La mort , toujours la mort...

Chapitre 19

J'arrivais enfin au lac. Je le cherchais des yeux , sans le trouver. Je faisais le tour , me mettant sur la pointe des pieds pour mieux observer le paysage caché par les rochers. Je me déplaçais lentement et m'arrêtais à chaque mouvement que je percevais , chaque bruit que j'entendais , qui étaient la plupart causés par moi. Je grimaçais à chaque fois que j'écrasais une branche mais bon , elles étaient déjà mortes alors je continuais les recherches... Puis à force de courir dans tous les sens , je m'assis au bord du lac , essoufflée. Du bout des doigts , je caressais l'eau. Puis , quand j'apercevais mon reflet je l'effaçais aussitôt , m'éclaboussent au passage. Le paysage était splendide , cet endroit me manquais horriblement. les animaux qui venaient me voir aussi... c'était insupportable. Je retournais la tête pour observer le lac , quand soudain , j'aperçut au fond de l'eau une ombre sombre qui se déplaçait. Je n'avais pas peur , au contraire j'étais très curieuse. L'ombre se rapprochait de plus en plus. Puis soudain , il remonta à la surface. C'était Tony. Il sortait de l'eau et repoussant ses cheveux en arrière , qui étaient allongés par l'eau. Il était torse nu , et ses muscles finement dessinés brillaient à la lueur du soleil. Il avançait doucement vers moi , avec un sourire accroché aux lèvres. Pas que cette image me déplaise , mais je me demandais ce qu'il avait en tête en faisant ça. Il savait que j'allais venir , alors pourquoi ? Il était vraiment étrange parfois. Enfin , quoi qu'il en soit , sans que je comprenne il me prit dans ses bras. Alors là j'avoue que j'étais perdue. Que lui arrivait-il à la fin ? Je le repoussait.

-Qu'est-ce que tu fais ?! Lançais-je aussitôt.

-Tu m'avais manqué , dit-il en me déposant un bisous sur la joue.

Je plissais les yeux un instant , puis dit :

-J'ai pas le temps pour ses conneries , je suis venue pour te dire que tous les "dieux et déesses" sont arrivés. Nous attendons le garde.

À ces mots , il fit la moue. Il n'avait pas l'air d'apprécier de ne pas avoir de "toi aussi tu m'as manqué" en retour. Peu importe , je m'en moquais. Il savait pertinemment que je n'avais pas se sentiments , et pourtant il persistais à espérer. Pitoyable.

-Hm je vois.. Comment allez-vous procéder ? Me questionna-t-il.

-Nous avons formé des équipes. Une fois que j'aurais hypnotisé le garde , il nous libérera et nous partirons chacun avec notre groupe dans des directions différentes. Une fois dehors , je reprendrai Nikki et nous rentrerons au laboratoire , et toute cette aventure n'aura jamais existé.

Il me lança un regard que je n'arrivais pas à déchiffrer. C'était bien la première fois qu'il me regardait de la sorte.

-Qui est ton coéquipier ? Me demanda-t-il.

-Comment sais-tu que c'est un garçon ?

Ses lèvres se crispèrent , mais il poursuit néanmoins.

-Répond à ma question.

Je le regardait avec étonnement. Il sait très bien que si je ne veux pas lui dire , je peux très bien m'en aller et le laisser en plan. Mais bon , après tout qu'il sache ou pas , peu importe.

-Rodrigue , lançais-je tranquillement.

Il me fixa quelques secondes , puis baissa la tête.

-Hm d'accord... Tu devrais partir , le garde ne vas pas tarder je pense , dit-il en évitant de me regarder.

-Ouais , à plus ! Lançais-je en tournant les talons.

Il m'attrapa par le poignet et par instinct , de l'autre main je lui donne un coup de point dans le ventre. Il se plia en deux en poussant un léger gémissement. Merde.

-Tony ! Arg désolé j'ai pas fait exprès... Mais tu sais très bien que j'ai acquis des réflexes pas forcément avantageux... Lui dis-je en me baissant pour voir son visage.

-T'inquiètes , j'ai l'habitude que tu me frappes maintenant , répondit-en avec un léger sourire.

Il se releva , et je lui donna un petit poing amical dans l'épaule. C'est la seule tendresse qu'il obtiendrai de moi , à son grand regret.

-Mégane euh... À plus tard et... Fais attention à toi.

Je leva les yeux au ciel et souffla d'épuisement.

-Tu as déjà vu quelqu'un me battre ? Non. Et puis de toute façon , je n'ai pas peur de mourir , alors arrête de t'en faire pour moi !

Sur ces mots , je poursuivis mon chemin vers la liberté.