Chapitre VI : La légende

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 Le Glaesil était désormais à la tête d'une expédition traumatisée et effrayée

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Le Glaesil était désormais à la tête d'une expédition traumatisée et effrayée. Plusieurs centaines de joraenings avaient sombré et la peur faisait imaginer aux survivants mille et un dangers à venir pour le reste du voyage.

Depuis le naufrage, ils n'avaient plus vu la moindre terre autre que la banquise qu'ils longeaient depuis plusieurs jours. Le Marteau et la première colonne ouvrait toujours la marche. Le Jora menait la seconde au nord de la première, le long de la glace. Enfin, la troisième, amputée de l'Elfe Noir, voyageait au sud :

« Terre ! »

Drisa prit sa longue-vue et devina au loin de hautes montagnes :

« On arrive où, maman ?

-Ça doit être le Groenland. »

Le Marteau ne changea pas de direction, ce qui laissait penser que le Glaesil souhaitait y faire étape. Mais rapidement, un problème se posa à eux. La banquise leur barra très vite le passage alors qu'il restait plusieurs heures de navigation avant d'atteindre la terre ferme :

« Que faisons-nous, Glaesil ?

-Laissez tomber, cap au sud. Je n'avais de tout de façon pas l'intention de nous établir sur cet immense glaçon. »

La flotte vira de bord et longea à nouveau la banquise mais cette fois en longeant les côtes gelées. L'île était habitée, mais principalement par des fermiers établis dans deux foyers principaux.

Plus ils avançaient vers le sud et plus la banquise diminuait. A tel point que deux jours après leur arrivée face à l'immense île, la flotte ne se trouvait qu'à quelques centaines de mètres de la terre. Quand la nuit tomba, les joraenings remarquèrent des lueurs sur la côte. Le Glaesil prit le temps de la réflexion pendant une petite heure et ordonna :

« Jetez l'ancre ! »

L'ordre fut transmis aux autres vaisseaux et la flotte passa la nuit sur place. A l'aube, une petite délégation d'une douzaine de membres quitta les navires et marcha à travers la banquise pour rejoindre la côte.

Le Glaesil avait choisi de prendre un groupe le plus varié possible. Il y avait lui, deux magiciens, deux marins, deux soldats, deux enfants avec chacun un de leurs parents et deux adolescents, chaque fois un homme et une femme.

Seha, cramponnée à la manche de son père Arioval, ployait sous le poids de son manteau. Elle avait froid, comme tout les autres et ses chaussures lui faisaient mal aux pieds, mais elle était tellement heureuse de quitter le navire, au moins temporairement.

A côté d'elle, un petit garçon blond légèrement plus jeune qu'elle marchait d'un pas rapide. Il tenait la main d'une femme massive au regard sévère. Elle regardait autour d'elle d'un air défiant.

Seha, qui vivait avec les mêmes personnes depuis plusieurs semaines, espérait que le garçon et elle pourraient se tenir compagnie une fois à terre, mais pour l'instant, la mère lui faisait peur.

L'odyssée des JoraeningsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant