Chapitre 3: Faire connaissance... ou pas

7.4K 431 80
                                    

- Monsieur ? qui êtes-vous ? 

La voix était si douce que Severus crût qu'il rêvait. Aucun être humain ne pouvait avoir une voix aussi mélodieuse et innocente, n'est-ce pas ? Hum, bien sûr que si Severus. Le Severus en question leva brusquement la tête pour tomber dans deux immenses yeux verts remplis de curiosité. 

Savez-vous ce qu'est l'injustice ? Réellement ? Eh bien pour notre cher Severus, à ce moment précis il avait l'impression d'avoir devant lui l'incarnation vivante de ce mot. A croire que Lily avait tout simplement dupliquer James Potter lors de sa grossesse. L'enfant était sa réplique exacte, en miniature certes, mais il avait vraiment l'impression de se retrouver face à sa Némésis. Vous me direz qu'il n'y a aucun mal pour un enfant à ressembler physiquement à son père. Je suis d'accord avec vous, et Severus l'aurait certainement été aussi si il n'y avait pas ce détail plus que dérangeant. 

Harry avait les yeux de Lily. Ces magnifiques yeux verts. Là encore c'est une chose tout à fait normale, me direz vous. Mais voyez vous, quand il s'agissait de Lily, Severus oubliait complètement la définition du mot : normal. Pour lui, voir les yeux de l'amour de sa vie sur le visage de son pire ennemi n'avait rien de normal. Cela s'apparentait plutôt à une blague cruelle de l'univers, comme pour lui rappeler que Lily avait préféré Potter à lui. 

 Ses deux émeraudes qui donnaient l'impression d'être tantôt dans une immense forêt, tantôt dans une plaine herbeuse à perte de vue. C'est ce qui l'avait immédiatement séduit chez Lily. Quand elle vous regardait c'était comme si ...

Heu, on se perd là Severus, ce n'est pas le moment de faire dans le sentimentalisme. Ou en étions nous déjà ? Ah oui, la voix douce et les grands yeux verts remplis de curiosité. Pendant que Severus se perdait dans ses pensées, Harry lui regardait autour de lui. Cet endroit ne lui disait rien, mais une chose est sûre c'est qu'il n'aimait pas du tout. C'était moche, d'une couleur qu'il ne connaissait pas, avec plein de lits, et un immense plafond qui lui donnait le vertige. 

L'homme a coter de lui était bizarre. Harry lui avait plusieurs fois demander qui il était, mais il n'avait toujours pas répondu. Cet homme était soit sourd, muet ou stupide. Ou peut-être même les 3 à la fois. Non peut-être pas sourd. Après tout il avait réagi au son de sa voix. Voyant qu'il n'obtenait aucune autre réaction de sa part, Harry s'avança prudemment et lui toucha doucement le bras.  

Severus sursauta au contact de l'enfant et fit un bond prodigieux en arrière. Ce qu'il regretta bien vite en voyant ses yeux se remplir de larmes tandis qu'il se mettait à trembler. 

- Pardon monsieur, pardon. Je ... je voulais pas être un méchant garçon. Pitié le dites pas à mon oncle, pitié... pitié.

Ses pleurs d'abord silencieux s'étaient transformés en sanglots déchirants, tandis que son petit corps était parcourut de violents spasmes et que sa respiration devenait laborieuse. Les événements du matin lui revenaient en mémoire. L'homme qui se trouvait à coter de lui était celui à qui il avait demander de l'aide pour échapper à son oncle. Sûrement qu'il n'avait pas aimer qu'il lui saute dessus et lui tache son vêtement avec son sang. Ou alors l'homme avait eu peur de lui. Oui c'était ça, il lui avait fait peur. Oncle Vernon avait raison, il était un monstre. Et c'est pour cela que l'homme avait eu peur de lui. 

Le bruit des sanglots de l'enfant alerta l'infirmière qui arriva en courant. Comprenant qu'il était  était en pleine crise de panique, elle lui lança un sortilège d'allégresse. Aussitôt les pleurs et les tremblements cessèrent et sa respiration se calma. Il était dans un état de calme forcé. Poppy lança rapidement un sort de diagnostic, puis rassurée de voir de voir que son état physique n'avait pas empiré, elle fit une chose qu'elle faisait rarement, pour ainsi dire jamais avec ses petits patients. Elle s'assit dans le lit à coter de l'enfant et le pris dans ses bras et se mit à le bercer. Harry commença par se raidir, puis comprenant que la dame n'allait pas lui faire de mal, il se détendit.

Jamais personne ne l'avait pris dans ses bras. Il s'était toujours demander ce que ça faisait de recevoir un câlin, ce que ressentait son cousin quand sa tante Pétunia le prenait dans ses bras. Maintenant il savait ce que ça faisait. C'était chaud et tout doux. La belle dame sentait le thé et avait les mains très douce. C'était tellement rassurant qu'il finit par s'endormir sans même s'en rendre compte.

Severus avait observer toute la scène dans un état second. Quand l'enfant avait commencer à paniquer il n'avait pas réussi à avoir la moindre réaction. Pourtant en tant que professeur, il était former et donc habilité à gérer ce genre de situation. Le sortilège d'allégresse était à la porter de n'importe quel sorcier lambda, il connaissait les sortilèges pour aider ses poumons à fonctionner correctement, pour l'empêcher d'avaler sa langue et de se faire du mal. Et pourtant il n'avait rien fait. 

Il faut dire aussi que jamais il n'aurait penser à associer crise de panique et anxiété à un Potter. Le père était un abruti, vantard, paresseux et un véritable salaud. Donc dans son esprit, le gamin devait sans doute être pareil à son père. Il était bien sa quasi parfaite réplique physiquement. Non il n'exagérait pas mesdames et messieurs les lecteurs. Tout le monde sait bien que Severus Snape est quelqu'un d'impartial, qui ne laisse absolument pas ses sentiments influencer son jugement, voyons ! 

Et c'est là que la réalité le frappa de plein fouet. James est mort bien avant que son fils ne puisse ne serait-ce que parler. Il n'avait en aucun cas pu l'imité. Et il aurait parier son titre de plus jeune Maître des Potions depuis des siècles, que sa " famille " n'avait certainement jamais parler à l'enfant de ses parents. Ce constat le rassura un peu. Peut-être que finalement la ressemblance de Harry s'arrêtait au physique de son père et qu'il avait le caractère de Lily. Il l'espérait de toute ses forces. 

Mais une autre chose attisait sa colère contre les maudits moldus, Dumbledore et Minerva. Lorsque Poppy avait pris Harry dans ses bras, il avait eu l'air complètement paniqué avant de se détendre. Puis son sourire béat quand elle avait commencer à le bercé doucement tout en lui caressant les cheveux, avait fini de confirmer les doutes de Severus. Il était évident que l'enfant n'avait absolument pas l'habitude de recevoir des marques d'affection. Peut-être même qu'il n'en avait jamais reçu depuis la mort des ses parents. Mais bon après la liste astronomique des blessures et carences physique du petit garçon, ce constat n'avait rien d'étonnant. En fait c'était dans l'ordre des choses. Un enfant qui avait été battu jusqu'au sang, affamé par sa propre famille, ne pouvait pas savoir ce que c'était que l'affection.

En regardant le petit s'endormir, Severus se dit que les blessures physiques de l'enfant n'étaient pas le plus inquiétant. Avec la magie, on pouvait faire des miracles et bientôt les séquelles dues à son mauvais traitement ne seraient plus qu'un mauvais souvenir. Sur le plan physique du moins, parce qu'en ce qui concernait le mental, le sombre professeur ne se faisait guère d'illusion. Merlin seul savait ce que Harry avait bien pu endurer ces quatre dernières années. Une chose est sûre c'est que c'était beaucoup trop pour un enfant de son âge aussi Survivant soit-il. 

Cela n'allait pas être facile de gagner sa confiance, et encore moins de lui faire oublier ce qu'il avait vécu. Le chemin allait être dur et parsemé d'embûches. Certes Severus s'était promis d'arracher Harry à ses moldus et de remettre les points sur les "i" avec Dumbledore. Et il tiendrait sa promesse quoi qu'il lui en coûte. Il était hors de question que le fils de Lily retourne dans cet enfer.

Mais malgré ses bonnes résolutions, Snape avait peur. Oh! bien sûr il ne l'avouerait pour rien au monde. Mais il était véritablement terrifié. Il n'avait aucune idée de la manière dont il allait si prendre avec l'enfant. Il lui avait fait peur dès le premier réel contact avec lui. Comment allait-il s'y prendre pour redonner confiance et sourire à Harry. Arrivera-t-il à trouver les mots justes pour lui faire comprendre qu'il était en sécurité maintenant. Pourra-t-il le prendre dans ses bras et le bercer pour calmer ses angoisses comme le faisait Poppy actuellement. Mais surtout arrivera-t-il à aimer cet enfant comme si il était le sien. 

Il n'avait de réponse à aucune de ses questions. Il partait littéralement à l'aventure. Mais il n'avait pas le droit à l'erreur, l'avenir du garçonnet en dépendait.          

Une famille inespérée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant