Lost Gravity

1 - Il est parti

Monsieur Mori m'a convoqué dans son bureau. Comme à chaque fois que je le vois, une mèche rebelle tombe sur son front pâle mais quelque chose était étrange, lui qui était un homme excentrique, toujours le sourire aux lèvres, le voilà avec une expression presque triste et désoler. Nous sommes seuls rien que lui et moi, Élise, cette petite aux cheveux d'or ondulant dans son dos n'a pas l'air présente étrangement. Par habitude, en signe de respects je pose mon chapeau brun contre ma poitrine et me penche légèrement puis en me redressant je commence :
<< Vous vouliez me voir ? 
- Assis toi Chuuya. Me dit il d'un air presque confus, lui ressemblant que très peu en désignant d'un simple coup de main une chaise en cuir non loin de son bureau fait de bois sombre. Je m'exécute et il reprend. Dazai a posé sa démission, il quitte la mafia et Oda est porté disparu. Je suis désoler. Vous étiez un si beau couple... Tous le monde ici vous enviez. Double black... >> 

Mon monde s'écroule, si vite, en une simple phrase et c'est fini. Ce matin encore Dazai était près de moi, ses cheveux brun ondulé tombant sur son si doux visage à la peau pâle, ses rires charmeurs mais pourtant enfantin et la douceur de sa peau, ses bandages blancs immaculées que je me chargeais de les changer tous les matins. Sa voix tendre mais pourtant si suave me parlant encore et encore du jour et de la manière où il va quitter ce monde, il disait même vouloir sauter dans le vide avec moi, car j'étais pour lui "une jolie femme rousse". Je lui donnais des coups de coude quand il me traité de femme. Ce matin encore, les membres et les chefs nous félicitaient et nous complimentaient sur notre "couple si mignon" et même Akutagawa ses fins sourcils noirs encore froncé donnant un air presque ridicule à son visage d'enfant, et ses cheveux noirs puis blancs sur les pointes voltigeant au grès de vent, faisant de légères crises de jalousies quand je passais le temps de ses entraînement avec son supérieur : Dazai. Je ne peux pas y croire, je ne veux pas y croire.  Dazai, comme une tornade est entré dans ma vie et a tout emporté à sa fuite. Sentant mes larmes venir, larmes de rage, de tristesse, je tente de les ravaler d'un reniflement et m'excuse au près de mon supérieur puis sort presque en courant du bureau. Allant m'enfermer dans ma chambre, laissant coulé mes larmes, les laissant mourir sur mon visage. 

Tout en lui était unique. Dazai disait  que j'étais ce qui lui donnait encore envie de vivre plus longtemps. Alors pourquoi m'a-t-il laissé ? S'est il lassé de moi ? Aurais je du lui dire plus souvent qu'il est si important à mes yeux, qu'il était comme un deuxième oxygène, que sans lui  j'étouffais dans l'immensité de cette vie. Ça avait l'air si facile pour lui de me dire qu'il m'aimait mais pas pour moi. Je lui disais trop rarement alors peut être qu'il a décidé de partir pour ça, à cause de moi.

Sa fascination pour le suicide était impressionnante mais surtout étrange... Les longs monologues qu'il pouvait avoir en me parlant de sa futur tentative, ses yeux pétillants en pensant à la mort avec ses mimiques enfantines lors de ses explications. Tout ceci le rend absolument unique et incroyable et pourtant même fasciné par le suicide, par la mort, il m'aidait, avec son pouvoir d'annulation, lui seul pouvait me sauvait de mon propre don. Sans lui, je pourrais mourir par moi-même en perdant le contrôle. Cette façon de nous protéger l'un-l'autre, les gens nous surnommaient "Double Black"

Les mains tremblantes j'attrape mon portable, j'appuis sur le contact "MON suicidaire <3" et lui envoi : 

- Dazai...
Envoyé à 15h48

- Dazai chéri dit moi que ce que m'a dit
monsieur Mori est faux.
Envoyé à 16h00

-Dit moi que tout cela n'est que
mensonge, que tu vas revenir.
Envoyé à 16h03
-
- Tu tardes juste à rentrer c'est tout. Je ne peux pas croire que tu m'as laissé tomber.
Envoyé à 16h25

- Double Black finit comme ça alors ? Sur ta fuite ? Sur ton abandon ?
Envoyé à 16h27

- Putain espèce de sale con, j'y croyais moi, je croyais en tes mots. Je croyais en toi. Je croyais en nous.
Envoyé à 16h52

- Mais apparemment j'étais le seul, le seul a avoir de vrais sentiments.
Envoyé à 17h00

_ J'ai besoin de toi. J'ai tellement besoin de toi... C'est à cause de toi que je suis dans la mafia. Sans toi ! sans toi...
Envoyé à 18h30

- je... je ne sais pas ce que je vais devenir... Je t'en supplie dis moi que tu rentre ce soir. 

envoyé à 19h56

Vu 

Toujours aucune nouvelle de cet enfoiré de suicidaire alors que je sais qu'il a vu mon message. Mais que fait-il ? Je ne peux pas croire qu'il soit parti, sans me dire au revoir, sans me donner de raison. Je pensais qu'il était sincère avec moi, j'en étais pourtant si sûr. Je croyais à ses gestes tendres. Pourtant Sakunosuke m'avait prévenu tant de fois : "Dazai est... il ne fait pas la différence entre le bien et le mal. Prend garde à toi, ne pense pas qu'il est tout à toi." Je ne l'avais pas écouté, je ne voulais pas comprendre pourtant... pourtant tout en lui montrait que c'était la vérité. 

Je sors de notre chambre, il faut que je sorte. Je sais que ce n'est pas possible qu'il me laisse ainsi, qu'il m'abandonne comme ceci. Mes pieds me guident dans les ruelles de Yokahama, je pousse la porte grinçante d'un bar miteux et commande une vodka que je bois d'une traite. 

Les verres s'enchaînent, les uns après les autres. 

Je veux l'oublier, je ne veux plus penser à lui. 

Rien ne peut empêcher que son visage d'abruti me revienne en tête. 

Ma vision troublé, j'attrape une nouvelle fois mon portable. Je regarde l'heure : 2h48 du matin. Toujours aucune réponse de Dazai. Je lui renvoie alors un message 

- Peut-être que tu es rentré ? Je suis au bar, je t'en pris viens me chercher.
Envoyé à 2h49

- Viens me cherché Dazai... Dazai... Qu'est ce que tu fais ?
Envoyé à 2h56

- Je ne crois pas que tu puisses être parti. Je ne veux pas croire que tu m'as abandonné tout seul.
Envoyé à 3h39

- PUTAIN DAZAI ! DAZAI PUTAIN POURQUOI TU ME LAISSES MOI ?! POURQUOI TU NE M'AS PAS DIS AU REVOIR ! PAS DE NOUVELLE RIEN !
Envoyé à 3h45

- qu'est ce que je vais devenir sans toi ? Comment utilisé toute ma puissance sans
toi ? Tu m'es vital ! Putain!
Envoyé à 4h00

Il ne voit pas le message, je vais devoir rentrer seul. D'habitude, quand je lui dis que je suis dans un bar, il vient me chercher à la seconde où il est au courant. Ce soir, il ne répond même plus à mes messages. 

Avant Dazai, j'avais un sérieux problème d'addiction à l'alcool, je passais le plus clair de mon temps dans des bars, puis il a insisté pour que je n'y aille plus; du moins pas seul. Il disait ne pas aimer me voir dans cette état...

Dazai était devenu cette nouvelle addiction sans lui, la précédente reprend sa place de maître.

Le barman voit mes larmes couler et me regarde avec pitié. Je ne veux pas de sa pitié. J'essuis mes larmes d'un revers de ma manche.

En titubant, ma vision brouillée par l'alcool et les larmes, je rentre à la mafia. Putain... peut - être que demain ça ira mieux. Peut-être est il occupé. Ou alors il... il m'a juste laisser derrière lui. Peut-être que j'aurais du lui montrer ce que je ressentais. Je me couche dans mon lit mais les draps, les coussins portent son odeur. Impossible de dormir. Les heures défilent si lentement, chaque secondes j'espère qu'il pousse la porte et qu'il revienne se coucher près de moi.

Mais ça n'arrive pas. Je vois les premiers rayons du jour passaient par la fenêtre et aucun signe de Dazai. 

Il n'a même pas lu mes messages de la veille.