La famille du 51 [Chicago Fire]

38 _ Evasion et sauvetage.

   Iris grommela à la vue du sang qui s'écoulait de la blessure.

- Bordel, si je pouvais lui péter la gueule, à celui-là ! marmonna la jeune femme. Comment tu te sens, Laureline ? Nausées, vertiges ?

   Laureline grimaça en sentant le sang couler.

- Juste vertige. Et mal aux côtes.

- J'espère que tu n'auras pas de trauma' crânien ! espéra Iris.

- Un de plus, un de moins... J'ai l'habitude maintenant, ironisa Laureline. Bon, comment est-ce qu'on sort de là, maintenant ?

   La jeune maman jeta un œil à la pièce, toujours aussi sombre qu'au départ. Même s'il n'y avait pas de lumière, le passage furtif d'Oliver leur avait permis de voir que la pièce dans laquelle elles étaient retenues était vide. Il leur faudrait se débrouiller avec ce qu'elles avaient sur elles pour se sortir de là !

   Laureline remarqua Iris faire des mouvements bizarres avec ses épaules et des grimaces tout aussi bizarres avant qu'elle ne brandisse ses mains, libres de tout lien.

- Ta-da ! s'écria-t-elle, Ahah ! Je savais que grandir avec cinq grands frères serait utile un jour, mais je n'aurais jamais pensé dans cette situation !

   Aussitôt elle se pencha pour défaire les mains de Laureline, mais celle-ci refusa.

- Non, sauve-toi d'abord !

- Quoi ? Mais-

- Non, c'est moi qu'il veut, il ne me touchera pas si je suis encore là ! Sauve-toi et va chercher du renfort !

- Tu es sûre de toi ?

- Oui, sauve-toi !

   Iris défit alors les liens qui maintenaient ses chevilles et fit comme Laureline le matin même. Plus fine de Laureline, elle passa aisément entre les barreaux de la porte. Avant de remonter à la surface, elle se tourna vers la jeune femme.

- Je reviendrai te chercher, promis, Laureline !

- Je ne bouge pas !

   Laureline lui répondit en souriant. Elle espérait qu'Iris réussirait à s'enfuir et allait chercher du renfort sans problème parce que, en attendant, elle était coincée dans cette cave humide et angoissante, sans allié et avec un geôlier imprévisible.

—

   De son côté, Iris jouait à une partie de cache-cache grandeur nature, dans laquelle elle ne risquait, non pas de tomber sur l'un de ses frères espiègle et rusé, mais plutôt sur un psychopathe flippant et dangereux.

   Sans le savoir, elle fit comme Laureline le matin même : elle enjamba la clôture menant chez le voisin et fila à toute allure, espérant que personne ne l'ait remarqué.

   Totalement perdue dans un quartier de Chicago qu'elle ne connaissait pas vraiment, Iris courait sans se retourner. Il y avait des maisons à perte de vue, sans aucun magasin, ou véhicule sur la route et la neige recommençait à tomber en petits flocons. Le temps paraissait suspendu.

   Iris ne pouvait s'empêcher de penser à Laureline, qui devait geler dans la cave humide de ce taré. Cela l'incita à ne pas ralentir l'allure alors même qu'elle traversait une route.

   Soudain, une ombre apparue sur sa droite, accompagnée d'un crissement de pneu. Elle fit un bond de côté pour esquiver la voiture avant de se précipiter dessus.