37_ Intervention en zone sensible

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   Les jours suivants furent plutôt paisibles, aussi bien en intervention que la météo. L'hiver se calmait enfin sur Chicago et, bien que la neige recouvrait encore le comté, le vent avait, lui, cessé de souffler violemment.

   Comme d'habitude, le rythme de la caserne 25 était plus calme que celui de la caserne 51. Toutes les tâches habituelles avaient déjà été effectuées, donc les filles pouvaient profiter de la salle de repos paisiblement, car les autres camions étaient tous en intervention.

   Déjà deux semaines s'étaient écoulées depuis l'arrivée de Laureline à la caserne 25. Son remplacement avait été prolongé et il était prévu qu'elle passe encore deux semaines ici. Les habitudes commençaient déjà à s'installer entre sa coéquipière et elle, ce qui, elles le savaient, rendrait la séparation encore plus difficile.

- Ambulance 27, malaise au 1637...

   L'appel n'était même pas terminé que Laureline et Iris fonçaient déjà hors du bâtiment. Les malaises étaient souvent fréquents en ce moment, mais les deux femmes s'inquiétaient plutôt de la localisation de l'appel. L'adresse de l'intervention se situait en plein quartier de gangs, une zone sensible, dans laquelle les véhicules de secours n'interviennent que rarement seuls. Malheureusement pour elles, personne n'était disponible pour assurer leurs arrières.

- On arrive, lui signala Iris, le regard en alerte.

- Croisons les doigts pour que ça se passe bien.

   Laureline pria intérieurement, la boule au ventre. Un mauvais pressentiment lui serrait l'estomac, mais elle ne pouvait pas ignorer un appel.

   L'adresse indiquée était un vieux bâtiment délabré et abandonné, avec une croix noire taguée dessus. Cela signalait qu'il ne fallait pas entrer dans le bâtiment, car il y avait un risque d'effondrement. Le jardin était envahi d'herbes hautes et le quartier semblait désert.

- C'est dans ce bâtiment-là apparemment. C'est ce que dit le Central.

   Iris suivit les informations données à la radio et Laureline prit la suite. Elles se dirigèrent sur le côté du bâtiment et descendirent les escaliers défoncés menant à la cave. Elles arrivèrent dans une petite allée très peu éclairée.

   Iris avançait déterminée, signalant leur arrivée et recherchant la victime, quand, en tournant dans un angle, elle se fit assommer, la plongeant dans l'inconscience.

- Iris ?

   Silence. Laureline, plus craintive, avança prudemment dans l'allée sombre.

- Iris !

   Silence. Elle se retourna croyant avoir entendu des bruits de pas derrière elle, mais rien. Elle détestait cette situation. Elle tenta d'appeler le Central, mais les vieux bâtiments avaient des murs épais qui ne laissaient pas passer les ondes radios.

- Bordel...

   Laureline commença à paniquer. Le couloir était vraiment peu éclairé, si bien que la jeune femme ne voyait pas où elle posait les pieds. Ne voulant pas se tordre la cheville, cela la faisait avancer prudemment. La poussière la faisait tousser bruyamment et le moindre bruit la faisait sursauter.

- Iris !

   Laureline avança dans le couloir vétuste, à la recherche de sa coéquipière. Elle crut voir une masse sombre au sol, ce qui la fit se dépêcher, mais à son tour, elle se fit assommer.

...

- Laureline ! Laureline ! Pss Laureline !

   Un mal de crâne lui brisait le cerveau. Laureline eut peine à ouvrir les yeux, l'estomac retourné, les oreilles sifflantes.

La famille du 51 [Chicago Fire]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant