Chapitre 5

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Lorsque j'atterrit , je vis un paysage que je n'avais vu nul part ailleurs. J'étais dans un champ... De corps. Des membres humains éparpillés un peu partout sur la terre desséchée. Moi cela ne m'avait pas effrayé , mais quand je me retournai je vis Filoen qui cachait son visage avec ses mains. Mais je n'en faisais rien. J'étais trop occupée à observer cette scène particulièrement intrigante : des sortes de femmes-corbeaux découpaient et mangeaient quelques morceaux de chair humaine. Elles avaient un visage effrayant : les yeux complètement noirs , leur nez était crochu , et leur bouche était recouverte de sang dégoulinant jusqu'au menton. Quand l'une d'entre elles se tourna vers nous , elle déploya ses ailes d'un geste vif et se mit à crier d'un son épouvantable. Elle partit en direction d'un Château... Qui se matérialisa d'un seul coup ! Sans que je puisse comprendre quoi que ce soit , un de ces démons avaient assommé Filoen. Une autre se jeta donc sur moi. Je me débattais tant que je pouvais , mais j'avais l'impression que ça ne servait à rien. Elles s'y mettaient à plusieurs , donc je me mis au sol , les bras autour de les jambes et ma tête au creux. Soudain je sentis une immense douleur à mes deux bras. Quand je re-ouvris les yeux , je volais. Mais pas comme je l'avais souhaité... C'était une de ses sortes de harpies qui m'avais attrapé et emporté avec elle. Je voulus essayer de me libérer , mais un gaz étrange m'endormait peu à peu... La dernière image que je vis , c'était la tête d'une de ses femmes me crachant une fumée noire au visage.

•••

J'arrivais tout juste à ouvrir les yeux... Les images devant moi étaient floues... J'avais un mal de crâne atroce... Devant moi je voyais une ombre , mais je n'arrivais pas bien à distinguer ce que cela pouvait être. Quelque chose ou quelqu'un me poussa , puisque je tomba à terre. Ma joue , étant écrasée sur le sol , m'empêchait d'articuler. Je ne pouvais donc parler. Mes bras faibles essayaient de me porter , tout juste pour que je puisse m'appuyer contre le mur. Je faisais un effort considérable afin de pouvoir avoir une vision claire et nette du paysage qui m'entourait. J'étais... Dans une prison en fait. Mais une prison ancienne : les murs étaient très vieux , on le voyait à cause de la moisissure qui prenait peu à peu. À côté de moi se trouvais un lit avec un matelas simple , blanc et très dur. Sur le sol , en plein milieu de ma cage était trouvé une assiette de pain dur. J'essayais de me lever de mes jambes tremblantes. C'était un combat assez difficile. Je ne sais pas ce qui c'est passé pour que je finisse dans un tel état. Je reçus une goutte sur la tête : il y avait un trou. Qu'est-ce que j'étais sensée faire là ? Attendre que la moisissure s'en prenne à moi aussi ?

-Tiens , Castiel m'a donné l'autorisation , ça te va ?

Une petite voix retentissait très loin. On aurait dit un couloir. Mais comme je ne pouvais presque pas bouger , je n'allais pas prendre le risque de faire encore plus de dégâts.

-Ouais , t'as 10 minutes pas plus. Cellule 8.

Des pas se rapprochaient de plus en plus de moi...

-Tu n'as aucune idée de qui je suis ?

Une voix douce se faisait entendre à travers les murs de carton. Or , je ne savais pas à qui était adressée cette phrase. Je décidais d'attendre , de voir si...

-Mégane ?

Mince... C'est bien à moi qu'on parle... Je poussais un gémissement de douleur. Mais... Je dois être sacrément blessée pour avoir mal ! Moi qui croyais ne pas ressentir la douleur...

-Pas de conclusions hâtives je te prie , tu auras des explications au moment voulu.

Un homme apparut devant moi. Il avait les cheveux noirs , très longs : les pointes balayaient ses hanches. Je ne voyais pas encore son visage car des ailes noires l'entouraient.

-S'il-te-plaît , ne m'en veux pas...

Je plissais les yeux , puis j'aperçus un œil qui dépassait de sa poche...

-T-Tony !! Criai-je du mieux que je pus.

Peu à peu , il abaissa ses ailes pour les laisser pendre le long de son dos. C'était bien lui. Je l'observais tandis qu'il baissait la tête. Accroché à sa ceinture se trouvait un arc taillé méticuleusement. Il avait un pantalon sombre et usé , ainsi que des bottes simples noires. Je ne sais pas ce qu'il se passait , mais je crois que je vais revenir à ma devise : on ne peut faire confiance qu'à soi-même. Il relevait le visage en essayant d'être le plus doux possible , mais ça ne prenait pas avec moi. Il se passe beaucoup trop de choses étranges pour que je pense à la tendresse , surtout avec lui. Beaucoup de questions se bousculaient dans ma tête , cherchant des réponses , des explications quelconques , sans résultat. Je ne m'attardai que sur l'une d'entre elles : que signifient ces ailes noires ?

La mort , toujours la mort...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant