La guerre était finie. C'était la fête.
Dans les rues de Mosjen, victuailles et boissons coulaient à flot. Du haut de ses sept ans, Gareth avait également comprit que les heures difficiles étaient derrière eux.
Les valeurs pacifiques de l'ordre des edelvargs les avaient mené à une confrontation avec les ambitions des fils du roi d'Angleterre, qui s'étaient révoltés contre leur père avec le soutien des rois de France et d'Ecosse.
Mais le roi, avec l'aide de mercenaires brabançons, du roi de Normandie et des edelvargs, avait repoussé ses adversaires et capturé le roi William d'Ecosse avant de finalement se réconcilier avec ses fils.
Pour les edelvargs, chaque guerre consistait principalement en des actions de protections des populations civiles se trouvant sur le passage des armées en campagne. Mais dans le conflit présent, ils ne pouvaient cautionner l'attitude avide des rebelles et avaient donc participé de manière plus directe aux affrontements.
C'était, par exemple, le frère du grand maître, qui avait permis aux forces royales de prendre par surprise le roi d'Ecosse et de le capturer sans coup férir. C'était également le grand maître lui-même qui avait guidé le roi d'Angleterre dans les bois bordant Mosjen pour venir en aide à la ville normande assiégée de Rouen, menant à la levée du siège par les français.
Le traité de paix avait été signé un mois auparavant et l'heure était aux réjouissances.
Gareth mangeait ce qu'on lui servait avec appétit. Autour de lui, l'atmosphère sentait l'alcool et le graillon. Pour l'occasion, d'immenses tables avaient été installées dans la cour du château et la nourriture cuisait en plein air.
Après avoir avalé des fruits, du pâté, des potages, des plats en sauce, de la viande, du poisson, des céréales, des gelées, des bouillies, des fruits confits ou secs, des dragées, gâteaux, flans et autres beignets, les convives commencèrent à parler de choses et d'autres, riant et bavardant gaiement.
Malgré le froid glacial du mois de novembre, tout le monde resta attablé après les desserts.
Alors que la nuit était tombée depuis déjà bien longtemps, un silence soudain s'installa. Gareth sortit de sa torpeur digestive et chercha ce qui l'avait provoqué. Une voix forte rompit le calme ambiant :
« Mes chers amis ! Comme vous le savez tous, nous célébrons aujourd'hui la fin de dix-huit mois de conflit. Malgré de regrettables débordements, je tiens à vous féliciter et à vous remercier pour vos initiatives qui ont permis de sauver un nombre considérable de vies humaines et de mettre rapidement un terme à la guerre. Vous avez porté haut et fort les valeurs de l'ordre des edelvargs et vous pouvez être fiers de vous ! »
Gareth bailla. L'homme qui parlait était Thomas Highberg, le grand maître des edelvargs. Elu à ce poste depuis quatre ans, il était l'héritier d'une longue histoire. L'ordre des edelvargs avait été fondé durant l'an trois après Jésus-Christ, à la suite d'un conflit long et sanglant entre les deux grands empires, soutenus par les elfes, et l'armée des mages noirs.
L'avènement du christianisme et les nombreux bouleversements suivant la chute des empires avait mené à faire évoluer l'ordre vers la traque et l'élimination de la magie, dont les ravages marquaient encore certaines régions de l'Europe, réputées maudites.
La seconde phase de l'histoire des edelvargs étaient intervenue après environ neuf-cents ans d'existence, quand la magie avait finalement disparu sous les coups des membres de l'ordre.
Là, l'ordre avait traversé une longue crise existentielle avant de se réorienter vers ce qui était devenu ses valeurs actuelles : la tolérance, la paix, la solidarité.
Le grand maître poursuivit son discours par de longs et ennuyeux propos sur les valeurs de l'ordre avant de conclure :
« Profitez-bien des festivités, vous les méritez ! »
A ce moment-là, Gareth sentit une main se poser sur son épaule, c'était Cyrion, son compagnon de chambrée :
« Francis veut qu'on rentre. Il nous attend aux portes. »
Les deux compagnons passèrent au milieu des tables, traversèrent la cour et rejoignirent un groupe d'enfants qui se regroupait autour d'un edelvarg barbu au visage sérieux. Il compta les enfants, puis franchit les portes :
« Allez, en route ! Ne me perdez pas ! »
Les enfants traversèrent la barbacane, puis s'engagèrent sur le long pont de pierre qui traversait le lac. La lumière de la lune se reflétant dans l'eau donnait au paysage un aspect surnaturel. Une fois de l'autre côté du pont, ils arrivèrent sur une île où se trouvaient entre autres, un petit château, des forges et des ateliers.
La traversée de l'île les mena jusqu'à un pont-levant d'où ils entrèrent dans la ville de Mosjen, en fête. De là, ils marchèrent peu et arrivèrent devant un long bâtiment à trois étages dans lequel ils entrèrent :
« Tout le monde au lit ! S'écria Francis en souriant. »
Gareth et Cyrion montèrent dans leur chambre. Le premier jeta un œil au lit de son frère, William, âgé de trois ans, puis se coucha. Cyrion se contenta de s'effondrer sur son lit et de s'endormir aussitôt. La fête se poursuivit jusqu'à tard dans la nuit.
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L'odyssée des Joraenings
Fantasy1174 - Suite à une série d'hivers extrêmement rigoureux, les joraenings sont un peuple décimé dans lequel ne reste que quelques milliers d'habitants affamés. Leur dernier espoir est de construire une flotte suffisamment importante pour embarquer les...