver, même si ce ne sont pas des sentiments amoureux !

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