Vie d'ado ordinaire

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Ça fait 15 minutes que j'attends mon amie au centre commerciale en face du H&M. Comme d'habitude, elle est en retard et moi en avance. Parfois je me demande comment on fait pour être amie toute les deux, on est l'opposée totale. Je suis trop mince, elle a des formes parfaites, je suis petite, elle est grande, elle est blonde naturelle, je suis brune, elle a une vie super occupée, moi je n'ai pas grande occupation lorsque je ne suis pas à l'école ou avec elle. Jessica est le genre de fille que tous les mecs veulent, et moi, je suis celle a qui on dit bonjour par politesse, enfin, vous voyez le genre.

Évidemment, le magasinage est en grande partie pour elle. Trois-quatre pairs de mini-shorts, quelques chandails bédaine, des robes courtes et décolletées, tout ce qui faut pour la mettre en valeur malgré le froid de septembre. Moi, je me suis prise un ou deux t-shirts, tout ce qui a de plus classique, ma mère ne me donne malheureusement pas autant d'argent que sa mère lui en donne.

Nous nous installons a une table pour déguster un Starbucks en attendant que ma mère vienne nous chercher au centre d'achat. Et c'est le moment où vous me demandez : Ta mère accepte que tu traines avec ce genre de filles? En fait, elle s'en tape un peu puisque je ne lui cause pas de problème.

-Alors Jess, pourquoi ton retard aujourd'hui?
-Oh, tu te rappelles de Jeff non?
-Le mec qui te courait après l'année passée?
-On s'est retrouvé dans la même soirée hier, j'étais tellement bourrée putain t'aurait tellement dû voir ma tête. Dit-elle en riant. Mais je ne ris pas, en fait je ne réagis pas du tout, car c'est la même chose qu'elle me dit chaque fois qu'elle revient d'une soirée, ce qui veut dire assez fréquemment,
-Enfin bref, on a fini dans le lit du mec qui a fait la soirée, putain t'aurait dû voir sa tronche ce matin quand il nous a trouvé dans son lit.

J'avoue qu'un petit rire chatouille mes lèvres, mais je ne reste pas étonnée pour autant. Jessica est le genre de fille qui peut coucher avec qui elle veut quand elle veut. Et disons qu'elle veut souvent et qu'elle apprécie la diversité. En temps que meilleure amie, c'est donc moi qui en entends parler le plus souvent. Ah oui, je ne vous ai pas dit, ma meilleure amie est une trainée, et moi je suis vierge. Ça fait maintenant quelques mois que je me sens prête à coucher avec un gars, sauf que, je veux que ça reste magique, avec une personne que j'aime et qui m'aime aussi, je ne vois pas les choses comme Jess les voient. Donc pour l'instant, je patiente.

Lorsque je rentre à la maison avec maman, juste après avoir déposée Jess chez elle, je remarque que le copain de ma sœur est encore là, ce n'est pas compliqué, il est TOUJOURS là! Elle prétend que c'est qu'un ami pour pas que maman se mette à réglementer leur relation, mais c'est bien seulement parce que sa chambre est un peu plus loin de la sienne qu'elle dit ça, car moi ça fait bien longtemps que je sais qu'ils ne sont pas juste des amis.

Sa porte fermée bien évidemment, que je traverse tous les jours pour me rendre a la mienne, entendant leurs rires étouffés derrière la porte. Ma sœur a eu 3 copains jusqu'à maintenant, enfin, c'est le nombre de garçon que j'ai vue rentrer ici souvent, puisque contrairement a Jess, Nath ne m'en parle pas vraiment. On est deux sœurs normales quoi, on n'est pas si proche que ça. Nathalie a deux ans de plus que moi, ce qui veut dire que c'est elle qui bosse l'autre, l'autre qui veut dire moi. Mais, elle aura 18 ans bientôt, et elle compte déménager avec son copain éventuellement.

Ma chambre est propre, comme a l'habitude, les murs d'un bleu très pâle, les draps de même. Tout semble extrêmement ordinaire dans ma chambre, finalement, elle fit avec moi, très ordinaire. Alors que je viens juste de me coucher dans mon lit avec un bouquin, Bastien cogne à ma porte.

-Qu'est-ce que tu veux Bastien.

Il prit ma question pour une invitation puisqu'il entra dans ma chambre.

-Nath aimerait que tu passes payer ses cours de danse, elle est fatiguée, je t'amène l'argent dit-il en déposant un chèque sur ma table de chevet. Il n'attend pas que je dise quoi que ce soit, il semble assez malaisé comme ça, il se contente de sortir en refermant la porte.

Elle m'énerve !! Fatiguée? Si elle arrêtait de s'envoyer en l'air tout le temps peut-être qu'elle l'aurait l'énergie pour aller payer ses foutus cours!

Et me revoilà debout, déjà entrain d'enfiler ma veste pour sortir avec l'argent. TROP gentille je suis.

L'extaseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant