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Je m'efforce de sourire aux clients, désagréables comme d'habitude. Leur tendant leur commandes. J'assiste souvent à des bagages ici. Et c'est bien sûr tout le temps moi qui est chargé de les régler. Et de faire sortir les perturbateurs. Je suis toujours, même encore aujourd'hui, considéré comme le petit chien de tout le monde. Même du patron. Même de mes collègues. C'est comme ça. Et pas autrement.

Mais parfois, même si c'est rare, je tombe sur des clients agréables. Sur des clients séduisants. Ça fait apparaître, parfois, un sourire sincère sur mes lèvres. Et parfois, ils arrivent dans mon lit. De temps en temps le plaisir humain me fait du bien. Ça aussi c'est rare, mais ça arrive que j'en ai envie. Même si mon corp doit les dégoûter une fois nu. Squelettique. Abîmé. Écorché. Brûlé. Fané.

Je fini ma journée, et pour une fois, à mon plus grand bonheur, les rues de la ville sont calmes. Presque personne à l'horizon. Je vais pouvoir marcher tranquillement jusqu'à chez moi, dans le froid hivernale. Ce froid que j'aime, qui fait frissonner tout mon être. Et qui déchire mes lèvres. Qui fait rougir mes joues.

J'ai hâte d'être chez moi, et de pouvoir me poser tranquillement devant la télé. Toute la nuit. Parce que oui, mon esprit bien trop endommagé par cette souffrance, n'arrive pas à se mettre en mode repos. Je ne dors plus. Je n'y arrive pas. Dès que j'essaye de fermer les yeux, des images que j'essaye en vain d'oublier resurgissent. Alors chaque nuits, je ne ferme pas les yeux. Je m'occupe comme je peux. Grâce à la télévision, ou un autre sacrifice.

Une fois arrivé à mon domicile, je commence par retirer ma veste. Je souffle, sachant que la scène qui allait suivre allait être déplaisante. Le moment de prendre ma douche. Le moment où je dois affronter l'horreur de mon corp. Ce corp que je n'arrive pas à accepter. Ce corp que je hais. Ce corp qui me dégoute et me donne envie de vomir. Ce corp que j'ai ravagé, depuis des années maintenant.

Je me dirige vers la salle de bain d'un pas lent et démotivé. Traînant mon corp de mort à travers mon appartement. Je prend garde à ne pas croiser mon reflet une fois arrivé dans cette pièce qui pourtant devrait être endroit de détente. Mais pour moi, c'est une pièce où se réfugie la souffrance. Comme toutes les pièces de mon appartement.

Je dois me déshabiller. Comme tous les soirs. Je commence à pleurer, enlevant vêtements après vêtements. Jusqu'à me retrouver nu. Mes yeux ne peuvent s'empêcher de se poser dans le miroir à mes côtés. Mes joues creusées par les journées de "jeunes", mes côtes visibles, mes cernes qui font des kilomètres, mon teint aussi blanc que de la neige, mes lèvres abîmées.. Et je pleure, en hurlant. Encore.. Mes jambes me lâchent et mes genoux cognent contre le carrelage gelé. Mon visage vient se réfugier dans mes mains. Pour ne plus affronter mon image déformée. Je ne contrôle plus mes pleures. Je suffoque. Je n'arrive plus à respirer.. Faites que je meurs.. S'il vous plaît. Je vais vomir..

Mais, à mon grand malheur, je me relève. Soulevé par mes jambes, bien que fines, robustes. J'entre ensuite dans la cabine de douche, évitant à tout prix la glace. Je ne veux pas que l'acide vienne brûler de nouveau ma gorge. Je déteste vomir. Quand j'étais petit c'était une phobie. Maintenant c'est presque un quotidien.

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Kiss❤

psychologue. >jikookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant