Nostalgie

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Je suis assise, face à mes peines. Tant de questions m'embrouillent. Suis-je bien pour les autres ? Que faire pour être parfaite ? Qu'est ce que vous vous dites en me voyant pour la première fois ? Aimeriez-vous me parler ? Dites-moi, j'ai besoin de savoir ce que vous pensez de moi. Vous comptez énormément même infiniment. Vos regards interpellent mes pensées. Je m'habille pour vous, je réagis pour vous, je suis moi pour vous. Ne me laissez pas seule. Aimez-vous ce petit haut en dentelle ? Et ce manteau rouge ? Et ces bottines noirs ? Je vois en vos yeux que vous n'appréciez pas. Vous me jetez de la poussière noir, vous me faites pleurer, je suis désolée. Je ne recommencerai plus, promis. Il n'y a pas que vos regards, il y a vos chuchotements. Mes oreilles attrapent des petites phrases. Sale grosse ! Ton nez crochu là, on dirait un corbeau ! Sac poubelle ! Va te pendre ! La dernière déchire mon cœur en petit morceau, mes yeux pleurent des gouttes salées. Tant de méchanceté pour une si petite personne innocente. Qu'ai-je fait pour vous décevoir ? Je suis désolée. Je n'arrive plus à vous regarder, vous m'intimidez, vous me faites peur. J'ai besoin d'aide mais je suis si seule. Je cris à l'aide mais je ne reçois que vos regards silencieux. Je pense que vous avez raison, je ne suis pas bien, je ne devrais pas être de ce monde là. Je vais une fois de plus vous écouter. Je vous dit adieu.


Je relis ce paragraphe maintes et maintes fois. Tant de pleurs brouillent ma vision. Je me vois écrire mes sentiments du passé sur un papier noir. Maintenant j'écris sur un papier doré scintillant. Je ne me prends pas la peine de regarder vos yeux pleines de haines et de jugements. Mon cœur est plus fort que tout, vous ne pourrez plus le casser de nouveau. Comment j'ai pu vous écouter ? Comment j'ai pu penser pour vous ? Comment j'ai pu être moi pour vous ? Vous ne comptez plus rien pour moi, vous êtes de minuscules particules de poussières. Vos regards mais aussi vos chuchotements. Vos phrases qui touchent maintenant un imposant mur. Je préfère les sincères compliments. Ce petit chapeau te vas très bien ! Tu as de jolies yeux bleus ! Cette robe rouge te vas à merveille ! Cet infini de phrases me donnent le sourire à pleine dent. Tant de gentillesse pour une si grande personne. Je vous déçois ? Bien tant pis, ce n'est plus mon souci. Je n'ai pas besoin de votre aide, je suis entourée de tendres proches. Vous n'avez pas raison, je vais bien et je suis heureuse d'être de ce monde merveilleux. Je fais une énorme croix sur vous, vous ne faites plus partie de ma vie. Trouver quelqu'un d'autre pour satisfaire vos désirs. Vous avez intérêt à contrôler vos dires quand vous me voyez. Compris ? Vous ne voulez pas avoir envie d'avouer que vous avez tort. Assez parler de vous, je vous dit adieu.

Recueil de NouvellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant