Mark Tuan [1]

.13.

Mark soupira en secouant négativement sa tête de droite à gauche en esquissant un sourire avant de se lever du siège rouge rabattable, provoquant les claquements de langue agacés des personnes derrière lui, il s'excusa répétitivement jusqu'à réussir à sortir de la rangée pour marcher d'un pas peu sur dans l'obscurité de la salle vers la porte, il tata cette dernière avant de trouver la poignée et d'ouvrir la porte, se faisant aveugler par la lumière du couloir.

Mark fronça les sourcils en sentant son regard s'embuer face à la forte lumière blanche externe, il retrouva lentement la vue ; Jackson faisait les cents pas devant la salle en grognant :

-Comment ça je suis trop bruyant ? Avec mon argent je peux les appeler venir jouer le film sous mes yeux ! J'ai une salle de cinéma chez moi et je n'ai pas à endurer des ordures comme vous qui me disent de me taire ! Non mais vous savez qui je suis déjà ?

Mark rit doucement en venant poser sa main sur son épaule, Jackson fit volteface et sembla se calmer sur le coup :

-Ils t'ont viré aussi ?! Ils vont m'entendre !

-Non, non ! Je suis sorti de mon propre chef

-Hein ? Pourquoi ?

Mark sourit en passant ses mains sur le col de son vis-à-vis :

-Je suis venu le regarder avec toi, puis j'aime bien tes commentaires

Il sentit le corps crispé de Jackson se détendre rien qu'au contact de ses mains avec le fin tissu de son haut. Mark releva le regard de son col pour enfin croiser son regard, son regard avait un petit je-ne-sais-quoi qui le rendait plus déstabilisant que d'habitude, cette lueur qui n'y était pas avant.

Mark détourna le regard sur le champ, sentant ses joues chauffer légèrement.

-Et bah on va continuer le film chez moi, j'ai une salle de cinéma

-Pourquoi on n'y est pas allé depuis le début ?

Jackson haussa les épaules en se dirigeant vers la sortie :

-Je me suis dit que tu ne voudrais pas venir chez moi

-Pourquoi ? Par peur que tu me violes ?

-non ça je l'ai déjà fait aux archives et tu n'as pas fui

Mark rougit totalement en le suivant hors du cinéma, il semblait avoir perdu sa langue, durant tout le trajet vers la maison de Jackson il ne dit rien, il était assez préoccupé pour cela.

Il ne se rendit compte qu'une fois qu'ils dépassèrent l'imposante barrière dorée de la propriété de Jackson que c'était la première fois qu'il se rendait chez lui, se demandant alors à quoi ressemblerait la maison d'un riche célibataire.

Sa mâchoire faillit rejoindre le sol quand il vit la gigantesque demeure qui lui faisait face, un jardin verdoyant dont les herbes étaient coupées au millimètre prêt, comme si elles n'osaient dépasser la coupe que leur administra le jardinier. L'eau cristalline qui ruisselait depuis la fontaine qui devançait l'entrée de ce qui semblait un palais luxueux était la seule mélodie percevable à nos oreilles, si ce n'est le gazouillement des oiseaux et le crissement des herbes.

Mark déchira ce silence en fermant sa portière, le pavé était si propre qu'on croirait qu'il était fait en argent, il suivit docilement Jackson jusqu'à la porte d'entrée, incapable d'assimiler ce qu'il voyait.

Il monta les escaliers en marbre beige du palier, des escaliers si brillants qu'il y voyait son reflet. Jackson toqua trois coups à la porte, un bref instant et la porte s'ouvrit sur un homme chiquement habillé d'un smoking noir, il sourit en se baissant par respect.