Chapitre 3

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On dit souvent que la nuit porte conseil.

« Conseil », ce mot à bien des significations.

Il est aussi dit que chaque avis est précieux, des plus insignifiant au plus sage. Même dans notre subconscient nous suivons les conseils que l'on a pu nous donner.

Profitons de chaque instant de vie, de chaque brise, de chaque sensation. Qui sait de quoi sera fait le lendemain ?

Avancer est le meilleur des conseils.

Avancer est la chose la plus dur à réaliser.

Elle avait nagé durant des heures. Cela ne la gênait pas ; elle adorait nager. L'eau fraîche la revigorait peu à peu et la lune éclairait son chemin. La nuit avait été douce et quand le matin vint, elle n'eut aucun mal à sortir de l'eau. Le vent caressa sa peau nue, ses pieds effleurèrent l'herbe mouillée par la rosée et le soleil réchauffa son visage. Elle s'assit contre un tronc face au soleil reflétant sur l'eau.

Malgré l'apaisement que créé cette vue elle resta sur ses gardes plusieurs heures mais personne ne peux résister bien longtemps à l'appel du sommeil. Ses paupières de plus en plus lourdes commencèrent à se fermer, tous ses muscles se relâchèrent. Elle baissa sa garde, permettant à tous ses sens de se reposer. Mais elle oublie un détail en faisant cela...

Ce furent des voix qui réveillèrent la jeune fille. Quand elle voulut ouvrir ses yeux, quelque chose l'en empêcha et seul du noir lui parvint. La peur l'assaillant peu à peu elle bougea ses bras et ses jambes mais rien ne se passait.

Elle était attachée.

Dépourvue de deux de ses sens elle utilisa l'un des deux restants ; Ses oreilles se dressèrent tel un chien à l'aguet et elle écouta chaque bruit.

Il y avait des gens autour d'elle. Ils étaient assez proches ; elle pouvait même sentir le souffle de l'un deux sur sa nuque.

-  Je pense qu'elle est réveillée.

C'était une voix masculine : jeune à priori.

- Enlève-lui le bandeau.

La lumière l'aveugla quelques instants et quand enfin elle put voir correctement elle aperçut une trentaine d'hommes et de femmes autour d'elle. Deux d'entre eux étaient plus près que les autres dont un avec le bandeau qu'elle avait visiblement quelques minutes avant sur les yeux.

- Des humains...

Il n'y avait aucun doute la dessus, toute ces personnes étaient des humains.

- Qui es-tu ?

L'homme était blond, large d'épaules et très imposant. Ses habits étaient plus propres et élégants que les autres.

- Où suis-je ?

L'assemblée fit un pas en arrière en entendant sa voix.

- Vous êtes à Alkanim. Déclara le deuxième homme, celui-ci avait de longs cheveux bruns attachés et la même carrure que le blond.

- Alkanim ? Je n'ai jamais entendue parler de ce village. De quel royaume fait-il partit ?

Un brouhaha commença et le blond parut stressé. Contrairement au brun qui continua avec la même expression pacifique.

- Alkanim ne fait pas vraiment partie d'un royaume.

- Arrête Alan, nous ne savons pas qui est cette jeune fille.

Apparemment le blond était très stressé. La distribution d'info était un des facteurs prouvant la pacivité d'un humain. Celui-ci ne paraissait pas sur le point de la relâcher.

- Je m'appelle Andrea.

Mentir sur son identité n'était peut-être pas une bonne idée mais s'était la meilleure option. Dire qu'elle était de la royauté causerait sûrement sa perte.

- Andrea ? Et d'où venez-vous mademoiselle ? Questionna le blond méfiant.

- J'étais partie chercher des baies dans la forêt du royaume de Scorpion mais je me suis égarée.

Autant dire une part de vérité.

- Vous êtes partis chercher des baies ?

- Oui...

- Vous voulez nous faire croire que vous êtes partis dans les bois chercher des baies nues ?

Leina avait oublié ce détail. Par instinct elle regarda son corps ; il avait été recouvert par une couverture en laine verte.

- Nue...?

Elle s'était entraînée depuis sa plus tendre à manipuler, elle allait enfin pouvoir voir de quoi elle était capable. Elle se mit à bégayer, paniquer et quelques larmes coulèrent.

- Où... où sont mes habits... et... et... mon panier.... dit-elle entre deux sanglots. 

- Ce n'est pas nous qui allons vous le dire.

Dans un sanglot elle continua.

- Je... je venais de finir de remplir mon panier... alors je me suis assise près d'un tronc et je ... je me suis reposée... quelqu'un à dû me trouver et... et...

- Calmez-vous, tout va bien maintenant. Vous êtes en sécurité.

L'homme brun avait posé une main délicate sur sa joue. Ses yeux était d'un vert incroyablement  hypnotisant. Sa peau paraissait douce et une cicatrice était visible sur son épaule droite venant de son dos. 

- Max relâchons la. Tu vois bien qu'elle n'est pas dangereuse.

- Qui te dit qu'elle ne ment pas ?!

- Max regarde la, elle a peur. Que voudrais-tu qu'elle nous fasse et puis elle ne sait même pas où l'on se trouve.

- Ce... ce n'est pas une raison... si c'est une dès leur elle est capable de tous nous tuer !

Une dès leur ? Il parle des signes ?

- Tu l'as entendue tout comme moi, qui sait ce qu'elle a pu subir ?!

Un silence régna durant plusieurs minutes et enfin le blond ajouta.

- Tu as gagné Alan. Tu peux la détacher mais dans ce cas tu as l'obligation de t'en occuper et s'il arrive malheur au village tu sais ce qu'il arrivera.

L'homme hocha la tête : exprimant son assentiment.

Il sortit une fine dague et trancha les cordages qui retenaient prisonnières ses mains et ses jambes.

La liberté s'ouvrait enfin à elle dans ces lieux.


LeinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant